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Tell me lies, tell me sweet little lies [-18] - #Lena
AnonymousInvitéInvité
[FLASHBACK]

Fin de semaine mouvementée. Theodora Crain venait d’ouvrir son cabinet de pédopsychiatre près d’un mois auparavant et les débuts s’avéraient difficiles. Pour oublier les travers des formalités et les cauchemars de ses premiers petits patients, la jeune brune décrêta qu’elle avait besoin de sortir pour se changer les idées. Aussi choisit-elle le Lux pour son ambiance branchée et l’alcool coulant à flots.

Le froid hivernal s’engouffra derrière elle lorsqu’elle rentra dans la boîte de nuit. Sensible à la fraîcheur de la nuit, la jeune femme décida de garder sa veste en cuir sur les épaule pour le moment. L’alcool et l’atmosphère de la soirée se chargeraient bien vite de révéler le délicieux crop top qu’elle portait en dessous. Elle s’approcha du bar et sa main gantée posa deux billets sur le comptoir pour attirer l’attention d’un serveur. L’un d’eux la repéra et s’avança avec un sourire.

”Salut ma belle, qu’est-ce que je te sers ?”

Habituée des lieux, Theo s’était attirée l’amitié de ce jeune homme tout en ignorant son prénom. Le beau brun lui adressa un sourire charmeur mais les traits d’eye-liner sous ses yeux le trahissait. Il était bien trop maquillé pour s’intéresser aux filles. La preuve : il faisait toujours payer moitié prix les consommations des beaux mâles qui s’agglutinaient sur son bar. De même, il avait déjà vu Theo flirter avec des filles. Pas d'ambiguïté. Ce genre de confiance plaisait à Theo.

La jeune femme se pencha en avant pour parler au plus près de son oreille et tenter de couvrir le bruit de la musique.

”Salut, une vodka, s’il te plait.”

Alors que le jeune homme disparaissait pour la servir, Theo tourna la tête pour observer les lieux. Sur la piste de danse, la fête battait son plein sur de la musique électro. Et sur les bords de scène, une foule de jeunes gens sirotaient leur consommation, chacun à un degré d’alcoolémie différent. Theo n’allait pas tarder à les rejoindre. Une main lui tapota soudain l’épaule.

Quand Theo se retourna, le serveur lui tendait son verre. Il ne saisit qu’un billet et repoussa l’autre vers sa propriétaire. Son attention amusa la jeune femme.

”T’as changé de bord, subitement ?”

Pour toute réponse, le barman lui adressa un clin d’oeil et s’envola prendre une autre commande. Theo rempocha donc son billet et fit tourner la glace dans son verre de vodka avant d’en prendre une gorgée. La première rasade brûla son oesophage avant de répandre une chaleur délicieuse dans tout son corps. La soirée pouvait enfin commencer.

Dans son champ de vision, une silhouette se profila soudain pour s’accaparer son attention. Une jolie jeune femme aux cheveux bruns. Comme elle semblait regarder dans sa direction, Theo lui adressa un sourire et leva son verre pour la saluer. C’était un réflexe. Qu’importe si la demoiselle en question préférait la compagnie masculine, Theo ne pouvait s’en empêcher.
Lena LuthorWHATEVERLena Luthor
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Tell me lies, tell me sweet little lies
Lena & Theo



« You can't disguise, no you can't disguise »
La jeune Luthor venait d’arriver en ville. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds à Montréal, pour reprendre la firme de son frère. Luthor Corp. Elle l’avait rebaptisé L-Corp pour tenter de faire oublier à tout le monde le côté négatif de cette famille… Mais les choses n’étaient pas si simple et un nom, même s’il inspirait la crainte, n’était qu’un nom. Le mieux, pour redorer leur blason, était d’agir pour le bien de la société.
Elle avait passé une semaine entière à travailler sur un projet, jour et nuit. Il fallait qu’elle se détente, qu’elle passe une soirée agréable. Qu’elle oublie tout simplement ses ennuis, ses objectifs, son passé. Elle demanda finalement à sa standardiste de lui conseiller le meilleur endroit pour sortir. Le Lux ? Original comme nom… Oh et puis, avec tout le boulot que tu viens d’abattre, tu peux bien te détendre un peu non ? Elle la remercia et se rendit chez elle afin de se changer.

Son chauffeur l’emmena ensuite au Plateau Mont-Royal et elle arriva devant le club. Une boîte de nuit. Elle hésita un instant, se disant qu’il était peut-être judicieux qu’elle rentre tout simplement se reposer… Elle n’était pas forcément à l’aise avec l’endroit. Prends ton courage à deux mains Luthor ! Et qui sait, tu passeras peut-être une agréable soirée !
Soupirant, elle sortit et informa son chauffeur qu’elle l’appellerait lorsqu’elle déciderait de rentrer. La portière de la voiture claqua lorsqu’il la referma et elle se retrouva devant. Son manteau sur les épaules, elle frissonna dans la froideur hivernale. Il était temps de rentrer.

Une fois à l’intérieur, elle se débarrassa de son manteau mais garda son sac à main. La piste de danse s’offrait directement à elle mais il lui fallait un verre. Et un bon… Elle regarda en direction du bar quand une femme attira son attention. Elle venait de lever son verre en lui souriant. La connaissait-elle ? Pour tout réponse, Lena lui sourit en retour et s’avança, évitant de peu un couple imbibé qui s’en donnait à coeur joie. Soupirant, elle s’installa sur un siège du bar, à proximité de la brune qui lui était finalement inconnue. Un hochement de tête pour la saluer avant qu’elle ne reporte son attention sur le barman qui venait d’arriver pour prendre sa commande.

Bonjour, je souhaiterais un verre de bourbon et quelques glaçons s’il vous plaît.

Le sourire du barman lui indiqua qu’elle devait clairement dénoter avec l’ambiance de la boîte. Qu’importe, elle ne renierait pas ses principes pour coller à l’atmosphère. Il s’en alla finalement pour remplir un verre : deux glaçons, et une belle dose de liquide ambré. Parfait. La brune pourrait, à défaut de se déhancher sur la piste de danse, passer une soirée agréable… et potentiellement arrosée.

Quand il revint, elle sortit un billet de son portefeuille et lui tendit. Il allait lui rendre la monnaie quand elle secoua la tête puis se saisit de son verre. Et cette fois, c’est elle qui le tendit vers la brune, spontanément. Le bruit était assez assourdissant mais elle se leva et s’installa sur le siège vide aux côtés de l’inconnue. Charmante, du reste…

Nous serions-nous déjà rencontrées auparavant ? Demanda-t-elle à la jeune femme.

Ma pauvre Lena… Tu sors tellement peu que tu ne connais plus les codes. Tu ne la connais pas, elle non plus… Mais elle semble en avoir envie. Tu vois ? La lumière était suffisamment tamisée pour que son léger rougissement ne se voit pas. Etait-ce réellement une façon de l’aborder ?

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La musique battait à ses tympans mais Theo n'avait d'yeux que pour la jolie brune qui avançait dans sa direction. Elle avait l'air de ne pas appartenir à ce monde et pourtant, elle affichait une assurance qui plaisait à la médium.

Contrairement à ses congénères masculins, Theo ne partait pas à la conquête des filles sur le dancefloor. Elle préférait les laisser venir à elle. Elle avait beau enchaîner les aventures, se comporter comme un prédateur la répugnait. Ce n'était pas parce que les femmes défilaient dans son lit qu'elle les traitait comme de la marchandise. Theo les respectait trop pour cela. Elle aimait le jeu de la séduction, mais l'exerçait en douceur.

