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De nos destins naît que solitude | Theo & Lana
AnonymousInvitéInvité
De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant  »

Lana avait suivi Theo sans aucune résistance. Elle s’était forcée à assister à la soirée, parce qu’il le fallait, parce qu’elle voulait se changer les idées… Mais cette rencontre “surprise” lui avait fait un bien fou. Après tout, elle avait eu le temps de faire sa bonne action et de déposer le chèque destiné aux enfants. Elle se retrouvait finalement avec la brune, dans sa voiture, se laissant guider sans difficulté. Son chauffeur irait la chercher, où qu’elle soit dans la ville.

Le trajet en voiture était silencieux mais elles n’avaient pas besoin de parler. Ou plus pour le moment. Elles s’étaient retrouvées et c’était tout ce qui comptait pour la journaliste. En la voyant, là, conduire, elle ne pouvait qu’être émerveillée… Lana la trouvait sublime, bien plus que dans ses souvenirs. Elles avaient toutes les deux grandi et elles étaient bien loin des deux adolescentes qui flirtaient en cachette. Elles étaient deux adultes qui s’étaient perdues de vue. Deux adultes qui avaient vécu des événements difficiles et qu’elles ne pouvaient partager avec personne d’autre.

Elles arrivèrent finalement devant un night club. Lana n’y avait jamais mis les pieds mais il la brune, elle, semblait connaître l’endroit. Elle avait salué le videur, comme si elle le connaissait depuis toujours. C’était surprenant de se retrouver ici… Cela faisait des années que l’animatrice télé n’avait pas été dans une boîte de nuit. Un instant, elle se demanda pourquoi elle l’avait emmenée ici : la musique était tout aussi assourdissante que dans la soirée… Mais elle se contenta de la suivre. La blonde n’arrêtait pas de ressasser les mots de Theodora… Elle aussi avait donc vécu leur séparation comme quelque chose de dévastateur ?
Et finalement, elles arrivèrent dans une pièce presque insonorisée avec des fauteuils et un canapé. Une lumière bleutée embellissait l’endroit et une lampe d'appoint, posée sur une petite table, éclairait l’endroit avec douceur.

Lana s’installa, surprise. Elles étaient finalement au calme, toutes les deux, et dans une boîte de nuit… Question originalité, tu dois bien avouer que Theo se pose là ! Pleine de surprise, comme dans tes souvenirs…

Ses souvenirs… Ils revenaient au fur et à mesure, comme un fantôme nostalgique. Elle ne se souvenait pas avoir éprouvé tant de chose pour une personne. Elle était passée de la “grande soeur” protectrice à la petite-amie… toute aussi protectrice, du reste. Pour finir par n’être qu’un souvenir.

Cet endroit est… une très jolie surprise. J’imagine, à en juger par le regard appuyé que t’a lancé le barman, que tu viens souvent ?

La curiosité de Lana était piquée. Oui, le barman l’avait regardée, haussant un sourcil. Amenait-elle beaucoup de conquêtes ? Serait-ce… de la jalousie Miss Winters ? Elle secoua légèrement la tête avant de rire très légèrement.

En tout cas… Tu as sauvé ma soirée, c’est un fait. Comment puis-je te remercier comme il se doit ?

C’était vrai. Elle avait sauvé sa soirée, mais pas seulement. Depuis toutes ces années à se demander ce qu’avait pu devenir Theodora Crain, jamais Lana n’avait pu trouver la paix. Elle s’en était inquiétée, très souvent… Il n’y avait pas un seul mois où elle ne pensait pas à elle, espérant qu’elle avait pu devenir “quelqu’un”, espérant que Briarcliff ne l’avait pas détruite… Espérant que tout allait au mieux dans sa vie. Aujourd’hui, elle savait. Elle était devenue quelqu’un, elle avait un travail magnifique… et elle est là, assise sur ce canapé, à ses côtés. Presque… comme avant.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Sans se poser de question, Theo fila vers sa boîte de nuit préférée. Dans la voiture, un silence planait entre les deux femmes, mais pas aussi pesant qu'elles le craignaient. Le silence ne les effrayait pas, bien au contraire. Il était synonyme de paix lorsqu'il régnait dans l'asile de leur enfance. Et il était arrivé que les deux jeunes filles passent des heures allongées l'une contre l'autre sans ouvrir la bouche. Profitant pleinement du silence et de la présence de l'autre.

Lorsqu'elle sortit du véhicule, Theo saisit le regard surpris de son amie en constatant qu'elle se trouvait sur le parking du Lux. Elle lui adressa un clin d'œil complice pour la rassurer.

”Fais-moi confiance.”

A l'entrée, le videur la salua chaleureusement. La jeune femme se sentit presque gênée d'être à ce point connue du personnel de l'établissement. A l'intérieur, même échange de regards complices avec le barman. Pour communiquer malgré la musique assourdissante, Theo pointa l'un des salons privés pour lui demander s'il était disponible. Son ami brandit un pouce en l'air et sourit en la voyant en si charmante compagnie.

Satisfaite d'avoir enfin un lieu agréable où discuter, Theo s'enferma avec Lana dans le salon bleu, son favori. Connaissant parfaitement les employés de la boîte, la jeune femme réglerait son ardoise plus tard. Laissant son amie s'installer, Theo piqua vers le minibar au fond de la pièce.

”Oui, je viens souvent pour danser toute la nuit. Le barman est un ami. Enfin, c'est devenu un ami. Il m'a empêchée plusieurs fois de faire de grosses conneries comme me faire mettre en pièces par les gros caïds de soirées. Je perds le sens des proportions quand je bois trop. C'est un mec adorable, il veille sur moi quand je dérape…”

L'alcool. Encore un problème qui ne serait pas né sans son séjour à Briarcliff. La jeune femme avait tendance à trop consommer les soirs de spleen. Mais ce soir là, Theo n'en avait pas envie. Elle ne voulait pas manquer une seconde de ces retrouvailles si émouvantes. Alors, sur fond d'une musique étouffée par l'insonorisation, elle tira une canette de boisson énergisante.

”Qu’est-ce que je te sers ?”

Quand Lana lui demanda comment elle pouvait la remercier d'avoir donné une nouvelle dimension à sa soirée, la brune sourit.

Embrasse-moi, pensa-t-elle. Mais elle n'osa pas le formuler. Qui sait comment Lana la percevait aujourd'hui ? Certes, Theo n'avait jamais oublié son premier amour, mais elle ignorait si c'était réciproque.

”C’est moi qui devrait te remercier. Pour tout ce que tu m'as épargné à Briarcliff. Tu as toujours pris soin de moi sans penser aux conséquences. Tu mentais pour me protéger, tu avais le courage de t'opposer à eux...”

Theo déposa la boisson de Lana sur la table basse devant elle avant de la rejoindre sur le canapé d'un blanc immaculé. Elle sirota une gorgée de sa canette avant de reprendre, amusée.

”J’ai fait les quatre cent coups dans cet institut. Comment autant de bêtises pouvaient tenir dans un si petit crâne ? Parfois je regarde les marques qu'ils m'ont laissées et je me dis que j'aurais dû me montrer plus maligne qu'eux en me tenant tranquille.”

Éternelle insoumise, Theo s'était rebellée un nombre incalculable de fois contre les injustices de cette institution. Elle s'était prise des corrections mémorables jusqu'à l'arrivée de Lana. Dès lors, son aînée n'avait eu de cesse de la préserver de la violence de Briarcliff. Émue par ces pensées, la jeune femme caressa l'épaule de son amie avec tendresse.

”Mais tu étais toujours là pour me sauver. Je me souviens encore des premières corrections qui ont suivi ton arrivée. Tu me réconfortais à chaque fois qu'ils m'envoyaient à l'infirmerie. Et quand tu as compris que les coups ne m'arrêteraient pas, tu es devenue mon bouclier. Je te dois la vie, Lana. Ils auraient fini par m'achever tant je me montrais indisciplinée.”

Le simple fait de savoir que Lana serait châtiée à sa place avait assagi la petite fille. Cela la rendait malade. Mais les corrections ne cessèrent pas pour autant. La mère supérieure avait bien conscience du rapprochement des deux jeunes filles, aussi s'était-elle mis en devoir de les séparer. Mais cette époque était révolue à présent et Theo comptait bien rattraper le temps perdu.
AnonymousInvitéInvité
De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

La brune n’avait jamais été des plus calmes. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Lana la revoyait faire les quatre cents coups, ne pouvant s’empêcher de se mettre dans des situations plus originales les unes que les autres. C’est comme ça, du reste, qu’elle lui avait parlé pour la première fois… Un jour, la petite brune, alors âgée de 11 ans, avait tenté de s’infiltrer dans les cuisines pour trouver de quoi faire taire sa faim. Lana, qui n’était là que depuis deux semaines, l’avait vue s’en aller en douce alors qu’ils étaient tous dans la salle commune. Sa curiosité piquée, elle la suivit jusqu’à apercevoir une des soeurs. Afin de la protéger, elle l’avait retenue, lui posant des questions, jusqu’à voir Theo s’en aller. Une fois la diversion effectuée, Lana était allée la voir… Et tout était parti de cet instant.

