Revenir en haut Aller en bas

WHATEVER 2.07 EST LÀ ! VERSION 18 LES DÉTAILS
BIENVENUE SUR WHATEVER, FORUM CROSSOVER SÉRIE TV
AIDEZ-NOUS À PROMOUVOIR LE FORUM : PRD ET BAZZART
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez
Out of sight I've been dreaming of you ❦ Theodora
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous  »

Les deux jeunes femmes arrivèrent dans la banlieue résidentielle de Lana, Wisteria Lane. Elle appréciait la paix qui résidait dans cette petite rue. Néanmoins, la maison de Lana était pour le moins conséquente. Une immense bâtisse un peu en retrait, entourée par des arbres fruitiers. Elle invita Theodra à se garer dans son allée. Et elles descendirent toutes les deux.

La nuit était belle, étoilée, et l’endroit était calme. Elle savait néanmoins que Stevie l’accueillerait, malgré l’heure tardive. L’espace d’un instant, elle se demanda comment allait réagir Theodora. Serait-elle… choquée ? Déçue ? Depuis la mort de Wendy, il y a trois ans, elle n’avait jamais fait venir qui que ce soit dans sa demeure.
Mais l’heure n’était plus à l’hésitation. Elle prit délicatement la main de sa compagne et la guida à l’intérieur où elles furent accueillies par une jeune femme.

Bonsoir Eleanor. Tout s’est bien passé ?
- Parfaitement Miss Winters. Stevie a bien pris son traitement mais elle n’a pas mangé autant que d’habitude. Et comme vous devez l’imaginer, elle s’est réveillé en entendant le crissement des pneus dans l’allée.
- Oh… Espérons que ça ira mieux demain. Je vous présente Theodora Crain. Je pense qu’il est temps pour vous de rentrer, je vous remercie d’avoir veillé sur elle.

Le sourire appuyé de la jeune femme indiquait qu’elle était heureuse que Lana ait enfin un semblant de vie sociale. Elle s’abstint de tout jugement, saluant simplement les deux femmes avant de prendre ses affaires et s’en aller.

La blonde se retourna vers son invitée, un sourire gêné sur les lèvres. Il était temps de lui présenter la personne qui lui apportait le plus de joie en ce monde. Elle était sur le point de lui expliquer la situation quand des pas se firent entendre à l’étage.

Maman !

Lana leva la tête pour apercevoir une petite fille aux cheveux blonds légèrement bouclés lui sourire de toutes ses dents à travers les barreaux des barrières. Elle se précipita ensuite dans les escaliers avant de ralentir en voyant le regard appuyé de la journaliste. Mais, une fois en bas, elle courut dans ses bras. Lana, tout sourire, la souleva sans aucune difficulté et regarda Theodora.

Theo… Voici Stevie, ma fille de 7 ans. Et ma puce, voici Theodora Crain… Mon...
- C’est la dame dont tu parles quand tu dors ! J’ai entendu son prénom plein de fois tu sais ! Tu es très belle, moi aussi je pourrais rêver de toi ! Tu trouves pas qu'elle est jolie maman ?

Légèrement sous le choc, Lana regarda sa fille, puis Theodora, avant de rougir. Oui, elle n’avait cessé de rêver d’elle assez régulièrement depuis vingt ans mais elle n’avait jamais su qu’elle en parlait, endormie ! Ceci pouvait expliquer pourquoi, certains matins, Wendy semblait plus distante que d’autres.

Je... Sens que je vais te devoir quelques explications," murmura Lana à l'attention de la brune.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Lorsque Theo arrêta sa voiture devant la résidence de Lana, elle ne put retenir un sifflet d’admiration. Implantée dans un quartier chic de la banlieue, la demeure trônait dans le calme de la nuit, imposante et majestueuse. A son grand bonheur, Lana ne lâcha sa main que le temps de sortir du véhicule. Les deux femmes ne pouvaient se séparer l’une de l’autre désormais. Il leur fallait effacer les ravages du temps…

La journaliste la guida à l’intérieur de sa demeure qui semblait déjà occupée. En témoignaient les lumières illuminant le rez-de-chaussée. Lorsque Theo pénétra dans sa maison, elle n’imaginait pas l’avalanche de surprises et d’informations qui allaient déferler sur elle. Tout se passa trop vite pour la psychiatre. D’abord, elle fut intriguée par la femme qui les accueillit. Plutôt jeune et jolie, Theo ressentit un brin de jalousie en la voyant sourire à Lana. Cependant, elle n’eut pas le temps d’envisager toutes les possibilités expliquant sa présence dans sa maison : au ton qu’elle employa, Theodora en déduisit qu’elle travaillait pour sa compagne. Un semblant de soulagement l’envahit alors qu’elle levait la main pour la saluer timidement.

”Enchantée...”

Néanmoins, la jeune femme restait intriguée par l’échange qui venait de se produire sous ses yeux. Y avait-il une autre femme dans cette maison ? Son prénom l’intriguait, aussi, Theo attendit d’être seule avec Lana pour lui demander avec un sourire en coin :

”Hey quoi, il y a Stevie Nicks qui nous attend à l’étage ? Et Linds...”

”Maman !”

La psychiatre s’interrompit en ouvrant de grands yeux. Elle s’était attendue à tout sauf à ça… Comme un courant d’air, une tornade de boucles blondes dévala l’escalier et fondit sur Lana. Sous le choc, Theo les regarda s’embrasser d’un amour inconditionnel. Toute cette tendresse dont on l’avait privée en l’enfermant à Briarcliff, au même âge que la petite Stevie. La brune ne put empêcher ses yeux de se voiler de larmes. Ce tableau était magnifique et lui faisait mal tout à la fois. Cette gamine était le portrait craché de sa mère. Si jolie, si vive. Ses yeux pétillaient et respiraient la tendresse, tout comme elle. Emue, Theo essuya la larme qui coulait sur sa joue et sortit de sa stupeur.

”Ta… Ta fille ?”

Au vu de son âge, il était évident que l’enfant avait connu sa femme. Elle l’avait sûrement appelée maman, elle aussi. Et à présent, Theo déboulait dans sa vie. Y avait-elle seulement sa place aux côtés de Lana ? Lorsqu’elle croisa le regard de la petite fille, la psychiatre ne put s’empêcher de baisser les yeux. Elle débarquait chez elle comme l’envahisseur alors qu’elle partageait un moment privilégié avec sa mère avant de retourner se coucher. Et pourtant, Stevie sans la considérer comme une intruse. Elle lui livra même les secrets de sa mère sans aucun filtre pour achever de détendre l’atmosphère. En voyant rougir Lana, Theo ne put s’empêcher de rire.

”Tiens donc, maman parle de moi dans son sommeil ?”

Elle non plus ne savait plus où se mettre. Pour tranquilliser sa compagne, la brune caressa son bras et lui adressa un clin d’oeil avant de reporter son attention sur la petite fille.

”Je suis ravie de faire ta connaissance, Stevie. J’imagine que tu portes ce beau prénom parce que ta maman a d’excellentes références musicales...”

A présent, Theo était incapable de détacher son regard de cette enfant. Elle était une véritable lumière qui irradiait dans cette maison. En elle résidait toute la différence qui régnait entre Lana et Theo. Elle avait trouvé une raison de vivre pendant ces dernières années, elle avait remonté la pente grâce à ce trésor inestimable. Contrairement à elle, Lana avait pris la vie à bras le corps pour s’en sortir. Et malgré les tempêtes qui avaient fait chavirer son passé, elle tenait encore debout grâce à sa fille.

Lana semblait gênée de la voir à ce point ébranlée par ce revirement de situation, mais Theo s’efforça de contenir son émotion. Elle ne voulait en aucun cas lui faire peur. Tendrement, elle repoussa une mèche de cheveux blonds derrière son oreille et lui sourit.

”J’ai tellement de choses à apprendre de ta vie, tu n’imagines pas à quel point ces questions me brûlent les lèvres, mais...”

Une vague de panique s’empara de la jeune femme. Avait-elle le droit d’exiger ces réponses ? D’être aussi intrusive ? Elle était une véritable chamboulement dans l’équilibre de leurs vies, dans le havre de paix que Lana s’était efforcée de construire. Certes, la psychiatre était amoureuse d’elle, mais la présence de cet enfant changeait considérablement la donne.

”Je ne voudrais pas m’imposer. Je vais… vous laisser terminer la soirée calmement.”
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous  »

Voir sa fille, aussi radieuse, emplissait la journaliste d’une joie indescriptible. Mais le plus beau était la façon dont elle avait accueilli Theodora. Sans aucune timidité, aucune peur, comme si elle la connaissait depuis toujours… Même avec Wendy, elle n’avait jamais été aussi franche. Cela dit, elle était encore jeune quand Lana l’avait perdue. Mais elle avait toujours considéré Wendy comme la compagne de Lana, et non comme sa mère. Il fallait bien avouer que Wendy ne s’était jamais comportée comme une mère pour elle… Stevie avait été le choix de Lana, et uniquement de Lana. Elles avaient d’ailleurs failli se séparer à ce moment-là. La maîtresse d’école considérait qu’elle avait déjà bien trop d’enfants dans sa vie et qu’un de plus, à la maison, ne serait qu’un fardeau. Stevie ? Un fardeau ? Elle était le rayon de soleil qui illuminait sa vie, chaque jour !
Lana admirait sa curiosité et son intelligence précoce. Elle avait commencé à parler très tôt et avait appris à lire bien avant d’entrer en primaire.