Ainsi la pédopsychiatre se sentit agréablement surprise lorsqu'elle constata que la jolie brune s'était installée à côté d'elle.

”Ca m'étonnerait que nous nous connaissions, c'est la première fois que je vois quelqu'un boire du Bourbon ici !”

Un rire cristallin s'échappa des lèvres de Theo. Aucune moquerie dans sa voix, seulement de l'amusement. Elle se rapprocha pour couvrir le bruit de la musique.

”T’as bien plus d'élégance que la moitié de la boîte… C'est la première fois que tu viens au Lux ?”

Ravissante. Elle était ravissante. Pourtant une certaine fragilité se dégageait de sa personne, attendrissant la médium plus que de raison. Depuis toujours, Theo ressentait cette faiblesse pour les âmes en perdition. Elle le ressentait en observant cette jeune femme.

”Au fait je m'appelle Theodora. Theo pour les intimes. Qu'est ce que tu cherches ce soir ?”

Elle lui tendit sa main gantée en espérant être le genre de compagnie qu'elle recherchait. Le cas échéant, elle sombrerait volontiers dans une cuite à base de vodka.
Lena LuthorWHATEVERLena Luthor
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L’ambiance était chaude, presque poisseuse dans cette boîte. Ce n’était pas du tout le genre d’endroit auquel la brune était habituée. Et pourtant, elle se sentait plutôt… bien. Elle avait son bourbon, et se trouvait en charmante compagnie. Très charmante, du reste. Il fallait bien avouer que cette femme avait une beauté à couper le souffle. Elle avait un regard renversant, des cheveux châtains parfaitement coiffés, et une tenue… des plus affriolantes avec une touche mystérieuse, certainement due au fait qu’elle portait une paire de longs gants. Eh bien Lena, on admire la vue ? C’est étonnant venant de toi… Quoi que… Non, pas tellement. La brune avait toujours apprécié voir une belle femme seulement… Seulement elle n’avait jamais cherché plus loin. Se pouvait-il que… ?

Oh, je vois… Et pour coller à ce monde, aurait-il fallu que je commande… Une vodka bien tassée ?

Elle lui fit un léger clin d’oeil en regardant son verre. La vodka, seule, n’était pas vraiment son fort. Certainement trop puissante pour ses papilles gustatives.
Un instant plus tard, la brune effaça l’espace qui les séparait afin de se faire entendre. Il fallait bien avouer que la musique battait son plein et qu’elle n’était pas propice à avoir une conversation. Un coup d’oeil autour d’elle lui confirmait que ce n’était pas vraiment l’endroit pour ce genre de choses. Et pourtant, c’est de ça dont Lena avait besoin : pouvoir discuter, parler… Rencontrer de nouvelles personnes et les découvrir.
Etrangement, ce rapprochement eut un effet plutôt particulier sur la PDG de L-Corp. La musique s’était soudainement estompée et le regard de la belle inconnue capta celui de Lena.

Vous m’en voyez flattée… Extrêmement flattée. C’est effectivement la première fois que je viens au Lux. Et sa clientèle est… surprenante, nouveau clin d’oeil.

Qu’est-ce qui t’arrive Luthor, tu te lâches ? Ca m’étonne vraiment de toi, te laisser aller avec la première personne qui semble intéressée…
Elle serra finalement la main de cette femme, un sourire aux lèvres. Elle restait toujours intriguée par cette paire de gants mais n’en fit pas mention.

Enchantée Theodora… Vous pouvez donc m’appeler Lena. Quant à chercher… Disons que j’attends plutôt de trouver ?

A nouveau, elle se surprit elle-même. Etait-elle vraiment en train de flirter avec Theodora ? Elle n’avait jamais rejeté l’idée d’être attirée par la gente féminine… Mais l’occasion ne s’était jamais présentée. Cela dit, elle avait prévu de passer une bonne soirée, de se détendre après une semaine compliquée… Et c’est ce qu’elle comptait faire.

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La repartie de la jeune femme fit rire Theodora. Elle écarta les mains dans un geste d'impuissance.

”Je plaide coupable ! Ce n'est pas très raffiné mais c'est à la vodka que je carbure… et aux jolies filles.”

Mon Dieu, Crain… Est-ce que tu viens vraiment de balancer ça ? C'est ton premier verre et déjà tu dérapes… Tu dois être exténuée pour tenir aussi peu l'alcool ce soir.

Pour se faire taire, Theo plongea au fond de son verre. Elle avait honte de se comporter comme un de ces pauvres types prêts à ramasser n'importe qui en boîte. Au moins, elle avait annoncé la couleur…

”Excuse-moi… Tous les clients du Lux ne sont pas aussi pitoyables que moi ce soir ! Tu danses ? Ou je t'offre un autre verre ?”

La médium souhaitait à tout prix se rattraper auprès de la jolie brune. Elle trouvait cette jeune femme ravissante si bien qu'aucune autre fille dans cette boîte n'attirait l'attention de Theodora. Elle aurait aimé se mouvoir près d'elle sur la piste de danse, épouser ses mouvements au rythme de la musique. Découvrir qui était cette belle inconnue même si ce n'était que pour cette nuit.
Lena LuthorWHATEVERLena Luthor
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Le point positif était que cette jolie femme allait droit au but. C’était aussi comme ça que Lena fonctionnait… dans les affaires. Chaque minute était précieuse et il était hors de question qu’elle perde son temps à tourner autour du pot.
Il fallait avouer qu’elle était plutôt flatteuse. La PDG de L-Corp savait qu’elle avait un certain charme mais elle aimait toujours entendre ce genre de choses. D’habitude néanmoins, elle entendait surtout ces phrases prononcées par les hommes. Des hommes élégants bien entendu, mais… c’était très dépaysant de se retrouver ici, en si charmante compagnie.

Elle rit très légèrement avant de hausser un sourcil en entendant le tutoiement de Theodora. Après tout… Pourquoi pas ?

Dans ce cas, allons danser ? Mais je te préviens… Il y a des chances pour qu’ensuite, c’est toi qui aies besoin d’un verre.

Et avec un sourire radieux, elle termina son bourbon d’une seule traite, posa son verre sur le comptoir et prit  la main de la brune avant de l’entraîner sur la piste de danse. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Lena n’avait jamais dansé avec une femme de cette façon. Oh, bien entendu, comme toute adolescente, elle s’était amusée avec des amies de lycée, puis d’université… Mais ce soir, c’était différent. Elle avait envie de se rapprocher, de sentir son corps frôler celui de cette parfaite inconnue. De s’oublier, tout simplement.

Avec délicatesse, elle passa l’une de ses mains dans le dos dénudé de la brune, caressant sa peau sans réellement s’en rendre compte. La deuxième, quant à elle, se posa sur sa hanche. Par chance pour Lena, la musique était plus calme, sensuelle et douce. L’occasion rêvée pour ces deux femmes d’apprendre à se “connaître” physiquement.
Le corps de la plus jeune se rapprocha, épousant celui de Theodora avec une infinie délicatesse. La chaleur de l’endroit n’aidait pas son esprit à rester clair, pas plus que le bourbon qu’elle n’aurait pas dû terminer aussi vite. Mais peu lui importait. Elle était ici pour profiter et à en juger par la façon dont sa partenaire se mouvait au rythme de la musique… le plaisir était partagé.

Instinctivement, elle se retourna sans cesser ce contact qui l’enivrait bien plus que prévu. Elle prit les mains de Theodora pour les glisser autour de sa taille avant de pencher doucement sa tête sur le côté, sa joue frôlant celle de la brune. La soirée avait commencé bien plus vite qu’elle ne le pensait...