Où était cette enfant à présent ? Nulle part. Theo était une femme… Et une femme magnifique. Lana l’avait vue grandir à ses côtés… Elle l’avait tout de suite aimée, et cet amour avait évolué avec le temps, en quelque chose de plus fort. Quelque chose qu’on lui avait arraché sans ménagement. Son premier véritable amour était là… devant elle. Le temps était passé à une vitesse folle et chacune avait refait sa vie. Mais ce soir, c’était comme si le destin avait décidé de leur rappeler des souvenirs. De bons et de moins bons souvenirs.
Pour l’heure, inutile de ressasser le passé. La journaliste profitait de cet instant. Elle demanda simplement un verre de gin à Theodora.

Je vois que tu as gardé cette manie de te mettre dans des situations délicates… Mais je suis ravie que quelqu’un veille sur toi.

Elle était ravie, oui, mais… une pointe de jalousie était toujours présente. Elle savait bien

Tu n’as vraiment pas à me remercier ! Si je l’ai fait, c’est parce que j’en avais envie. Tu étais… Si attachante !

Attachante. Adorable. Elle donnait envie qu’on la protège… Encore maintenant. Mais Lana savait bien qu’elle n’avait plus sa place dans sa vie. Elles avaient toutes les deux tourné la page… ou presque. Mais ça n’empêchait pas Lana d’avoir envie de profiter, ne serait-ce qu’une soirée, de sa présence et de ses sourires.

En entendant les mots de la brune, Lana se rapprocha un peu plus d’elle. Repenser à “ses marques” lui serrait le coeur. Elle aurait tellement voulu lui épargner cette douleur physique…
L’animatrice télé posa sa main sur celle de la brune, un sourire triste sur le visage.

Je n’ai fait que ce qui me semblait juste… J’avais tellement peur pour toi. Tu n’imagines même pas à quel point. Le simple fait de penser à ce qu’ils pouvaient te faire me donnait des nausées. Tu étais mon rayon de soleil… Et jamais je ne les aurais laissé te ternir.

Une larme perla sur sa joue. Elle ne pouvait pas admettre qu’elle puisse se sentir si “indisciplinée”. Ce n’était pas une raison. Elle ne méritait pas de subir tout ça… Par chance, ou du moins… elle l’espérait, Theo n’avait pas subi certains traitements particuliers pour soigner son penchant pour le sexe féminin. Lana s’en souvenait… elle ne s’en souvenait que de trop.

Te voir, là… Si resplendissante… C’est un véritable bonheur. Mon voeu le plus cher était que tu sois heureuse. Je n’ai pas cessé de penser à toi. J’espérais… Enfin, oublions ça ! Tu es là. Tu es là et c’est tout ce qui compte.

Son pouce caressa doucement le dos de sa main. Elle se sentait bien. Tout simplement… Bien. Elle ne pouvait s’empêcher, néanmoins, de ressentir une certaine culpabilité à cette idée… Wendy…
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
S'attirer des ennuis avait toujours été la spécialité de Theodora. Même en grandissant, cette rage de vivre ne l'avait pas quittée. Elle avait besoin de quelqu'un pour l'apaiser dans sa vie, de la glace pour réguler son tempérament de feu. Enfant, elle se rebellait contre Briarcliff. A présent, elle se battait contre le système, contre les homophobes qui la cherchaient en boîte, contre les machistes qui la réduisaie au statut d'objet, contre le monde entier. Theo ressentait cette colère en permanence. Elle fourmillait dans ses veines et brûlait ses poings depuis qu'on l'avait enchaînée à Briarcliff. Et encore une fois, elle en voulait à la terre entière de voire cette larme couler sur la joue de Lana. Évoquer les durs traitement de l'asile les secouait plus que de raison. En douceur, Theo se rapprocha de son amie et posa sa main sur sa joue, effaçant la larme du plat de son pouce.

”Je t'en prie, ne pleure pas. Je ne veux plus jamais que ces ordures soient la cause de tes larmes. Ils n'en valent pas la peine. On s'en est sorties… Marquées à vie, certes, mais en vie. Ça nous a rendues plus fortes que les autres femmes.”

Theo n'avait jamais vraiment grandi depuis qu'on l'avait internée de force. Ils avaient brisé la petite fille qu'elle était et elle n'était jamais vraiment sortie de cet établissement. Lana non plus, d'ailleurs. A force de vouloir changer leur nature, ils avaient renforcé leurs convictions et avaient endurci ces jeunes filles à la force de leurs coups, de leurs traitements et de leurs expérimentations.

”Jamais personne ne s'était autant préoccupé de mon sort. Et quand tu es partie, ce vide s'est installé à nouveau dans ma vie. J'avais découvert ce qu'était l'amour et subitement, on me l'a retiré. J'ai survécu vingt ans en-dehors de leurs murs mais ça m'a brisée. Je n'ai jamais appris à être heureuse, ils m'ont rendue méfiante vis à vis de l'espèce humaine. Alors…”

Theo s'interrompit pour chercher ses mots. Cette vie n'était pas un enfer non plus car elle avait trouvé sa voie en travaillant avec les enfants. Elle cherchait à les préserver des traitements barbares qu'on lui avait infligé par le passé. Mais il lui manquait une présence dans sa vie. Des bras dans lesquels elle pourrait s'endormir sans crainte de se fondre dans les ténèbres. Une belle âme à aimer pour le restant de ses jours.

”...si tu me vois resplendissante ce soir, c'est parce que je t'ai retrouvée. Je vois à nouveau la lumière au bout du tunnel. Grâce à toi.”

Sentir sa main caresser la sienne réchauffa le cœur de Theo. Elle avait envie de se glisser dans ses bras pour connaître à nouveau ce sentiment de sécurité. Pourtant, elle émettait la plus grande réserve à son égard. Lana avait mentionné la disparition de sa compagne précédemment, mais elle ignorait si la jeune femme s'en était remise ou même si son cœur était déjà pris. A en voir l'ombre qui passa sur son visage, Theo redouta que ce fut le cas. D'autant plus que la belle journaliste s'était interrompue dans ses déclarations. La brune resserra ses doigts autour de sa main.

”Qu’est-ce que tu espérais ? Parle-moi, Lana… Tu peux tout me dire, je ne suis plus la petite fille que tu dois protéger. ”

Un sourire apparu sur les lèvres de Theo pour la rassurer. Même si au fond, la brune avait envie qu'on la protège à nouveau. Des déboires de la vie. D'elle-même.
AnonymousInvitéInvité
De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant  »

Sécher ses larmes était difficile voire impossible. Les souvenirs étaient bien trop ancrés en elle pour pouvoir en faire fi. Etaient-elles vraiment plus fortes que les autres femmes ? Elles n’étaient pas les seules à avoir vécu des moments difficiles. Elles n’étaient pas les seules à avoir subi des atrocités. Elles n’étaient pas seules… Elles étaient légion. Mais pour l’heure, se retrouver toutes les deux était déjà un grand pas. Une libération.

C’est l’émotion, navrée,” murmura Lana avant d’esquisser un sourire.

L’émotion, c’est ce qui les rendait toutes les deux “humaines”. C’est ce qui les raccrochait à l’idée qu’elles “étaient”, et non qu’elles survivaient. La nuance était conséquente.

Tu m’accordes une importance que je ne suis pas certaine de mériter Theo. Je n’ai rien fait de spécifique et cette rencontre est le fruit du hasard, tout simplement. Un heureux hasard, j’en conviens...

La vie de Lana n’avait pas été si calme. Elle avait fait face à de nombreux obstacles, ne serait-ce que pour commencer ses études, sans argent et sans soutien parental. Elle avait dû reprendre depuis le départ, à 21 ans. Obtenir des diplômes, travailler à côté en tant que pigistes pour gagner une misère jusqu’à ce qu’elle rencontre Wendy. Une femme qui l’avait toujours soutenue, avec qui elle avait pu partager ce passé douloureux, et qui comprenait. Une femme qui avait accepté le fantôme de Theodora planant toujours au dessus de la blonde. Ironie du sort… C’était l’inverse aujourd’hui. Au sens propre. Wendy, sa femme, était décédée… par sa faute.