C’est maman qui l’a choisi ! Et toi, il vient d’où ton prénom ? C’est comme celui de l’impératrice ! De l’empire Bi… Byz...
- Byzantin mon coeur.

Avec douceur, Lana caressa les cheveux de sa fille et déposa un baiser sur son front avant de la reposer par terre. Elle tourna son regard vers celui de Theo, troublé. Elle espérait vraiment que cela ne changerait pas ses sentiments à son égard. Mais si elle devait faire un choix… Sa fille serait sa priorité, quoi qu’il puisse arriver.
Son geste la rassura pourtant. Le simple fait qu’elle remette une mèche de cheveux derrière son oreille lui indiquait qu’elle ne comptait pas prendre ses jambes à son cou, et c’était déjà une bonne nouvelle.

Tu déranges pas ! Tu veux que je te raconte une histoire ? Viens ! Je vais te montrer ma chambre !

Avant que Lana n’ait pu intervenir, la petite Stevie avait déjà pris Theodora par la main, l’emmenant jusqu’à l’étage. Toujours en souriant, Lana les suivit, un sentiment de bonheur enflant doucement dans son coeur.

La chambre de Stevie était verte, et des motifs ornaient ses murs : des feuilles diverses et variées. La petite avait toujours parlé de son goût pour la nature et sa mère avait fait en sorte de réaliser ses rêves, ne serait-ce qu’un peu. Les montants de son lit ressemblaient à des lianes entrelacées.
La fille de Lana Winters courut jusqu’à son lit, se glissant dans les couvertures, et mit ses petites lunettes qui trônaient sur sa table de chevet avant de prendre un livre, caché sous son oreiller : le Magicien d’Oz.

Viens Theodora ! Tu peux t’asseoir sur mon lit si tu veux !

Stevie avait toujours aimé lire et paradoxalement, elle préférait lire des histoires à sa mère avant de s’endormir, que l’inverse. C’était la première fois qu’elle voulait lire une histoire à quelqu’un d’autre qu’elle.

Stevie… Tu sais qu’il est tard ? Peut-être pourras-tu lire une histoire à Theo une autre fois ? Il faut que tu te reposes ma puce… Tu es malade..."

La petite ne protesta pas. Elle tendit ses bras à l’attention de sa mère qui vint tendrement l’embrasser. Et elle fit de même envers Theodora.

Tu seras là demain hein ?

Lana ne put s’empêcher de sourire, et haussa les épaules quand Theodora la regarda. Lorsqu’elles furent sorties de la chambre, un élan d’affection poussa la journaliste à plaquer la brune contre le mur et l’embrasser tendrement.

Je pense que tu as ta réponse, non ? Tu ne t’imposes pas… C’est ma fille qui t’impose de rester… Seulement si tu en as envie, bien entendu. Et ne te sens pas coupable si ce n’est pas le cas, je lui expliquerai. Elle comprendra… Elle comprend beaucoup de choses, tu sais ?"

Ses mains se posèrent sur les hanches de la pédopsychiatre. Peut-être qu’elle aussi, tout comme Wendy, en avait assez de voir des enfants ?

En tout cas… Si personne ne t’attend… Tu es la bienvenue. Je serais ravie de… hum… t’accueillir cette nuit. Et de répondre à tes questions."
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
L’aplomb et la vivacité d’esprit de la petite fille laissèrent Theodora stupéfaite. Jamais au grand jamais elle n’aurait imaginé un enfant de son âge avoir de telles références. Mais c’était la fille de Lana Winters et connaissant son amie, la psychiatre devinait qu’elle avait perfectionné son éducation en la baignant de culture. Et malgré l’avance qu’elle pouvait avoir sur les autres enfants, elle gardait son coeur de petite fille. Touchante et pleine d‘amour. Sans doute ressentit-elle le malaise de Theo car elle s’empressa de la rassurer avant sa mère. Avant-même de s’en rendre compte, la jeune femme se retrouvait entraînée à l’étage, la petite main de Stevie dans la sienne. Si douce et si menue.

Amusée, la psychiatre se laissa faire non sans jeter un regard complice à Lana. Sa compagne était restée spectatrice de leur échange, presque éclipsée dans l’empressement de sa fille. Dans un tourbillon de bonheur, Stevie la fit asseoir sur son petit lit, attrapa ses lunettes et dégaina Le Magicien d’Oz. Elle s’apprêtait à l’ouvrir au premier chapitre quand sa mère l’arrêta : il était bien trop tard pour commencer une histoire. Par jeu, Theo se tourna vers Lana en affichant une mine déçue. Elle aurait écouté Stevie jusqu’au bout de la nuit pour suivre les aventures de Dorothée. Cependant une ombre passa sur son visage lorsque la journaliste lui rappela qu’elle était malade. Le coeur de Theo se serra instantanément. La jeune femme qui gardait Stevie l’avait mentionné plus tôt… Déjà, elle ressentait de l’affection pour ce petit être. Une extension de Lana qu’elle aimerait à la folie, elle en était certaine.

Après que la petite fille eut enlacé tendrement sa mère, elle tendit les bras en direction de Theo et acheva de la faire fondre. Cette famille débordait d’amour et en avait à revendre. Comment la psychiatre avait pu imaginer une seule seconde être rejetée ? La petite blonde demandait même si elle serait là le lendemain matin, comme une évidence. La jeune femme consulta Lana du regard avant de reporter son attention sur la petite fille. Cette soirée qui avait si mal commencé se terminait avec une douceur inimaginable. Alors, avec une tendresse infinie, Theo serra la petite fille contre elle et déposa un baiser sur son front.

”Bien sûr ma puce, si ça te fait plaisir. Et tu me raconteras cette histoire demain si tu veux. Bonne nuit Stevie, fais de beaux rêves.”

Les deux femmes sortirent enfin de sa chambre, laissant la petite fille à ses rêves d’aventures et de magie. Une fois la porte fermée, une autre forme de magie opéra pour Theo. Lorsque Lana la plaqua contre le mur et l’embrassa avec passion, la journaliste déclencha un incendie dans son coeur.

”Entre ta fille et toi, je ne sais pas laquelle est la plus convaincante ! Excuse-moi, j’ai pris peur, je ne voulais pas qu’elle me voie comme l’envahisseur ou… Mais maintenant, je ne voudrais vous quitter pour rien au monde.”

Avec douceur, Theo l’attira un peu plus contre elle et caressa sa joue en souriant. Il lui semblait n’avoir jamais été aussi heureuse.

”Elle est magnifique et si intelligente… Elle te ressemble tellement. Je suis contente que tu aies cette merveille pour illuminer ta vie.”

Si le but de chacun était de trouver sa lumière, Theo était certaine de tenir la sienne entre ses bras. Peut-être aurait-elle enfin la chance de s’épanouir auprès de cette femme et de cette petite fille qui semblait déjà l’avoir adoptée.

”Personne ne m’attend, où voudrais-tu que j’aille quand j’ai déjà tout ici ? Si tu veux bien de moi à tes côtés cette nuit, tu comblerais tous mes rêves.”

Tendrement, Theo déposa des baisers dans son cou, ivre de son parfum et de la douceur de sa peau. Ses mains se promenèrent sur son corps pour mieux la serrer contre elle et ne jamais laisser son bonheur s’échapper. Lana était tout ce qu’elle pouvait attendre de la vie. Depuis toujours, elle était son idéal. Malgré toutes les interrogations qui la taraudaient, elle n’avait qu’une envie : s’endormir dans ses bras et se réveiller auprès d’elle le lendemain.

”Il n’y a qu’une question qui me chagrine. Tu as dit tout à l’heure qu’elle était malade… C’est grave ?”

Habituée à travailler avec des enfants, Theo avait vu toutes sortes de pathologie harrasser ses petits patients. Son expérience professionnelle la poussait à prendre de la distance pour ne pas être influencer dans son travail et ne pas être trop affectée. Mais pour la fille de sa compagne, c’était différent. Elle espérait qu’il ne s’agisse que d’un de ces petits virus que les gosses se transmettaient dans la cour de l’école. Dans le cas contraire, elle aurait dépêché tous les médecins de l’hôpital pour lequel elle avait travaillé pour la soigner. Il était hors de question que Lana souffre à nouveau. Pas dans cette vie.
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous »

Imagine à côté de quoi tu serais passé Lana. Imagine simplement que tu ne te sois pas rendue à cette soirée de charité. Imagine que, comme d’habitude, tu aies préféré rester à la maison ? Ou imagine que tu sois partie du Lux. Serais-tu en train de tenir dans tes bras cette femme qui compte tant pour toi ? Certainement pas.