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La provocation de Lena amusa Theo. D'ordinaire, c'était elle qui faisait preuve d'audace pour conquérir la gent féminine. Alors que la chaleur de la vodka envahissait tout son être, la médium se défit de sa veste en cuir et dévoila le crop top noir qu'elle portait en-dessous. Néanmoins, elle conserva ses gants. Inutile de se gâcher la soirée avec des visions en tout sens. Elle avait envie de profiter de la présence de Lena avant tout. Déjà, la jolie brune vidait son verre avec une descente impressionnante pour de l'entraîner sur la piste de danse. Theo l'imita lorsqu'elle sentit Lena lui prendre la main.

D'ordinaire, la médium passait beaucoup de temps au bar lorsqu'elle se rendait au Lux. Mais danser lui plaisait énormément, surtout quand elle était invitée par une jolie fille. Elle la suivit alors dans la lumière tamisée de la boîte pour se fondre dans la foule. Malgré le monde qui les entourait, l'attention de Theo était focalisée sur Lena. La médium n'était pas du genre à papillonner lorsqu'elle trouvait une jeune femme avec qui passer la soirée.

Lorsque Lena effleura son dos, sa peau ressentir les picotements annonciateurs de visions. Par chance, elle poursuivit son chemin pour regagner l'étoffe de ses vêtements.

Quelle idée de t'habiller comme ça… Tu tends le bâton pour te faire battre.

Les mains gantées de Theodora glissèrent sur les hanches de Lena et l'attirèrent un peu plus près sur son corps. Aux sourires et regards appuyés que s'échangeaient les deux femmes, la soirée s'annonçait douce. Leurs esprits embués par l'alcool flottaient sur la piste de danse, faisant onduler leurs corps au rythme de la musique.

Lorsque Lena se retourna pour se plaquer sur Theo, une vague de chaleur envahit la médium. Les mains de la jolie brune guidèrent les siennes sur son corps avec délice. Ses doigts caressèrent ses hanches avant de descendre sur ses cuisses. Le parfum de la jolie brune l'enivrait et lui donnait envie de goûter sa peau. Lorsque la tête de Lena oscilla sur le côté, Theo effleura son cou de ses lèvres et sa main remonta le long de sa gorge.

Tu vas te brûler les ailes, Theo. Tu as vraiment envie de connaître le passé de cette fille ?

La raison ramena la médium sur terre. Ses lèvres quittèrent son cou pour remonter le long de son oreille.

”Tu es ravissante quand tu danses… Tu damnerais les âmes les plus pures du Lux.”

Après avoir longuement dansé contre la jolie brune, Theo profita d’une chanson qui lui plaisait moins pour l’attirer à l’écart de la foule. Elle avait besoin de nicotine. Elle glissa donc sa main dans celle de Lena et l’entraîna dans l’un des salons privatifs où la clientèle était autorisée à fumer. En ces lieux, le vacarme de la musique était légèrement atténué. Plus propice à la conversation et aux jeux de séduction…

Theo se laissa tomber dans un fauteuil en cuir avant de fouiller à l'intérieur de sa veste à la recherche de son paquet de cigarettes. Elle en proposa une à Lena avant de se servir.

”Tu fumes ?”

En extirpant son briquet de la poche arrière de son jean, une pensée traversa l'esprit de Theodora. Bien mieux éclairé que l'espace principal de la boîte de nuit, le salon révélait les traits fins de Lena et la vivacité de son regard. Elle semblait beaucoup plus jeune qu'elle. Sous couvert d'une touche d'humour, la psychiatre posa sa question en embrasant sa cigarette.

”T’es majeure au moins ?”

Ce n'était pas tant la consommation d'alcool et de nicotine qui tracassait Theo. Si les deux jeunes femmes terminaient la nuit ensemble alors que Lena n'avait pas atteint ses 21 ans, Theo ne pourrait plus de regarder en face. A cette époque, les jeunes filles se vieillissaient grâce au maquillage, à leurs fringues et autres artifices pour accéder aux boîtes les plus branchées. En apparence, cette fille devait avoir une vingtaine d'années, mais la psychiatre en avait trente-trois. La différence d'âge ne la choquait pas en général… sauf quand cela touchait aux limites de la majorité.
Lena LuthorWHATEVERLena Luthor
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C’était le feu qui animait Lena durant leur danse… Un feu ardent qui la consumait petit à petit. Elle n’avait pas prévu que la soirée se déroulerait de cette manière et pourtant, elle ne se posait actuellement aucune question. Elle profitait de l’instant présent, sans se soucier de son travail, de sa famille, de son frère… Elle ne pensait qu’à elle et ça lui faisait un bien fou. D’autant plus qu’elle était en charmante compagnie… Cette femme avait une aura à couper le souffle. Elle était tout simplement divine. Et divinement attirante… Avoue-le Lena, elle te fait craquer. Cette façon qu’elle a d’onduler contre toi.

Elle savourait cette proximité, frissonnant à chaque souffle de la brune sur sa nuque. Theodora était le feu qui l’embrasait. Elle était la foudre qui s’était abattue sur elle à une vitesse fulgurante.
Elle crut un instant que les lèvres de cette femme se poserait sur sa peau… en vain. Cette douce torture l’enivrait d’autant plus.

Il n’y a qu’une âme qui m’intéresse ici, murmura-t-elle.

Elle était folle d’agir ainsi. Elle ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, mais n’en restait pas moins attirée. Irrésistiblement. C’est donc très naturellement qu’elle suivit Theodora jusqu’à un salon privatif. Son esprit, heureusement embué, lui aurait certainement crié que ce n’était pas une si bonne idée, pour une première sortie. Mais elle n’était plus vraiment dans l’optique de s’écouter. Aussi, elle s’installa aux côtés de Theodora, un doux sourire greffé sur ses lèvres.

Avec cette lumière, Lena pouvait admirer sa beauté saisissante. Elle était tout simplement sublime et sans vraiment réfléchir, la PDG de L-Corp saisit une cigarette qu’elle lui tendait. Il lui arrivait, occasionnellement, de fumer. Ce n’était pas une habitude et ça n’en deviendrait pas une. Elle avait horreur d’être dépendante de quoi que ce soit.

Avec élégance, elle laissa Theodora l’allumer et tira une bouffée avant de manquer de s’étouffer quand elle lui posa cette fameuse question.

Pardon ? Oui… Oui, je suis majeure. T’ai-je donné une raison d’en douter ? Cela dit… Si ça peut te faire plaisir, je peux...

Doucement, elle posa sa main sur sa cuisse, imaginant les frissons qui pouvaient poindre sous ce pantalon beaucoup trop serré. Ses ongles approfondissaient le contact avant qu’elle ne reprenne.

... Me présenter plus en détails ? Je m’appelle Lena Luthor, le nouveau PDG de Luthor Corp, rebaptisé volontairement L-Corp. Je suis arrivée en ville il y a quelques semaines pour reprendre l’entreprise familiale et je n’ai cessé de travailler jusqu’à maintenant. Cette soirée est un peu… une libération.

Un nouveau sourire. Elle n’entrait pas dans les détails. Inutile de l'embarrasser avec ses histoires de famille ou ce travail qui lui enlevait toute vie sociale. Sa main remonta doucement, un peu plus haut sur la cuisse de Theodora et elle se pencha pour arriver à hauteur de son oreille.

Majeure et consentante… Et toi, as-tu envie de te… présenter à moi ?

Qu’est-ce qui t’arrive Lena ?! Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire j’espère ? Oui. Elle s’en rendait compte, et, se redressant pour tirer à nouveau sur sa cigarette, elle en était plus que ravie.