Tout avait commencé par des lettres d’un certain “O”. Il ou elle signait toujours par ce simple O. Une personne qui disait l’admirer, appréciait sa force de caractère, son talent journalistique… Mais au fur et à mesure, les lettres prirent une tournure bien plus intime. “O” admirait sa beauté, son élégance, et lui parlait parfois de Briarcliff et de ce qu’elle avait vécu. La première fois qu’elle avait lu ces mots, Lana avait pensé à Theodora… Mais ça n’avait aucun sens, elle aurait signé. Elle le lui aurait dit. Finalement, elle en était venue à la conclusion qu’il s’agissait d’une personne fanatique qui avait fait des recherches sur elle.

Elle n’y répondait pas. Mais les lettres continuaient de grossir ses piles de courriers. Elles devenaient de plus en plus gênantes. De plus en plus… empoisonnantes.
Un jour, “O” lui parla de Wendy, sa femme. Il affirmait qu’elle n’était pas à la hauteur de ses attentes, qu’elle n’était rien et qu’elle la freinerait dans sa réussite. Et quelques semaines plus tard, on retrouva le corps de Wendy mutilé non loin de l’école où elle enseignait. Lana avait eu beau donner toutes les lettres à la police locale, personne n’a jugé bon de faire le lien entre les deux. D’après eux, c’était l’oeuvre d’un serial-killer, nommé Bloody Face. Personne ne savait qui il était mais le modus operandi était le même. Mais au fond d’elle-même, Lana savait qu’il n’y avait pas de hasard. Et elle s’en voulait…

Depuis sa mort, les lettres ne parlaient plus d’elle. Elle aurait aimé pourtant qu’”O” jubile de sa mort, qu’elle ait une preuve de ce qu’elle avançait… Mais rien. Aussi, elle avait continuer à subir inlassablement cette présence, s’éloignant de plus en plus des autres pour ne pas risquer leur vie.

J’espérais simplement que ta vie était belle… Que tu aies pu rencontrer quelqu’un qui te comblait de bonheur comme...

Non Lana… Ne fais pas ça. Tu sais très bien que c’est une très mauvaise idée. Tu sais très bien ce qui attend ton entourage. Personne n’est en sécurité avec toi. Tu peux essayer de te mentir autant que tu veux, et tenter de croire ces flics idiots mais… Tu sais bien que ce cher “O” n’est jamais loin.

... comme j’aurais aimé le faire.

Trop tard.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Quelle étrange sensation de sentir son cœur se serrer et s'envoler à la fois. Un sentiment de vertige s'emparait de Theodora. Les bons et les mauvais souvenirs de Briarcliff se bousculaient dans sa tête car ils étaient forcément liés. La douleur ou le sentiment de solitude se soignaient toujours dans leurs moments de complicité. Dès qu'on les relâchait d'un traitement expérimental ou d'une correction, c'est auprès de l'autre qu'elles allaient chercher du réconfort. Theo avait peu de souvenirs de ce moment-là mais on lui avait raconté qu'après une séance d'électrochocs, la jeune fille s'était dirigée tout droit vers la cellule de Lana pour s'étendre dans son lit. Déboussolée et incapable de penser par elle même, ses réflexes de survie l'avaient ramenée auprès de celle qui l'avait toujours protégée. Le parfum de son amie sur les draps et l'oreiller l'avaient apaisée jusqu'au retour de Lana dans sa chambre. Son aînée l'avait trouvée ainsi, endormie et les tempes brûlées par leurs méthodes barbares. Et aujourd'hui encore, Theo aimait cette douce souffrance nostalgique qui la rongeait, parce qu'elle savait que tout le mal pourrait s'estomper par la simple présence de la journaliste.

”Je ne t'accorderai jamais assez d'importance comparé à ce que tu as fait pour moi. Tu étais ma lumière dans cet enfer, Lana. Tu l'es toujours… Parfois je me dis même qu'aller à Briarcliff n'était pas si mal que ça. Parce que je t'ai rencontrée.”

Caresser ce beau visage brûlait les doigts de la jeune femme. On le lui avait trop longtemps interdit à Briarcliff. On avait tant de fois essayé de la protéger des tendances de Lana qu'elle avait été attirée par la jolie blonde comme un aimant. Elle se rappelait encore ce jour déchirant où les gardiens l'avaient ceinturée pour ne pas suivre son amie qui sortait de l'établissement. Elle s'était débattue jusqu'à en avoir mal, elle avait hurlé jusqu'à ne plus avoir de voix.

”Quand tu es partie, ils ont essayé de me faire croire que tu n'avais jamais existé. Que tu était le fruit de mon imagination. Ils m'ont assommée de cachets pour que je cesse de penser à toi, ils m'ont gavée de force parce que je refusais de me nourrir. Mais je ne t'ai jamais oubliée.”

La dépression suite au départ de Lana l'avait presque anéantie. Pendant quelques jours, elle avait envisagé de mettre fin à ses jours pour faire taire cette douleur. Mais Lana n'avait pas enduré toutes ces souffrances pour rien. Elle n'avait pas passé toutes ces années à la protéger pour qu'elle meure de chagrin. Theo avait choisi de se battre pour le souvenir de celle qu'elle aimait. Elle avait tenu ainsi jusqu'à sa majorité. Jusqu'à ce qu'on la relâche.

Depuis, elle avait essayé de se reconstruire et avait repris tardivement ses études tout comme son amie. Mais rien ne la comblait désormais. Ni son travail ni les filles qui défilaient dans son lit chaque weekend a la sortie du Lux. Elle s'était noyée dans l'alcool pour oublier mais son passé la prenait à la gorge chaque fois que son regard s'attardait sur le reflet du miroir. Ses cicatrices lui faisaient haïr son corps chaque fois qu'elle posait les yeux dessus sous la douche. Elle ne pouvait pas aimer si elle ne s'aimait pas également. Toutes les filles qui passaient dans sa vie ne comptaient pas pour elle car elle n'avait jamais osé se dévoiler devant elles. Elle préférait les aimer dans l'obscurité pour qu'elles ne remarquent pas les dégâts de son passé. Pour ne pas les effrayer. Avec Lana cela aurait été différent. Elle connaissait par cœur chaque blessure qui avait forgé la femme qu'elle était.

”Personne n'a jamais réussi à combler ce vide dans ma vie. Je n'ai autorisé aucune fille à le faire parce que personne ne m'aurait comprise. Entre le jugement et la pitié, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'accepte avec ce passé-là. Il n'y avait que toi qui puisse me tirer vers le haut.”

Theo serra la main de Lana dans la sienne un peu plus fort pour empêcher ses larmes de couler. Ses lèvres tremblaient tellement qu'elle se les mordit avant de se reprendre.

”Au fond, je crois que j'ai cherché une femme comme toi sans parvenir à la trouver depuis que je suis libre. Parce que tu es unique, Lana Winters, et que nulle autre que toi n'aurait sû combler ma vie.”

Theo devait se rendre à l’évidence. Les deux petites filles qu'elles étaient n'étaient jamais sorties de Briarcliff. Et les sentiments qu'elles éprouvaient l'une pour l'autre n'avaient pas changé.
AnonymousInvitéInvité
De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

Sécher ses larmes était difficile voire impossible. Les souvenirs étaient bien trop ancrés en elle pour pouvoir en faire fi. Etaient-elles vraiment plus fortes que les autres femmes ? Elles n’étaient pas les seules à avoir vécu des moments difficiles. Elles n’étaient pas les seules à avoir subi des atrocités. Elles n’étaient pas seules… Elles étaient légion. Mais pour l’heure, se retrouver toutes les deux était déjà un grand pas. Une libération.

Tu ne peux pas dire ça Theo, enfin !

L’entendre dire qu’aller à Briarcliff était une chance avait achevé la blonde. Comment pouvait-elle dire une chose pareille… Elle ne méritait pas de souffrir autant ! Elle ne méritait pas tout ce qui lui était arrivé. Quand elle revenait la voir, après certains châtiments corporels, avec ses blessures encore à vif… Lana aurait voulu souffrir à sa place. Elle aurait voulu lui enlever toute cette peine et ces douleurs. Elle aurait voulu qu’elle ne soit pas là, avec elle.

Et finalement, elle apprit bien pire. Après son départ, il ne l’avait pas lâchée pour autant, la faisant payer seule pour leur “couple”, aussi fugace fut-il. Elle avait encore une fois subi, et Lana n’en avait rien su. Elle n’avait, cette fois encore, rien pu faire pour la sauver. Aujourd’hui, elle était bien plus heureuse qu’auparavant. Aujourd’hui, elle savourait d’autant plus sa vengeance en ayant fait fermer cet endroit malsain et horrible. Mais ça n’enlevait pas sa culpabilité de l’avoir abandonnée.

Si tu savais comme je m’en veux… Je t’ai laissée seule, face à eux...