Elle réalisait la chance qu’elle avait de l’avoir ici, à ses côtés. Elle lui sourit doucement en écoutant ses mots. Sa fille lui avait plu… C’était un soulagement. Et d’un autre côté, à qui ne plairait-elle pas ? Theodora avait raison, elle était magnifique, intelligente, curieuse et très sociable. Elle avait illuminé sa vie, au moment où sa relation avec Wendy battait de l’aile. Peut-être avait-ce été un corrélateur. Ca n’avait plus d’importance aujourd’hui. Si elle avait toujours gardé beaucoup d’affection pour son ex femme, elle vouait un amour sans borne à sa fille. Et ce qu’elle éprouvait pour Theo… était indescriptible.

Une vague de chaleur envahit soudainement Lana quand la brune lui annonça qu’elle serait plus que ravie de passer la nuit à ses côtés. Elle avait, une fraction de seconde, envisagé de lui proposer sa chambre d’amis, celle qu’occupait Wendy les dernières années… Mais c’était une idée idiote. Comment pourrait-elle se passer de ses bras, de son visage, de ses lèvres...

Je pense que nous serons mieux dans ma chambre pour discuter."

Ce fut à son tour de prendre la main de Theodora pour l’emmener un peu plus loin dans le couloir, jusqu’à sa chambre. Elle alluma la lumière pour découvrir une pièce spacieuse, lumineuse et moderne.

Fais comme chez toi, je vais me changer et désinfecter un peu mieux ce pansement, bien que je ne doute pas de tes compétences avec de la vodka !"

Avec un petit sourire, elle embrassa la brune et se dirigea vers sa salle de bain. Elle enleva rapidement ses vêtements grimaçant pour ses bas. Elle n’avait plus qu’à les jeter… Elle désinfecta ensuite sa plaie et remis un pansement dessus. Rien de grave, ce n’était que superficiel.
Elle décida d’enfiler une nuisette en soie, blanche, après s’être rafraîchie. Elle en sortit une deuxième, noire, qu’elle prit dans ses mains. Elle ressortit, un peu gênée, et rejoignit la brune qui s’était assise sur le lit.

Je… Eh bien… J’imagine que tu n’avais pas forcément prévu de quoi te changer alors si tu veux… Tiens !"

Elle posa le vêtement sur le lit, à côté d’elle et, pour se rassurer, serra Theodora dans ses bras. Elle l’embrassa délicatement dans le cou, respirant son parfum.

Pour répondre à ta question… Stevie est une enfant très fragile. Elle se fatigue assez facilement. Elle un asthme chronique. Ce n’est pas grave, elle doit juste prendre son traitement mais il faut qu’elle se repose."

Elle posa sa main sur celle de la pédopsychiatre, avec douceur et tendresse. Elle était ravie qu’elle reste là, à ses côtés.

En tout cas… Elle t’a déjà adoptée. Je lui ai souvent parlé de toi… Ou plutôt, de la jeune fille que tu étais… Une très bonne amie. Je pensais n’avoir jamais prononcé ton prénom mais a priori, je me trompais."

Là encore, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle n’avait cessé de penser à Theodora depuis vingt ans. Cela n’avait donc rien d’étonnant à ce que Stevie ait pu l’entendre durant son sommeil. Mais cette nuit, elle comptait bien ne plus avoir à rêver de sa présence. Cette nuit, elle savait qu’elle ne rêverait pas, que la réalité était bien plus belle.

Une vague de chaleur l’envahit quand elle réalisa dans quelle tenue elle se trouvait. Seulement sa nuisette sur ses épaules, ses jambes nues et son décolleté plutôt prononcé. Elle tourna la tête, comme une adolescente prise sur le fait, et se leva.

Hum… La salle de bain est toute à toi si tu veux. Ou peut-être as-tu envie d’autre chose ? Enfin, je veux dire… Tu as peut-être faim ? Ou soif ? Je… je ne sais pas."

Bravo Lana…
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Quelle douce sensation que sa main dans la sienne, du goût de ses lèvres sur sa langue et de son parfum flottant dans l’air. Theo se surprit à nouveau en train de rêver tant ses rêves de bonheur se profilaient à l’horizon. Elle en oublia ce début de soirée catastrophique, et même le harceleur de sa compagne. Sa rencontre avec Stevie avait anéanti toutes les ombres du tableau. La lumière étincelait enfin au bout du tunnel.

Lana la guida jusque dans sa chambre, une pièce emplie du parfum familier qui la faisait chavirer. Son dernier havre de paix. La jeune femme savoura le baiser qu’elle lui donna avant de disparaître pour s’occuper de sa blessure. Il est vrai que dans l’obscurité de la nuit, Theo avait dû être maladroite dans ses gestes. Sans parler de la vodka.

”Tu es bien la seule qui ne doute pas de mes compétences, j’étais ivre et désespérée à ce moment-là !”

Pour se mettre à l’aise, la psychiatre enleva sa veste en cuir et la déposa sur une chaise dans l’angle de la pièce avant de s’asseoir sur le bord du lit. Son esprit embué ne songea même pas au fait qu’elle n’avait rien prévu pour dormir chez Lana… Jusqu’à ce que sa compagne sorte de la salle de bains et lui tende une nuisette. La jeune femme sourit en saisissant le vêtement. Elle n’avait pas l’habitude des tenues aussi distinguées pour la nuit. D’ordinaire, elle dormait dans des t-shirts trop grands pour elle et à moitié délavés. Cependant, elle n’en fit pas la remarque à Lana : elle venait de remarquer que la journaliste en portait une en ce moment-même.
Mon Dieu… Sait-elle seulement à quel point elle est magnifique ?

Seule ombre au tableau : le pansement à son genou. Theo grimaça, elle s’en sentait un peu responsable. La chaleur envahit son corps lorsque son regard remonta le long de ses cuisses, puis sur ses hanches et ses bras nus. Le baiser de Lana au creux de son cou n’arrangea rien à ses désirs. Mais heureusement, la jolie blonde y mit un terme en lui parlant de Stevie. Theo s’était inquiétée de la savoir malade alors même qu’elle ne la connaissait depuis quelques minutes. Comment pouvait-on ne pas s’attacher à elle ?

Rapidement, la jeune femme se débarrassa de sa chemise et de son pantalon de tailleur pour ne conserver que son shorty et son débardeur blanc. Elle préféra laisser de côté la nuisette de Lana, peu habituée à ce genre de tenue.

”Tu me rassures… Je n’aurais pas toléré qu’il vous arrive le moindre mal. Je la connais depuis moins d’une heure mais j’ai l’impression qu’on va bien s’entendre, elle et moi. Surtout si elle doit m’apprendre ce que tu racontes pendant ton sommeil !”

D’humeur taquine, Theo se mit à rire et embrassa sa compagne sur la joue. Au fond, Theo se sentait touchée que la journaliste n’ait cessé de penser à elle pendant toutes ces années. Depuis son internement, elle avait rompu tout lien avec sa famille et se sentait désormais incroyablement seule. Le simple fait de savoir que pendant vingt ans, quelqu’un avait pensé à elle avec tendresse au-delà même du rêve lui tenait chaud au coeur. Cet amour-là ne se refusait pas.

Alors que ses doigts commençaient à s’entremêler aux siens, Lana se leva, confuse. Elle s’empêtra dans des allusions qui, en temps normal, auraient amusé Theo, mais la psychiatre sentit que ce n’était pas le moment de plaisanter. La jeune femme se leva à son tour et saisit sa main pour la rassurer.

”Hey… Tout va bien. Je n’attends rien de toi, je ne t’imposerai rien. T’avoir à mes côtés me comble déjà de bonheur. Quand je parlais de passer la nuit avec toi, je ne voulais pas te… J’espérais simplement être dans tes bras et m’endormir contre toi. Comme avant. On est pas obligées de précipiter les choses.”

Surtout si Stevie est dans la pièce d’à côté...
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous  »

Quand Theodora se leva à son tour, Lana se sentit parfaitement à sa place. La blonde passa ses bras autour des hanches de la brune et l’attira contre elle. Elle l’embrassa tendrement tout en passant sa main dans ses cheveux. Comment pourrait-elle se passer de ce contact désormais ? C’était tout à fait impossible. Elle ne pensait même plus à O, ni à son travail. Elle ne pensait à rien qu’à la joie qu’elle éprouvait d’avoir retrouvé cette femme qu’elle avait perdu de vue.

A contrecoeur, elle se détacha d’elle et la regarda droit dans les yeux.

Non, non ce n’est pas toi… Je te rassure, je n’imaginais pas que tu puisses m’imposer quoi que ce soit."

Ses yeux se baissèrent ensuite sur son corps. Elle se mordit la lèvre inférieure, admirant ses jambes. Impossible de ne pas la toucher, elle laissa glisser ses doigts sur sa peau et la prit à nouveau par la main pour la guider vers son lit. Elle s’y installa et l’invita à faire de même.
Avec douceur, elle l’attira contre elle, passant son bras derrière sa nuque.

Donc… Tu voulais que nous parlions de toi qui hantais mes rêves ? Sache que depuis vingt ans… Je n’ai cessé de penser à toi. J’avais tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose… Et j’étais persuadée que je ne te reverrais jamais..."