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L’indignation se lisant dans le regard de Lena, Theo laissa un rire s’échapper de ses lèvres. Évidemment que cette question la gênait, elle signifiait beaucoup en ces lieux. Pour dissiper le malaise, la psychiatre effleura la joue de la brune de sa main gantée.

”Et bien me voilà soulagée ! T’es tellement sexy que ça me paraissait trop beau pour être vrai. Tu as l’air si jeune...”

La jeune femme s’injecta un peu de nicotine dans les poumons et renvoya son sourire le plus charmeur à Lena. Sa cadette venait de glisser une main sur sa cuisse et enfonçait délicatement ses ongles dans sa chair. Une vague de chaleur se propagea dans tout son être en voyant Lena la dévorer du regard. Cette fille déclenchait en elle un désir galvanisé par l’ambiance de la boîte. Toutes ses allusions lui donnaient envie de caresser sa peau, de goûter à la douceur ses lèvres.

Pour justifier sa présence dans le Lux et sa légitimité à flirter avec une femme d’au moins dix ans de plus qu’elle, Lena se présenta plus en détails. Directrice d’une entreprise ? Voilà qui était original… Theo avait déjà entendu parler de cette compagnie, mais elle était loin d’imaginer qu’une aussi belle créature en tenait les rennes. Un modèle délicieux du pouvoir des femmes dans la société.

Sentir sa main remonter le long de sa cuisse déclencha un incendie dans le corps de Theodora, mais elle n’était pas encore prête à se laisser aller. Lorsque sa cadette lui proposa de lui en dire plus sur elle, la psychiatre sourit avec ironie.

On lui dit que tu es médium ou pas ? Si tu as tant envie de ses lèvres et de son corps, que va-tu faire contre les visions qui te lacèreront l’esprit dès que tu la touchera ?

Alors que Lena retirait sa main pleine de tentation, Theo se pencha en avant pour ouvrir le minibar situé sous la table basse du salon. Elle avait besoin de se servir une forte dose de vodka avant d’aller plus loin avec cette jolie jeune femme. Entrer en contact avec sa peau lui ferait découvrir le fil de son existence et ses émotions… Theo ne pouvait supporter le poids de toutes ces visions, sa tête exploserait sous la violence des souvenirs de chacuns. Personne n’avait de long fleuve tranquille comme ligne de vie. Chacun gardait ses propres démons dans son placard, mais la médium détenait la clé de chaque serrure pour s’immiscer dans la tête de ses confrères humains. Et ses conquêtes n’échappaient pas à la règle. Elle descendit donc ce verre de vodka d’une traite pour s’anesthésier contre ce qui risquait de suivre avant de répondre à la femme d’affaires.

”C’est une belle réussite, la vie que tu mènes. Notre civilisation manque de jeunes femmes ambitieuses comme toi, elles seraient prêtes à dominer le monde… Quand à moi, je suis pédopsychiatre. Je viens tout juste d’ouvrir mon propre cabinet et je vais probablement avoir un temps partiel à l’hôpital central de Montréal.”

La médium reposa son verre et écrasa son mégot dans un cendrier avant de basculer contre le dossier du canapé. Elle se rapprocha dangereusement de Lana pour effleurer sa hanche, son regard brûlant de désir. Elle l’effleura du bout des doigts avant de remonter à sa taille. L’envie de l’attirer contre elle se faisait de plus en plus forte si bien qu’elle se pencha dans le creux de son cou pour respirer son parfum. Malgré son aplomb et le feu dans ses yeux, Theo sentait que ces sensations étaient nouvelles pour la jeune femme.

”C’est la première fois que tu te risques aux charmes féminins ?”

La médium s’accouda au dossier du canapé pour se rapprocher de Lena. Un doigt ganté caressa sa joue avant de descendre lentement le long de sa mâchoire et finir sa course dans le creux de son cou. Ses beaux yeux noirs plantés dans les siens, Theo décocha un sourire ravageur pendant que son autre main se posa sur son genoux. Leurs souffles chargés d’alcool se mêlèrent tant leurs visages étaient proches et leurs corps se chargèrent d’électricité au moment où sa main remonta dangereusement à l’intérieur de sa cuisse. A deux doigts d’établir un contact peau contre peau, la brune laissa l’alcool embuer son esprit pour accueillir les visions de Lena.

Ce n’est que pour une nuit, Theo… Tu peux le faire.
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Cette femme… Mon dieu… Sublime. Elle est tout simplement sublime et c’est un euphémisme. Lena lui sourit, charmeuse. A cet instant, elle savait que l’alcool avait peut-être été un coup de pouce mais il était évident que Theodora l’attirait. Et cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait pu sentir plus jeune…
Les compliments de la brune la flattaient. Ils avaient quelque chose de rassurant et de sincère. D’habitude, elle savait qu’on la complimentait par intérêt, pour avoir quelque chose. On l’utilisait : pour son argent, pour son influence…

Nous ne sommes plus des adolescentes Theodora… Je suis jeune, certes, mais je peux te garantir que tu n’auras pas à t’en plaindre….

Elle tira finalement sur sa cigarette, s’injectant un peu de nicotine dans le corps. Sa tête commençait à tourner… Le mélange alcool / première-cigarette-depuis-des-mois faisait son petit effet. Mais cela ne l’empêchait pas d’être suspendue aux lèvres de la brune. Elle voulait en savoir plus sur elle… Oui, c’était une femme qu’elle venait de rencontrer dans un bar, avec qui elle flirtait sans aucune gêne, mais cela n'enlevait en rien l’intérêt qu’elle lui portait.

Ses yeux se posèrent finalement sur son décolleté, dévoilant des sous-vêtements sobres mettant parfaitement en valeur sa poitrine, tandis qu’elle se penchait. Le rouge monta à ses joues avant qu’elle ne détourne le regard. Détends-toi… !

Pédopsychiatre ? Ca doit être vraiment passionnant… Et triste à la fois. J’imagine que tu dois avoir quelques difficultés d’empathie dans certains cas. Et si le monde a besoin de plus de personnes comme moi, je peux t’assurer que tu lui es également indispensable.

Cette soirée était des plus agréables. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas réussi à se détendre à ce point, à lâcher prise au point de ne plus penser à son travail. C’était une sensation grisante que celle de se sentir simplement femme.
C’est d’ailleurs comme ça qu’elle se sentit quand Theo se rapprocha. Ses doigts la faisaient frissonner, bien plus que de raison. Et quand elle se pencha dans son cou, son souffle finit de l’achever. Une vague de chaleur l’envahit, montant violemment jusqu’à ses joues avant de redescendre pour venir s’écraser au creux de son estomac.

Et soudain, cette question. Cela se voyait-il à ce point ? Elle était effectivement novice dans le domaine mais elle n’avait jamais eu aucun mal à s’imaginer succomber à une femme. Pour la PDG de L-Corp, l’attirance n’avait pas de sexe. L’être humain n’était pas un terminal informatique avec un programme prédéfini… Non, c’était bien plus complexe que cela.

Disons que c’est la première fois que je décide que… ça en vaut la peine, murmura-t-elle avec douceur.

Le rapprochement se fit plus intense. Theodora jouait à un jeu dangereux dans lequel Lena rentrait sans difficulté. Ses caresses embrasaient son corps tandis qu’elle remit sa main en place, sur la cuisse de la pédopsychiatre. Le désir était palpable… et instinctivement, elle resserra ses cuisses en sentant celle de la brune.
Tu ne m’écoutes pas Lena ! Je crois que tu es vraiment perdue… As-tu vraiment envie de n’être que ça ? Une rencontre d’un soir ? La femme d’une seule nuit ?