Ne pleure pas Lana. Elle ne veut pas te voir pleurer. Elle ne veut plus te voir pleurer. Vous avez assez souffert toutes les deux, inutile d’en rajouter encore une couche. Personne ne mérite vos larmes, ni les siennes, ni les tiennes. Alors tu te reprends, et tu tentes de sourire. Oui, voilà, comme ça… Mais sourire était difficile quand elle pouvait imaginer à la perfection ce que Theodora avait pu subir par la suite. Et pourtant, malgré tout cela, elle ne l’avait pas oubliée. Elle pensait toujours à elle… Et c’était réciproque. Ca l’avait toujours été… Depuis leur première rencontre, jusqu’à la dernière.

Mais la réalité revint vite au galop. Et la brune qu’elle protégeait avait toujours besoin d’elle. Elle le lui avouait ouvertement, sans détour, avec calme. L’idée même de savoir qu’elle n’avait personne dans sa vie fit manquer un battement au coeur de la journaliste. Et c’est réellement là qu’elle se rendit compte de son erreur. Jusqu’à présent, elle pensait que cet amour adolescent était devenu une tendre affection, comme celle d’une grande soeur… Mais elle s’était fourvoyée. Elle n’avait fait qu’enfouir ce qu’elle ressentait depuis toujours. Même vingt ans après. Elle l’Aimait, avec une majuscule. Elle était celle pour qui elle aurait donné sa vie. Pourtant, même quand elles étaient plus jeune, elle ne lui avait jamais dit. Elle n’avait jamais utilisé ces trois petits mots si forts pourtant. Elle n’avait jamais osé, de peur que l’on puisse les surprendre, de peur que l’on puisse savoir… Mais ils avaient tout de même su.
Tu l’aimais, c’est un fait. Et… Oui, tu l’aimes toujours. Tu es toujours la même ou plutôt, elle a fait renaître les sentiments que tu avais terré. Mais ça ne change rien au fait que tu es un danger pour elle Lana. Tu ne lui apporterais rien de bon… Tu es aussi détruite que les murs de ce satané couvent. Ta présence ne fera qu’accentuer ses souvenirs.

Je suis… flattée… Crois-moi je le suis...

Il était subtile, discret, mais elle l’entendit pourtant… ce bruit de déchirement à l’intérieur de sa poitrine. Chacun de ses mots arrachait une partie de son coeur, sans ménagement.

... et je suis certaine que tu trouveras celle qui te fera tout oublier. Celle qui veillera sur toi.

Cette fois, c’était un étau. Il enserrait son coeur et commençait à s’attaquer à ses poumons. La panique. L’angoisse. Elle ne pouvait plus rester là. Elle ne pouvait plus la regarder… ses larmes allaient déborder. Inspire Lana. Et expire profondément. Lentement. Recommence. Si elle n’avait pas eu la conviction d’agir ainsi pour le bien de son amie, elle aurait pu vomir de se trahir à ce point. Trahir ce qu’elle était, ce qu’elle ressentait.

Wendy m’a beaucoup aidée… Sans elle, je… je ne suis plus rien.

Bien. Voilà. C’est peut-être absolument faux mais… c’est nécessaire. Lana sourit doucement avant de se replacer sur le canapé, s’éloignant légèrement de Theodora. Son coeur battait à une vitesse dévastatrice, sur le point d’exploser dans sa poitrine. Ses larmes avaient pu être contenue, remplacées par ce visage faussement rassurant. Un visage qui arborait une certaine assurance, et qui passait à la perfection à la télévision. Les gens étaient bien souvent dupes et se contentaient de cette façade. C’était si simple… Bien plus simple que de se laisser aller.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
La douche froide. Implacable et suffocante, elle étreignit le cœur de Theo sans ménagement et l'enserre dans un carcan de glace. Une larme se fraya un chemin par-delà des paupières pour rouler sur sa joue. D'un mouvement furtif, la jeune femme l'essuya du revers de la main. Lana s'éloigna d'elle en expliquant que le souvenir de sa femme était encore trop présent, qu'elle ne voulait pas de la pédopsychiatre. Theo baissa le regard pendant que son amie évitait tout contact.

Qu'est-ce que tu t'imaginais Theo ? Elle a aimé la gamine de Briarcliff, mais elle a refait sa vie depuis. Toi, tu es restée bloquée là bas. Elle a besoin d'une femme pour avancer, pas d'une gosse torturée.

”Excuse-moi, je ne sais pas ce que je suis allée m'inventer. Je ne voulais pas...”

Se sentant de plus en plus pathétique, Theo choisit de s'interrompre et se leva pour rejoindre le minbar. Dédaignant la boisson énergisante qu'elle y avait prélevé quelques minutes plus tôt, elle choisit une bouteille de vodka et s'en versa un verre. Lana avait besoin d'une amie, mais Theo ne voulait pas de son amitié. Et pourtant, elle se devait de la soutenir. Ce n'était pas le jour de leurs retrouvailles qu'elle devait tout foutre en l'air. Alors avant de poursuivre, la brune s'envoya une rasade de vodka pure pour atténuer la violence de son chagrin.

”Est-ce que… tu as envie de me parler d'elle ?”

Wendy. Le fantôme de son amour portait donc un nom empreint de poésie. Si la journaliste semblait moins torturée que Theo c'était grâce à elle. Elle avait dû la porter si haut qu'elle avait brisé les chaînes de Briarcliff. La brune devait autoriser quelqu'un à faire de même si elle ne voulait pas perpétuer son cauchemar. Et pourtant, il était si difficile de tourner la page quand l'être aimé ne partageait pas les mêmes sentiments.

Theo se reservit de la vodka, le dos toujours tourné à Lana. Elle ne voulait pas qu'elle constate à quel point la jeune femme était bouleversée. On lui avait donné et arraché en même temps tout espoir de bonheur. Elle était au point mort de sa vie. Le seul élément auquel elle pourrait se raccrocher était son travail avec les enfants. Elle ne voulait pas que l'un d'entre eux finisse comme elle. Anéanti, incapable d'évoluer. Brisé.

En reposant sa bouteille, Theo bouscula l'un des verres vides qui trônaient sur le minibar. Il se fracassa au sol, à l'image de son cœur. La brune maudit sa maladresse et s'agenouilla pour ramasser les bouts de verre.

”Et merde, quelle conne… T'approche pas, il y en a de partout.”

Attentive à ne pas se couper, la jeune femme entreprit de récupérer chaque tesson de verre. Mais soudain, sa vue se brouilla de larmes. Incapable de se contenir plus longtemps, Theo laissa ses sanglots agiter ses épaules en silence. Espérant que Lana ne la voie pas. Espérant reprendre rapidement le contrôle de ses émotions comme elle savait si bien le faire à Briarcliff. Se voir si misérable l'enfonçait davantage dans sa détresse. Et elle devrait s'en sortir seule désormais.
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De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

Tu as bien fait Lana. Vraiment… Tu n’es pas une personne correcte pour elle. Tu ne lui apporteras que du malheur… Pourtant, elle n’en était pas convaincue. Le visage de Theodora blêmissait tandis qu’une larme avait tenté une escapade sur sa joue. La vitesse à laquelle la brune l’effaça lui prouvait bien qu’elle était restée la même : une jeune femme fragile qui ne voulait rien dévoiler, qui n’acceptait pas de montrer une quelconque faiblesse.
Et elle s’excusa, ce qui finit d’achever le coeur de la journaliste. Elle l’avait blessée et elle en souffrait également. En quoi cela pouvait-il être une bonne chose ? Comment blesser la personne qu’elle aimait le plus au monde pouvait être une bonne chose ?! Ce n’était pas possible…

Quand Theo se leva, la blonde sentit qu’il se passait quelque chose. Et l’étau resserra son étreinte douloureuse. Elle avait tellement mal de la faire souffrir. Elle avait eu tant de mal, tout au long de sa vie, à se reconstruire, à essayer de l’oublier… en vain. Et aujourd’hui, elle avait la chance de pouvoir reprendre là où elles s’étaient arrêtées… Mais non.
Et la brune lui parla de Wendy, elle lui demandait si elle voulait en parler. Il était évident qu’elle se forçait, que tout ça… ce n’était que par principe.

Je n’ai pas envie de parler d’elle, non...

Pas avec toi… Bien sûr que non. Elle n’avait pas envie de parler de sa compagne qui était bien plus une tendre amie qu’un amour passionnel. Pendant toute leur relation, elle avait pensé que ça suffisait, que cette affection lui suffisait… Mais c’était parce qu’elle n’avait retrouvé cette étincelle perdue. Parce qu’elle n’avait pas ressentit à nouveau cet éclat qui illuminait son coeur. Jusqu’à la revoir...