Elle déposa un tendre baiser sur son front. Cette peur, elle l’avait vécue à chaque minute de sa vie. Theodora ne l’avait finalement jamais quittée, c’était un fait. On surestime bien trop souvent le pouvoir du temps : on dit qu’il efface les choses, apaise… Mais c’est faux. Jamais elle n’avait pu se sentir apaisée. Jamais jusqu’à aujourd’hui.

Mais tout ça… C’est terminé, n’est-ce pas ? Je ne compte plus te laisser partir… Jamais."

Avec douceur, elle se retourna dans le lit pour faire face à la brune. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et Lana admirait la finesse de ses traits. Elle était toujours aussi sublime. Plus encore. Sa beauté était devenue bien plus ravageuse et si elle en jugeait par l’endroit où elle l’avait emmenée ce soir, il semblait clair qu’elle avait un certain succès avec les femmes. Cette pensée fit monter une pointe de jalousie au sein de Lana mais elle la balaya en effaçant l’espace entre elles.

Dans mes souvenirs… Tes lèvres étaient irrésistibles mais… Pas à ce point !"

Si encore ce n’était que ses lèvres… Mais tout son corps attirait la blonde. Ses mains se firent plus curieuse et, tandis que l’une caressait sa nuque alors qu’elle capturait de nouveau ses lèvres, l’autre descendit jusqu’à sa cuisse. Caresser sa peau… Elle en avait tant rêvé.
A Briarcliff, elles n’avaient jamais eu l’occasion de se retrouver vraiment “seules”... D’avoir un moment d’intimité, rien qu’à elle. Il y avait toujours une soeur pour venir faire éclater leur bulle, ou un autre “détenu”. Ici, elles étaient simplement Lana et Theodora, et elles pouvaient profiter pleinement.

Jamais… Je n’ai jamais retrouvé ce que nous avions. Tu es la seule qui puisse faire naître tant de sentiments en moi Theo."

Elle se colla un peu plus contre elle, savoura leur proximité retrouvée. La pédopsychiatre était dans ses bras, dans son lit, pour son plus grand plaisir. Mais une question la taraudait...

Pourquoi n’as-tu jamais osé me contacter ?"

Elle y réfléchit à son tour : que se serait-il passé si Theo l’avait contactée alors qu’elle était toujours avec Wendy ? Qu’aurait-elle bien pu faire ? Elle se serait retrouvée dans une situation extrêmement délicate… Peut-être que le hasard faisait finalement bien les choses ?
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Blottie contre Lana dans ce lit, Theo en oublia tout le reste. Elle se sentait en sécurité, apaisée de tous tourments. Depuis leur enfance, cette femme avait le don de calmer toutes ses angoisses et les maux de son âme. La brune laissa reposer sa tête contre son bras et laissa ses doigts courir le long de ses hanches. Savoir que pendant toutes ces années, la journaliste s’était inquiétée pour elle et n’avait jamais cessé de l’aimer étreignit son coeur. Elle avait eu peur pour elle. Comme toujours, elle s’inquiétait pour sa cadette, cherchant toujours à l’épargner de la cruauté de ce monde.

”Oui c’est terminé… Toute cette histoire est derrière nous maintenant, et je ne partirai pas. Où que tu ailles, je serai à tes côtés.”

Même si elle était encore bien présente, la petite fille de Briarcliff s’envola, libérant enfin Theo du poids de son passé. Plus d’une fois, elles s’étaient retrouvées blotties l’une contre l’autre dans leur chambre. Enlacées pour apaiser leurs douleurs et leurs peines. Jamais elles n’étaient allé plus loin de de chastes baisers ou de caresses sur la joue. Les portes des chambres devaient toujours demeurer ouvertes dans ce couvent et la notion d’intimité avait complètement disparu à cette époque. Lana était étroitement surveillée à cause des raisons de son internement et les soeurs veillaient à séparer les deux adolescentes aussi souvent que possible. A présent, personne n’était en droit de leur interdire de s’aimer. Chaque échange de regard était libre, chaque sourire empreint d’une tendresse sans entraves. Les idéaux arriérés de Briarcliff avaient disparu depuis bien longtemps.

Au comble du bonheur, Theo soupira en sentant les lèvres de sa compagne sur sa peau. Les battements de son coeur s’accélèrèrent en sentant sa main glisser sur sa cuisse. En évitant soigneusement le genou blessé de Lana, elle inséra une jambe entre les siennes pour les entrelacer et l’attirer un peu plus contre elle. Ce contact était désormais vital pour elle, il était inconcevable qu’elle ait survécu pendant tout ce temps sans elle.

”Depuis qu’ils m’ont relâchée, j’ai erré sans savoir ce que j’attendais de la vie. Ils réussissaient à nous faire croire que nous ne méritions rien d’autre que la culpabilité. Ils ont tué tout ce que j’ai pu ressentir mais ils ne pouvaient pas briser ce lien entre nous. Même si ça nous a détruites, je n’ai jamais cessé de t’aimer, Lana. Et maintenant, je sais que je ne pourrai plus me passer de toi.”

Incapable de résister à la belle journaliste, Theo captura ses lèvres entre les siennes. Sa main s’immisça dans sa chevelure avec douceur avant de caresser sa nuque. Lorsque leur baiser s’acheva, Theo ferma les yeux et colla son front contre le sien. Ce bonheur l’irradiait, désormais elle attendait tout de la vie. Lana, l’amour, et même Stevie. Elles étaient les pièces manquantes du puzzle brisé de sa vie.

Pourtant une zone d’ombre subsistait encore pour la journaliste. C’était au tour de Theo de lui devoir des explications. Malgré tous les moyens mis à sa disposition pour la contacter, elle ne l’avait jamais fait. Par peur, par honte. Se revoir signifiait ramener Briarcliff sur le devant de la scène, raviver des blessures à peine refermées.

”Tout à l’heure, quand je t’ai dit qu’ils avaient durci les traitements, c’était pour… Quand on t’a arrachée à moi, j’ai essayé de me faire du mal. Je n’arrivais pas à surmonter cette épreuve alors ils m’ont assommée de cachets pour éviter que je ne fasse une bêtise. Ils ont profité que mon esprit soit confus pour me faire croire que tu n’étais que le produit de mon imagination. Ca a marché pendant un temps… Jusqu’à ce que je trouve un moyen d’éviter ce traitement.”

Theo garda les yeux baissés, incapable de croiser le regard de celle qu’elle aimait. Elle se revoyait dans un état lamentable au fond de sa chambre dans ce foutu asile. Incapable de parler, incapable de penser, avec le même regard morne que les condamnés.

”C’est quand ils m’ont relâchée que j’ai commencé à te voir à la télé. Tu n’imagines pas le bonheur que c’était de revoir enfin ton visage. J’ai cherché un moyen de te contacter mais tout ce que j’ai trouvé a anéanti mes chances de te revoir. Ta vie s’étalait dans les journaux et sur les pages Internet et j’ai réalisé que nous n’avions plus rien en commun. Tu étais mariée, tu étais devenue quelqu’un. Qu’est-ce que j’aurais pu faire, moi, la pauvre loque de Briarcliff ? J’avais trop honte pour t’approcher, je ne voulais pas...”

Sa voix se brisa sous l’émotion. Theo s’interrompit le temps de reprendre le contrôle et esquissa un pauvre sourire.

”Alors je suis restée à ma condition et j’ai essayé de t’oublier avec des filles qui ne t’arrivaient pas à la cheville. Des filles qui n’auraient jamais pu comprendre pourquoi il m’arrivait de me réveiller en pleurs la nuit. Quelle connerie, hein ?”
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous »

La douceur des gestes de Theodora la rendait folle… Folle d’amour, de désir… De bonheur. La journaliste n’avait pas ressenti ça depuis bien longtemps. Avec Wendy, elle n’avait jamais eu ce genre de passion, d’amour aussi intense. Elle avait de l’affection pour elle, et au début, c’était agréable. Mais à force, elle avait plutôt eu la sensation de s’être mariée avec sa meilleure amie.

Puis le temps avait passé sans que le trouble de Lana ne s’améliore, et elles s’étaient toutes les deux éloignées. Wendy voyait d’autres femmes, la blonde le savait, mais c’était leur accord. Elles étaient mariées et se soutenaient… Tout ce qui comptait pour Lana depuis ces sept dernières années, était Stevie, et uniquement Stevie. Jusqu’à ce soir où elle entrevoyait la possibilité qu’une autre personne vienne s’ajouter à cette si belle équation, pour la sublimer.

Instinctivement, Lana caressa doucement la peau de la jolie brune. Elle sentait qu’elle avait besoin de soutien. Quand elle aborda le fait que son traitement avait été durci, après son départ, un voile de larmes brouilla la vision de la blonde. Tout était de sa faute… La faute de son départ. Elle avait failli mettre fin à ses jours parce qu’elle l’avait perdue…
Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce que cela avait dû être pour la belle brune… de penser qu’elle avait tout inventé, que Lana n’avait jamais existé… Qu’elle ne l’avait jamais aimée.
Tandis qu’elle parlait, Lana se rapprocha d’elle, resserrant son étreinte. Elle ne désirait qu’une chose : la rassurer. Mais ce n’était pas aussi facile qu’elle le pensait. Plus elle avançait dans son discours et plus sa gorge se nouait. Elle n’arrivait pas à enlever cette culpabilité qui la rongeait. Elle savait, au fond d’elle-même, qu’elle n’aurait rien pu faire, qu’elle avait été expulsée à sa majorité parce qu’ils n’avaient trouvé que ce moyen de les éloigner l’une de l’autre… Mais elle aurait dû la rechercher, après. Tenter le tout pour le tout. Simplement “penser” à Theodora n’avait pas été d’une grande utilité… Cela étant, jamais elle n’aurait pu penser qu’elle viendrait habiter dans la même ville qu’elle. Spring Harrow était certes une grande ville… Mais elles étaient bien loin de Briarcliff. Le hasard faisait décidément bien les choses.