Peu lui importait à cet instant précis. Son visage était bien trop proche du sien pour ne pas succomber. Sa main libre se glissa sur sa nuque, savourant furtivement le contact de sa peau avant qu’elle ne l’attire pour combler le vide entre elles. Ses lèvres capturèrent celles de Theo avec passion. Elle ferma les yeux pour entrer dans une bulle qui leur appartenait désormais.
Elle finit par se détacher d’elle, reprenant ses esprits, un doux sourire greffé sur ses lèvres. Mais il s’effaça furtivement en regardant le visage de Theodora. Elle crut déceler quelque chose, sans pouvoir poser des mots dessus. Et un million de questions se bousculèrent dans son esprit : avait-elle été trop loin ? Theodora n’avait-elle pas apprécié ce nouveau contact entre elles autant que Lena ?

Theodora… ? Je… je suis désolée, je n’aurais certainement pas dû...

Eh merde… Merde ! Qu’est-ce qui t’a pris ? Depuis que tu es dans cet établissement de débauche, tu te laisses influencer par l’ambiance ! Et maintenant… tu as certainement tout gâché. Bonne chance pour rattraper le coup ! Pourtant, la main de Theodora se trouvait toujours sur elle. Elle n’avait pas eu de mouvement de recul et Lena était persuadée qu’elle avait répondu à son baiser. Alors… Que se passait-il ?
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La température monta d’un cran et la vodka vrilla l’esprit de Theo lorsque Lena rapprocha leurs corps. La médium savait que le premier contact la projetterait dans la tête de cette femme. Elle la comprendrait alors sans jamais avoir à lui poser de questions sur son passé, sur ses émotions : elle ressentirait tout. Lorsque sa cadette glissa sa main à l’arrière de sa nuque, la vision de Theo se brouilla pour la plonger dans une toute autre dimension.

Il s’avérait que Lena était orpheline de mère. Les visions de sa mort se superposèrent sur son doux visage et défilèrent jusqu’à être remplacées par l’image d’un jeune homme. Son instinct lui révéla qu’il s’agissait du frère de Lena, l’ancien dirigeant de Luthor Corp qui avait ruiné sa réputation en même temps que celle de sa famille. Et dans les méandres de ses déboires, Lena se distinguait par sa force de caractère et une volonté de redorer le blason de la multinationale. Tant de pression et de malheurs s’étaient abattus sur la jeune femme qu’elle s’était acharnée contre la vie pour ne pas perdre pied. Et à présent, voilà qu’elle s’oubliait dans les bras de Theo pour alléger son esprit, en manque de tendresse et d’attention.

Lorsque les visions de Theo prirent fin, ses lèvres se pressaient contre celles de Lena pour répondre au baiser qu’elle lui avait donné. Elle avait à peine pris conscience que la jeune femme l’embrassait. Et à présent, elle la dévisageait d’un air inquiet. Lena se sentait coupable d’avoir pris la liberté de goûter à ses lèvres. Comment aurait-elle pu imaginer que les visions de Theo avaient gâché cet instant ?

Tu devrais apprendre à maîtriser tes expressions, Crain. Tu es en train de lui faire peur.

La psychiatre s’était jurée qu’on ne la reprendrait plus à s’émouvoir du passé des gens, et pourtant l’exercice était encore difficile. Elle devait se rendre à l’évidence : tout le monde dispose d’un passé plus ou moins déplaisant mais elle ne pouvait pas sauver tout le monde. Si elle ne passait pas ces visions au second plan, elle bousillait sa santé psychique. Et si elle ne se sauvait pas elle-même, qui le ferait ?

”Non, c’est pas ça… Je...”

La main de Theo reposait toujours sur la cuisse de Lena, désireuse de découvrir son corps et d’en caresser chaque centimètre carré. Elle s’efforça donc de chasser ce qu’elle venait de voir pour se concentrer sur la beauté de sa partenaire.

Elle n’est pas là pour qu’on la pleure, ce soir. Et toi non plus.

”T’arrête pas...”

La brune se ressaisit alors et emprisonna le visage de Lena entre ses mains pour l’embrasser à son tour avec un peu plus de fougue. Le goût du Bourbon vint s’imprimer sur ses lèvres et sur sa langue avec délice. Ses mains descendirent pour la cueillir dans le bas des reins et rapprocher leurs corps. Quant à ses baisers, ils glissèrent le long de sa mâchoire pour se perdre dans le creux de son cou et laisser sinuer sa langue sur sa peau.

Ce soir, Theo aussi avait besoin d’oublier le poids qu’elle avait sur la conscience : celui de percer à jour chaque individu qu’elle touchait. Désormais, elle avait payé le prix pour accéder à Lena et le reste lui importait peu. Sans cesser de caresser son corps, la jeune femme se délesta un à un de ses gants et les envoya voler sur la table basse.
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Tell me lies, tell me sweet little lies Lena & Theodora You can't disguise, no you can't disguise

L’inquiétude avait disparu, ne laissant place qu’à l’envie de l’instant. Elle ne voulait plus se poser de questions et préféra se laisser emporter. Elle se trouvait au-delà de la tentation, elle avait succombé.

Tu ne me donnes pas envie d’arrêter...

Enfin, Theodora se délestait de ses gants. Lena se mordit la lèvre inférieure avant de l’attirer contre elle sans ménagement. Elle voulait la sentir, sentir son corps, sentir sa peau… Elle la désirait à un point inimaginable, comme elle n’avait jamais désiré auparavant. Eh merde Lena… Dans quoi tu t’embarques au juste ? C’est de ça dont tu as envie, tu es certaine ? Tu vaux mieux que ça… Mieux que le rôle de la femme d’un soir. Dans un bar ?!
Certes, elle aurait aimé avoir plus d’importance que “ça”... Dans l’idéal. Mais elle n’était pas venue pour trouver l’âme soeur, pas plus qu’elle n’était venue dans un but précis. Elle se laissait simplement aller, comme elle ne l’avait jamais fait.

Et Theodora était le genre de personne avec qui elle en avait envie. Elle la désirait, elle. Son corps, ses lèvres, sa peau. Elle ne voyait pas la PDG, elle ne voyait pas les avantages divers et variés. Elles étaient là, simplement, deux femmes qui avaient envie l’une de l’autre sans chercher plus loin. Sans penser à un profit quelconque si ce n’était de l’instant présent.

Alors oui, elle épousa son corps, cherchant ses mains qu’elle glissa sous ses vêtements. Oui, elle voulait qu’elle la touche, qu’elle la possède. Oui, elle s’enivrait de cette passion naissante et peut-être éphémère.
La Luthor glissa ses mains sur la nuque de Theodora, dégageant ses cheveux pour se frayer un passage dans son cou. Ses lèvres étaient curieuses… autant que sa langue qui traçait un sillon jusqu’au lobe de son oreille. Son souffle haletant était sans équivoque. Il est encore temps de rentrer chez toi Lena. Encore temps de t’excuser, de lui dire que tu ne savais pas ce qui t’avais pris et de t’en aller. Tu voulais ta soirée de détente… Tu l’as eu, non ? C’est l’alcool qui te fait délirer. L’alcool qui te fait perdre pied !

Convaincante ? Non. Ce n’était pas l’alcool. C’était elle. C’était elle qui lui faisait perdre pied et la sortait de son quotidien de femme d’affaire. C’était elle qui l’avait attirée. Sur elle que ses yeux s’étaient posés. Elle qu’elle était en train embrasser. Avec elle qu’elle se laissait emporter.

L’ambiance poisseuse de cette boîte de nuit n’était rien en comparaison avec la chaleur qui dictait chacun de ses gestes. Sa main droite quitta sa nuque pour se poser sur sa hanche. Elle flirtait dangereusement avec les limites du visible… du public. Flirter seulement ? Tu es déjà bien au dessus du simple flirt.
Il lui était impossible de résister pour autant. L’idée qu’un serveur puisse entrer, ou toute autre personne, était grisante. Excitante même. Lena Luthor était bien loin de l’idée que l’on s’en faisait. Et c’était pour le mieux. Elle découvrait une toute autre facette de sa personnalité.

Sa main se glissa alors sous son haut, faisant frissonner sa peau, pour son plus grand plaisir.

Arrête-moi, murmura-t-elle au creux de son oreille.

Alors qu’elle ne souhaitait que l’inverse.
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Les mains de Lena glissèrent sous les vêtements de Theo pour caresser son corps, lui livrant ainsi les secrets de ses pensées et de ses émotions. Ce contact l’électrisa, lui donnant davantage envie d’explorer le corps de la jolie brune. Sa langue contre son cou et son souffle sur la peau de la jeune femme la rendait ivre de désir. Elle avait envie de se laisser aller, même si ce salon de boîte n’était pas des plus romantiques, cela lui était égal. Elle savait qu’un signal lumineux indiquerait aux autres clients que la pièce était occupée et qu’elles ne seraient pas dérangées. Alors que sa cadette la défiait de l’arrêter, Theo lui adressa un sourire provocateur.

”Pour rien au monde je ne compte t’arrêter, ma belle...”

Avec passion, Theo la saisit par la taille et l’attira pour la faire asseoir sur elle, ses genoux de part et d’autre de son bassin. Le souffle court, elle promena ses lèvres sur sa gorge avant de regagner sa bouche et ses arômes de Bourbon. Alors que les mains de Lena devinrent plus curieuses, celles de Theo se glissèrent sur ses cuisses puis sur ses hanches. Au regard intense que lui lançait sa partenaire, elle n’avait plus besoin d’utiliser son don pour déchiffrer ses envies.

Enivrée par l’alcool et le corps de sa nouvelle partenaire, Theo la serra un peu plus contre elle et insinua une main sous son haut pour griffer doucement son dos. Elle lui arracha des frissons tout en faisant courir sa langue sur sa lèvre supérieure. La médium s’efforçait de ne pas aller trop vite pour savourer cet instant et pour ne pas la brusquer. Mais l’intensité de leurs regards en disait long sur leurs intentions. Le contact sur sa peau révélant à la médium les pensées de Lena, elle décida de la rassurer avant d’aller plus loin.

”Personne ne nous surprendra ici, ils ne rentreront pas en voyant que le salon est occupé. Laisse-toi aller...”

Ne plus penser à rien, s’abandonner à l’autre… C’était tellement facile pour Theo à présent que l’alcool et le désir brouillaient ses pensées. En fond, une musique sourde battait la mesure, séparant davantage leur monde de celui des clients arpentant la piste de danse. Dans ce salon, les bruits leur parvenaient comme étouffés, couvrant à peine le son de leurs souffles entremêlés d’alcool et de luxure.

Theo laissa ses baisers descendre le long du cou de Lena pour la mordiller. Pas trop fort, juste assez pour l’exciter et mesurer le plaisir qu’elle éprouvait. Ses visions lui ayant confirmé qu’elle était la première femme avec qui elle passait un moment charnel, Theo préféra prendre son temps pour ne pas gâcher sa première expérience. Pendant qu’elle explorait sa douceur de sa peau son son haut, son autre main glissa entre ses cuisses pour effleurer son intimité à travers le tissu de son pantalon. Attentive à ses réactions, elle attendit un peu avant d’appuyer un peu plus ses caresses.
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Le sang de Lena bouillonnait dans ses veines. A la manière de la lave en fusion, il la brûlait. Un mélange de désir et de plaisir parcourait son être. C’était une sensation à la fois grisante et frustrante : oui, elle prenait plaisir à se sentir à ce point désirée, touchée… et en même temps, elle en voulait plus. Elle avait ce besoin charnel à satisfaire. Ce n’était pas dans ses habitudes… Lena Luthor n’agissait pas de cette façon et ne ressentait pas ce genre de choses.
Pourtant… l’occasion s’était présentée à elle et elle s’était laissée aller, succombant à la tentation. Theodora incarnait cette tentation, insufflant ces envies à Lena.

Chacun de ses gestes était calculé. Elle savait parfaitement ce qu’elle faisait et quand ses ongles entrèrent en contact avec la peau de Lena, cette dernière ne put retenir un léger gémissement. Elle la désirait, elle la voulait… Et elle voulait se sentir possédée, impuissante. Perdre pied pour ne plus avoir à diriger, pour ne plus être la PDG de L-Corp. Inverser les rôles. Jouer à un jeu nouveau.

Et comme si elle lisait dans ses pensées… Comme si elles étaient intimement connectée, Theo sut comment l’apaiser, comment lui faire oublier la réalité. Ou tout simplement… s’oublier.
Alors c’est ce qu’elle fit. Il n’était plus question de se laisser déstabiliser par quoi que ce soit. Elle n’écoutait que son propre cœur marteler sa poitrine. Elle n’écoutait que son sang qui pulsait dans ses tempes.

Lena resserra ses cuisses autour du bassin de son amante, accentuant le contact de leurs corps. Impossible de ne pas se cambrer alors que sa gorge était assaillie par ses lèvres. Un nouveau gémissement lui échappa alors qu’elle sentait les dents de la brune venir attiser son désir.
Elle glissa alors ses mains dans les cheveux de Theodora, l’attirant un peu plus contre sa peau. Elle releva son visage pour fondre sur ses lèvres, c’était devenu une nécessité. Elle avait besoin de se consumer contre sa peau.

P...Putain… ! Touche-moi.

Les yeux brillants d’un plaisir assumé, elle resserra son étreinte autour du bassin de Theodora cherchant à accentuer le contact de ses doigts sur elle. Elle en voulait plus. Toujours plus. Le tissu était définitivement de trop… Sur elle comme sur la brune.
Elle enleva alors son crop top, dévoilant un soutien-gorge qu’elle s’empressa de dégrafer. Elle la repoussa légèrement en arrière. Toujours ce besoin de contact physique. Sa peau agissait comme un aimant. Ses lèvres descendirent le long de sa mâchoire, jusqu’à son cou… pour finir par s’échouer sur sa poitrine.

Enivrée par l’alcool, Lena se perdait contre la pédopsychiatre. Elle ne pouvait empêcher son bassin d’onduler sous ses doigts, le souffle haletant. Sa langue remplaça ses lèvres, jouant avec la pointe de ses seins. Tout était si naturel… et si urgent. La vague de chaleur qui la percutait eut finalement raison d’elle. De sa main, elle guida celle de Theodora, sous le tissu trempé d’un sous-vêtement devenu inutile.

Theodora, je veux te sentir… En moi, murmura-t-elle contre sa peau.

Elle s’offrait totalement à elle. Son corps ne lui appartenait plus : il était à son amante.
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Contre la peau de Lena, Theo sentait poindre son excitation. Chacun de ses frissons, chacun de ses gémissements électrisaient la psychiatre. Grâce à son don, elle savait avec exactitude comment satisfaire les envies de la femme d’affaires. Theo le ressentait au plus profond de sa chair. Il lui arrivait parfois de percevoir les sensations des gens lorsque leur peau laissait filtrer à outrance les émotions qui les agitaient. Douleurs, peines, joies… mais aussi plaisirs. Lena lui communiquait ainsi cette urgence et son désir avec ivresse.

Soudain, sa cadette lui retira son haut et mit sa poitrine à nu. Elle la repoussa en arrière pour goûter à sa peau et arracher des soupirs à Theo. Brûlante de désir, la psychiatre glissa une main à l’arrière de sa nuque pour caresser sa chevelure et l’attirer davantage contre elle. Sous les assauts de sa langue, la jeune femme en oublia qu’elles se trouvaient dans le salon privé d’une boîte de nuit. Elle ne se souciait plus d’être surprise ainsi dénudée contre son amante. Plus rien n’avait d’importance, désormais. Theo se sentit soudain incapable de maîtriser ses pulsions. Haletante, elle cueillit le visage de Lena entre ses mains pour accéder à ses lèvres. Entre deux baisers langoureux, elle reprit son souffle pour murmurer à son oreille.

”J’ai tellement envie de toi...”

Sentir ses cuisses se resserrer autour d’elle confirma à la brune que sa jeune amante était prête à s’abandonner. Son corps ondulant contre le sien témoignait de son empressement à assouvir ses désirs. Theo appuya davantage ses caresses pour enflammer ses sens. Et soudain, Lena prit sa main pour l’emmener par-delà les tissus faisant barrage à son plaisir, la suppliant d’entrer en elle pour en finir avec cette douce torture. Sans la lâcher du regard, Theo écarta le sous-vêtement humide et effleura son intimité du bout des doigts. Le courant électrique qui agita Lena la parcourut également, brûlant chaque centimètre carré de sa peau.

Prête à combler ses désirs, la brune décida d’inverser leurs positions. Elle fit basculer Lena pour l’étendre sur le canapé et la surplomber. Tout en la dévorant de baisers passionnés, la psychiatre prit possession de son corps. Elle pénétra son intimité en douceur et, tout en jouant avec ses sens, glissa son autre main dans ses cheveux. Ses sensations partagées avec Lena, Theo se laissait guider par son don pour ravir sa partenaire. Son souffle court contre ses lèvres, la jeune femme s’embrasait sous ses doigts au fur et à mesure que la brune accélérait le mouvement. La médium elle-même ne pouvait s’empêcher de laisser échapper des gémissements tant sa cadette lui communiquait son plaisir à travers son pouvoir. Sa peau brûlante ne pouvait cacher l’urgence de ses désirs. Soudain, Theo sentit sa partenaire se contracter autour de ses doigts et elle lui communiqua l’onde de plaisir qui la secoua. Son visage enfoui dans le creux de son cou, la medium étouffa un cri quand elle sentit Lena se cambrer sous elle. La jeune femme ne comprendrait certainement pas comment ce phénomène avait pu se produire, mais Theo trouverait n’importe quel prétexte pour l’expliquer plus tard. Elle voulait à à tout prix préserver ce secret pour se protéger de ses semblables humains. Rares étaient ceux qui comprendraient cet étrange phénomène.

En attendant, la jeune femme se retira en douceur et déposa un baiser dans son cou pour l’aider à revenir sur terre. Nul besoin de croiser le regard de la femme d’affaires pour savoir que cette étreinte l’avait électrisée : Theo l’avait ressenti au plus profond de son être et elle avait dans l’idée que ce corps était l’un des plus addictifs qui lui eût été offert.
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Lena suivait son instinct, ses envies, mais également les gestes de la brune. Elle l’embrasait littéralement, lui faisant oublier le lieu dans lequel elles se trouvaient. Pourtant, ça ne semblait pas être la première fois pour Theodora, et certainement pas la dernière.
Elle se retrouva finalement sous son aînée, totalement dépendante de ses gestes, de ses caresses… de ses doigts.

Dans un mimétisme quasi-parfait, Lena glissa ses mains dans les cheveux de Theodora pour l’attirer un peu plus contre elle : elle était allée à bonne école avec la psychiatre. Elle se sentait désormais incapable de se passer de ce contact, incapable d’assimiler le monde autour d’elles… Tout ce qu’elle ressentait n’était que plaisir. Elle avait connu des hommes, mais aucun n’avait été aussi doux et aussi attentif à ses désirs. C’était comme si la brune n’avait plus aucun secret pour son amante, comme si elle lisait dans ses pensées et y répondait immédiatement, à la perfection. Theodora était l’amante parfaite.

Une fraction de seconde, elle se demanda si la musique était assez forte… Une seule fraction. Avant que ses gémissements ne prennent le dessus, l’empêchant de raisonner. Elle ne ressentait rien d’autre que Theodora. Elle sentait son souffle frais contre sa peau brûlante. Un frisson s’évanouit, laissant la place à des milliers de picotements qui envahissaient chaque cellule de son corps. Mon dieu, Theo je vais…
Impossible d’étouffer ce cri alors que tout son corps se tendait, libéré par un orgasme qui vint s’écraser au creux de ses reins. L’espace d’un instant, elle en oublia même où elle se trouvait. Il n’y avait plus que son plaisir… et celui de sa partenaire.

Quand elle revint finalement à la réalité, elle attira la brune contre ses lèvres en un baiser passionné.

Tu es… bon sang Theo… Parfaite, murmura-t-elle contre ses lèvres, le souffle court.

Une question traversa néanmoins son esprit : Theodora semblait dans le même état qu’elle. L’avait-elle accompagnée ?
Elle reprit ses esprits avant de se redresser pour faire face à sa partenaire : elle était magnifique, sublime. Ses yeux exprimaient le plaisir qu'elle venait de ressentir également... Et ça ne pouvait pas tromper la PDG de L-Corp.

Tu as... ? Osa-t-elle en rougissant.
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Theodora caressa le visage de son amante avant de répondre à son baiser. Même si leur rencontre n'était que physique, la jeune femme n'excluait pas la tendresse de ses gestes. Une aventure d’un soir ne l’empêchait pas de se montrer plein d’attentions. Aussi, elle choisit de s’attarder encore quelques instants contre le corps de son amante. Le temps de reprendre leur souffle et d’échanger d’ultimes caresses.

Elle sentait bien qu'il ne s'agissait que d'une expérience pour Lena et que ces échanges passionnels n’étaient pas sérieux pour elle, mais la psychiatre ne comptait pas s'attacher non plus. L'une comme l'autre avaient profité de cet instant torride sans qu'elles n'aient de comptes à se rendre. Cela convenait à Theo. Elle n'était pas encore prête à s'ouvrir aux autres.

Pourtant la brune sentait qu'elle avait envie de revoir cette jeune femme. Quelque chose d'extrêmement fort se dégageait d'elle, une attraction puissante. Une alchimie parfaite de leurs corps. Mais elle n’avait pas besoin de lui offrir son âme pour autant. Et la médium devinait que c'était réciproque pour sa jeune amante. En revanche, elle comprit qu'elle devrait ruser pour dissimuler son don. Lena avait surpris le feu qui animait son regard. Une onde de désir l’avait traversée en même temps que son amante et elle n’avait pas su taire sa satisfaction.

Apprends à te contrôler, Crain. Ou tu vas rapidement finir sur le bûcher des hérétiques.

Une crainte qu’elle connaissait depuis toute petite. L’animosité des gens à l’encontre des aliens et des humains disposant de pouvoirs magiques pouvait les pousser à se montrer cruels. Theo ne ressentait pas de réelle appartenance à cette communauté car son don ne donnait pas lieu aux démonstrations. Elle ne se considérait pas non plus comme quelqu’un de puissant. En revanche, elle percevait le danger et avait décidé de vivre cachée. Cela avait commencé par des moqueries à l’école, puis quelques brimades en grandissant. Rien qui ne l’ait réellement traumatisée, mais Theo avait rapidement comprit que ce don ne l’aiderait pas à s’intégrer parmi les autres enfants. Elle avait grandi avec ce réflexe de défense et désormais, elle se méfiait également des adultes. Aussi charmante soit-elle, Lena Luthor ne pouvait connaître son secret. Theo ne savait même pas quelles étaient ses opinions sur la question. Et en tant que femme de pouvoir, Lena pouvait jouer sa vie à pile ou face sans ciller pour peu qu’elle appartienne au camp de l’intolérance.

”Et bien… Il semblerait que ton corps m’ait électrisée avant l’heure.”

Rien de tout cela n’était rationnel, mais il fallait bien trouver une explication. Après tout, leurs corps serrés l’un contre l’autre se trouvaient bien trop à l’étroit sur ce canapé. Pour distraire sa conquête, Theo l’embrassa langoureusement.

”Excuse-moi de ne pas avoir pu t’attendre. Si tu as envie d’une prochaine fois, tu pourras prendre ta revanche… Et dans un endroit plus calme.”

La médium adressa à Lena un clin d’oeil charmeur et captura une dernière fois ses lèvres avant de se redresser. A la lueur des néons, elle entreprit de retrouver soutien-gorge et haut. Dans l’urgence de la situation, elle n’avait pas regardé où Lena avait jeté ses vêtements. Par chance, elle les trouva aux pieds du sofa et se rhabilla sans hâte, aux côté de son amante.
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Lena était une scientifique. Elle avait du mal à croire que cela puisse être vrai. Theodora avait-elle vraiment eu… un orgasme à travers le sien ? C’était plutôt original et la brune devait bien avouer que cela ne lui était jamais arrivé auparavant. C’était quelque chose de grisant… Et frustrant à la fois. Elle aurait voulu lui rendre tout le plaisir qu’elle lui avait procuré, la remercier comme il se devait. Et elle n’en avait pas eu l’occasion.

La PDG de L-Corp suivit le mouvement, se rhabillant à son tour. Elle resta assez silencieuse, face à la demande brutale de son amante. Que lui proposait-elle au juste… une “revanche” ? Oh s’il te plaît Luthor, c’est incroyable d’être aussi idiote. Elle te propose de te revoir, parce que ça a dû lui plaire… Arrête donc de te poser des questions. Si tu en as envie,tu te laisses aller, et sinon… Eh bien, ça n’a pas l’air d’être le genre de personne à s’en préoccuper !


Après ce moment, je me vois effectivement dans l’obligation de tenter de te rendre la pareille, lui répondit-elle, un brin espiègle.

Néanmoins, elle n’arrêtait pas de penser à cette situation. Saurait-elle gérer une relation purement sexuelle, sans attache ? Elle n’en avait strictement aucune idée… Mais elle décida d’y penser un peu plus tard.

Et quand je dis “tenter”, je ne mâche pas mes mots… Tu as été… Je n’ai pas les mots mais… c’est comme si tu lisais dans mes mots, sachant parfaitement comment me faire réagir.

Elle ne put s’empêcher de rougir. Avait-on le droit de dire ce genre de choses “après” ? Theodora n’était certainement pas partie à la pêche aux compliments… Mais Lena avait besoin de lui dire. C’était la première fois qu’elle se sentait aussi bien, aussi “comprise” dans les bras de quelqu’un. Et pour une première, avec une femme… c’était exceptionnel. Theodora avait réussi à transformer une soirée “standard” en moment passionné, tendre et terriblement enivrant. L’idée de la revoir lui plaisait de plus en plus… Et le ton léger qu’elle avait employé lui assurait qu’elle ne cherchait rien de sérieux. Un bon point. La brune savait parfaitement qu’elle n’aurait pas le temps de gérer son entreprise et une relation amoureuse à la fois. Elle n’était pas prête… Elle avait ses preuves à faire à Montréal et rien n’était gagné, surtout après l’image qu’avait laissé Lex. Les habitants de la ville n’avaient que son monstrueux frère comme exemple représentant sa famille… Elle devrait donc redoubler d’efforts pour gagner leur confiance.

En  attendant, après avoir enfilé ses vêtements. Elle prit son sac à main. Elle hésita un instant, avant de sortir une carte.

Je… Hum… Si jamais tu as envie de me contacter, mon numéro personnel se trouve sur cette carte… et j’aimerais...

Les mots ne sortaient plus, elle se sentait terriblement idiote. Aussi, elle captura les lèvres de la psychiatre tandis qu’elle glissa sa carte dans sa main.

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Son mensonge à peine débité, Theo sut qu’elle ne la croirait qu’à moitié. Néanmoins ce qui s’était passé entre elles était réel. N’était-ce pas là tout ce qui comptait ? La medium espérait que la prochaine fois, son don ne lui jouerait pas le même tour pour lui permettre de profiter plus longtemps de l’instant. Si prochaine fois il y avait… Cela étant, leur rencontre avait eu l’air de plaire à Lena, et son sourire le confirmait. Ses compliments allèrent même jusqu’à faire rougir Theo dans la pénombre. L’entendre parler de sa faculté à percevoir ses désirs et à la comprendre la mettait mal à l’aise. La jeune femme était on ne peut plus près de la vérité… Aussi, Theo préféra changer de sujet. Avec douceur, elle tendit le bras pour caresser la joue de sa cadette.

Tu n’as aucune obligation avec moi… Fais ce dont tu as envie, le reste n’a pas d’importance.

Même si leur relation avait été éphémère, Theo se sentait fière en quelques sortes d’avoir été sa première partenaire féminine. Même si elles avaient fait cela n’importe comment, sa cadette avait apprécié ce moment d’intimité. Et tout semblait indiquer qu’elle souhaitait continuer à la fréquenter. La preuve : Lena venait de lui remettre sa carte ainsi que son numéro. Theo baissa les yeux pour tenter de déchiffrer ses coordonnées, lui laissant l’opportunité de l’embrasser par surprise. La médium sourit contre ses lèvres. Elle aimait ça, être surprise par ses partenaires. La femme d’affaires ramenait un peu d’éclat dans sa vie, peut-être allaient-elles continuer à se fréquenter par la suite ? Theo n’en savait rien et elle n’avait pas envie de faire ce choix ce soir. Elle répondit à son baiser en caressant son visage avant de se détacher d’elle.

Merci… Pour ta carte et… ce moment qu’on vient de passer.

La psychiatre lui adressa un sourire charmeur et se baissa pour récupérer ses gants sur la table basse. Elle nota l’air étonné de sa cadette. Evidemment, qui porte des gants à l’intérieur d’une boîte de nuit ? Elle lui fournit donc la même explications qu’aux gens ignorant tout de son don.

Je suis germaphobe. Cette boîte n’a rien arrangé à mon problème avec le temps !

Une fois qu’elle eut récupéré ses affaires, Theo plaqua une dernière fois son corps contre celui de Lena et l’embrassa langoureusement. Pour profiter encore un peu de son parfum et de la douceur de ses lèvres.

Alors à bientôt… Lena Luthor.

Leurs lèvres se séparèrent et la médium ouvrit la porte du salon. Assourdissante, la musique s’engouffra dans la pièce et l’aspira dans la pénombre. Theo adressa un signe au barman avant de quitter la boîte de nuit, sa veste en cuir sur les épaules. Sur le chemin la menant jusqu’au parking, elle sortit son téléphone et écrivit au numéro inscrit sur la carte de visite de Lena.

Voilà mon numéro. Pour la prochaine soirée où tu voudras mêler le goût de la vodka au Bourbon...
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