Lana sursauta en entendant le bris de verre. Elle se retourna et fixa Theodora. Elle était déboussolée, c’était certain. Elle ne pouvait voir son visage mais elle sentait bien que la soirée n’était plus si agréable que précédemment.
Le coup de grâce arriva quand elle la vit, accroupie sur le sol, les épaules secouées de spasmes. C’en était trop, c’était bien trop dur. Elle venait de dépasser la limite du supportable. Aussi, elle se leva pour la rejoindre, se mettant à genoux avant de la prendre dans ses bras. Elle n’avait pas envie de faire attention au verre brisé sur le sol… Cette souffrance physique n’était rien comparé à celle qu’elle ressentait en sentant les larmes chaudes de Theo glisser dans son cou.

Je t’en prie… Theo… S’il te plaît, calme-toi. Tu ne comprends pas… Je n’ai pas… Je n’ai pas voulu te repousser. Je ne voulais pas te faire de mal. Jamais...

Elle ne voulait pas non plus pleurer mais elle le fit pourtant. Ses larmes, trop longtemps contenues, déformaient la réalité. Elle serra un peu plus le corps de la brune contre le sien avant de se reculer. Elle mit ses deux mains sur son visage pour la forcer à la regarder.

Tu n’as aucune idée de ce que j’ai enduré, et j’en suis heureuse. Parce que tu n’as pas eu à subir tout ça. Parce que tu n’as pas eu à te réveiller violemment, tard le soir, parce que ta compagne faisait une crise d’angoisse au milieu de la nuit. Et tu es en vie… Tu es bel et bien en vie...

Elle ne pouvait expliquer cette dernière phrase. Pas maintenant, pas comme ça dans une boîte de nuit, un genou baignant dans un fond de vodka.

Je t’ai attendue toute ma vie… Et ce que j’espérais… Ce n’était pas que tu trouves quelqu’un pour te combler. J’espérais pouvoir un jour être cette personne. J’espérais te retrouver… J’espérais que tu ne m’avais pas oubliée comme moi je n’ai pu t’oublier. Je suis tombée amoureuse de toi avec une facilité déconcertante… Et mes sentiments, malgré le temps, malgré les épreuves, n’ont pas changé.

Tu n’aurais pas dû Lana. Tu n’aurais pas dû dire ça… Son esprit lui hurlait de partir. De la laisser. Elle s’en remettrait… Et elle ne serait pas en danger.

Je suis toujours la même… Et je ne cherche qu’à te protéger. A te protéger de moi. Tu comprends ?

Elle espérait que la brune puisse comprendre, même si rien n’avait de sens. Elle avait parfaitement conscience de la situation. Mais elle ne pouvait pas écouter ses envies… Elle ne pouvait pas se laisser aller. Il ne fallait pas qu’elle agisse sans réfléchir parce qu’elle ne pouvait pas risquer de la perdre.
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Agenouillée au milieu d'une flaque de vodka et d'éclats de verre, Theo se souvenait à peine comment elle avait atterri là. Cette soirée l'avait bouleversée, elle aurait préféré ne jamais se montrer à cette foutue soirée de donation. Elle en faisait suffisamment pour ces gosses, dans son travail et en heures supplémentaires. Lana Winters était à la fois son rocher dans la tempête et la tempête elle-même. Quand elle entendit son amie la rejoindre, Theo s'empressa de balayer les débris du plat de la main.

”Non, t’approche pas. Tu vas te couper...”

Mais il en fallait plus à la journaliste pour reculer. Theo sentit ses bras l’entourer et ses larmes cascadèrent de plus belle sur son visage. Lana affirmait ne pas vouloir lui faire de mal et pourtant, tous ses espoirs venaient de s'effondrer.

”Non je ne comprends plus rien. Ça n'a aucun sens pour moi. Tu viens de me dire que… Et maintenant...”

Theo ne parvenait plus à formuler le fil de ses pensées. Tout était si confus dans son esprit. Elle ne comprenait pas la moitié de ce que racontait Lana. En l'entendant pleurer à son tour, la jeune femme se rendit compte qu'un terrible dilemme se jouait dans le cœur de la journaliste.

”Explique-moi je t'en supplie. Je sais que je ne pourrai pas la remplacer et que je ne pourrai pas effacer ce que tu as vécu. Mais laisse-moi faire partie de ta vie. Je veux être ton ombre, je veux soulager tes peines, je veux te protéger comme tu l'as fait pendant toutes ces années.”

Sentir les mains de Lana sur son visage apaisa Theo. Il lui semblait revenir vingt ans en arrière, dans le couvent de Briarcliff. La déclaration d'amour de la jolie blonde acheva de lui transpercer le cœur. Si elle éprouvait de si forts sentiments, pourquoi cherchait-elle à éloigner Theo ? Tout cela n'avait aucun sens pour la jolie brune. Elle saisit alors ses mains entre les siennes et les serra avec ferveur.

”Si c'est vraiment ce que tu ressens, ne rends pas nos vies plus misérables. Je ne serai pas un fardeau je te le promets. Je veillerai sur tes jours et sur tes nuits. Et tu combleras ma vie bien plus que tu ne l'imagines...

Theo était convaincue que sa place était auprès de Lana. Depuis toutes ces années, il n'y avait eu qu'elle pour peupler ses pensées. Et pourtant son aînée tentait par tous les moyens de l'éloigner d'elle. Theo fronça les sourcils, inquiète des propos que tenait à présent son amie. Elle tendit une main pour caresser ses cheveux.

”Qu’est-ce que tu racontes ? Me protéger de toi ? Lana… Ça n'a pas de sens. Dis-moi ce qui se passe je t'en  prie.”

Jamais au grand jamais Theo ne se serait attendue à devoir se préserver de sa protectrice. Et pourtant elle s'apprêtait à se jeter à corps perdu dans la tourmente de Lana Winters.
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Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant  »

Lui expliquer… Si seulement elle pouvait lui expliquer. Si seulement, là, maintenant, elle pouvait lui expliquer ce qu’elle ressentait, ce qu’elle avait vécu. Le peux-tu seulement Lana ? Tu as beau te persuader que c’est bien le cas… Tu sais très bien quelle va être sa réaction. Oh, bien entendu, tout le monde aurait pu penser qu’elle fuirait, par peur. Mais toi, tu sais ce qu’elle va dire. “Je serai là pour toi Lana, quoi qu’il arrive. Je n’ai pas peur de cette personne et je te protégerai.” Ne te mens pas. Tu sais que ça va se passer comme ça. Et c’est aussi ce qu’avait dit Wendy. Où est-elle maintenant ?! Les larmes de l’animatrice télé ne cessaient de couler. Elle n’avait pas le droit d’imposer sa vie à Theodora. Et si elle avait été plus maligne, elle aurait décliné sa proposition de sortir de cette soirée. Elle aurait refusé de retrouver cette intimité entre elles.

Tu ne pourras pas la remplacer, c’est un fait. Tu ne pourras pas la remplacer parce qu’il n’y a rien à remplacer. Tu es… C’est toi Theo. Elle n’était pas… Ce n’était pas ce dont je rêvais...

Non bien évidemment. Tout le monde avait ses propres rêves et ils évoluaient avec l’âge… Normalement. Mais pour Lana, il était resté le même. Il était simple, il était doux… Et c’était passer le restant de ses jours avec la jolie brune qu’elle avait en face d’elle. C’était venu naturellement, avec les années à Briarcliff. Elles étaient en osmose, faites l’une pour l’autre. Malheureusement… on les avait séparées. Et une personne s’était incrustée dans sa vie. “O”. Si seulement elle avait la moindre idée de qui était ce “O”. Si seulement… Mais la police ne semblait pas s’en inquiéter, pensant simplement qu’il s’agissait d’un fanatique. Rien que cela.

”Oh Madame Winters, ne vous en faites pas, dès que vous le verrez, donnez-nous son descriptif et nous irons le mettre en garde.”

Sauf qu’elle ne l’avait jamais vu. Elle avait fait engager des gardes du corps pour se protéger… Mais elle n’avait jamais imaginé que sa compagne pouvait être en danger à ce point.

Je n’ai jamais pensé que tu pouvais être un fardeau. Crois-moi...

Elle ne voulait pas non plus pleurer mais elle le fit pourtant. Ses larmes, trop longtemps contenues, déformaient la réalité. Elle serra un peu plus le corps de la brune contre le sien avant de se reculer. Elle mit ses deux mains sur son visage pour la forcer à la regarder.

Je ne crois pas que l’endroit soit propice à des aveux… Tu dois me faire confiance Theo.