Et soudain, son coeur se serra. Oui, sa vie avait été dévoilée au pays tout entier. Elle avait commencé par n’être qu’une simple journaliste… Avant de devenir la Rédactrice en Chef de CatCo Magazine, et d’avoir son propre show télévisé. Son visage était placardé sur les bus de la ville, faisant la publicité pour une émission qu’elle animait une fois par semaine. En habitant ici, il était certain que Theo n’avait pu la louper. Et son mariage avec Wendy… Lui aussi avait été relayé. Elle s’en voulait à un point inimaginable.

Sa main remonta pour caresser sa joue tandis que sa voix s’éteignait. Cela ravivait des souvenirs difficiles pour Theodora, elle en avait bien conscience. Alors, elle prit son visage entre ses mains.

Theo, regarde-moi. Jamais, tu m’entends ? Jamais je n’ai pensé que tu pouvais être une loque. Je t’ai aimée comme je n’ai jamais aimé… Et… Et je t’aime toujours. Je ne veux plus jamais te perdre. Je veux que tu fasses partie de ma vie… Je t’aime… Si tu savais comme je t’aime !"

Elle l’embrassa tendrement, effaçant toute trace de leur passé tumultueux. Il fallait bien avouer que l’idée d’imaginer Theodora avec un nombre incalculable de filles ne lui plaisait guère. Mais ça n’avait plus aucune importance désormais. Elles étaient réunies.

Je crois qu’avec toutes ces émotions, nous avons besoin de nous reposer, qu’en penses-tu ? Toi, moi, mes bras… ?"

Elle l’attira contre elle avec douceur, faisant au mieux pour la protéger. Il n’y avait plus une ombre au tableau… Ou presque. Mais la nuit serait douce, elle en était certaine.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Jamais Theo n'avait raconté ces sombres passages de sa vie. Les mots n'avaient jamais pu franchir le seuil de ses lèvres jusqu'à ce soir. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait suffisamment en confiance pour parler de ses dernières années à Briarcliff. Les pires de toutes puisqu'on lui avait retiré sa source de bonheur. Sa tentative de suicide ratée avait alerté le personnel qui ne l'avait plus lâchée par la suite. Sa camisole chimique l'empêchait de retourner sa tristesse contre elle-même. Privée de ses forces, elle avait passé énormément de temps à dormir, puis à errer sans but dans le couvent lorsque son organisme s'y était habitué.

Ressasser ces souvenirs bouleversait Theo mais ce n'était rien comparé à la douleur qu'elle lisait dans les yeux baignés de larmes de Lana. Consciente que son récit la secouait, la brune caressa sa joue et se força à sourire.

”Pleure pas, mon ange. C'est de l'histoire ancienne. A présent je ne vivrai que pour toi parce que j'ai trouvé la lumière qui manquait à ma vie.”

Leur étreinte se raffermit sous les draps. Theo retrouvait les mêmes gestes que sa compagne avait pour elle dans ce couvent. Des bras protecteurs autour de son corps frêle, la caresse de ces mots si tendres pour la rassurer. Ces instants lui avaient manqué et pour la première fois, elles s'apprêtaient à passer la nuit ensemble. La mère supérieure qui les séparait à l'heure du couvre-feu n'existait plus, rien ne s'opposait à l'amour qui ne cessait de brûler depuis leur adolescence.

”Tu as raison, je suis épuisée… Mais je vais passer la plus belle des nuits grâce à toi.”

Prisonnière de ses bras, Theo se blottit contre Lana et déposa un dernier baiser sur ses lèvres. Sous la chaleur des couverture, plus rien ne pouvait lui arriver, même ses mauvais rêves lui offriraient une nuit de répit.

”Bonne nuit mon ange.”

********
Enlacées pour ne pas se perdre dans le royaume des rêves, les deux femmes profitèrent d'un sommeil réparateur. Pas de réveil intempestif pour Theo, pas de sursauts nerveux, le calme revenait dans son corps et son esprit. Lana apaisait tous ses tourments désormais.

Au petit matin, Theo fut réveillée par un bruissement léger. La perception d'un mouvement dans la pénombre l'intrigua et l'incita à se retourner. Délicatement, elle se dégagea du bras que Lana avait passé autour de sa taille et roula sur le côté. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir deux petits yeux endormis l’observant depuis le bord du lit.

”Hey… Salut Stevie.”

Tout en chuchotant, Theo passa une main dans la cascade de cheveux blonds tout ébouriffés.

”Je t'ai piqué ta place, c'est ça ?”

Il était encore trop tôt pour parler mais la petite fille hocha la tête en se frottant les yeux. La  psychiatre se doutait qu'il s'agissait du rituel du matin entre Lana et Stevie.

”Viens par ici… mais pas de bruit, on laisse maman dormir encore un peu, d'accord ?”

Délicatement, Theo repoussa les couvertures  pour que la petite se faufile entre elle et sa mère. Une fois au chaud, Stevie se blottit contre la psychiatre et posa sa tête sur son bras.

”Tu vois, je t'avais promis que je resterai jusqu'au matin.”

Pour la brune, c'était le plus doux des réveils. Être dans les bras de sa compagne et pouvoir la regarder dormir encore quelques instants la comblait de bonheur. Sans compter les câlins de Stevie qui achevaient de dessiner la plus belle des matinées. Ses boucles blondes se mêlaient à celles de Lana sur l'oreiller et son sourire espiègle lui donnaient l'air d'un ange. Si c'était un rêve, Theo n'aurait voulu en sortir pour rien au monde.
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous  »

Theodora était tellement adorable… La blonde avait attendu qu’elle s’endorme avant de se laisser aller à son tour. C’est pour cette raison qu’elle dormit plus longtemps qu’à l’accoutumée.
Elle sentit tout d’abord une odeur familière, les cheveux de sa fille… Et un sourire s’afficha instantanément sur son visage avant qu’elle n’ouvre les yeux et aperçoive, à ses côtés, Theodora. Cette fois, ce furent des larmes qui tentaient de s’échapper de ses yeux. Mais pas les habituelles, non. La joie. Le bonheur. C’était ça qu’elle voyait. Avec douceur, elle passa sa main sur la joue de sa fille.

Coucou mon coeur..."

De petits yeux marrons s’ouvrirent instantanément et Stevie se redressa sans ménagement, bousculant légèrement Theo au passage.

Hey, hey, doucement… Nous ne sommes pas toutes seules ! N’oublie pas que tu as une invitée !"

Elle adressa un très beau sourire à Theodora, puis à sa fille. Les voir toutes les deux dans son lit la remplissait d’une joie indescriptible. Comment les choses pouvaient-elles changer en quelques heures ? Ca ne faisait même pas une journée qu’elle avait retrouvé la brune mais déjà, elle n’imaginait plus un seul réveil sans elle à ses côtés. A leurs côtés.

Je vais faire le petit-déj’ner !
- Hey ma puce, et si nous attendions un peu pour ça ? Profite encore pour te reposer et tu pourras discuter avec Theo ? C’est moi qui vais préparer… Pancakes, ça va à tout le monde ?

Les deux femmes de sa vie acquiescèrent à l’unisson. Aussi, elle déposa un baiser sur le front de sa fille avant de se lever et d’aller jusqu’à la salle de bain pour se rendre un peu plus présentable. Elle se rafraîchit, se coiffa, et ressortit assez vite. Mais avant de descendre, elle vint embrasser tendrement sa partenaire.

Dans la cuisine, elle n’arrêtait pas de sourire. Elle ne pensait qu’à ses deux rayons de soleil qui lui offraient tout l’amour dont elle avait besoin. Sans réfléchir, elle prit son portable et écrivit un texto à l’attention Lena Luthor, sa patronne, pour la prévenir de son absence au bureau : télétravail aujourd’hui. Elle ne savait pas si Theodora avait prévu quelque chose mais dans tous les cas, elle voulait profiter d’elle au maximum. De plus, Eleanor n’était pas disponible pour veiller sur Stevie. Et puis merde Lana, c’est vendredi… Le dernier jour de la semaine. Pour la première fois de ta vie, tu peux bien allonger ton week-end ! Ta fille reprendra l’école dès lundi. Sa crise est passée, elle va mieux. Haut les coeurs ! Texto envoyé.