Je t’aime… Mon dieu si tu savais à quel point. Si tu pouvais ne serait-ce qu’imaginer ce que je ressens pour toi. Tu es entrée dans ma vie sans que je ne m’en rende compte. Tu t’es insinuée en moi comme une drogue… Chaque seconde à tes côtés m’était nécessaire. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans toi et quand on m’a arrachée à toi… On m’a brisée. Broyée. J’ai cru mourir et je crois… Oui… Je crois que j’en suis morte. Je suis morte ce jour-là. Je suis morte dans tes yeux plein de larmes. Je suis morte dans tes cris de détresse…

Je… Je n’aurais jamais dû te suivre jusqu’ici. Je n’aurais jamais dû t’imposer ces souvenirs.

Elle ne pouvait plus se briser plus qu’à cet instant. Elle était comme ce verre de vodka...

Theodora… Tu es et resteras celle que j’ai toujours aimé. Mais ma vie n’est pas celle que tu imagines. Et je n’ai pas le droit de te mêler à tout ça. Tu m’es bien trop précieuse… Et maintenant que je sais que tu es en vie, que tu es toujours là, je n’ai pas le droit de tout gâcher.

Elle fuyait. Elle ne pouvait que fuir…
Elle se releva, le visage ruisselant, ses collants filés et ses genoux écorchés. Elle prit son sac et murmura quelques mots avant de sortir de la pièce d’un pas rapide. Et dans sa fuite, c’est son coeur qu’elle laissa sur ce sol. C’est son âme qu’elle laissa flotter dans la salle.
(c) DΛNDELION
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Un gouffre abyssal s'ouvrit sous les pieds de Theo. Allez expliquer à un enfant ce que signifie une caresse suivie d'une gifle. Allez expliquer à une âme brisée qu'elle n'aura pas droit à la rédemption.

Lana quitta la pièce comme un courant d'air. La musique assourdissante de la boîte envahit le salon comme pour enfoncer la brune dans son désespoir. D'une main tremblante, la jeune femme prit appui sur le sol pour se relever. Elle tituba sous l'effet de la tristesse infinie qui rongeait son cœur et se rattrapa au minibar. Lorsque sa main effleura la bouteille de vodka à peine entamée, elle décida de la garder pour se la vider dans la soirée.

Au moins j'aurai une bonne raison de ne plus marcher droit.

Après une bonne rasade à même le goulot, la jeune femme récupéra son sac d'un geste rageur et sorti du salon. En passant devant le bar, elle attrapa son ami par le col et fourra dans sa main un gros billet.

”Tiens, c'est pour les consommations et le verre que j'ai pété, désolée chéri. Par contre j'embarque la vodka.”

Le barman tenta de la retenir car les bouteilles devraient être consignées, mais Theo se dégagea en lui jetant un autre billet et en déposant un baiser sur sa joue. Elle était trop en colère pour pouvoir parlementer avec lui. En colère contre elle-même et sa stupide manie de croire que les choses pouvaient s'arranger. Quand elle sortit sur le parking du Lux, l'air frais de la nuit sécha les larmes sur son visage sans pour autant atténuer la douleur. Et c'est en cherchant sa voiture qu'elle la vit, attendant peut-être un taxi. Sa bouteille à la main, Theo s'approcha de Lana et se planta devant elle.

”Tu pourrais au moins… Oh putain Lana !”

Dans l'obscurité et la tumulte des évènements, Theo n'avait pas remarqué que Lana s'était coupée avec les éclats de verre. À présent, son genou égratigné était poisseux de sang. À cause de ses conneries.

”Je t'avais pourtant dit de ne pas t'approcher… Allez viens par là.”

Sans ménagement, Theo la tira par le bras en direction de sa voiture. Elle ne la lâcha que pour ouvrir la portière côté passager.

”Assied-toi et tiens-moi ça.”

Theo lui fourra sa bouteille entre les mains pour chercher sa trousse de soins dans la boîte à gants. L'hôpital dans lequel elle travaillait de temps à autre la lui avait offerte et par chance elle n'avait jamais quitté sa voiture. La brune s'agenouilla sur le parking pour examiner la blessure de Lana. Quelques éclats de verre étaient restés fichés dans les mailles de son collant effilé. Sans réfléchir, Theo élargit le trou et entreprit de retirer les petits débris meurtriers. Une fois retirés, elle saisit du coton et réclama la bouteille à Lana.

”Ca risque de piquer un peu mais crois-moi, le Lux est plein de saloperies...”

Theo versa de la vodka sur le genou de son amie, épongeant le liquide et le sang avec son morceau de coton. Une fois la blessure nettoyée, elle s'aperçut que la coupure était plus profonde qu'escompté. Elle soupira en remettant la bouteille dans les mains de Lana.

”Tu t'es pas loupée...”

La psychiatre tira de sa trousse un peu de gaze et du sparadrap pour panser sa plaie. Certes, ce pansement n'était pas réglementaire mais il éviterait une infection pour cette nuit. Lorsqu'elle eut terminé, Theo reprit la bouteille, mais pour elle cette fois. Elle s'octroya une longue rasade pour la peine. Voir à nouveau son amie blessée après tant d'années la secouait. C'était une plaie bénigne mais cela l'avait ramenée à Briarcliff. Le regard embué par les larmes et l'alcool, Theo se redressa pour arriver à la hauteur de Lana.

”Comment veux-tu que je te laisse partir si je m'inquiète pour toi en permanence ?”

Malgré le sol qui tanguait sous ses pieds, Theo voyait enfin clair dans sa vie. Elle n'avait jamais cessé d'aimer cette femme et aucune autre ne saurait combler le vide dans sa vie. Lana Winters était son âme sœur, quoi qu'elle en dise. Soudain, la vodka et la détresse lui redonnèrent assez de courage pour combler le vide entre elles et déposer un baiser sur ses lèvres. Tendre et baigné de larmes. Amer comme leur passé et la vodka anesthésiant le cœur de Theodora.
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Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

Elle avait fuit. Elle n’avait que ça pour ne pas succomber… et la faire sombrer. Elle ne savait pas si elle devait regretter de l’avoir revue ce soir ou si elle devait en être heureuse. Bien sûr, la savoir en vie et en bonne santé était quelque chose de rassurant… Mais elle s’était rendu compte du fait que ses sentiments n’étaient pas aussi enfouis qu’elle le pensait. Et rien, jamais, n’effacera les traces de ce qu’elles avaient vécu.
Tout aurait été plus facile si Theodora, comme un fantôme qui se promène, n’était qu’un souvenir d’un passé qu’elle souhaitait absolument oublier, sur lequel elle désirait tirer un trait. Mais ce n’était pas le cas, bien au contraire. Elle voulait la protéger de ce présent dangereux dans lequel elle vivait. Elle aurait dû passer à autre chose… Après tout, n’était-ce pas ça le temps qui passe ? Tu penses avoir l’ascendant sur elle ? Tu penses que tu as raison d’agir comme tu le fais ? Parce que dis-toi bien Lana, qu’en faisant ça, tu prends des décisions à sa place. Et si, elle, en toute connaissance de cause, décidait de partager ta vie… Ne crois-tu pas que tu perdrais quelque chose de formidable ? Parce qu’il n’est pas certain que ce “O” soit derrière le meurtre de Wendy dans le fond… Et il est possible que tout se passe parfaitement bien dans le meilleur des mondes. Alors demandes-toi si tu es prête à passer à côté du bonheur. Elle avait tenté de remplacer cet amour qui lui manquait… D’or est le placebo et Wendy avait comblé une partie de ce vide… Mais pas la totalité.

Au bord des larmes, la blonde était perdue, prisonnière de ses failles. Elle avait son téléphone portable dans sa main, prête à appeler son chauffeur personnel, et pourtant, elle n’en fit rien. Elle attendait en prenant l’air frais, espérant certainement un miracle. Elle souffrait en douce, sans savoir où aller... Jusqu’à la voir, alcoolisée et en colère, en face d’elle.
“Tu pourrais au moins…” S’expliquer ? Se justifier ? Lui dire au revoir ? Il était très compliqué pour Lana d’imaginer le “minimum” qu’elle aurait pu faire. La fuite étant certainement le niveau le plus bas, elle ne pouvait que se rattraper. Mais le devait-elle ? La question restait toujours en suspens. Elle n’eut pourtant pas l’occasion d’y répondre qu’elle fut emmenée de force par la brune dont le regard signifiait très clairement “Ne dis plus jamais non”.

Soit… Docile, la journaliste s’assit et prit la bouteille de vodka entre ses mains. L’envie de boire était bien présente mais elle se contenta de regarder son amie s'affairer à tenter de soigner ses écorchures. Elle n’y avait pas fait attention jusqu’à présent mais en baissant les yeux, une chose l'interpella : elle ne comprenait plus pourquoi elle avait du sang sur ses doigts. Elle avait dû négligemment toucher ses genoux écorchés par le verre. Ce fameux verre brisé, comme le coeur de Theo. Comme son propre coeur.

A quoi bon lutter ? Il semblait évident qu’elles ne pouvaient pas rester séparées. S’étaient-elles retrouvées pour mieux se perdre ? L’amour n’est pas si cruel.
Lana grimaça néanmoins lorsque la brune déversa de la vodka sur ses plaies. Seulement, ça n’avait aucune importance. Elle ne pouvait s’empêcher de la fixer, se disant que la soirée avait pris une tournure bien trop dramatique. Comment peut-on être aussi idiote ? Et comment peut-elle continuer à être là alors que je viens de piétiner ses sentiments ? Je suis un monstre… Mon dieu, de quoi j’ai l’air ? - D’une idiote Lana. Voilà une chose sur laquelle tu avais raison. Si c’est ton souhait, je ne peux pas t’accompagner.

Tu n’aurais pas dû me suivre… Je ne voulais pas t’inquiéter. Je suis...

Trop tard pourtant. La pédopsychiatre s’inquiétait. Elle s’inquiétait pour elle parce qu’elle l’aimait. Elle aussi.
Et finalement, un baiser… La journaliste en avait tant rêvé. Oh Theo… Si tu savais à quel point je m’en veux… Je voudrais tant que tu comprennes ce qui m’a poussée à te diriger vers une autre voie. J’aurais aimé que tu sois plus prudente. J’aurais aimé que tu cherches plus loin… Ce n’est plus Briarcliff qui m’effraie, mais l’avenir. La souffrance, passée comme présente, j’ai su la gérer. Mais toi… Toi, tu es si importante. J’ai peur… Tellement peur ! Je te dois pourtant la vérité. Simplement sache bien que saigne ce coeur qui bat pour toi, et si c’est le cas, c’est parce qu’il sait qu’il ne pourra jamais se remettre de ta perte.

Le souffle à peine échappé, Lana répondit à ce geste si doux et si simple. Elle savourait la douceur de ses lèvres, et passa spontanément sa main sur sa nuque, approfondissant le baiser avec passion. Et la vérité éclata, comme une bulle de chagrin qui disparaissait.
Le bonheur, lui, lui faisait peur. C’était ça la réalité. Cette peur viscérale qui la prenait en traître, qui l’empêchait de pouvoir simplement exister. Simplement vivre…

Pardonne-moi...

Inutile de faire dans le discours trop prolixe. Elles n’en avaient plus besoin désormais. Elle glissa ses doigts sous le menton de la brune et plongea son regard dans le sien. Ne fais pas ça Lana… Mais elle chassa ses pensées. Elle n’avait plus le temps pour ça.

Je te veux dans ma vie Theodora. Crois-moi… Mais je pense que je te dois quelques explications avant que tu ne décides quoi que ce soit. Alors… S’il te plaît, ne m’interromps pas. Je t’en prie...

Et elle commença par parler des lettres, envoyées de temps en temps au début de sa carrière… Puis de leur régularité au fil des années, bien plus présentes lorsqu’elle était avec Wendy… Elle parla ensuite de son décès et des suspicions de la police. Elle termina par le retour des lettres, des larmes glissant sur ses joues.

Comment pourrais-je te demander d’être à mes côtés en sachant ce que tu risques ? Je préférerais perdre la vie plutôt que de voir la tienne s’achever...

Elle avait mis son âme dans ses mains… et même si son coeur lui indiquait le contraire, elle espérait qu’elle la lui rende, et qu’elle continue sa vie, sans danger. Qu’elle avance, sans se retourner. Le cas échéant, Lana la rattraperait.
(c) DΛNDELION
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Ses lèvres contre les siennes ravivèrent de si beaux souvenirs. D’infimes lueurs d’espoir inondant de douceur leur passé tumultueux. Sentir Lana répondre à son baiser secoua Theo de toutes ces émotions qu’elle s’était refusé depuis longtemps. Les larmes coulèrent malgré elle, de ce retour si brusque à la tendresse. Elle avait trouvé plus de lumière qu’il n’en fallait pour voir.
Dieu, ce que ça m’avait manqué. Ce qu’elle m’a manqué...

Pendant près de vingt ans, elle avait porté ce fardeau en taisant sa douleur. Elle avait étouffé ses cauchemars pour faire croire au monde qu’elle était une femme comme les autres. Au fond, son coeur portait encore les cicatrices de Briarcliff. D’héritage, son silence était meurtrier et la consumait vers un gouffre de sentiments. Par ce baiser, Theo se sentait renaître. Elle sortait enfin de la vie étriquée d’une écorchée. Et plus personne ne pourrait se dresser entre elle et son bonheur. Pourtant, Lana voyait encore des ombres danser devant ses yeux. Son âme torturée ne pouvait s’empêcher de culpabiliser, suppliant Theo de lui pardonner. La brune l’attira alors contre elle pour murmurer à son oreille.

”Tout va bien… Je suis ici pour toi et je ne partirai pas. Pas après s’être retrouvées depuis toutes ces années.”

Encore une fois, la journaliste tenta de la dissuader de partager sa vie. De nature innocente, Theo pensa d’abord à son activité de reporter et aux dangers que cela aurait pu impliquer. Triste, elle était prête à tout, même à la suivre au coeur d’un conflit armé pour assurer ses arrières. Mais Théo était bien loin du compte. La vie de Lana, après le couvent, avait pris une tournure que la jeune femme n’aurait pu imaginer. La psychiatre l’écouta donc sans jamais l’interrompre et soudain, un fragile abyme se dessina à l’horizon. La femme qu’elle aimait était la cible d’un érotomane. D’un fou prétextant l’aimer pour la harceler et la suivre où qu’elle aille. Allant jusqu’à supprimer son épouse pour prendre sa place.

Une bouffée de colère opprima la poitrine de Theo. Elle aurait voulu anéantir ce monstre qui parasitait la vie de Lana. Cette enflure lui volait ses nuits et ses pensées depuis si longtemps. La brune aurait voulu lui jurer qu’il ne reviendrait plus, mais elle lui aurait menti. Theo savait qu’elle ne ferait pas le poids face à ce prédateur. S’il le voulait, il s’immiscerait jusque dans leur lit pour mettre fin à leur bonheur. Mais Theo ne voulait pas s’en priver. Elle était prête à courir ce risque pour reprendre goût à la vie, pour dormir dans ses bras. Cette ivresse de sentiments lui donnait l’impression de pouvoir déplacer des montagnes et survivre à toutes les épreuves. Quand bien même les ombres les menaçaient ce soir, elle ne voyait que l’aura flottant autour de Lana. Son ange gardien, sa sauveuse. Toujours à genoux devant la journaliste, Theo prit ses mains dans les siennes et les embrassa avec tendresse avant de caresser son visage. Elle ne put s’empêcher de reprendre les dernières phrases de sa compagne.

”Comment peux-tu me demander de fuir en sachant ce que tu risques ? N’imagine pas une seconde que je vais te laisser partir et affronter seule ce dégénéré.”

Héritière de ses jours maudits, Lana traînait tant de malheurs depuis Briarcliff qu’il semblait impossible de s’en dépêtrer. Theo l’aiderait à surmonter ces montagnes de peine pour l’aider à se reconstruire. S’affranchir de la peur pour pouvoir vivre et mourir sans chaînes. Son amour pour Lana la portait au-delà de la terreur que pouvait lui inspirer son harceleur.

”N’aies pas de regrets. Je suis prête à courir tous les risques pour pouvoir vivre avec toi. Je ne le laisserai pas s’en prendre à toi et il ne m’arrivera aucun mal, je te le promets. Si nous avons survécu à Briarcliff, on survivra au reste.”

L’amour, toujours. Additionné à l’alcool, il lui ferait promettre la Lune à l’être aimé. Tant de promesses en lesquelles elle croyait mais qui s’envoleraient au moindre coup de vent. Mais pour l’heure, Theo préférait ignorer les incertitudes pour se focaliser sur son futur. Elle colla son front contre celui de Lana et ferma les yeux.