Elle continua sa préparation et, pendant que la pâte de posait, entreprit de mettre la table au salon. Pour trois. Cela faisait des années que ce n’était pas arrivé. Elle pensa un instant que Theo n’avait pas encore visité sa maison, mais elle ne doutait pas de l’efficacité de Stevie pour réparer cette erreur !
Elle enfila ensuite une veste pour aller chercher son courrier de la veille et une ombre passa sur son visage. Elle reconnaissait l’écriture sur l’une des lettres. Pas aujourd’hui… Pas aujourd’hui…
Elle posa le courrier dans la cuisine, sans l’ouvrir. Elle n’avait pas besoin de ça et préféra se concentrer sur les pancakes. Elle sortit ses moules à pancake pour faire des formes originales. Stevie adorait ça. Une fois cuits, Lana les appela depuis le bas des escaliers.

Eh bien, personne n’a faim par ici ?

Quelques minutes plus tard, elle entendit des pas tandis qu’elle arrivait avec le plat de pancakes dans une main, un bol de fruits frais dans l’autre. Elle avait déjà disposé du sirop d’érable, ainsi que du chocolat sur la table. Devant l’assiette de Stevie, un jus d’orange et un chocolat chaud avec beaucoup de lait. Et pour Theo… elle n’en avait aucune idée. Cela faisait partie des nombreuses choses qu’elle allait devoir apprendre sur sa compagne. Parce qu’il était certain que ce matin serait le premier d’une longue série.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Regarder Lana s’éveiller était un spectacle qui ne lui avait jamais été donné de voir. Pour la première fois, Theo s’éveillait aux côté de la femme qu’elle aimait, sa fille blottie tout contre elle. Rien n’aurait été plus doux plus elle. Son coeur se serra en la voyant sourire, émue de les trouver toutes les deux dans son lit. Sans dire un mot, la psychiatre étendit le bras pour caresser ses cheveux.... juste avant que Stevie ne retrouve toute son énergie pour sauter sur sa mère. Attendrie, Theo resta spectatrice de ce moment de complicité. Cette petite fille avait été élevée avec tant d’amour que la jeune femme retrouvait foi en la vie. Elle qui ne se souvenait pas avoir connu ces effusions de tendresse avec ses propres parents.

Quand Lana se leva pour préparer le petit-déjeuner, Theo regretta de ne pouvoir passer plus de temps avec elle dans ce lit. Cependant, le baiser qu’elle planta sur ses lèvres était chargé de promesses. La jeune femme resta donc en tête à tête avec Stevie qui ne perdit pas une minute pour entamer cette journée. Le petite blonde lui laissa tout juste le temps d’enfiler ses vêtements de la veille avant de l’entraîner dans sa chambre. Son jean et sa chemise encore ouverte portaient les effluves de la soirée passée, parsemés du souvenir de parfums féminins et de nicotine. N’aimant guère cette sensation, la psychiatre se promit de faire un saut à son domicile pour se changer au plus vite. Par chance, ses rares rendez-vous de la journées avaient été fixés dans l’après-midi : elle avait tout le loisir de passer la matinée chez les Winters.

Dans sa chambre aux allures du Pays Imaginaire, Stevie l’invita à s’asseoir au pied de sa bibliothèque pour lui présenter tous les livres qu’elle possédait. Sa collection était impressionnante, pleine de surprises. Theo aurait aimé avoir cette montagne de lecture à son âge. Des contes, des romans, des imageries, de la poésie, Stevie déballait tous ses trésors pour la psychiatre et en parlait avec passion. Lana pouvait être fière de sa progéniture, cette enfant était très éveillée pour son âge. Ainsi, la jeune femme ne vit pas le temps passer jusqu’à l’appel de sa compagne. En l’entendant, Theo et Stevie suspendirent leurs gestes et échangèrent un sourire complice. Il était l’heure de se régaler devant une fournée de pancakes.

Alors que la petite fille s’empressait de ranger ses livres, la brune descendit rapidement les escaliers pour profiter de quelques secondes d’intimité avec Lana. Theo la trouva en train de disposer le plat fumant sur la table garnie de mets plus délicieux les uns que les autres.

”Ca sent terriblement bon par ici !

Passée la dernière marche, Theo vint se coller dans le dos de sa compagne et l’entoura de ses bras. Elle déposa un baiser dans son cou et respira le doux parfum de ses cheveux.

”Je ne sais pas laquelle de vous deux me fait le plus craquer, mais si vous comptez me séquestrer toute la journée, je n’opposerai aucune résistance.”

D’une légère pression sur ses hanches, la brune l’incita à se retourner pour prendre possession de ses lèvres, mais au premier coup d’oeil, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Le visage de Lana renvoyait une expression soucieuse, peut-être contrariée. Theo s’en inquiéta immédiatement. Avait-elle pris trop de liberté avec sa fille ? Lui en demandait-elle trop de passer la journée à ses côtés ? Impossible de savoir ce qui s’était produit en si peu de temps dans l’esprit de Lana.

”Qu’est-ce qui ne va pas, mon ange ? Est-ce que...”

Theo s’interrompit en entendant Stevie dévaler l’escalier. D’un regard appuyé, elle lui fit comprendre qu’elles pourraient en discuter plus tard, en privé. Sa main glissa le long de son épaule dans une dernière caresse avant de se forcer à sourire à la petite fille qui s’attablait déjà.

Ce copieux petit-déjeuner était un délice, illuminé par la présence de Stevie. Lana s’était donné du mal pour leur préparer ce festin et Theo l’en remercia dès la première bouchée de pancake. Cependant, la jeune femme demeurait préoccupée et cela n’échappait pas à la psychiatre. Assise en face d’elle, la journaliste avait changé quelque chose dans son attitude. La psychiatre ne parvenait pas à déceler de quoi il s’agissait, connaissant mal les habitudes de sa compagne. Néanmoins, elle attendit la fin du petit-déjeuner sans y faire allusion. Ce n’est qu’une fois que Lana envoya sa fille s’habiller que Theo étendit le bras pour caresser sa main.

”Hey… Dis-moi ce qui se passe. Je vois bien que tu es contrariée.”

Son regard sombre planté dans le sien, la jeune femme hésita quelques secondes avant de formuler à voix haute sa plus grande crainte.

”Tu regrettes ?”

Par-dessus tout, Theo tremblait à l’idée que son rêve prenne fin. Que la journaliste revienne sur sa décision de la faire entrer dans sa vie. D’être à nouveau abandonnée.
AnonymousInvitéInvité
Out of sight I’ve been dreaming of you
Lana & Theodora


« All my love à jamais entre nous  »

Il était si facile pour Lana de trouver la situation “normale”. Une compagne à ses côtés, la remerciant pour le repas qu’elle avait préparé avec un tendre baiser… Sa fille arrivant joyeusement, ravie de partager son repas avec sa “nouvelle amie”. Une vie normale, en somme. Mais elle savait bien que ce n’était pas le cas. On ne pouvait pas vivre cette vie après avoir vécu des atrocités dans une hôpital psychiatrique archaïque déguisé en couvent. Pas plus qu’en ayant perdu sa femme, certainement à cause d’un psychopathe érotomane.

C’est à tout ça que la blonde pensait que Theodora s’approcha d’elle pour l’embrasser. Mais il ne fallait pas que Stevie s’en rende compte. Elle ne voulait pas que sa fille ait des inquiétudes, à son âge. Tout ce que la journaliste voulait était que sa fille soit heureuse et demeure insouciante aussi longtemps que possible. Insouciante n’était néanmoins pas synonyme d’idiote et sa fille était certainement la plus maligne de tous les enfants qu’elle avait connu. C’est pourquoi elle devait redoubler d’effort pour cacher tout ce qui se passait avec O. Et aujourd’hui, après la réception de cette lettre, elle devait porter un masque.
Seulement le regard de Theo lui prouvait qu’aucun masque ne pourrait être efficace avec elle. La brune la connaissait par coeur… Elles étaient bien trop liées, toutes les deux.

Elles passèrent donc un agréable moment toutes les trois, autour de la table. Lana devait absolument se concentrer sur ce bonheur. Et uniquement lui. Pas sur cette foutue lettre.
Une fois le repas englouti, Lana envoya sa fille s’habiller et se préparer correctement. Et Theo attendit le départ de Stevie pour reprendre la conversation.

Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! Theo… Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée depuis des années… Stevie t’adore et moi… Moi je t’aime."

La journaliste se leva pour faire le tour de la table et inviter la brune à la suivre. Elles rejoignirent toutes deux la cuisine où trônaient encore les lettres.

J’ai reçu ça ce matin… Et… Regarde."

Elle s’approcha de Theo pour lui montrer la lettre, encore scellée.

Il n’y a pas de cachet. La lettre a été déposée directement dans ma boîte aux lettres. Et… J’ai peur. Si c’est arrivé durant la nuit, ta voiture dans l’allée… J’ai peur pour toi. Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.

Elle reposa la lettre, incapable de l’ouvrir et fondit dans les bras de Theodora. Elle était plus que sincère : elle mourait littéralement de peur. S’il arrivait quelque chose à Theo, elle ne pourrait jamais s’en remettre. Mais peut-être avait-elle peur à tort ? Peut-être que cette lettre était comme celles des dernières années, pleine de sentiments, d’admiration.

Une seule façon de le savoir : l’ouvrir. Elle se détacha doucement des bras de la brune et reprit cette lettre, la main tremblante. Puis elle soupira.