”Je ferai n’importe quoi pour toi Lana, tu le sais bien, n’est-ce pas ? Laisse-nous une chance, je t’en supplie.”
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Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

La douceur de Theodora lui avait manqué. Cette douceur, elle ne l’avait toujours réservé qu’à elle… Sans vraiment savoir pourquoi, Lana s’y était habituée, en était devenue dépendante. Elle dépendait de cette affection… Oh bien entendu, elle ne s’en était pas rendu compte tout de suite. Il avait fallu qu’elle en soit séparée pour le réaliser. Avec le temps qui s’enfuyait, elle avait appris à vivre sans. Sans elle, sans son amour, sans ses lèvres…

Seulement désormais, elle était là. Elle était bien là, devant elle. Qui aurait pu penser qu’elles puissent se retrouver de la sorte, par hasard ? Il n’y avait pas de doute, le destin s’était chargé de les ramener l’une à l’autre.
Mais une menace planait toujours sur elles. Et si ce n’était plus Briarcliff et ses sévices, c’était cette personne qui la harcelait sans relâche. Dans les films, la police aurait fait de son mieux pour l’arrêter… Mais Lana n’était pas dans un film et la réalité était qu’ils avaient bien d’autres chats à fouetter. Alors oui, elle avait peur. Extrêmement peur de faire entrer Theodora dans son cercle infernal. La brune ne méritait pas qu’on lui inflige pareille souffrance. Elle ne méritait pas une vie dans la peur. Seulement ça, ce n’est pas à toi d’en décider Lana. Elle a fait son choix… Et c’est toi. Tu devrais t’en réjouir plutôt que de t’en inquiéter. Elle t’aime… Tu l’aimes… A quoi bon passer à côté d’une chose aussi belle que l’amour ? Alors oui, sans toi, elle ne risquerait peut-être pas sa vie… Mais que vaut réellement une vie si on la passe à regretter de ne pas avoir agi ? Que vaudrait ta vie si tu continuais à la passer en te demandant ce qu’elle serait devenue avec elle à tes côtés ?

La journaliste soupira tandis que la pédopsychiatre embrassait ses mains. Elle ne pouvait plus s’imaginer sans elle. Vingt années s’étaient écoulées et la perte de temps était bien trop lourde à porter. Lutter contre l’évidence n’avait strictement aucun sens.

Oui… Tu as raison. Nous avons survécu. Nous avons survécu à Briarcliff seulement désormais, je ne veux plus survivre. Mais vivre… Et tu es indispensable à cette vie,” murmura-t-elle tendrement.

C’était peut-être ça, au fond, qui lui avait vraiment manqué : la vie. Alors elle décida de ne plus la lâcher. Jamais.

Je souhaite… nous accorder cette chance.

Les mots avaient été prononcés et elle ne pouvait plus les retirer. Elle ne comptait plus les retirer.
Elle attira Theodora plus près d’elle, scellant leurs lèvres dans un baiser tendre et passionné à la fois. C’était une nécessité. Elle avait réellement besoin de sentir sa chaleur contre elle, de renouer avec d’anciens souvenirs profondément enfouis.
Finalement, elle baissa les yeux, reprenant pied avec la réalité. Ses bas étaient dans un état catastrophique !

Merci au fait… Pour le pansement.

Et elle sourit, tout simplement. La situation était tellement idiote ! Si ses lecteurs et téléspectateurs la voyaient à cet instant : Lana Winters, ruisselant de larmes, s’est écorchées les genoux sur des éclats de verre dans la salle d’une boîte de nuit légèrement douteuse ! Le scoop de l’année.

La journaliste se releva, aidant Theodora à faire de même, avant de se blottir dans ses bras. Comment avait-elle fait pour s’en passer durant toutes ces années ? A contre-coeur, elle finit par se détacher et la regarda.

Quand tu m’as trouvée, j’étais sur le point d’appeler mon chauffeur mais… Peut-être aurais-tu l’amabilité de me raccompagner chez moi ? J’aimerais te présenter quelqu’un...

Elle espérait sincèrement que la brune accepterait. Peut-être pourraient-elles enfin passer une agréable soirée ? Il était déjà tard, certes, mais elle n’avait pas envie de la laisser repartir immédiatement. Pas après tout ce temps. Mais Stevie l’attendait dans sa villa, l’heure était venue de rentrer.
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Enfin, Lana entrouvrait les portes de son coeur pour Theodora. La psychiatre se sentait revivre ses premiers émois d’adolescente où le moindre regard doux signifiait tout pour elle. En vingt ans, elle en avait presque oublié son parfum et la douceur de ses lèvres, mais ses souvenirs de bonheur avaient perduré par-delà les décennies. Elle se rappelait leurs baisers volés dans les couloirs déserts du couvent, de leurs étreintes à l’abri du regard inquisiteur des soeurs et de la Mère Supérieure. Briarcliff était derrière elles désormais. Plus personne ne leur ferait du mal pour modifier leurs identités et les fondre dans le moule d’une société trop lisse. En trente ans, Theo n’avait jamais eu l’intention de changer. Elle avait néanmoins compris à l’adolescence qu’il valait mieux jouer profil bas auprès des esprits trop étriqués pour survivre. C’est l’enseignement qu’elle avait tiré de Lana pendant ces longues années de captivité. Avec le temps, l’enfant rebelle s’était assagie. Pourtant ce soir, elle retrouvait l’audace de sa jeunesse en défiant le destin. Impossible d’envisager sa vie sans la journaliste après ces retrouvailles si émouvantes. Quelles que soient les épreuves qui les attendaient, Theo était prête à tout endurer pour elle.

”Tu ne réalises pas le cadeau que tu me fais… Je t’ai attendue toute ma vie et maintenant, mes rêves deviennent réalité.”

Les deux jeunes femmes se relevèrent et Lana fondit dans les bras de Theo. La brune savoura ce moment et resserra son étreinte autour d’elle, fermant les yeux et inspirant le parfum de celle qu’elle aimait. Elle lui avait tellement manqué que rompre le contact lui était difficile, exit la vodka : Lana Winters était devenue sa nouvelle addiction. Impossible de détacher son regard de ce si beau visage, la journaliste l’hypnotisait. Il lui semblait qu’elle n’était qu’une apparition dans un rêve. Le plus beau des rêves. Theo craignait tellement de se réveiller qu’elle se serait damnée pour rester encore dans l’illusion. La psychiatre entrelaça donc ses doigts aux siens pour ne pas la lâcher. A entendre la journaliste, elle avait bien failli la perdre ce soir sur le parking du Lux.

”Je suis bien contente que tu n’aies pas appelé ton chauffeur. Il n’aurait pas été d’aussi bonne compagnie que moi.”

En étouffant un petit rire, Theo reboucha sa bouteille de vodka et la balança à l’arrière de sa voiture avec sa trousse de premiers soins. Au final, elle n’avait pas bu tant que ça ce soir et c’était une chance car elle était encore dans la capacité de conduire. Avant de contourner le véhicule pour y prendre place, elle déposa un dernier baiser sur les lèvres de Lana.

”Bien sûr que je te raccompagne, mais… à qui vas-tu bien pouvoir me présenter à cette heure-ci ? Ta maîtresse, peut-être ?”

Avec un sourire taquin, la jeune femme l’invita à s’installer et démarra sa berline. Tout au long du trajet, elle se laissa guider par Lana, tenant le volant d’une seule main pour garder l’autre dans celle de la journaliste. Elle qui n’attendait rien de cette soirée en se rendant à la fondation, elle avait remporté le plus inestimable cadeau que la vie puisse lui donner. Pour une fois en trente ans, la roue tournait à la faveur de Theodora Crain.
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De nos destins naît que solitude
Lana & Theodora


« Aimer n’est pas un jeu d’enfant »

Le cadeau était partagé. Lana était bien plus qu’heureuse d’avoir retrouvé celle qui avait tant compté dans sa vie. Elle avait tellement souffert de leur disparition qu’il était désormais inconcevable de s’en séparer. Et elle aurait clairement dû s’en rendre compte avant d’essayer de lutter contre cet amour qui l’avait déjà possédée il y a bien des années ! Elle avait fait souffrir Theodora pour rien… Car elle aussi l’avait attendue toute sa vie. C’était ça qu’elle désirait : le véritable bonheur d’un amour partagé, d’une passion enivrante.

Je crois que personne n’aurait été d’aussi bonne compagnie que toi Theo. Tu sais que tu m’as certainement sauvé la vie à cette soirée ?

Elle rit très légèrement avant de déposer un baiser sur la joue de la brune qui rangeait ses affaires dans sa voiture. Mais dans le fond, elle était également heureuse de ne pas avoir appelé son chauffeur. Que se serait-il passé si elle était partie ? Theodora aurait-elle essayé de la recontacter ? Chez elle ? Au journal ? Elle avait risqué de passer à côté de la chance de sa vie.

La peur. Encore et toujours. Mais désormais, Theodora savait et elle avait fait son choix. Elle ne pouvait pas la rejeter à nouveau. Plus après ça. Aussi, la blonde monta dans sa voiture, la guidant à travers les rues de la ville.

Oh… Non, ce n’est pas ma maîtresse. Pour avoir une maîtresse, il me faudrait déjà quelqu’un d’officiel, n’est-ce pas ?

Sa main se resserra autour de celle de Theodora tandis qu’elle souriait très légèrement. Il semblait assez clair que le côté “officiel” de leur relation venait de prendre une place majeure. Elles étaient donc… ensemble. Et Lana avait la ferme intention de garder la pédopsychiatre auprès d’elle aussi longtemps que possible. Elle ne perdrait plus un seul instant. Jamais.
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