Je… Je ne peux pas...
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Une vague de soulagement envahit Theo en entendant Lana lui déclarer son amour. La peur qui lui tordait l’estomac s’envola aussitôt. La jeune femme était tellement habituée à ce qu’on lui retire tout ce qu’elle aimait… Elle avait encore du mal à faire confiance aux jeux du destin, mais le vent s’apprêtait à tourner maintenant que Lana et Stevie étaient entrées dans sa vie. En moins de vingt-quatre heures, toute son existence s’était retrouvée chamboulée pour son plus grand bonheur. A présent, elle s’y cramponnait avec toute la passion que son coeur contenait.

Néanmoins, cela n’effaçait en rien son inquiétude vis-à-vis de Lana. Si sa compagne allait mal après la soirée magique qu’elles avaient passé ensemble, sa mine sombre était un triste présage. Theo la suivit jusque dans la cuisine, à l’abri de petites oreilles indiscrètes. La journaliste lui montra une enveloppe non-cachetée. Tout ce que la jeune femme lui avait raconté la veille à propos de son harceleur lui revint en mémoire. De toutes les lettres d’amour et de menace qu’elle avait reçues, celle-ci était la dernière en date. Il était évident, que cette missive avait eu l’effet d’une douche froide sur la jolie blonde.

Quand Lana se blottit dans ses bras, Theo sentit une chape de plomb s’abattre sur ses épaules. Elle avait eu l’occasion de la voir plus bas que terre à Briarcliff, bouleversée la veille au soir et déchirée entre ses sentiments. Mais jamais terrorisée à ce point. La psychiatre glissa une main dans ses cheveux pour la tranquilliser.

”Calme-toi, Lana… Ce n’est qu’une lettre, on est en sécurité chez toi. Les portes sont bien verrouillées, n’est-ce pas ?”

Effectivement, la voiture de Theodora se trouvait dans l’allée des Winters. Après tout, ce pouvait être le véhicule de n’importe qui… La jeune femme s’efforçait de se rassurer comme elle pouvait, mais la journaliste lui communiquait ses angoisses comme si leurs coeurs ne faisaient qu’un. La brune déposa un baiser sur sa joue.

”Ne t’inquiète pas pour moi, il ne sait même pas qui je suis. On l’aurait vu si quelqu’un nous avait suivi hier, tu ne crois pas ? Je ne le laisserait pas vous approcher, Stevie et toi. L’histoire ne se répètera pas.”

Tremblante, Lana n’osa pas ouvrir la lettre, mais Theo le fit à sa place. La colère l’incitait à agir pour la protéger. Sa première intention était de détruire cette lettre, mais elle se ravisa, intriguée par les mots qu’elle pouvait contenir. Sans hésiter, elle déchira l’enveloppe et en extirpa plusieurs feuillets remplis d’une écriture régulière tracée à l’encre bleue. Theo s’adossa au plan de travail pour les parcourir.

Cette lettre était une déclaration d’amour. L’une des plus belles qu’elle avait pu lire. Ces mots l’auraient émue aux larmes si elle n’avait pas conscience que cet amoureux transi se cachait dans l’ombre pour épier Lana et sa fille. Et qu’il était probablement responsable de la disparition de Wendy. Il ou elle, d’ailleurs. Il était impossible de le savoir dans l’écriture était neutre. Aucun indice à part cette initiale. O.

Theo releva la tête vers sa compagne pour croiser son regard terrorisé. Elle reposa les lettres sur le comptoir et se rapprocha de Lana pour prendre délicatement son visage entre ses mains.

”C’est une autre déclaration d’amour. Juste des mots tendres et de la poésie. Il ne parle de moi à aucun moment, il ne sait pas que je suis ici.”

La jeune femme déposa un baiser sur son front et l’enveloppa dans ses bras. Elle ne supportait pas de voir Lana bouleversée à ce point. Cette terreur dans ses yeux lui faisait mal. La journaliste avait bien trop souffert dans cette vie, il était temps que ça cesse.

”On va aller ensemble porter cette lettre à la police. Et toutes celles d’avant si c’est nécessaire. Il faut qu’ils retrouvent ce type et qu’il arrête de te tourmenter. Et en attendant… Il ignore où j’habite alors est-ce que tu serais plus tranquille si vous veniez passer quelques jours chez moi, Stevie et toi ? ”
AnonymousInvitéInvité
OUT OF SIGHT I'VE BEEN DREAMING OF YOU
Lana & Theodora
Se calmer ? Lana aurait tellement voulu pouvoir se calmer, se détendre, oublier tous ses tracas. Mais ce n’était pas possible. Elle avait beau faire de son mieux, elle n’arrivait pas à se détacher de cette réalité.
Quand elle était encore à Briarcliff, elle avait trouvé des moyens d’échapper à la réalité. Principalement avec Theodora, cela dit. Les deux adolescentes se terraient dans leur bulle, avec douceur. L’amour avait des vertus thérapeuthiques, c’était indéniable. Elles en avaient bien profité durant leur incarcération dans cet établissement immonde. C’était leur seule source de lumière.

Mais aujourd’hui, c’était Theodora et Stevie qui illuminaient sa vie. Elle n’avait pas le droit de les laisser tomber. Jamais… Seulement, là, c’était la pédopsychiatre qui se montrait forte. Elle faisait de tout son possible pour la protéger.

Oui… Oui nous sommes en sécurité. Du reste, j’ai engagé un détective privé pour tenter de retrouver ce fils de..."

Non Lana. Non. Pas de vulgarité. On se détend… Et tu remets ta carapace tout de suite. Elle inspira profondément et sourit doucement avec Theo. Elle avait bien compris, inutile d’en ajouter plus encore.

Pour l’instant, rien de bien concluant j’en ai peur mais peu importe. J’espère que ça aboutira. Et oui, tout ce qui m’importe, c’est que vous soyez toutes les deux en sécurité. Pour l’heure, je pense qu’il… ou elle, ne sait pas qui tu es."

Il fallait bien qu’elle se batte pour sa liberté. Ca et leur sécurité à toutes les deux… Et désormais, toutes les trois. Elle ne pouvait plus imaginer sa vie sans Theodora. La jolie brune avait toujours été importante pour elle… et ça n’avait pas changé. Bien au contraire. Tout l’amour qu’elle ressentait pour elle était décuplé. C’était son âme soeur et il était hors de question qu’elle passe à côté du bonheur à cause d’une personne qui devrait être enfermée. Cet espèce d’érotomane ne connaissait pas l’amour.

Par cet amour, Lana se sentait en sécurité, à sa place. C’était ça, le plus important. Pendant des années, elle n’avait plus été en paix. Elle se souvenait d’un fois, à l’aéroport… Le terminal d’embarquement indiquait plus de trois heures de retard et elle savait qu’elle serait en retard pour son interview à New-York… Mais ce qui la contrariait le plus était de passer encore plusieurs heures dans le hall, entourée d’inconnus qui la dévisageaient : certains reconnaissaient Lana Winters et venaient demander une dédicace… tandis que d’autres ne faisaient que de la regarder. Et ce qu’elle s’était dit à cet instant était : Et si O était là ? S’il faisait partie de cette masse ? Que feras-tu ? Elle n’avait jamais trouvé la réponse à sa question.

Pour l’heure… La vérité était sur le point d’éclater : Theo était en train de lire la lettre. Le stress qu’éprouvait Lana à cet instant précis était sans limite. Ce n’était plus du stress, c’était de la panique. Elle tentait de déchiffrer les réactions de la brune jusqu’à ce que celle-ci la soulage de ce poids.

Mon dieu… J’ai eu si peur… Oh mon ange, si tu savais...

Elle se surprit à rougir, se rendant compte du surnom qu’elle venait de donner à la brune. C’était venu naturellement, aussi naturellement que lorsqu’elle la prit dans ses bras.

Oh… Oh ! Je ne voudrais pas que nous nous imposions. Stevie sera aux anges… A partir du moment où tu lui mets des marshmallows dans son chocolat chaud !

Avec délicatesse, la blonde captura les lèvres de sa compagne. Elle était d’une douceur infinie… Comment pouvait-elle prendre les choses aussi bien ? Elles avaient toutes les deux une épée de damoclès au-dessus de la tête et pourtant, Theodora se montrait admirablement stoïque.

J’suis prête mamaaaaan !

Alors que Stevie arrivait en dévalant les escaliers, Lana réajusta son peignoir afin de cacher ses sous-vêtements. Elle accueillit ensuite sa fille dans ses bras.

Ma puce… Que dirais-tu de passer quelques jours chez Theo ? Juste toutes les trois ? Ca pourrait être ass-...
- JE VAIS FAIRE MON SAC ! ET PREPARER DES LIVRES !

Lana éclata de rire en regardant sa fille repartir aussi vite et se tourna ensuite vers Theodora. Elle l’attira contre elle, plaçant ses mains sur ses hanches avant d’enfouir sa tête dans son cou.

Eh bien… Je crois que tu vas devoir supporter ma fille et moi-même durant quelques jours… Merci...
AnonymousInvitéInvité
Si en apparence, Theo affichait un calme à toutes épreuves, son coeur, tambourinait contre sa poitrine comme s'il voulait s'en échapper. La veille encore, elle s'entêtait à ignorer le danger. L'alcool et l'intense bonheur de l'avoir retrouvée occultaient alors toute peur quant au harceleur de Lana. Mais à présent, la psychiatre sentait l’angoisse étreindre son coeur. Lire cette lettre rendait menace réelle, impossible de l'éloigner. La jeune femme comprenait tout à fait ce que ressentait la journaliste. Tout dans cette missive indiquait que son auteur l’observait pour entrer dans son intimité. Il connaissait ses habitudes, scrutait ses moindres faits et gestes, interprétait chacune de ses paroles… Il gardait un oeil sur elle en permanence. Cette situation la terrifiait en tant que femme, mais Theo ne pouvait imaginer quelle angoisse la rongeait en tant que mère. S'il était obnubilé par sa vie, Stevie en faisait partie également. Cette simple pensée provoqua un frisson de dégoût chez la brune.

”Et ta fille ? Est-ce qu'il en a déjà parlé dans ses lettres ? Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi. Pense d'abord à vous deux.”

Savoir que Lana avait engagé un détective rassura Theo dans un premier temps. Visiblement, la police ne travaillait plus sur la piste de son admirateur mystère. Difficile d'avoir encore foi en la justice quand personne ne se battait pour protéger les victimes de harcèlement. Ainsi, l'intervention d'un privé semblait judicieuse pour coincer ce fou. Mais une ombre persistait au tableau. Habituée à entendre des horreurs à longueur de journée dans son cabinet, Theo avait pour habitude d'envisager le pire à chaque fois.

”Je ne veux pas t'effrayer avec mes questions, mais ton privé, il est fiable ? Il est déjà entré ici ? J'ai si peur pour toi à présent que j'ai lu cette lettre...”

La jeune femme serra Lana dans ses bras avec encore plus de passion. La savoir en danger permanent la terrassait. Il ne s'agissait même pas de jalousie, c'était bien au-delà d'une rivalité pour gagner le coeur d'une femme. Ce malade la convoitait d'une toute autre manière. Et au milieu de tout cela, Stevie… La pauvre enfant n'avait rien demandé et pourtant, si jeune, elle était exposée au danger sans le savoir. Malgré l'angoisse, Theo se sentait révoltée. Sa compagne avait assez souffert dans sa vie pour supporter encore cette menace.

Envisager de les héberger pour quelques jours n'arrangerait en rien la situation. Theo le savait. Pourtant, elle était persuadée que cela pouvait tranquilliser Lana. Ce séjour lui changerait les idées et brouillerait sans doute les pistes de O.

”Ca me ferait tellement plaisir de vous avoir à la maison. Je n'ai pas une aussi belle demeure et mon studio n'est pas très grand mais on va s'arranger. Vous pourrez dormir dans ma chambre et je prendrai le canapé.”

Theo aurait préféré dormir à nouveau dans ses bras pour les nuits à venir, mais elle ne disposait pas de chambre d'amis pour offrir à Stevie une couche confortable. Passer davantage de temps avec elles lui faisait miroiter un bonheur infini, le reste lui importait peu. Déjà, les lèvres de Lana rejoignaient les siennes. Cette douceur apaisait toutes ses peurs et lui redonnait foi en l'avenir…. Tout autant que la voix de Stevie résonant à l'étage. Dans un sourire, Theo se détacha de Lana en regardant la petite fille débouler dans la cuisine. Lorsque sa mère l’informa qu'elles passeraient quelques jours chez la psychiatre, sa joie explosa. Theo éclata de rire à son tour, attendrie par tant de spontanéité.

”Prends aussi des jeux de société pour notre soirée pyjama !”

Pas sûr que Stevie l'ai entendue dans son empressement, mais le week-end s'annonçait délicieux en sa compagnie. Incapable d'être davantage séparée de la brune, Lana regagna ses bras pour son plus grand plaisir. Theo laissa courir ses lèvres dans son cou en resserrant sa prise autour de sa taille.

”Quelle douce torture vous m'imposez… Faites de moi que vous voulez, je laisse les Winters aux commandes ce weekend.”

La jeune femme repoussa une mèche de cheveux blond pour déposer un baiser sur la joue de Lana. Jamais elle n'aurait imaginé passer à nouveau des journées entières en sa compagnie, à profiter de sa douceur et de ses baisers. Son corps collé au sien réveillait en elle d'anciennes passions à demi effacées par des années de mauvais traitements à Briarcliff. Des élans amoureux étouffés par la brutalité des soeurs. Plus de barrières ne tenaient entre elles désormais et Theo ne voulait plus se priver d'elle. Ses mains caressèrent son corps sous son peignoir alors que ses baisers devenaient de plus en plus appuyés sur sa peau. Mais la jeune femme savait qu'elle devait réfréner ses ardeurs pour l'instant. Elle délaissa alors son cou pour remonter ses lèvres contre son oreille.

”Prépare ton sac ma belle je vais annuler mes rendez-vous de cet après-midi. Et on part quand tu veux...”
AnonymousInvitéInvité

Winters
Lana

Crain
Theodora

Out of time I’ve been dreaming of you
La présence de Theodora avait quelque chose de naturel dans cette maison. C’était comme si elle était parfaitement à sa place avec les deux Winters. En tout cas, c’est de cette manière que Lana le ressentait.
Peu lui importait que l’appartement de Theodora soit moins grand que chez elle : l’important était de se retrouver à ses côtés. Elle l’aimait à un point… Indescriptible. Ce qui était le plus impressionnant, c’était de constater que ses sentiments pour la brune n’avaient pas disparu avec le temps… Ils ne s’étaient pas estompés et la revoir n’avait fait que raviver la flamme qui l’animait alors. Un miracle…

Elle écouta Theo tenter de parler à une Stevie survoltée, déjà partie préparer son sac. Elle semblait si heureuse de la présence de la pédopsychiatre à leurs côtés. Elle l’avait déjà adoptée.
Avec un léger rire, Lana enfouit sa tête dans le cou de sa bien-aimée.

Tu parles ! Elle est presque déjà sur le départ ! Ma petite puce… Tu n’imagines pas comme je suis heureuse de l’avoir dans ma vie. Dès son arrivée, elle était mon rayon de soleil."

Elle repensait avec nostalgie à la naissance de sa fille. Elle l’avait mise au monde seule, Wendy travaillait ce jour-là et n’avait pas jugé bon d’être présente… Mais peu lui importait, elle lui en avait voulu, plus tard, seulement en cet instant, elle savait parfaitement qu’elle vivait le plus beau jour de sa vie. Et que ce petit être serait tout ce qu’elle aurait de plus cher au monde.

Aujourd’hui, elle avait retrouvé Theo, et elle s’intégrait désormais parfaitement à cette équation du bonheur. Il n’était vraiment pas évident de reprendre les choses là où elles les avaient laissées. Elles s’étaient faits de nombreuses promesses à l’époque, s’assurant mutuellement de ne jamais se quitter, et de toujours se retrouver. En un sens, elles n’avaient pas menti, elles s’étaient finalement retrouvées. Involontairement cela dit. Fallait-il pour autant en déduire qu’elles s’étaient mutuellement abandonnées depuis leur départ de cet “asile” moderne ? Bien sûr que non Lana. Cesse donc d’imaginer ce genre de choses. Tu as fait de ton mieux pour la contacter… Puis ta vie a continué, tout comme la sienne. Et tu peux comprendre qu’elle n’ait pas voulu te recontacter quand elle t’a vue dans les magazines, ou avec Wendy… Non ? Le principal, c’est qu’au fond de vous, vous n’avez jamais cessé de vous aimer. Vous êtes… des âmes soeurs.

Elle se rassurait tant qu’elle le pouvait, savourant la présence de la jolie brune à ses côtés. Elle aussi était son rayon de soleil. Elle avait rajouté une délicate lumière à sa vie.
Un frisson la parcouru quand elle sentit les lèvres de Theo dans son cou.

Hmmm… Je me demande qui de nous deux subit actuellement une douce torture," murmura Lana, fermant les yeux face à ses baisers.

Jamais, de sa vie, elle n’avait ressenti tant d’émotions. La brune avait le don de lui faire perdre tout sens commun, lui faisant oublier tout ce qui l’entourait. C’était déjà comme ça à Briarcliff, mais dans cette maison, sa maison, tout était décuplé.
Seulement la réalité les rattrapa et Theo se détacha d’elle. Instinctivement, la journaliste se mordit la lèvre inférieure.

J’ai… personnellement annulé tous mes rendez-vous. Et je n’ai qu’une envie : te dédier chaque seconde de mon temps. Ca te semble possible ? Mais… Je crois que je vais effectivement aller faire mon sac, sinon..."

Elle laissa sa phrase en suspend avant de se diriger vers les escaliers, un sourire charmeur aux lèvres. Elle s’arrêta néanmoins pour regarder Theodora.

Tu peux… Utiliser ma salle de bain si tu en as envie ?"

La simple idée de Theodora sous sa douche fit naître une douce chaleur au creux de son estomac.
Contenu sponsorisé
Out of sight I've been dreaming of you ❦ Theodora
» Là, j'irais bien te chercher [-18] # Theodora

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: