Les missions qui s’enchaînaient enfin! Elle reprenait peu à peu confiance en elle, en ses capacités d’agente. La jeune femme gagnait également le respect de ses collègues, bien qu’elle ne se vît pas encore attribuée la responsabilité de capitaine d’équipe. Oui, c’est vrai, la brunette en était un peu déçue, mais au moins, elle n’était plus coincée au bureau, à faire le tri de dossier et à pianoter sur son ordinateur toute la journée. De l’action, enfin! Partir à la recherche de nouvelles armes d’origines extraterrestres, jugées dangereuses et devant être cachées à tout prix. Arrêter des criminels aux capacités innombrables, capable de détruire le monde en un clin d’œil. Mais tout cela n’était que la routine, avant de tomber au bas de l’échelle. Daisy savait parfaitement les protocoles à suivre. C’était comme reprendre le vélo, on n’oublie jamais. En revanche, certaines missions lui paraissaient plus difficiles que d’autres. En fait, dès que cela touchait des gens dotés de pouvoirs, elle se refreinait un peu de porter un jugement rapidement. D’avoir senti le regard puéril de certains agents, Daisy savait parfaitement que de se réveiller, du jour au lendemain, avec des dons incompréhensibles pouvait être très effrayant. Elle essayait avant tout de comprendre ce qui les avait poussés à commettre des gestes regrettables. En fait, elle ne se forgea une idée fixe que lorsqu’elle discutait avec la personne concernée.

Mais aujourd’hui, c’était différent. Les Obéliques étaient revenues, avaient déjà fait quelques victimes, et elle ne savait pas exactement comment réagir avec calme. Une ombre de son passé qui revenait pour la hanter. Ces objets étaient une véritable malédiction, et elle se devait de les retrouver au plus vite. Les cacher, les détruire d’une manière ou d’une autre. Mais voilà, la dernière fois qu’on les vit, fut dans les mains d’agents d’HYDRA. Ce qui signifiait, d’une façon ou d’une autre, que son chemin recroiserait celui de Ward. Un large soupir envahit la voiture, alors qu’elle accompagnait le chef d’équipe. « What’s going on, agent Johnson ? I’Ve never seen you so tense for a mission ? » Lui avouer la raison de son inconfort ne servirait à rien d’autre qu’à lui causer plus de problèmes. Mieux fallait déguiser la vérité. « You’ve heard of what happened, right ? My powers, the Inhumans … it all comes back to those obelisks. » Il se tut, se rappelant probablement de ces dossiers. Oui, c’était bien elle qui avait sauté dans cette civilisation enfouie et avait activé le processus de transformation. Oh, le plus rapidement elle mettrait sa main sur ces objets, et plus soulagée elle serait. « Don’t worry, we’ll find them. » Il se voulait rassurant, oui, mais il n’avait aucune idée de ce qui lui arriverait, s’il venait à en toucher une. « I hope you’re right, chief. » Pas un seul autre mot ne fut échangé. Elle préféra se concentrer sur la mission, sur toutes les issues possibles, tous les problèmes, advenant une réponse d’HYDRA, et du processus à suivre.

Son regard fixé dans le néant, elle ne reprit contact avec le monde réel que lorsque le véhicule s’arrêta complètement. Ils étaient arrivés. Bientôt, ils se mirent en position, prêt à prendre par surprise cette rencontre entre différents hauts gradés, certains appartenant justement à l’agence ennemie. Des plans à revoir, des dernières touches à apporter puis c’était parti! Ils se séparèrent en groupes, Daisy et son supérieur en duo, vu qu’ils étaient un nombre impair. Avançant doucement à travers les étages de ce large bâtiment, ils durent fouiller de long en large sans trouver la moindre trace de qui que ce soit. Ce ne fut que lorsqu’ils atteignirent le sous-sol, qu’enfin ils entendirent des voix. Une réunion, non loin. Daisy dos à deux murs de la porte donnant sur ladite salle, son chef non loin. Resserrant ses mains sur son arme, la brunette se mit à paniquer, en entendant la voix de Ward rompre le silence qui semblait s’être installé. Merde. Pourquoi est-ce qu’il devait être là ? N’était-il pas partie en mission sauver son frère et sa sœur ? C’est sûr et certain que cela rendrait les choses bien plus difficiles. Mais elle était venue pour les Obélisques, et elle ne partirait pas sans ça. Patience. Il ne fallait surtout pas qu’ils se rendent compte de la présence du SHIELD. Il y avait des agents postés partout, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ils attendaient tous le signal qui leur permettrait de mettre fin à cette rencontre et de déstabiliser HYDRA. Ça, et reprendre un objet pouvant potentiellement servir d’arme de destruction massive, ou permettant de créer une armée d’inhumains au service d’HYDRA. Ne pas se montrer faible, comme les autres fois. Daisy devrait faire face à Ward, prendre la bonne décision, pour le bien du SHIELD et pour le bien de l’humanité.

Les hommes qui se déployaient dans l'ombre, arme au poing. L'une des meilleures équipes de tueurs assemblée. Aucune pitié. Des tueurs d'élite au-delà d'être une simple masse de muscle. Le niveau qui était monté d'un cran, ou peut être que depuis que Kebo s'occupait de la partie recrutement, les effectifs n'étaient les mêmes. Ce qui était sans aucun doute préférable alors que nul ne savait réellement ce qui se passait au sein de l'organisation d'HYDRA. Les choses qui étaient pourtant en train de changer. Un fil tendu sur lequel je marchais alors qu'il ne s'agissait juste d'éliminer des cibles. Cette partie était là plus compliquée et dangereuse alors que j’évoluais auprès d'autres puissants leaders. Ne partageant toutefois leur point de vue. Le plan de domination du monde qui n'avait jamais été le mien. Toujours été là pour John et si à force d'analyse, une voix raisonnable ne pouvait que tenter de me faire comprendre que j'avais été manipulé, il ne restait pas moins que du chemin restait à accomplir. Un chemin qui n'était pas tracé loin de là. Une lumière aperçue à la fin du tunnel, entrevue que de loin. Une lumière qui semblait scintiller un peu plus quand elle était là à mes côtés, mais là n'était le cas. Deux organisations différentes. Et si le destin nous avait poussé à nous rencontrer de nouveau, il ne restait pas moins qu'il y avait encore ce fossé qui nous disparaît. Des moments où les masques commençaient à tomber qui n'étaient suffisants. Encore trop éphémères. Des sous-entendus qui existaient. Et des sujets sur lequel nous n'étions pas revenus, sur lequel je ne comptais pas revenir. Ne pouvant qu'appliquer la même méthode que précédemment alors que je ne venais qu'à compartir mes émotions. Trop habitué à régler ces problèmes seul. Ce que je continuais à faire. Malgré la présence de Kebo, je continuais de m'enfermer dans cet écrin pourpre. Ce dernier qui savait qu'il ne pouvait rien à y faire si ce n'était de tenter de limiter les dégâts et couvrir mes arrières comme je l'avais fait avec lui.

Mon regard qui se posait d'ailleurs sur ce dernier. Un hochement de tête qui était suffisant. Des mots qui n'avaient pas besoin d'être pour que nous nous comprenions. Des mouvements similaires bien qu'il n'avait pas ce petit quelque chose en plus. Ce qui ne comptait pas à la différence de savoir qu'il serait là derrière. Confiant alors que j'entrais dans le bâtiment désert, cerné de toute part. Mes pas qui résonnaient dans les escaliers qui plongeaient dans les profondeurs. Empruntant la direction des sous-sols. Arrivé à destination. Et mon regard qui se posait aussitôt vers la porte permettant d'accéder à la seconde pièce. Un passage frayé rapidement alors que je me retrouvais qu'à m'approcher prudemment des caisses entassées de l'autre côté. « Keep an eye around ! » Kebo que je savais s'assurerait que les ordres soient exécutés même si cela ne voulait pas dire que le SHIELD ne serait pas de la partie. Là aussi pour la même chose, pour les obélisques. Un des agents d'HYDRA, John qui ne put que me suivre de près non sans garder une certaine distance. Là pour rapporter aux autres ce qu'il verrait. Là pour s'assurer que ma loyauté était acquise. Et n'ayant sans doute pas le temps d'esquisser un mouvement si je décidais de lui tirer dessus. Ce que je ne fis toutefois pas alors qu'au contraire je visais de la pointe de mon canon le verrou qui était accroché. Une boîte scellée jusqu'à là. La détonation qui résonnait alors que de nouveau je m'approchais encore plus. Un couvercle reposé. Et à l'intérieur l'un des deux obélisques que j'étais venu retrouver. Un mouvement sur la droite alors que je ne pouvais que reprendre la parole froidement. « I wouldn't do that if I were you unless you want to die. » Nullement stupide à ce point alors que je savais que d'un seul contact, la mort ne serait assurée. Ne comptant aller au-delà de la mort.

Et Kebo qui ne pouvait que s'approcher à son tour. Mon regard qui se posait sur lui la seconde près, un pli sur mon front. Attentif. « Are you ok ? » Et si je pouvais la pointe de moquerie sur le visage de John, un regard noir fut suffisant pour qu'il en vienne à s'éloigner. Ceci qui est aller au-delà, alors que Laurel avait eu ses pouvoirs en touchant un obélisque à son tour. Et la jeune femme aux pouvoirs glacées n'avait pu que trouver la mort. « Yaah I'm alright boss. » Ne lui rappelant pas qu'il n'avait pas à m'appeler ainsi, me contentant au contraire de fermer le couvercle de nouveau. « Better we securise it, better it will be. Do we find the second artefact. » « Not yet. » Et ne pouvant que faire signe à deux hommes de s'emparer de la boîte non sans les observer s'avancer un peu plus dans la pièce principale. Les imitant. « Find the second box ! » Un ordre donné. Un dernier point à remplir avant que nous revenions des fantômes, et que toute trace ait disparu. Et soudain ce petit bruit. Figé net. « SHIELD ! » Une arme dans les mains. Bien entendu, un destin peut être que trop prédictible.

Non, elle ne se trouvait plus parmi le Bus, avec l’équipe de Coulson, à la recherche d’artefacts extraterrestres. Les temps ont changé et pas nécessairement pour le mieux. Fracturée, autant par son passé que par le présent. Des décisions horribles à prendre, des chemins que la brunette n’aurait pas dû emprunter. Aucune possibilité de faire marche-arrière, quoique l’envie ne lui manque pas. Tout à changer, une histoire à réécrire selon sa volonté. Le désir de pouvoir tout refaire à sa façon, avec une fin heureuse. Malheureusement, d’être un agent du SHIELD et une inhumaine signifiait qu’elle n’aurait jamais une vie ‘normale’. Rien que de repenser à tout ça, la jeune femme avait presque envie de délaisser le travail sur le terrain, pour reprendre celui de simple secrétaire. Au moins là, quand elle passait le plus clair de son temps devant l’ordinateur, de 9h à 17h, cet horaire tout à fait générique lui donnait la chance de sortir un peu, d’explorer la ville, de goûter à la diversité de la métropole … à se sentir totalement humaine, avec une routine ennuyante, certes, mais qui lui donnait l’impression que tout retombait à sa place. Un contrôle, une familiarité qui n’existait maintenant plus. Ayant accepté de reprendre son rôle, Daisy devait se faire à l’idée qu’elle reprendrait ses vieilles habitudes. Non seulement ça, elle se trouvait à marcher dans ses propres pas, alors que l’équipe partait à la recherche des obélisques, la raison-même de ce qu’elle était devenue.

Les retrouver et les cacher. C’était son devoir, que de protéger le monde de ces objets. Sa mère avait essayé de les utiliser à son avantage, voulant montrer à l’humanité qu’ils étaient à sa merci. La brunette avait cru que les vestiges de ces machins étaient tous au fin fond de l’océan, sans la moindre possibilité qu’une âme trop curieuse vienne les repêchés. Quelle erreur! De retour, probablement pour saccager des vies, pour rendre la tâche du SHIELD d’autant plus difficile, et qui sait, de prendre le contrôle des gouvernements les plus puissants. Pire encore, si l’HYDRA réussissait à contenir la matière des obélisques et la reproduire en tant qu’arme, eh bien, rien ne les arrêterait, si ce n’était des gens comme Daisy. Whitehall avait déjà cette perspective en tête, rien ne garantissait que d’autres hauts gradés ne suivent pas ce courant. C’est bien pour cela que l’équipe s’activa, qu’ils repérèrent immédiatement le bâtiment en question et qu’ils ne prirent pas de temps à y arriver. Pénétrer les lieux sans se faire repérer, et marcher, à la recherche des obélisques, frénétiquement, sans pour autant alerter l’ennemi. Et parmi tout cela, la jeune femme se retrouvait à réfléchir en silence. Qui serait là, pour prendre possession des objets ? Une mission de la sorte, cela ne se ferait pas sans la présence de plus d’un représentant de l’agence nazie. Ward. Son nom répété sans cesse. Leurs rencontres fortuites et nombreuses laissaient déjà présagées le pire. Mais en présence du SHIELD, Daisy n’avait pas d’autre choix que de se comporter comme la bonne agente qu’elle était. Mettre ses devoirs avant tout le reste. Tirer s’il le faudrait. Non. Cette dernière étape, elle l’éviterait, coûte que coûte.

Enfin, les voilà à quelques pas des obélisques. Il y avait bien trop de gardes, près de cette salle, pour croire le contraire. Se glisser sans se faire repérer, le plus près possible des objets de convoitise. Une grande inspiration, car à tout moment, la situation pouvait dégénérer, et les décisions devraient être prises rapidement, pour ne pas perdre d’agents en court de route. La voix qui réverbéra parmi les couloirs la figea instantanément. Grant. Il était là, comme elle aurait pu l’imaginer. Et vu le bruit de pas ainsi que les ordres aboyés, il avait de la compagnie. Le … deuxième artefact ? Quoi ? Il y en avait tant que ça ? L’horreur qui saisit momentanément la jeune femme. Son chef d’équipe vint poser sa main sur son bras, ne prononçant pas un seul mot mais essayant tout de même de l’aider à passer outre sa peur. Elle le regarda, hocha la tête, et regagna un certain calme … qui fut, en fait de courte durée, car, à ce même moment, le SHIELD perdit son mince avantage. Serait-ce à cause du déclic de l’arme que quelqu’un saisit, ou un agent s’ayant fait repérer, peu importe. Tout ce qui comptait, c’était d’agir immédiatement. Prenant une grande inspiration, le duo sortit de sa cachette et se mit à affronter les premiers agents ennemis se lançant sur eux. Armés jusqu’aux dents, ils se frayèrent un chemin à travers cette vague d’obstacles. Mais à un certain moment, les munitions manquèrent. Bientôt, la jeune femme et son chef se mirent à perdre du terrain. Il fallait réagir immédiatement. Elle délaissa rapidement ses armes à feu pour se concentrer sur son pouvoir, envoyant valser les agresseurs du côté du côté de son coéquipier. Puis, elle usa un mélange de force physique et de ses dons pour continuer à faire reprendre l’avantage. Une chose seule lui revenait constamment en tête. Les obélisques. Rien que ce mot lui donnait assez d’adrénaline pour ne faire qu’une bouchée des derniers agents et pénétrer à travers le labyrinthe de couloirs, son chef la suivant étroitement, aboyant par la même occasion des ordres aux autres. Ne pas laissé HYDRA sortir d’ici. Bouché les différentes entrées et sorties. Une question de vie ou de mort.

Bientôt, ils comblèrent l’espace les séparant du groupe d’hommes accompagnant Ward. La jeune femme reconnu immédiatement Kebo, et rien que de le revoir lui donna envie de lui arracher la tête. Mais il ne fallait pas qu’elle s’emporte trop, autrement, les obélisques causeraient plus de mort qu’elle ne pourrait jamais supporter. Seule survivante d’un massacre. « You have no way out! » Elle brisa le silence immédiatement, avant de laisser la place à son chef. « Those artefacts are the government’s property. Slowly place the box on the floor, and move away from it. » Daisy n’avait pas qu’entre temps, il s’était armé. Mon dieu! C’est bien pour ça qu’il était à la tête d’une équipe, et non elle. La jeune femme ne comptait plus vraiment sur les armes, mais bien sur ses pouvoirs pour se défendre. En revanche, dans la situation présente, elle devait plutôt éviter cette force brute. Oh, c’était si tentant, de juste les envoyer balader, alors que son regard noir toisait la mallette. Des flashs de son combat contre Jiaying, contre les autres inhumains. Et ses yeux qui finirent, comme toujours, par croiser ceux de Ward, avant de dévier vers le mur derrière eux. Laisser ses sentiments de côté. La mission devait être menée à terme.

Les agents du SHIELD qui étaient là. Les hommes qui se mettaient en action d'un même mouvement. Le déclic des armes. Les balles qui commençaient à pleuvoir. Mais au-delà de cela les vibrations du sol. Des corps qui tombaient. Magnifique en action. Bien entraînée alors que je ne pouvais que la voir rouler sur le sol pour repartir à l'assaut du coin de l'oeil. Un autre agent qui se trouvait à terre. Le regard de Kebo croisé. Dans l'ombre, des explosifs qui étaient posés le long du mur. Créer sa propre porte de sortie. Dans un sens il était évident qu'elle serait là alors que de près cette mission la concernait. La cause de sa transformation alors que c'était en aggripant l'artefact qu'elle avait reçu ses pouvoirs, après m'avoir tiré dessus quatre fois. Presque l'impression de me retrouver à ses côtés de nouveau, après l'avoir retrouvé avec Coulson, Kara, Hunter et Fitz. De retour dans l'équipe pendant l'espace d'un instant avant que les choses ne dégénèrent, que Kara meure. Ma part de responsabilité dedans. N'étant plus de nouveau dans le même camps alors qu'une ligne était tracée sur le sol. Et soudainement les deux groupes qui s'arrêtaient au même instant. Une seconde où j'englobais la scène du regard. Les forces à peu près équilibrée. Plus d'agents qui étaient morts dans leur camp alors que de l'autre côté, il n'y avait que des agents à terre. Certes des agents inutiles désormais alors qu'ils étaient maintenant à terre. « You have no way out! » Elle brisa le silence immédiatement, avant de laisser la place à son chef. « Those artefacts are the government’s property. Slowly place the box on the floor, and move away from it. » « I'm flattered, bringing the famous Quake along just for a sit down with me. » Une pointe de sarcasme.

Non sans me rappeler cet instant où Coulson était venu accompagné de Mike pour un rendez-vous. Ne pouvant que faire pression en usant Kara pour m'atteindre. Juste à l'instant où je lui ramenais un cactus, délicate attention qui n'avait pu que disparaître. Un cactus qui n'avait jamais retrouvé sa place sur le rebord de la fenêtre de la maison que j'avais acheté. Un instant de sérendipité aux abords des plages du Mexique, qui s'était effacé à son tour. Un retour brutal à la réalité lorsque Kara était morte. Ce que je ne savais alors pas, sans quoi peut être que j'aurai pris une autre décision. Peut-être que je n'aurai pas accepté d'aider Coulson pour retrouver Skye. Et pourtant je pouvais entendre sa voix me soufflait à l'oreille que nous savions très bien que c'était faux. N'ayant jamais pu résister ou me tenir à l'écart quand la vie de Skye était en danger. Mais alors que je n'avais pu que retrouver Kara au Mexique, saine et sauve. Un échange avec Coulson dont Skye ou plutôt Daisy comme elle se faisait désormais appelée, n'avait eu aucune connaissance. Un échange qui n'avait pu qu'avoir lieu avant de la retrouver. Bref instant avant qu'elle ne disparaisse. Entrevue au coeur de l'immeuble avant qu'elle soit emportée de force à l'afterlife, lieu de rassemblement des inhumains. Bref instant où nos routes s'étaient croisées avant de se séparer de nouveau. N'étant venu qu'à la revoir que récemment.

Et autant un masque affiché sur mon visage alors que je pouvais porter mon attention sur le duo plus précisément qui se trouvait derrière-nous. L'amusement de Ray face à ses propos. Sachant exactement que dire et que conscient que je devais endormir sa méfiance. Ce que je ne pouvais qu'estimer ne serait pas compliqué alors que j'avais pu endormir May si ce n'était Maria Hill. Presque une blague entre John et moi de savoir jusqu'où ils allaient tomber dans le panneau et quand est-ce qu'ils découvriraient la vérité. La supercherie qui aurait pu duré bien plus longtemps si John n'avait pas décidé d'exposer la vérité, ou que les événements n'avaient pas forcé HYDRA à se révéler dans la lumière. Et désormais dans deux coins opposés.Mon regard qui se posait autant sur le leader de cette équipe d'intervention du SHIELD. Un gâchis qu'elle n'en soit pas à sa tête. Avec l'entraînement prodigué, ses pouvoirs acquis elle avait désormais plus l'étoffe d'un leader que d'un simple soldat. Capable de bien plus, même si encore son entraînement physique était encore à améliorer. « And you're a fool to think that now those artefacts are the property of SHIELD. » Un sourire qui se dessinait sur mon visage face à ce sentiment de supériorité. Comme s'ils croyaient que la bataille était déjà remportée. Une erreur de débutant. Encore chanceux d'être en vie. Et à cet même instant une explosion qui retentait. Bombe fumigène de lancée. Les bruits de pas. Equipe qui se dispersait alors que suivi de Kebo je ne pouvais que passer de l'autre côté de la pièce. Ombre dans les couloirs. Le SHIELD sur nos talons. N'ayant pas besoin de donner l'ordre de couvrir nos traces, ce qu'il ferait automatiquement. Et ne pouvant que faire signe à Kebo d'y aller alors que suivi de Ray je ne pouvais que changer de direction. Désormais dans l'ombre. Instant de seconde avant de les mettre hors d'état de nuire. Que conscient qu'ils franchiraient le premier obstacle rapidement. Tic, tac.

May en serait fière. Coulson aussi. Daisy, elle, eh bien, elle apprit à ne juste plus se questionner, d’agir sans nécessairement se prendre trop la tête. Se battre ainsi, c’était un peu comme une dance, sauf pour la violence et le fait que les pas étaient constamment en train de changer. Tirer, sauter, rouler, donner un coup, repartir, et finalement, quand il n’y a plus de munitions, y aller avec son propre instinct, ainsi que ce petit plus qu’elle avait en sa possession. Le seul problème, dans tout ça, c’est que son attention n’était plus du tout dirigée vers Ward, Kebo, et l’autre homme les accompagnant. Une distraction. Il fallait qu’elle prenne le contrôle de la situation présente, avant de se lancer dans une autre. Des agents qui tombèrent, un à un, autant du SHIELD que d’HYDRA. Pas le temps de pleurer les morts, quoiqu’il faille en informer leurs familles. Toujours difficile, de voir les victimes par terre, sachant que ça pourrait lui arriver, tôt ou tard. Sa transformation ne changeait en rien sa vulnérabilité. À tout moment, elle pourrait être atteinte d’une balle et mourir. Un travail dangereux, un poste qu’elle n’aurait jamais accepté, en tant que jeune hackeuse, mais qu’elle accueillit à bras grand ouverts dès qu’elle y trouva sa place. Ne pas s’attendre à la gratitude des gens. Il s’agissait surtout d’éviter des attaques dévastatrices, comme celles que provoquerait l’utilisation des obélisques. Rien que d’y repenser, la brunette rechercha la mallette des yeux. Une promesse silencieuse, il y a de cela plusieurs mois, qu’elle ne laisserait personne trouver le moyen de causer la transformation de plusieurs inhumains. La plupart de ces gens, s’ils n’ont pas bu l’eau empoisonnée, n’auront jamais à vivre une vie différente, à se cacher de leurs proches simplement parce qu’ils ne sont plus tout à fait normaux. Quake. Ce nom prit Daisy de court. Oui, c’était bien comme ça qu’on l’appelait, maintenant. Pas qu’elle n’accepte nécessairement, mais au moins, cela représentait bien ses dons. Tremblements. « If you know who she is, then you know exactly why she’s here. » Elle écarquilla les yeux. Visiblement, son chef avait demandé qu’elle fasse partie de la mission justement car elle pourrait les toucher sans que ça ne l’affecte. Si la situation se gâtait, elle serait l’ultime protection.

Mais c’est qu’il n’avait aucune idée des secrets qui pesaient dans cette salle. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait Ward, ni même Kebo. Traitre. C’est comme ça qu’on la surnommerait, en apprenant tout ce qu’elle avait faite dans leur dos. Ses rencontres avec Ward, et leurs conversations personnelles. Le laisser paraître serait si facile. Un mot de travers, un manque de choc en voyant Grant là, et tout serait perdu. Son chef était un homme très perspicace, et surtout, très fidèle aux idéaux du SHIELD. Il n’hésiterait pas à dévoiler ce qu’il aurait découvert à ses supérieurs. Ça n’en serait alors fini, de Daisy. Elle serait sans doute condamnée, et sincèrement, resterait en prison. Non, elle ne se battrait pas. Ward en serait plus que déçu. Il essayerait probablement de la sortir de là, de lui donner une nouvelle identité et une deuxième chance. Une vie comme ça, cependant, elle n’en voulait pas. La seule chose qu’elle osait espérer, encore aujourd’hui, c’est que le destin lui offre la possibilité de tout recommencer, avec Grant. Oui, bon, ils se trouvaient aux opposés, mais vu tout ce qu’elle avait vécu jusqu’à maintenant, rien n’était impossible. Surtout pas pour eux. Si leurs chemins s’étaient recroisés après tant de temps d’absence, eh bien, il ne se pouvait que ce soit simplement par hasard. Une raison à tout ces émotions, rien qu’en le revoyant.

Son masque, froid et calculateur, laissait comprendre qu’il était prêt à tout pour repartir avec ses objets, sans pour autant compromettre sa propre position, ni même celle de Daisy. Le silence qui s’établit, mais qui fut coupé par Ward. Ce sourire, elle le connaissait que trop bien. Aux aguets, la jeune femme se prépara à riposter, quand soudainement, une explosion se fit entendre, suivit d’une épaisse fumée. Merde. Une bombe fumigène. Des bruits de pas nous alertèrent qu’ils prenaient la fuite. Malheureusement, nous n’étions pas immédiatement en état de poursuite. Cela nous prit quelques minutes, compte tenu d’autres agents qui vinrent nous attaquer, alors que nous nous trouvions en position de faiblesse. Rien à perdre! Elle se jeta dans la mêlée, prenant rapidement le contrôle de la salle en expulsant assez d’énergie au sol pour envoyer valser tout le monde. Son chef en perdit l’équilibre, mais se remit sur pied en un bref instant. Débuta alors une deuxième course=poursuite, pendant laquelle le chef se plaça juste devant elle. « I’ll go first. No matter what, you have to be there to grab those things, if push comes to shove. » Oui, en dernier cas, elle les attraperait et les plaçerait elle-même dans la malette. Cela éviterait plus de dégâts. Hochant la tête, elle se prépara au pire. Mais c’est qu’elle n’aurait jamais pu prévoir l’attaque soudaine de Ward, alors qu’il prit de court le chef de l’équipe. Par instinct, Daisy voulu l’aider, mais elle fut prise de court par le troisième membre du petit groupe mené par Grant. Les mains de la jeune femme se mirent à trembler, prête à faire appel à ses pouvoirs pour se défaire de l’emprise de l’homme, mais celui-ci resserrait ses poings sur les mains de la brunette, avant de se saisir de son arme et la planter contre sa taille. « I wouldn’t do that if I were you. Those things are pretty dangerous, from what I heard. » Oui, il avait raison. Si elle s’emportait, il y aurait beaucoup de morts. Ward le premier, puis son chef … et certainement d’autres agents s’approchant peu à peu du duo en danger.

« If you know who she is, then you know exactly why she’s here. » « And you know exactly what kind of person I am if you heard stories. » Presque un sourire froid collé au visage. La grande histoire, celle où j'étais le grand méchant loup. Ayant tué le directeur temporaire du SHIELD alors Victoria Hand. Ce qui n'était pas rien. Considéré comme un traître aux yeux de l'organisation alors que j'avais torturé des agents si ce n'était que j'en avais tué. Un cycle de violence perpétué. John qui ne m'avait pas poussé à tuer. Ayant appuyé sur la gâchette avec ma propre conscience. N'ayant pas subi un lavage de cerveau comme Skye avait pu l'insinué un jour. Loin de là. Ce qui aurait été préférable à ses yeux. Ce qui l'était peut être encore. Et pouvant voir l'éclat de la peur dans le regard de l'homme qui se trouvait à ses côtés, à sa différence. Consciente que je n'allais pas la blesser. Une différence alors que là n'était pas son cas. Tentative de masquer l'élan de la peur. Un échec. Un échec que des plus fragrant. Ne jamais montrer sa peur ou ne serait-ce qu'une simple faiblesse. Ce que John m'avait appris à faire. Ce que j'étais passé maître dans l'art avant de la rencontrer. Une faiblesse qu'elle ne pouvait être alors que la partie n'était pas terminée. Un jeu où si je ne pouvais que vouloir protéger sa vie, il ne restait pas moins que les pions devaient être déplacés dans la bonne direction. Un statut à maintenir ou plutôt une façade. Un masque pour lequel aucun sentiment n'existait si ce n'était la haine et ce désir de vengeance. Un désir qui était toujours là, perceptible. Des zones d'ombres qui ne pouvaient que gagner du terrain et des fleurs dépérir alors que l'obscurité grandissait. Et que des explosions.

Toujours cette attirance pour les flammes. Au-delà d'avoir voulu brûler cette chère maison familiale, et ne voir que ruine. Au-delà d'apprécier le souffle de l'explosion. Au-delà d'être devenu aussi compétent pour désarmer des bombes que appuyer sur un bouton. Le souffle de l'explosion. Un écran de fumée. Chacun sachant ce qu'il devait faire. Et si Kebo ne pouvait que s'éloigner pour tenter de trouver le second colis, Ray ne pouvait que me suivre. Talonné. Les bruits de pas. Battement silencieux de mon coeur avant que tout ne s'accélère. Nulle certitude apparente si j'allais tomber sur elle ou sur lui au premier départ. Mais que la pesée des pas ne m'en fournit que la réponse. Surgissant de l'ombre alors qu'une seconde plus tard, son chef d'équipe ne pouvait que se retrouvait en position de faiblesse. Les premiers tremblements du sol. Vagues qui manquaient de se déferler. Et mon regard qui ne pouvait autant que se poser sur Ray qui tenait prisonnier entre ses mains Skye. Le canon de son arme contre sa taille.  « Guess you are out of numbers. » Ce qui était le cas. Un fait qu'elle n'avait pas besoin que je me mette à constater pour qu'elle s'en rende compte d'elle-même. « What do you want me to do with her boss ? » Ce qu'elle ne savait pas. N'en n'ayant jamais fait allusion directement même la première fois. Elle savait comme chacun du SHIELD que j'étais de retour dans l'organisation d'HYDRA, qu'une cible était collée à mon dos, mais elle ne savait pas jusqu'à quel point j'étais monté en grade. Notion éludée. « Do you want me to kill her ? torture her ? » Capable d'imaginer facilement la scène. Ray qui n'était pas tant le parfait pion pour les autres leaders, mais autant un bourreau. Prenant sans doute encore plus son plaisir que je ne pouvais le faire à torturer des personnes, sans doute encore plus fou que je ne l'étais. Amusant comme l'idée de la voir être torturée me dérangeait alors que je n'avais pas eu le même état d'esprit avec Bobbi. Et que conscient que nous avons joué à ce même jeu de kidnapping avec elle que de multiples fois. « Let her live. » « Feeling nostalgic boss ? » Un sourire moqueur. L'insinuation là que j'ignorai alors que mon regard était froideur. « No but she's the perfect messenger. »

L'ombre de nouveau là. La bête tapie dans un coin de mon esprit qui était lâché. Un choix de nouveau fait où je ne pouvais que décider d'éliminer de nouvelles vies. Nullement un sacrifice. Peut-être l'ombre d'un remord étouffé alors que je savais que sa mort si ce n'était les blessures dont il subirait me permettrait de survivre un instant de plus. Et une arme autant levée en direction du supérieur désormais à terre qui n'avait pas esquissé un mouvement, encore. « Keep her alive. »Aucun regard en arrière. Ne me demandant pas si elle allait courir auprès de lui, tentait de lui sauver la vie, user de ses pouvoirs ou même tenter de me retenir. Un risque qu'elle devait mesure elle. Et que conscient qu'aucun pas en arrière ne pouvait être fait alors qu'au final elle n'avait aucune idée de jusqu'où point j'étais prêt à aller. N'ayant aucune idée de jusqu'où j'avais basculé. Un monde qui n'était plus teinté de gris, de blanc ou noir. Un monde qui devenait trop flou alors que ce voeu auquel j'avais manqué de croire, de protéger ceux qui ne pouvaient le faire eux-mêmes avait pris fin. Des valeurs pour lesquelles j'avais manqué de me battre mais la mort de Kara avait de nouveau changé la donne. Encore des excuses, comme rejeter la faute sur elle ou sur le contact que j'avais de nouveau eu avec le bâton du berseker, avec mon passé. Des excuses qui ne pouvaient plus être valides alors que dans le fond je ne pouvais que perpétuer le même cycle de violence. Et cette voix qui me soufflait que je savais très bien ce que je faisais. Ne faisant pas cela pour la protéger, pour maintenir ma place au sein d'HYDRA ou même pour continuer de survivre. Une voix qui existait toujours alors que la bête avait soif. Soif de sang. Et elle n'était encore repu. Ne l'étant peut être pas non plus. La facilité de se perdre et d'oublier ce que cela voulait dire d'être en vie. Oubliant ce qu'il voulait dire de compter, de ce que valait une vie humaine. La facilité de tuer ou de blesser plutôt que de faire voeu de rédemption. Eliminant les obstacles en les enterrant six pieds sous terre aussi simplement que cela soit. Et autant qu'il était facile d'appuyer sur la gâchette, de se mentir à soi-même en se prétendant que ce n'était un masque, un souffle était encore visible. Et des sentiments presque éteints ou qui ne l'avaient jamais été. La difficulté de trouver la raison du pourquoi de mes actions. Peut-être chaque jour un peu plus difficile de se regarder dans le miroir ou même de se rappeler pourquoi je continuais de survivre ou même de faire ses actions. Bien entendu qu'il n'aurait été plus facile que de s'exiler et de rester sur les plages mexicaines loin de la tumulte. Mais j'étais de nouveau là, un peu plus en chute libre que jamais. Un regard froid qui se tournait vers elle, déconnecté. « So Quake what do you choose ? Who do I kill first ? Him or you ? »

Tout le monde savait qui il était. L’infame Grant Ward, le traite, travaillant auprès de l’ennemi. Sa présence à Montréal fut d’abord inconnue de la plupart des agents, sauf de Daisy. L’ayant croisé sans vraiment s’y attendre, voulant le tuer, sur le coup. Oui, ses premiers instincts, celle de la femme au cœur lourd de ressentiment, ils trainaient toujours là. Lui arracher la tête, le mettre hors d’état de nuire et appeler le SHIELD. Pas un trophée, si ce n’était un poids sur sa conscience. Garrett l’ayant pourri de l’intérieur, le rendant plus violent, plus froid. Et pourtant … était-ce un crime que de dire qu’elle l’aimait toujours? Ça devrait l’être, rien qu’en pensant aux choses horribles qu’il fit subir à ses équipiers. Pauvres Fitz et Simmons, passés très près de la mort. Ses amis, des gens avec qui il avait passé du temps. Comment les piéger comme ça, sans même fléchir? Un haut le cœur. Oui, elle devrait se sentir coupable d’avoir encore des sentiments pour cet homme. Il ne faisait plus parti du SHIELD, avait changé de camp, et pour de bon. Son sourire froid le démontrait facilement. Celui en qui elle avait placé toute sa confiance … il ne pouvait pas avoir disparu. Il était là, au plus profond de son être. Le faire ressortir. Mais pas ici. En présence de gens scrutant le moindre mouvement, la moindre phrase échangée. Garder les apparences, quoique dans le cas de Ward, la jeune femme ne savait jamais à quoi s’attendre. Incapable de comprendre ses plans, de lire ses pensées. Il était toujours deux pas devant, comparativement à elle. La stratégie, voilà ce qui lui manquait. May n’en était pas arrivée à cette phase, du moins, pas en profondeur. Lui faisant défaut en ce moment. Ne pas savoir quel serait le prochain mouvement de l’ex-agent du SHIELD.

Des explosions. Elle aurait dû s’en douter. Toujours prendre au dépourvu. C’était la signature de cette agence ennemie. Ils purent facilement prendre de l’avance, pendant qu’elle et son chef durent se heurter à la fumée ainsi qu’à une autre horde d’agents. Mais ils surent se débrouiller pour combler le retard, pour avancer rapidement à travers un autre labyrinthe de couloir. Au débout, cependant, il y avait Ward et un autre homme qui les attendaient. Daisy, concentrée sur la protection de son supérieur, ne put qu’être prise de court par le collègue de Ward. Et malheureusement pour le chef de leur équipe, il se retrouva bien vite à terre. Son regard noir montrait la rage qu’il avait pour HYDRA. Il devait faire partie de ceux ayant subi l’invasion de ses nazis, rien qu’à en voir la rage qui se dégageait de lui. Ne pas avoir dit son dernier mot, même si Grant ne put que constater le manque d’effectifs, du côté du SHIELD. La jeune femme, en entendant ça, ne put que sentir la rage bouillir en elle. Oh, l’envie ne lui manquait pas de mettre un terme à tout ça, calculer parfaitement le temps qu’il lui faudrait pour envoyer tout le monde valser, attraper la mallette, et déguerpir. Mais elle n’était pas une scientifique. Elle ne pouvait estimer si facilement ce qu’il se passerait. La poigne de l’inconnu qui se referma plus fermement sur ses poignets, et le canon de son foutu revolver qui semblait entrer dans la chair de la brunette. Quoi, la … torturer ? Le mot à ne pas dire! Rien qu’en repensant à ce que subirent Lincoln et Mike, au laboratoire de ces nazis, elle se mit à gigoter, question de se défaire de son emprise. Malheureusement, il avait une force considérable. Son regard se tourna alors vers Ward, et en l’entendant ordonner de la laisser en vie, elle put se calmer un peu. Nostalgie ? Qui sait. En tout cas, son masque de froideur ne tomba pas, alors qu’il annonça qu’elle jouerait les messagers.

La panique qui se réinstallait, pendant qu’il s’éloigna d’elle, agrippa son arme et la pointa en direction du chef. Impassible, même en sachant que la mort approchait. La situation se corsait. Elle essaya de se défaire, une fois de plus, mais échoua. La garder en vie. Mais à quel prix ? Elle ne supporterait de voir un supérieur mourir sous ses yeux. Sa faute. Elle n’aurait jamais dû mêler ses sentiments au travail. Pourquoi n’avait-elle pas tout simplement banni tout cela, pour ne devenir que l’ancienne Daisy, celle qui tira sur lui et cru l’avoir tué? Impossible. Leurs chemins se croisèrent bien trop souvent, depuis cette première nuit, au jardin botanique. Dans son appartement. Oh, les choses qu’elle avoua. Les baisers qu’ils échangèrent. Un crime, un guet-à-pents qu’on lui mettait sur sa route. Incapable d’adopter une ancienne personnalité. Vouée à ce qu’elle soit toujours prise entre ses émotions et ses devoirs. Un dernier regard suppliant, espérant qu’il se retourne. Rien à faire. La bête en lui avait prit le dessus. Tout comme lors du bâton du beserker, il était prêt à tuer tout le monde, pour en arriver à ses fins. Un silence horrible s’installa, interrompu seulement par les respirations bien plus effrénées de la jeune femme, de ses pieds qui semblaient danser, toujours à la recherche d’un moyen pour s’échapper. Et son supérieur, toujours par terre, n’ayant pas sourciller une seule seconde. Et la phrase fatidique, celle que la brunette ne crut jamais entendre. Cette situation, ça la terrorisait depuis le début de ses entraînements. Choisir sa vie ou celle d’un collègue? Le geste le plus juste à faire serait de se désigner, de prendre la place du chef. Mais … et s’il le tuait quand même? Rien n’était plus sûre. « Don’t, agent. My life is not worth the well-being of the entire city. » Pourquoi est-ce qu’il lui disait ça maintenant? Des larmes qui déferlèrent sur ses joues, alors que Daisy secoua vivement la tête. « No, please! I won’t let you! » Il lui sourit une dernière fois, un sourire d’adieu, avant de se relever et s’élancer vers Ward. Daisy savait parfaitement comment ça se finirait. « DON’T! YOU CAN’T! » L’homme l’ayant sous sa poigne dû user de bien plus de force, car Daisy y mit tout ce qu’elle avait pour sauter sauver son chef. Finalement, elle réussit à se libérer, se précipitant vers Ward et son supérieur. Malheureusement, elle se confronta de nouveau à l’autre bourreau, alors qu’il l’agrippa par la jambe et la fit tomber par terre, de tout son long. Oui bon, elle ne réfléchissait pas. Ce n’était pas l’agente qui s’agitait ainsi, mais bien la Daisy qui voyait encore et toujours le SHIELD comme sa famille.

« Don’t, agent. My life is not worth the well-being of the entire city. » « It was almost cute. » Sentiment de rancoeur. Le rire de John en écho dans un coin de mon esprit. John qui n'était pas là. Un geste de dévouement qui était rare. Un geste que j'aurai sans voulu voir ou une tentative de seconde chance qui ne m'avait pas été donnée. Choississant la violence même après, même en comprenant que je ne pouvais être pardonné, que John s'était joué de moi. La difficulté de tourner le dos au passé même pendant des heures d'isolement. Continuant de revivre ce même passé ou d'en rejouer les issues avec une pointe de noirceur en plus. Un pied sur lequel je ne savais danser. Un geste qui n'avait rien d'héroïque. Un comportement qui ne l'était pas. Oublié les valeurs que j'avais cru pendant l'espace d'un instant pouvoir supporter, même fier de les porter. Dysfonctionnel. Et des actions qui continuaient de n'avoir aucun sens alors que les pièces du puzzle ne s'emboîtaient pas totalement.

Des mots prononcés durs, sans aucun possible retour en arrière. Des mots implacables. Comme si j'étais prêt à la tuer. Sachant très bien que j'en étais incapable autant que je pouvais la haïr. L'ayant déjà pardonné pour m'avoir tiré dessus ou presque. Dans un sens il n'y avait rien à pardonner alors qu'il était certain que je méritais ces cicatrices. Mais là une autre histoire alors que je ne me retrouvais qu'à lui imposer un choix ultime, choisir sa propre vie ou le sacrifier. Conscient qu'elle ne me pardonnerait pas mais déjà des mots prononcés. Et là n'étant une simple question de maintenir ma place au sein de l'organisation.

Comme si je voulais à tout prix incarner le grand méchant loup de leurs histoires. Comme si je voulais lâcher du leste et laisser la bête tapie au fond de mon esprit en liberté. La facilité de succomber au cycle de violence alors que c'était en laissant des cadavres derrière que John m'avait formé. Me formant comme HYDRA formait ces soldats à être son arme personnelle. Ce que j'avais été. La difficulté de ne pas revenir à d'anciens principes ou de ne pas paraître être ce robot, cette machine de guerre. L'académie d'HYDRA qui malgré la mort de Whitehall n'avait pu que rouvrir ses portes. Et pourtant autant que je pouvais prétendre, les larmes n'avaient pu que couler alors que je voyais un des cadet appuyait sur la gâchette. Un chien, plus qu'un animal de compagnie, un ami. A weakness. Ce qui avait toujours semblé comme une épreuve personnelle imposée par John n'était qu'en réalité un rituel de transition au sein de l'organisation. Le dernier test pour briser toute volonté. Les plus faibles éliminés. Et seuls les plus impitoyables qui survivaient. Pouvant prétendre autant que je le voulais mais il y avait autant cette voix, que soufflée par Kara, qui ne pouvait que me pousser à les détruire. Détruire l'organisation de l'intérieur, tenté autant que de se venger du SHIELD que je tenais encore responsable de la mort de Kara. Presque une vengeance accomplie que je n'avais pu laissé derrière alors que Bobbi avait survécu. Des griefs là.

Souhaitant peut être dans le fond le héros désespéré qu'ils auraient aimé voir. La voie de la rédemption. Un moyen d'effacer mes erreurs, d'effacer ce que j'avais fait. Voie incertaine alors qu'à cet instant mes actions ne ressemblaient en rien en celles d'un homme qui voulait se faire pardonner. « No, please! I won’t let you! » L'homme qui s'avançait, automate. « DON’T! YOU CAN’T! » La voix de Fitz qui retentissait presque en écho dans ma tête, m'ordonnant de ne pas les envoyer au fond de l'océan. Weakness. Ayant pensé qu'ils auraient survécu mais au-delà de cela alors que je ne pouvais que porter mon regard sur elle, les dés étaient déjà lancés. Et un doigt qui se posait sur la gâchette. Une détonation. Balle qui fusait avant de se planter dans le corps de l'homme. Une cible qui n'était pas ratée. Un corps qui tombait à la renverse. Ray qui se dégageait, sourire victorieux aux lèvres. Une fleur écarlate qui s'étalait sur sa poitrine. Une balle qui s'était plantée à quelques centimètres de son coeur précisément. Geste délibéré ou pas. « I told you once I'm not the man you want me to be ! » Une personne que j'aurai pu être si je l'avais voulu, que je pouvais toujours être, ce qui faisait les bons choix. Là qui n'était encore le cas. Et un regard qui s'ancrait dans le sien l'espace d'un instant. Frisson d'adrénaline et cet espace de seconde où je ne pouvais que me demander ce que je lirai dans son regard. Me demandant si j'y verrai de la haine ou du désespoir. Comme si ses rencontres éphémères où je lui avais sauvé la vie n'avaient jamais existé. Presque en train de m'attendre à lire si ce n'est tant l'éclat de la haine dans son regard que de la déception ou le désespoir. Secondes figées dans le temps.

Voir le chef de mission là, désemparé, mais plaçant toujours le bien de l’agence avant lui, c’était une vision de Coulson, un homme dévoué au SHIELD. Lui ou un autre, aucun d’entre eux n’hésitait à sacrifier sa propre vie. Un geste que la jeune femme n’arrivait pas à poser. Serait-ce par pur égocentrisme? Oui, le lever du jour réservait toujours un magnifique spectacle, mais en refusant le trépas pour le bien d’un autre, ne volait-elle pas la beauté des rayons perçants les nuages ? Peut-être bien. Puis il y avait cette peur de la mort, celle qui la saisissait constamment quand elle se retrouvait en mission. Des flashbacks d’une période difficile. Le froid intense, l’impression que personne ne la retrouverait, qu’elle n’aurait pour dernière interaction humaine que celle de l’homme lui ayant tiré dessus. Pas Daisy, mais Skye. Parfois, les deux se confondaient, surtout quand la jeune femme resassait le passé. Par moments, on dirait que tout ce qu’elle voyait aujourd’hui pouvait facilement être liée à ses débuts au SHIELD, à son temps dans le Bus et à l’équipe. On aurait dit que certains de ces gens étaient sortis du même moule. It was almost cute. Non. Il y en avait un qui sortait du lot. Et il se trouvait là, juste devant eux, une arme pointée sur un des supérieurs de Daisy, pendant qu’elle ne pouvait bouger, le sale rat la tenant s’assurant qu’elle ne fouterait pas leur plan en l’air, mais visiblement assez enthousiaste pour la forcer à regarder ce qu’il se passerait.

Une énième rencontre avec le psychologue s’imposerait. La première, du moins ici à Montréal, ce fut peu après sa réintégration casi-complète comme agente de terrain. Vu que le directeur actuel ressentait une once d’incertitude vis-à-vis les pouvoirs de Daisy, il voulait s’assurer qu’elle était mentalement stable, question de ne pas s’emporter en mission. Malheureusement, lorsque la jeune femme dû se présenter à ce rendez-vous imposé, son chemin avait croisé celui de Ward. Pour une personne comme elle, n’aimant pas tant mentir, ce fut particulièrement difficile de ne pas révéler que, plusieurs nuits auparavant, elle avait couché chez l’homme le plus recherché de l’agence. Une ennemie, voilà ce qu’elle serait devenue, si elle ne s’était pas réformée au silence sur ce point. Non seulement est-ce que ce geste la sauva, mais en plus, on la jugea apte à reprendre un poste beaucoup plus physique. Cependant, vu l’histoire de Daisy et Ward, ils ne purent que se revoir, que ce soit par pur hasard ou pas. Voués à ce qu’ils revivent toujours leurs erreurs, visiblement. Et quelles seraient celles de la jeune femme? Avoir … aimé? Il est vrai, peu après l’emprisonnement de Grant, elle s’en voulu d’avoir tout simplement aimé, sans vergogne. C’était la première fois qu’elle s’ouvrit ainsi à quelqu’un, qu’elle n’entra pas dans une relation avec une énorme dose d’appréhension et de négativisme. Avec lui, elle croyait ne plus avoir à craindre. Ils se comprenaient … n’est-ce pas? Ou tout cela n’était que foutaises? Distinguer le faux du vrai devenait impossible pour elle. Tant de conversations, mais si peu d’assurance que celles-ci viennent vraiment du fond du cœur. Qui sait si, à un certain point, il essayait tout simplement d’endormir sa vigilance?

Tant de questions qui termineront certainement dans le néant. Elle n’oserait jamais les lui poser toutes, doutant que la vérité sorte constamment de sa bouche. Daisy ne savait même pas ce qu’il se passait dans sa tête, surtout en ce moment, alors qu’en bon martyr, son chef d’équipe se mit à avancer vers Ward. Malgré les tentatives de la brunette, l’acolyte réussit à la faire tomber, question qu’elle ne puisse interrompre le moment présent. Une détonation rompit la tension qui ne cessait de prendre de l’ampleur. Le vide, un corps qui tombait par terre, un cri qui s’échappa des lèvres de la jeune femme. L’agente qui regardait d’un air horrifié non pas Ward, mais son chef, par terre, mort. La seconde qui s’ensuivit, elle tourna la tête vers celui qui la tenu si fermement, et fut choquée de voir qu’il avait également été atteint. Derrière elle, ce fut la voix de Grant qui vint s’expliquer le chaos de cette situation. À qui pouvait-il bien vouloir indiquer cela? À elle? À son acolyte? À d’autres agents les écoutant? Une phrase si vague, mais qui n’effaçait en rien ce qui venait de se produire. En se retournant, son regard croisa le sien. Elle n’avait pas de haine, pas de désespoir. Peut-être un peu de déception, mais surtout du chagrin pour un frère d’armes décédé. En se faisant bousculer par l’idiot avec une balle en pleine poitrine, elle avait dû se faire mal à un pied, car elle boîtait légèrement. Mais Daisy réussit à s’approcher du corps, non sans passer près de Ward et de poser sa main sur la sienne quelques secondes. S’agenouillant près de son chef, elle lui ferma ses yeux grands ouverts, sa main tremblante. « Why? » Ce qu’elle s’apprêtait à faire, c’était quelque chose qu’elle avait évité depuis longtemps. Elle ferma les yeux. La jeune femme savait que cet homme était plutôt croyant. Elle lui parla de long en large de ces critiques et de ces craintes. Des discussions qui n’auront malheureusement plus lieu. « Does anyone up there still care? » Probablement pas. Du moins, pas pour elle. Un extra-terrestre a-t-il vraiment une âme à sauver, de toute façon? Elle se releva donc, les yeux rouges et la rage au cœur. Son ton de voix fit écho dans la salle vide. « Are you happy now? Were they worth it? » Elle ne se contrôlait pas tant. Le sol tremblait légèrement. « Those things don’t just give powers. They destroy lifes, take away the person that you once were, make you lose the people you love because you’re scared you might kill them. » Tout cela semblait être une suite logique à sa dernière rencontre avec sa mère. « My mother wanted to use them for her own benefit, and I had to stop her. Don’t make me do the same to you. » Une menace. Jamais elle ne voulait que ces objets ne remontent à la surface. Un cauchemar. Peut-être aurait-elle finalement préférée la mort, à ce moment-là, plutôt qu’à une transformation de ce genre.
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Peut-être que ce n'était pas juste une question de survivre. Peut-être que ce n'était pas juste une question d'inverser la donne ou de rester en vie. Peut-être qu'en continuant de jouer cette partie, j'avais autant ce sentiment de pouvoir la protéger. Voulant toujours la savoir sauve. Et pourtant je ne pouvais que la blesser encore et encore. M'attendant à voir un éclat de haine à son regard, qu'elle ne verrait que le méchant qu'elle s'endossait à voir. Pouvant parfaitement endosser ce rôle. Ce que je faisais. Des apparences maintenues. Vengeance se mélangeant avec d'autres sentiments. Cette complexité d'état d'esprit. Et pourtant dans mon rôle alors que je ne pouvais que manipuler les apparences, satisfaisant ma position auprès de Ray. Et que conscient qu'à ses côtés, seule une réaction pure et immédiate pourrait convaincre mes auditeurs. Ce que je voulais autant convaincre, faisant croire ce qui était faux. Un geste pourtant ultime. Et un homme qui ne mourrait toutefois pas s'il était sauvé à temps. Ce que je savais pourtant ne serait pas le cas. Capable de sacrifier la vie de n'importe quelle personne contre la sienne. Conscient sans doute autant qu'elle que j'étais capable de mettre des villes à feu et à sang pour à elle. Non pas qu'elle m'ait supplié pour, non pas qu'elle l'ait demandé. Loin de là. Ne pouvant qu'agir autant qu'instinctivement que stratégiquement.

Et un regard que je redoutais pourtant. Une brève seconde où nos regards se croisaient. Aucune trace de haine dans le sien. Peut-être qu'il aurait été plus simple d'y lire de la haine. Peut-être qu'il serait que plus simple que pour eux je ne sois qu'un monstre, un traître. Au moins je serai certain de ne pas les faire souffrir. Mais là n'était pas le cas. Aucune trace de haine ou de colère comme il avait été le cas la première fois. Ne semblant pas surprise, seulement déçue. Et une réaction qui était peut être sans doute la pire alors qu'en effet c'était comme si une part de son esprit avait ores et déjà accepté que j'étais cet assassin, que je tuerai encore et encore. Ne déniant pas ce fait, alors que j'avais bel et bien du sang sur les mains. Ne pouvant le dénier alors que je ne passais que la sentence. Ne pouvant que la regarder me frôler alors qu'elle s'approchait de son supérieur. Ou peut être qu'une part de mon esprit que cet ouragan ne prendrait forme que juste après alors qu'elle s'approchait de cet homme. Des paupières qu'elle fermait doucement alors que je ne pouvais que rester à la regarder. Si Ray n'aurait pas vu que mon dos, il aurait certainement vu cette façade se craquelait, et la partie aurait été terminée. Mais elle ne l'était pas, pas encore du moins.

« Why? » Toujours à chercher la vérité, à tenter de comprendre. Ce qu'elle n'avait pas à vrai dire réellement fait la première fois. Aucun d'entre eux ne l'avaient, ne cherchant pas à comprendre les raisons qui m'avaient fait devenir l'homme que j'étais désormais. N'ayant pas cherché à comprendre les liens qui m'unissaient à John ou à entrevoir le dessous de l'iceberg. Des réponses qu'elle cherchait, que je pouvais lire dans son regard qu'elle voulait. Peut-être finalement prête à l'entendre. Ray qui ne l'était pas. Et une conversation à coeur ouvert que je n'aurai pas là aujourd'hui. Et une conversation qui à vrai dire j'avais continué d'éviter encore et encore, autant qu'elle ne me posait ces fameuses questions. M'étant juste tu sur ce passé pour les laisser jeter aux conclusions, comme si rien ne m'importait pas. Comme s'il ne m'importait pas d'être condamné dans leur esprit alors que là était le contraire. « Because now, you want to know. Sorry love, it won't be this time. » Et qu'un ton qu'un peu plus cynique. Comme si la conversation ne pouvait aller quand elle le voulait dans son sens. Doutant toutefois qu'il y ait un bon moment pour avoir cette conversation. « Does anyone up there still care? » « T-1000 remember. » Presque une blague alors qu'elle me comparait sans cesse à un robot. Ce que je n'étais pourtant pas. Ce qu'elle pouvait sans aucun doute déduire alors que bien au contraire autant que je pouvais faire semblant,un coeur battait bel et bien. Une référence qui n'était pas saisie par Ray. Ce dernier bien plus intéressait par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Et que conscient que le sol ne pouvait que déjà trembler. Les murs qui risquaient de nouveau de s'écrouler. Emotions qui contrôlaient les vibrations alors que ses pouvoirs toujours là refaisaient surface. Signe alors que Ray s'éloignait tandis qu'elle s'approchait au contraire un peu plus. Elle ne se contrôlait pas tant. Le sol tremblait légèrement. « Are you happy now? Were they worth it? » « I was happy once, now, it doesn't matter. » Comme s'il importait peu d'être heureux, comme si ces histoires n'étaient que des illusions. N'y croyant simplement pas. Ne pouvant réellement croire que la rédemption existe réellement alors que Kara était morte. Kara auprès de qui j'avais été heureux, comme j'aurai pu l'être à ses côtés plus longtemps si l'histoire s'était déroulée autrement. Mais autant que je ne pouvais que lui dire que les sentiments, que rien de cela ne comptait, il ne restait pas moins que ce n'était pas tout à fait vrai. Ne pouvant pas démentir cette vérité alors que je me sentais bel et bien vivant à ses côtés. Et si elle n'était que plus mortelle, elle n'était autant que plus désirable à cet instant. « Those things don’t just give powers. They destroy lifes, take away the person that you once were, make you lose the people you love because you’re scared you might kill them. » Qu'un écho de ce qu'elle avait vécu. Et un sentiment de peur que je n'éprouvais pas, alors que j'avais conscient de pouvoir tuer ceux que j'aimais. Conscient des risques et pourtant des obélisques que je mettais la main dessus tant pas pour HYDRA que pour les mettre en état sûr voir les détruire. La jeune femme n'ayant pas conscience qu'elle était la seule dans l'équation. N'ayant pas conscience de ce qui se passait réellement alors que ce n'était pas tant les obélisques qui étaient en jeu que le GH325. La drogue qui l'avait ramené à la vie. Une course contre la montre qui ne pouvait que se jouer. « My mother wanted to use them for her own benefit, and I had to stop her. Don’t make me do the same to you. » « You're not seing the big picture right now. » Des mots qu'avaient presque employés mot pour mot John quand je remettais en doute sa loyauté, lorsque ce dernier me demandait de lui faire confiance dans ces ultimes moments de folie. Et si la situation n'était pas similaire, il ne restait pas moins qu'il n'était que trop naïf de croire que cela ne s'arrêtait qu'aux artefacts, que là n'était que le risque. « You know nothing. » Reprenant mon souffle alors que je ne pouvais que faire un pas vers elle de plus sans prêter attention aux tremblements du sol qui s'intensifiaient. Ma voix presque un souffle. « And if I was you, I will tell Coulson to be ready. Because even the avengers won't be able to stop what's coming next. And for him, I only give him a quick death... »

Un rôle d’agente qu’elle prenait à cœur. Sauver des vies, qu’elles soient humaines ou non, c’était probablement ce qui avait de plus valorisant avec ce travail. Malheureusement, il n’y avait pas que le rôle d’héros qui collait au badge du SHIELD. Les morts continuels, les familles auxquelles il fallait annoncer la triste nouvelle, et les funérailles parfois vues à distance, car les proches et amis pourraient se poser beaucoup de questions. C’était certainement le plus démotivant du métier, et d’autant plus maintenant qu’HYDRA avait reprit du service et sévissait sur les rues de Montréal. La tension montait de jour en jour, et Daisy se sentait incapable de garder son secret bien longtemps. Ward. Grant Ward. Ils s’étaient revus à plusieurs reprises, avaient certainement passés beaucoup de temps à parler, … ou à se battre, et ce, sans que l’agence n’en soit au courant. La jeune femme ne savait pas quelle serait la réaction de ses supérieurs, surtout puisqu’ils avaient refusé qu’elle se remette aux missions immédiatement après sa transformation en inhumain. Et maintenant que l’un des capitaines d’équipe se trouvait entre la vie et la mort, la brunette n’était plus très sûre de ce qu’on lui poserait, comme questions. Mentir? Il arriverait un jour où la vérité éclatera. Ce moment venu, elle devrait probablement avoir un plan b, question de ne pas finir en mauvaise posture. Mais ce n’était pas le temps de penser à ce genre de choses. Son attention, d’abord dirigée vers Ward, se tourna bien vite vers le pauvre homme, par terre, gravement blessé. D’alerter les autres tout de suite donnerait lieu à un horrible spectacle. Tout ce qu’elle pouvait souhaiter, c’est qu’ils arrivent au moment où cette salle serait vide d’agents d’HYDRA.

Un débat éternel, entre sa raison et ses sentiments. D’un côté, elle se savait obliger de se battre contre l’ennemi, et ce, pour le bien de la ville, des habitants, et des autres agents du SHIELD présents dans le building. Oh, mais s’il s’agissait de tirer sur un autre homme, ce serait facile. Le seul bémol dans toute cette histoire se tenait à quelques mètres d’elle. Grant Ward. L’homme pour qui elle éprouva une haine terrible en découvrant sa trahison, celui sur qui elle tira en signe de revanche, mais qui survécu. La seule personne qu’elle devrait réellement détester à un tel point qu’il lui serait facile de tirer sur la gâchette, mais Daisy était incapable de le faire. Malgré le mépris, la brunette ne pouvait se permettre d’étouffer ses émotions. Qu’elle le veuille ou non, un lien invisible les liait. Les bagarres finissaient toujours par des moments un peu plus calmes, des conversations amères mais qui ne prenaient jamais des dimensions catastrophiques. Et à chaque fois qu’un danger sonnait à la porte de la jeune femme, surtout les dernières semaines, il ne semblait jamais être bien loin. Naïve, c’est ce qu’on pourrait croire de sa vision des choses. Pourtant, de toutes les fois où il aurait parfaitement pu l’achever, la torturer, la faire prisonnière, jamais il ne le fit. Un homme dont les intentions étaient indéchiffrables mais dont les gestes parlaient d’eux-mêmes. Il ne l’avait pas tué, le chef de leur équipe.

Pourquoi. Un seul mot pouvant s’appliquer à presque tout de cette situation. Confuse par la tournure des choses et craintive que le pauvre homme allongé ne survive pas, elle eut tout de même le courage d’affronter Ward et son cynisme en posant cette question. Sa réponse, quant à elle, ne surprit aucunement Daisy. Il ne dirait rien, n’avouerait rien de la raison de sa présence ici, ni de ce qu’il voulait faire avec les obélisques. Ma mission. Je ne partirais pas d’ici sans elles. Il me fallait absolument pouvoir les détruire, ou du moins, trouver un moyen de les cacher loin de toute personne avec de mauvaises intentions. Des armes massives et dangereuses, dans les mains des Nazis. Pas question. « I will have answers, no matter what. Even if I have to use my old tricks and contacts. » Elle trouverait bien un moyen de recontacter le Rising Tide, ou plutôt les membres qu’elle connaissait plus personnellement. Plus d’un tour dans son sac. Si elle avait atterri au SHIELD sans le vouloir, en hackant leurs bases de données et en copiant les informations qu’ils voulaient secrètes, elle pourrait le refaire. Encore, et encore … et encore. Ce talent-là, la brunette n’avait aucune honte à l’utiliser comme bon lui semblait. Surtout quand la vie de plusieurs milliers en dépendait. « Really, T-1000? I don’t think so. At least not as much as you would wish for. » Il avait changé. Ce n’est pas elle qui le disait, mais lui, alors que Garrett essayait de prendre le contrôle, dans un affrontement final. Daisy avait réveillé quelque chose en lui, et s’il ne l’avait pas encore tué, c’est que cette étincelle était toujours présente. Un gémissement. Une victime, la preuve que Grant était coincé dans son monde d’ombre, cette noirceur qui le faisait disparaître de jour en jour. Les jours passés avec lui, à leur début, ne comptaient-ils pas? Ne pouvait-il pas essayer de se dégager de ses démons et revenir vers elle? Des tremblements qui débutèrent, preuve que ses émotions étaient étroitement liées à ses pouvoirs. « So that’s it? To live a life of pain and misery, that’s all you want? » La jeune femme se sentait incapable, quant à elle, de vivre de cette façon. Comment trouver la force de se lever à chaque matin, en ne ressentant aucun amour, que ce soit pour soi ou les autres? Même si elle n’avait pas vivre en société, Daisy apprit à mieux socialiser, à un tel point que maintenant, il lui semble très facilement d’aller vers les autres et discuter.

Les obélisques, il fallait qu’elle les retrouve. Voilà la raison de sa présence ici, et du sacrifice de son supérieur. Mettre en garde Ward, pour la énième fois, même si elle savait qu’il ne l’écouterait pas. C’est qu’il n’était pas là-bas, dans ce trou à rats, à subir une mutation plus qu’indésirable. Les fourmillements un peu partout, l’incapacité de bouger, se laisser avaler par une force qu’elle ne comprenait pas, à l’époque. Elle crut que c’était la fin, lorsque cette substance étrange finit par la recouvrir complètement. La mort. Ou pas. Les mêmes fourmillements, puis une onde de force qui traversa le corps de la brunette et fit exploser … bah, presque tout. Un nouveau chapitre, une vie merdique qui commencerait. C’est ce qu’elle crut, en tout cas. Vu l’état des choses, actuellement, il y avait eu quelques bons côtés, mais dans l’ensemble, elle préfèrerait encore être humaine. Ça, et peut-être une famille moins maniaque, car encore aujourd’hui, elle ressasse les plans plus qu’horribles que sa mère avant en tête. Mais alors … pourquoi est-ce qu’il me parlait de ne pas voir l’ensemble du tableau. Aurait-il une autre raison, que de vouloir ces objets extra-terrestres? Elle ne savait … rien? « TELL ME! This concerns me more so than anyone else, and you know it. » Sa voix fit écho dans la pièce, et les murs grondèrent un peu. Pourquoi retoucher à ses cauchemars? Elle ne voulait pas repenser à ça, au cheminement qui l’obligea à subir tout cela. Des bruits de pas. La brunette le vit s’approcher. Ses mots sortirent de sa bouche tel un murmure, mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’entendît pas les menaces. « You won’t kill him, because you’ll have to kill me first, Ward. I’ll be ready as much as Coulson and the Avengers will be. » Des picotements aux mains, preuve que ses pouvoirs ne semblaient pas se taire de sitôt. Un simple reflet de sa propre frustration, en ce moment. « No matter what kind of mission you’ll go on, I’ll be there. Who knows, I’ll make the building shake, I’ll shoot if I must, but I will always, and I mean always be there, like a thorn in the side. Everywhere you turn, everywhere you go. This is the promise I’ll make, right here and now. I. Will. Stop. This. » Du coin de l’oeil, elle vit Ray qui s’éloignait encore, vu les tremblements constants du sol. « So you’d better be ready to pull the trigger now. » Et sur ce, elle se plaça juste devant lui, le défiant du regard. « Or maybe you’re just too much of a coward to do so. »

« I will have answers, no matter what. Even if I have to use my old tricks and contacts. » « But are you really ready for the truth ? » Elle l'était. Pouvant le voir à son regard, pouvant voir qu'elle était prête à entendre ses réponses. Toujours le bon moment à choisir pour révéler des vérités. Un moment que je n'avais pas sélectionné comme il fallait. Y ayant pourtant réussi en partie, en ne lui avouant que la vérité dans la base secrète, I am not a good man. Ce qui était le cas. L'ayant prévenue. Et autant qu'elle avait fait partie du mouvement de the Rising Tide, elle n'avait pu que continuer sa quête pour découvrir qui étaient ses véritables parents biologiques. Ayant été jusqu'au bout pour découvrir pourquoi elle était identifiée sous le nom d'objet d'inconnu, pour découvrir qu'elle était inhumaine. Elle y avait réussi. Ayant aussi découvert la vérité à mon sujet, ma trahison de la manière la plus sanglante qu'il soit. Et cette vérité qu'elle avait alors su n'était qu'une partie infirme de toute mon histoire. Ne sachant encore réellement les raisons qui avaient motivées mes actions auparavant. Et elle ne les savait toujours pas à ce jour, ne connaissant pas le pourquoi du comment qui me motivait. Des raisons qui n'étaient pas à vrai dire tout à faire très clair. Mais il y avait certainement un point sur lequel j'étais certain, que je continuerai de la protéger. La jeune femme ni le SHIELD qui n'était pas encore au courant. Ne sachant pas qu'il ne s'agissait pas juste des obélisques, que le protocole delta était bien plus important que cela. N'ayant pas conscience qu'HYDRA voulait de nouveau mettre la main sur la drogue qui avait permis de ramener Coulson à la vie, qui coulait dans ses veines. Une drogue qui était encore existante, des équipes scientifiques qui étaient au taquet alors que HYDRA continuait de recruter. Opérant non pas tant dans l'ombre que dans la lumière. Ne pouvant que penser à Fallon que j'avais personnellement recrutée. Toujours plus de tests pour s'assurer que j'étais acquis à leur cause. Ce qui n'était pourtant toujours pas le cas alors que je continuais de jouer sur les différents tableaux. Seul Kebo qui savait, toujours là derrière. Et un monde qui évoluait que plus rapidement où aliens se confondaient avec créatures surnaturelles. Consciente qu'elle était prête pour savoir une partie de ses plans, que la meilleure des solutions serait d'informer Coulson, que ce dernier réunisse une équipe. La meilleure solution alors qu'à vrai dire je doutais même que les avengers suffisent tant les événements semblaient s'enchaîner que trop rapidement. Et des plans qu'il m'était pourtant impossible de révéler. Doutant que son ancienne équipe me croit à ce point. Doutant que cela puisse être aussi simple. Et Ray qui n'était que là pour prouver la complexité de ces faits.

Des insinuations. Comme un code secret qu'elle seule pouvait comprendre. Elle seule qui pouvait comprendre cette comparaison, alors qu'au tout début je n'étais que cette machine, ce robot à ses yeux. Ce que j'étais encore. Pouvant agir comme si j'étais dépourvu d'émotions. Un masque. Impassible. Alors qu'il ne suffisait que d'appuyer sur la gâchette pour tuer. Des fantômes qui reviendraient après, que je ne devrai apprendre qu'à gérer moi-même. Habitué à les voir. Une liste qui s'était allongée et des morts qui ne pouvaient que me hanter la nuit. Le contact physique avec le bâton du berseker qui n'avait pas aidé loin de là pour effacer ces ombres grandissantes. « Really, T-1000? I don’t think so. At least not as much as you would wish for. » Ce que pourtant elle aurait préféré que je ne sois pas au début. Et un éclat de sourire qui ne pouvait que naître sur mon visage. Sourire en coin alors qu'en effet, j'avais échoué sur ce point. N'ayant pas été capable de compartmentalize chaque émotions comme John m'avait appris à le faire. Y ayant à vrai dire réussi très bien jusqu'à ce qu'elle se retrouve placée sur ma route. Ayant échoué sur ce point, véritablement. La jolie brune qui réussissait à dévoiler cette part humaine qui existait, ce coeur qui battait toujours. Et ne pouvant qu'échouer de nouveau alors que j'étais incapable de réussir à placer chaque émotions dans une boîte auprès d'elle. « You're not wrong, but it doesn't mean I won't get the job done. » Ce que je faisais, finissant ma mission. Bien qu'auprès d'elle cette mission avait pris un autre tournant, alors que je plongeais dans son chemin que d'autres pourrait décrire comme comparable aux manies d'un psychopathe. Comme si j'aurai pu réussir auparavant dans le bus avant que tout n'éclate à lui faire comprendre que je n'étais pas juste cet homme, comme si l'amour pouvait l'aveugler, comme si j'allais pouvoir réussir à la convaincre de me suivre. Logique tordue. N'ayant pu que réussir à m'en extirper auprès de Kara, après l'avoir kidnappée et emmenée auprès de son père, comme si cela aurait pu être suffisant. Des fausses cartes d'identité qui restaient pourtant, entreposées. A l'abri. Les mots de la jolie blonde avec qui j'avais passé la nuit qui remontaient à mon esprit. Ayant elle réussi à devenir quelqu'un d'autre, à ne plus juste survivre. A devenir une légende. Ce que Skye ne savait pas alors qu'autant que possible je n'avais pu que tenter de l'oublier, sans y réussir pour autant. N'ayant pas encore réussi comme elle à faire autre chose que de juste survivre, à trouver la voie de rédemption. Ce que Skye espérait sans aucun doute. Nullement certain de pouvoir devenir cet homme qu'elle voulait que je sois. Mais là encore, je ne parvenais à lui dire l'entière vérité, n'usant que métaphore et mystère sans être autant explicite alors même que je lui avais promis de toujours lui dire la vérité.

« So that’s it? To live a life of pain and misery, that’s all you want? » Ce que je savais que je ne voulais pourtant pas. Ne pouvant que rêver de la voir auprès de moi. Mais là n'était qu'un rêve, une illusion. Une illusion que j'aurai pu pourtant tenté de concrétiser. Pouvant sans doute retrouver un certain crédit auprès d'elle, ou de Coulson et des autres en dévoilant les plans d'HYDRA, en dévoilant ce double-jeu. Mais n'ayant simplement réussi à franchir ce pas. Comme si la première fois m'avait convaincu de ne pas recommencer d'autant que Kara était morte. Mon regard qui dérivait avant de revenir se poser sur elle. « No. It's not what I want but we can't always obtain what we want. » Et sans doute autant simple que cela, alors qu'il n'était pas toujours possible d'avoir ce que l'on voulait. Conscient depuis le début que si je restais auprès de John, il y avait trois options a) que je me fasse tuer par le SHIELD b) que je me fasse tuer par HYDRA c) que je me fasse tuer en étant pris dans the crossfire. Dans tous les cas, j'avais accepté ma mort. Ayant fait une croix sur le passé, sur ma famille. Ayant fait une croix sur une vie normale ou sur les sentiments. Ayant fait une croix sur le fait d'avoir une vie. Mais me retrouver auprès de l'équipe, de Skye avait changé la donne alors qu'ils m'avaient donné un aperçu de ce que c'était d'avoir une famille, d'être plus que cela.

« TELL ME! This concerns me more so than anyone else, and you know it. » La jeune femme qui ne pouvait qu'insister. Sa voix qui se répercutait en écho alors que toute la pièce bougeait. Les murs qui ne pouvaient que trembler. De la poussière qui tombait sur le sol, accompagnée de débris. Des réponses que je ne pouvais pourtant pas lui apporter alors que Ray était là. Ne pouvant que me taire. « You won’t kill him, because you’ll have to kill me first, Ward. I’ll be ready as much as Coulson and the Avengers will be. » Presque un sourire, comme si je ne pouvais réussir à croire à cette vision du monde désormais où ils gagnaient.« Kind of difficult if they are still on the run. » Si les accords existaient, aux yeux des autres tous ces êtres vivants devenus des héros étaient des fugitifs là.   « No matter what kind of mission you’ll go on, I’ll be there. Who knows, I’ll make the building shake, I’ll shoot if I must, but I will always, and I mean always be there, like a thorn in the side. Everywhere you turn, everywhere you go. This is the promise I’ll make, right here and now. I. Will. Stop. This. » Une menace. Promesse mortelle. Nullement juste des paroles en l'air. « So you’d better be ready to pull the trigger now. » Un air de défi dans son regard. Face à face. Quelques centimètres qui séparaient nos deux corps.  « Or maybe you’re just too much of a coward to do so. » « I won't kill you. And you won't either. Remember we have already been here. » Une conversation déjà eu. Des promesses qui sonnaient mortellement mais aucun n'ayant le cran d'aller jusqu'au bout. Et ne pouvant que soulever de nouveau mon tee-shirt comme je l'avais fait lors de précédente rencontre pour dévoiler les cicatrices qu'elle avait laissé sur mon corps. « It's already happening. You can't stop this. You couldn't stop HYDRA the first time, you tried but HYDRA is still there. You can't change that. » Ne sachant pas que j'étais moi-même part des leaders. Un peu plus près. « Tell Coulson to be ready, to bring back the team. Tell him that there are not only the obelisk, that we are all coming back to the beginning. Tell him that even if you hated me for that, it was always because of John, and we're still at the same point. » Ne mentionnant pas la drogue alors qu'il n'était que facile d'assimiler a et b. Tout ayant commencer avec la drogue. Et ma voix qui n'était pourtant qu'un murmure, couvert par les échos des tremblements alors que je prononçais ses mots. John qui avait toujours été la clé, qui était celui par lequel toute l'histoire avait commencé autant qu'avec la mort de Coulson. Des histoires que je savais qu'ils seraient pourtant capables de retrouver. Car si une partie de mes dossiers avaient été effacés, il ne restait pas moins qu'un laps de cinq ans existait toujours. Que j'étais conscient, que si j'avais la clef, que si j'avais été tenté d'effacer mes traces, il était bien possible qu'il réussisse à mettre la main sur la vidéo filmée dans la prison pour juvéniles où John m'avait trouvé.

« I’m more than ready, believe me. » Une assurance qu’elle gagna avec le temps, qui l’aida à retrouver le bon chemin et ce, malgré les embûches. Un changement de nom qui avait tout une importance à ses yeux. Daisy. Elle reprit son véritable prénom, celui qu’on lui vola, qu’on lui cacha très longtemps. Un clin d’œil à ses origines, malgré une énorme amertume envers ses parents. Une façon de prendre racine, de ne plus se sentir comme un bateau à la merci des vagues, à balloter d’un côté et de l’autre. Mettre un trait sur l’ancienne personne, la jeune femme asociale et ne pensant qu’à sa propre personne. Skye. Un surnom bien choisi, à l’époque. La tête dans les nuages, ses idéologies un peu trop éparpillées. Le droit à ce que l’information soit accessible à tous, malgré les détails parfois horribles que l’on pourrait lire dans les rapports volés. On l’aurait certainement imaginé comme une jeune femme toujours prête à faire la conversation, à aimer le contact avec les autres, vu qu’elle souhaitait partager ses découvertes avec le monde entier. Ce n’était cependant pas le cas. En fait, même ses premiers jours parmi l’équipe de Coulson ne lui plurent pas vraiment. Elle, devoir faire amie-amie? Et en plus, avec des gens qui la voit comme l’ennemie? Impossible. Un mot qui la suivit comme son ombre, et ce, pendant plusieurs semaines. La brunette croyait quitter tout ça à un certain moment, que son chemin continuerait, mais dans une autre direction. Agente du SHIELD? Et puis quoi encore? La fée des dents, peut-être? Comment se douter que quelques années plus tard, elle se retrouvait à porter le badge et à se battre pour une cause qui la dépasse complètement? Oui, se réinventer fut la meilleure des solutions. Elle avait besoin d’une autre chance, d’une possibilité que les choses reprennent un cours normal.

Pourtant, le fait que Ward travaille pour l’ennemi ne rendait pas cette décision si facile. Elle se surprenait à reprendre certaines vieilles habitudes, dont celle de scruter le dark web, à la recherche de miettes, d’indices pouvant la préparer à n’importe quelle situation. Always ready. C’était ce qu’on lui répéta, lors de ses premiers entraînements. Son SO, l’homme que la brunette ne reconnaissait qu’à moitié, lui montra plus d’une fois à surveiller ses arrières, mais à toujours avoir d’autres plans en tête. Des mots par la suite répétés par May, mais qui ne sonnaient pas aussi fort que lorsque Grant les lui dit, il a de cela quelques années déjà. Un robot, c’est ce qu’elle perçu d’abord, chez lui. Une personne méthodique, qui ne se dévie jamais de ces habitudes … sauf quand la jeune femme débarqua. Autant d’un côté que de l’autre, chacune de leur vie respective fut chamboulée. « And I learned from you, so you can guess that I’ll do the same. » Apprendre à la dure. Des journées entières, parfois, passes à taper sur un sac de boxe, à suer jusqu’à n’en plus finir, à tomber, se faire mal, et se relever pour mieux endurer d’autres coups. L’élève qui apprit du maître, qui ne se laisserait pas abattre par la première épreuve. Même avec le chef d’équipe souffrant, par terre, elle ne sourcillait pas, sachant parfaitement qu’il y avait une autre présence dans cette salle, que l’inconnu prendrait certainement note d’une faiblesse pour le bien-être des autres. La torture, elle n’en avait pas encore subi, surtout pas avec May, et ne savait donc pas si elle tiendrait bien longtemps.

« You can fight for what you want, but only if you have the will to do so. » Trop facile que de rendre les armes. ‘C’est le destin, malheureusement, on ne peut rien y faire’. Foutaise. Si elle pensait ainsi, à une époque, c’est bien possible qu’elle ne soit jamais sortie d’une prison du SHIELD. Hackeuse, criminelle, une épine dans le pied de l’agence. Toutes ces étiquettes lui collaient à la peau, mais elle les portait fièrement. C’est ce que le sort en a voulu, elle ne quitterait jamais ce mode de vie. Ah si, vraiment? Que faisait-elle donc ici, à se mêler à des histoires si compliquées? Que l’humanité se débrouille, qu’ils bougent leurs derrières et se défendent tout seuls. Non mais quelle connerie! Comment croire un homme qui la poussa à donner toujours plus, qu’il baisait les bras, acceptait sa destinée et ne se posait même plus de questions? Il ne pouvait pas s’agir de lui. Ou alors, il changea pour bien plaire à HYDRA, pour qu’ils l’acceptent malgré ses nombreux coups d’agent-double. Un jeu d’échec invisible à mes yeux. Ward était le seul à savoir quel serait son prochain coup et à prévoir les impacts de son petit jeu.

Daisy s’emportait, encore. Les quiproquos, les silences, les secrets … elle n’aimait pas ça. Pas avant, en tant qu’employée pour le Rising Tide, et encore moins maintenant, en essayant de sauver le monde. Repartir vers le SHIELD les mains vides et sans information valable était hors de question. Cependant, il ne pouvait pas vraiment en dévoiler plus, vu qu’ils étaient trois, et non deux individus dans cette pièce. « I know them well enough to say that they’ll put their problems on the side, just in order to save the world from a dangerous enemy. Especially if it’s someone like HYDRA. » Le némésis, voilà le terme le plus approprié pour cette bande de nazis. « As for me, I’ll be happy to show exactly what HYDRA’s missing, and how much it will cost them, to have wronged my family. And me, of course. » Bon, c’est vrai qu’en possédant les obélisques, ils pourraient créer d’autres inhumains. Cependant, la brunette savait pertinemment que ceux qu’elle rencontra n’arrivaient pas à sa cheville. Son pouvoir était immense, tant et si bien qu’elle n’était pas toujours certaine de savoir le contrôler. Qu’importe. Ce n’est pas pour autant que la jeune femme arrêterait les missions. Sa promesse s’étendit même jusqu’à des menaces envers Ward et ses plans. Pire encore, l’audace prit place, alors qu’elle s’avança de lui, le provoquant toujours plus. « I know all too well. » Mais il dû quand même lui montrer les cicatrices des balles. Un flashback de cette scène, et de tout ce qui précéda ce moment. Ne pouvant croire qu’en la ramenant à Whitehall, que son but était réellement de l’aider. Il l’avait mis en danger, elle aurait pu perdre sa vie. « Last time I faced them, I didn’t have my powers. Now, I do. I’ll kill every single one of those agents, or die trying to do so. Be ready to find either HYDRA agents dead or me. » Un combat plus que catastrophique, c’était ce à quoi elle pensait. Il n’y aurait pas de fin heureuse, juste des corps, partout. « What? I don’t understand. Not only the obelisks? » Cela lui prit un certain temps à comprendre, mais lorsqu’il parla du commencement, de Garrett et d’un retour au point de départ, il y eut comme un déclic. Non. Impossible. Pas ça, pas ce qu’on lui avait … injecté, à elle et à Coulson. La …. La drogue, celle dont les dossiers les plus secrets du SHIELD omettaient. Pas ça. C’était extrêmement dangereux, et certainement l’une des raisons pour lesquelles la brunette en était là. Un bruit sourd, comme si le sol cédait, même si en fait, ce n’en était pas le cas. « No. » Machinalement. Un refus de croire en ce qu’il venait d’avouer, même sans le prononcer directement. « It can’t be. » Toujours incapable d’enregistrer l’information. « YOU HAVE NO RIGHT! » Pas besoin d’armes. Ce furent ses poings qui s’abattirent sur sa poitrine, une rage mêlée à la terreur que de revivre des moments à oublier. À chaque coup, tantôt de la main droite, tantôt de la main gauche, certaines colonnes soutenant le plafond s’émiettèrent. Probablement appréhensif que tout cela ne finisse par s’abattre sur leurs têtes, le partenaire de Ward lui agrippa d’abord un bras, puis l’autre, avant de finalement les lui coincés dans le dos. « Let me go, or I’ll make you kiss that wall, over there, on the other side of this room. » Mais il ne broncha pas.  

« And I learned from you, so you can guess that I’ll do the same. » Elle n'avait pas tort. Ayant appris du maître. Et l'entraînement de May n'avait pu que renforcer sa masse musculaire, manquant autant de la transformer en machine. La jolie brune qui ne pouvait couper le flot de ses émotions comme May était capable de le faire, comme j'étais capable de porter un nouveau masque et de mentir. Un passé qui nous formait. Des points déclencheurs. Brahain pour May. Un simple surnom, la cavalerie et toute une histoire derrière. Un passé mais à vrai dire ce n'était pas le passé qui m'avait formé que ce simple mot de weakness. Une méthode pas tant appliquée par John que par les leaders d'HYDRA auprès de leurs élèves. Chacun s'entraînant à dépasser ses limites encore plus, conditionnés à devenir des machines de guerre. Leur apprenant que les émotions étaient des faiblesses, qu'il fallait s'en détacher. Un chien qu'on apprenait à aimer. Et un ultime test qu'il fallait passer en le tuant. Peu réussissait ce test. Peu était sélectionné. Ayant échoué à ce test. N'ayant pas échoué aux autres imposés par John alors qu'à la différence des nouveaux élèves, je ne m'étais pas retrouvée dans l'académie concoctée par HYDRA si ce n'était dans le wyoming. Des méthodes différentes mais que je ne pouvais que retrouver au sein de la base d'HYDRA en évoluant près d'eux. Un savoir que les autres leaders avaient pensé que je pourrai mettre en pratique en permettant à ces futurs soldats de devenir encore meilleurs. Ayant toujours été doué pour entraîner les autres comme je l'avais fait auprès de Skye. Un parcours qui ne les intéressait que tantôt, qui m'avait permis de devenir un des plus jeunes leaders de l'organisation. Un parcours qui ne pouvait que les intéressait alors que je n'avais pas seulement été formé par HYDRA, le SHIELD et John. Des techniques que je pouvais mettre à bon escient, et ne pouvant voir que mon reflet en eux. Des jeunes pour certains un peu perdus qui ne pouvaient qu'adhérer à mon contraire à la cause. Chacun entraîné dès l'aube, formés à tuer sans sourciller. Des jeunes qui auraient pu faire à comparaison de parfaits agents du SHIELD s'ils avaient été pris au bon moment, si le SHIELD avait eu conscience de ce qui se passait réellement autour. Mais en attendant je ne pouvais que m'impliquer et dans un sens m'assurer qu'un tournant se produise. Et des recrues qui ne pouvaient qu'évoluer alors que bientôt le test final s'approcherait. Souvenirs de Buddy qui remontaient à la surface, que je ne pouvais que de nouveau enterré. Brève respiration. Des battements de coeur qu'elle pourrait entendre qui n'étaient plus réguliers. Non pas face à cette idée qu'elle pourrait de nouveau me tirer dessus mais face aux souvenirs. Battements de coeur qui s'accéléraient pendant quelques minutes avant l'instant d'après de revenir à un rythme régulier. Comme si cela n'avait été qu'une illusion. Moment éphémère alors que tout comme tous spécialistes j'avais appris à contrôler les battements de mon coeur. Et les enseignements de John qui n'avaient pu que me pousser à le faire plus rapidement. Des souvenirs rangés dans une boîte. Une clef jetée de nouveau. Et un regard que je ne pouvais que poser sur Skye comme si pendant l'espace d'un instant mes pensées n'étaient pas dérivées dans une autre direction. Autant une chance qu'elle n'avait pas esquissé le moindre mouvement alors que c'était ces mouvements de distraction qui pouvaient me coûter la vie. Et que conscient que je n'étais pas focalisé sur la mission. Ou ayant conscience que la mission était déjà terminée alors qu'à partir de là Kebo aurait déjà mis la main sur la seconde artefact. Des artefacts qui ne se retrouveront pas dans l'entrepôt d'HYDRA comme souhaités par les autres leaders mais qui se retrouveraient enterrés six pieds sous terre au coeur de la forêt de wyoming, là où je savais que personne ne les trouverait si ce n'était moi. Là où était aussi enterré le bâton du berseker hors de portée de vue. Un coeur toujours noirci. Et un ton que robotique que j'usais alors que je reprenais la parole. « You could try. »

« You can fight for what you want, but only if you have the will to do so. » Des sous-entendus implicites. Comme si elle m'accusait encore d'être lâche, de préférer la fuite à l'affrontement. Affrontement dans lesquels j'étais prêt à me lancer à chaque fois, qu'heureux de sentir l'adrénaline courir dans mes veines. Ce qui n'était peut être pas le cas sur le plan émotif bien que je n'avais que pu lui rappeler qu'il n'y avait jamais de bon moments pour commencer quelque chose. Idée désormais refoulée. Comme si je préférai choisir les ténèbres à la lumière, ou l'once ce bonheur. Une route plus simple à prendre et bien plus accessible. « Because you think I don't have the will do do what's need to be done ?! » Comme si je la mettais au défi de dire le contraire. Ce qui était dans un sens le cas, alors que j'avais fait ce qu'il fallait pour cette première mission. Ayant fait tout ce que j'avais dû pour John. Qu'une volonté de finir ces missions. Chaque mission de réussi alors qu'à chaque fois un choix devait être fait. Les seuls à se salir les mains, à défaut d'être derrière un écran ou en train de donner des ordres. Mais là encore elle ne parlait pas de ces missions-ci si ce n'était de ces quêtes pour atteindre une utopie. Une utopie qui n'en resterait qu'une alors que je n'arrivais à voir ce qui m'attendait au bout. S'il était facile de se battre pour quelqu'un, il était que plus dur de se battre à la longue pour des chimères. « But tell me what do I find at the end ? » Une pointe de sarcasme alors que je la mettais au défi de trouver cet hapy ending. Sachant chacun savait que les crimes ne pouvaient être effacés, que dans tous les cas c'était une cellule qui m'attendait, un procès ou la peine de mort. Et ne comptant choisir aucune de ces options alors que je continuais simplement de survivre.


Et une conversation qu'il n'était que difficile d'avoir alors que Ray était toujours là, n'en perdant pas un mot. Que conscient que plus je risquais de me laisser emporter et plus je risquais de laisser entrevoir des failles. Evalué. Un rapport qui serait fait aussitôt. Mais une conversation qui continuait pourtant son cours. « I know them well enough to say that they’ll put their problems on the side, just in order to save the world from a dangerous enemy. Especially if it’s someone like HYDRA. » Ce brin qui paraissait être de naïveté qui ne la rendait que d'autant attirante. Doutant que cela soit vrai alors qu'avant ils n'étaient pas considérés comme des fugitifs, étant encore légitimés. Des évènements qui n'avaient pu que s'enchaîner et qui continuaient de le faire sans que personne ne puisse les arrêter. « As for me, I’ll be happy to show exactly what HYDRA’s missing, and how much it will cost them, to have wronged my family. And me, of course. » N'en doutant pas alors que chaque membre du SHIELD était que plus déterminé de mettre fin à la progression d'HYDRA autant que l'organisation adverse était prête à tout pour s'implanter. Des conceptions différentes mais à la fin il ne reste qu'un gagnant. Le camp qui l'était n'ayant juste pas encore été désigné alors que les combats, les plans de conquête ne pouvaient que continuer à être ébauchés.

Et autant de menaces, de rappels que nous avions déjà été à ce point. Des rencontres que d'autant plus ambigüs alors que la haine se mêlait à la passion. Des rencontres qui ne pouvaient qu'à chaque fois être chargés de complication. Des secrets qui étaient tus. Des sous-entendus à chaque fois. Et des rencontres où nous étions si ce n'étaient alliés qu'ennemis. Là pour la sauver mais autant là pour lui rappeler qu'il ne pouvait avoir d'entente alors que nous étions dans deux camps différents. Des cicatrices laissées. N'étant pas mort. Presque. Ayant survécu grâce à Kara. Mais des cicatrices qui restaient et que je ne pouvais que sembler vouloir rappeler à bon vouloir comme si l'épisode n'était pas encore digéré. Ne comptant la tuer et sans doute elle non plus. « I know all too well. » Que plus proches autant que je pouvais sentir ces étincelles dans l'air. Les tremblements tout autour de nous, qui semblaient que s'accentuer. Et sans doute qu'il n'aurait été plus que nécessaire de savoir comment je n'étais pas encore tombé. Une question qui ne se posait toutefois pas pour le moment. « Last time I faced them, I didn’t have my powers. Now, I do. I’ll kill every single one of those agents, or die trying to do so. Be ready to find either HYDRA agents dead or me. » Des reproches dans le ton de sa voix. Et autant ce ton déterminé. Une pointe de fierté qu'elle ne réussit à voir dans mon regard alors qu'en effet, elle ne pouvait que me rendre fier.

Et des plans dévoilés, couverts par le tremblement de sa voix.« What? I don’t understand. Not only the obelisks? » Les expressions de son visage qui changeaient alors qu'elle découvrait ce que je sous-entendais. Assimilant a et b. Comprenant que je ne parlais pas seulement des obélisques si ce n'était de la drogue. « No. » Si là était le cas. « It can’t be. » Et des bruits de pas. Des bruits de pas qui se rapprochaient, pourtant en partie couvert par l'écho des tremblements des murs et du sol. « YOU HAVE NO RIGHT! » Ce qui n'était pas une question de droit alors que cela nous dépassait tous deux. Un plan qui était déjà en marche. Et si je n'avais pu que la prévenir, il ne restait pas moins qu'elle ne pouvait l'arrêter si ce n'était tenter de prévenir les dégâts. Et ses poings qui ne pouvaient que commencer à frapper. Poignets que j'emprisonnais alors qu'elle ne tentais qu'un peu plus de frapper encore et encore. Et à chaque coup donné les tremblements s'intensifiaient. Des tremblements qu'elle contrôlait mais qui ne pouvaient que s'intensifier. Et des bruits de pas intensifiés alors que Ray surgissait. L'adrénaline qui courrait déjà dans mes veines alors qu'il y avait cette crainte bel et bien qu'il n'ait entendu cette dernière conversation, bien que couverte par l'écho des tremblements. La jolie brune qui se retrouvait l'instant d'après prisonnière de cet étau. « Let me go, or I’ll make you kiss that wall, over there, on the other side of this room. » Et un sourire qui ne pouvait qu'apparaître sur le visage de Ray, qui ne semblait menacé. Ne la prenant pas au sérieux, autant qu'il savait très bien qu'elle disait vrai. Un éclat de peur qu'il ne réussissait à cacher. Et ma voix qui résonnait aussitôt froidement. « Let her go. » L'homme qui hésitait, n'étant pas encore certain de son prochain mouvement. Et un homme qui n'avait pas agi assez rapidement. « It's an order Ray or did you forget who I am ? Unless you are you stupid to think that Von Strucker can protect you ? » Et une arme désormais pointée dans sa direction. Un éclat de peur désormais lisible bien clairement autant que l'homme ne pouvait cacher cet éclat de haine, mêlé à la jalousie. Son pied qui perdait autant pied alors qu'à côté une colonne de gravats tombée. Salut rendu qu'elle reconnaîtrait aussitôt comprenant que je n'étais pas seulement le chef de cette équipe qu'un leader de l'organisation. « Hail HYDRA ! »

Différente. C’était un mot que ses supérieurs utilisaient bien souvent pour la décrire. Non, ils ne désignaient pas juste le fait qu’elle possède des pouvoirs. On la désignait ainsi parce que, comparativement à bien des agents qu’elle côtoyait ou qui la prirent sous leur tutelle, jamais on ne réussit à la changer complètement. Elle n’était pas nécessairement une grande patriotique, choisirait probablement son propre parti, à la place de l’agence. Incapable de se concentrer que sur la mission en cours, son esprit fusait de toutes parts, ses émotions l’accaparaient trop souvent. Ton cœur est à la bonne place, mais tu devrais toujours faire appel à la raison d’abord Un conseil qu’on lui répétait constamment, mais qu’elle ne suivait pas vraiment. Frapper sur quelque chose jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, jusqu’à ce que le sang commence à couler et que des larmes se pointent sur son visage, sa signature, sa manière de se battre avec furie. Elle se battait pour ce qui lui tenait à cœur. Suivre des ordres, ce n’avait jamais été son style et, bien franchement, ça ne changerait pas. Même May désespérait parfois de la voir si têtue, quand elle lui recommandait de faire le vide, de rapporter son attention à la situation en cours. L’académie, l’endroit où elle aurait probablement dû aller, question de recevoir un entraînement plus méthodique. May lui recommandait de potentiellement s’inscrire, qu’elle irait parler à certains des profs, qu’elle trouverait un moyen pour que Daisy ne soit pas placée dans les classes d’introductions, mais que la brunette puisse au moins profiter d’un suivi plus sérieux. Refus automatique. Pourquoi participer à quelque chose qui ne l’intéressait pas? Daisy n’avait pas nécessairement le SHIELD gravé sur le cœur, si ce n’est l’équipe de Coulson. Eux, oui. Seul ce groupe de gens déterminés pourrait la faire changer d’avis. Là, elle se battrait corps et âme pour l’agence, si cela impliquait les gens qu’elle aime, les personnes pour qui elle avait un grand respect. Mais alors, pourquoi était-elle présente ici, si ce n’était pas pour représenter l’agence? Un choix personnel, une certaine fierté à ce qu’on lui ait confier cette mission, justement parce qu’elle lui collait à la peau. Les obélisques, elle les trouverait, les rapporteraient certainement au SHIELD. Cependant, si elle se doutait d’une quelconque manigance, la jeune femme kidnapperait ces objets et chercherait un endroit où les cacher. Plus jamais on ne s’amuserait à jouer les dieux, à contrôler la destinée d’une personne. « I’ll do better than just try. » Elle réussirait. Il n’y avait que ça qu’elle accepterait, comme fin. Autrement, si l’HYDRA prenait le contrôle de tout cela, il n’y aurait plus de trêve en ce bas-monde.

Jamais perdue espoir de retrouver l’homme pour qui elle éprouva des sentiments inattendus. On n’oublie jamais son premier véritable amour, surtout lorsque celui-ci sut exactement comment l’aider à marcher sur le bon chemin. Il forgea la personne qu’elle était devenue, il l’aida à ne plus se sentir en position de faiblesse, à se réfugier entre quatre murs, loin des gens et loin du danger. Faire face, ne pas reculer. Ses conseils, sa manière de lui parler, … tout ça manquait à Daisy, et ce, même si elle se répétait le contraire. Mais comment le lui dire? Il penserait qu’elle lui ment, qu’elle ne fait cela que pour mieux reprendre le contrôle de la situation. Être sincère, à ce moment-ci, ne servirait à rien. « If you would have the will to do so, this situation would have been completely different. » Peut-être qu’ils feraient équipe contre HYDRA, s’il voulait réellement d’elle. Car non, il n’y aurait pas de monde dans lequel ce serait le contraire, qu’elle travaillerait avec lui, auprès d’une agence si cruelle. Dans un monde parallèle, qui sait, Daisy ferait peut-être partie de ces nazis. Cela n’avait cependant pas d’importance dans ce monde ci. « Redemption » Un seul mot, prononcé comme s’il n’y avait qu’une seule solution à tout cela. Elle ferait tout pour le ravoir, tout pour qu’ils soient ensemble. Cette nuit-là, quand ils se retrouvèrent au jardin botanique, elle n’oublierait jamais. La sensation d’ouvrir un nouveau chapitre, lorsqu’ils firent équipe contre les vampires … ils seraient réellement un duo imbattable! Pourquoi le sort en avait-il décidé autrement?  

Et sa détermination qui fut mise au test, alors qu’il parla des Avengers, de Coulson, de tout ces sujets particulièrement difficiles à écouter. Oui, la jeune femme croyait encore en la capacité à cette équipe de héros. Ils ne laisseraient pas tomber l’humanité. Ils s’étaient battus pour une raison, à New York, et les accords ne changeraient en rien leurs actes, leur manière de penser. Le capitaine était encore là, il viendrait au secours de ceux et celles demandant de l’aide. Iron Man mettrait ses idéologies néfastes de côté, le temps de savoir que le monde serait en sécurité. Lors d’une possible fin, d’un ennemi prenant les rênes du monde, les héros reviendraient. Et si ce n’était pas le cas, eh bien, elle ferait en sorte de se battre, de faire du mieux qu’elle pouvait pour essayer à détruire ce qu’HYDRA voulait construire. Une personne qui se lève, ça a des répercussions sur les autres. En la voyant, seule mais prête à tout pour la protection de tous, elle se doutait qu’on viendrait l’aider. Que ce soit des agents, des héros, des inhumains … on répondrait à son appel silencieux. Il ne fallait surtout ne pas perdre espoir, car c’est ce qui donne tout son sens à ce que l’on fait.

Pas un seul moment de répit, lors de leurs multiples rencontres. Des bribes d’informations, des conversations étranges pour n’importe qui les observant. Deux tempêtes se faisant face, la haine et la passion leur donnant toujours plus de force. Des ennemis liés, un portrait presque parfait de ce qu’était réellement que le bien et le mal, ou plutôt les zones de gris. Deux camps différents, et pourtant, ils en revenaient toujours à ça. Proches, très proches. Impossible de croire que des agents opposés, testant à chaque moment la patience de l’autre, se trouveraient à quelques centimètres. Aucunement impressionnée par tout cela, Daisy ne sourcilla pas, allant jusqu’à continuer ses menaces envers HYDRA et ses agents. Des mots qu’elle ne crut jamais sortir de sa bouche, vu sa personnalité plutôt solitaire et nonchalante au début. Les tremblements actuels qui témoignaient que la jeune femme n’était plus la même, que maintenant, tout cela lui tenait à cœur. Plus jamais elle ne se cacherait derrière l’écran d’un ordinateur. S’il y avait une guerre, elle se mettrait à l’avant de la scène, prête à tout pour sauver le monde. Sauf … sauf quand il s’agissait d’un sujet si personnel. Car oui, Ward lui révéla, malgré la présence d’un partenaire, ce qu’étaient que les plans d’HYDRA. La drogue tant convoitée par Garrett qui revenait au goût du jour. Un problème non seulement pour le SHIELD, si ce n’était pour elle. De mauvais souvenirs, où Coulson perdait la tête et où ils découvrirent l’existence des obélisques. Les premiers dominos qui tombèrent avant qu’enfin, le dernier ne s’abatte, lorsqu’elle entra dans cette salle et n’en sortit qu’une fois transformée. Était-ce donc cela que Grant voulait, en fait? Pourquoi l’avoir mêlé à tout cela? En rencontrant son père, elle découvrit une partie de sa vie qu’elle aurait préféré ne pas connaître. La rage du passé et du présent qui ne firent plus qu’un, ses poings s’abattant sur lui. Peine perdue. Elle ne l’avait aucune prit par surprise, ce qui lui permit d’emprisonner ses poignets. Cela n’arrêta pourtant pas les tremblements, ce qui effraya certainement l’autre agent présent. L’obligeant à arrêter son geste, la tenant fermement, les mains crispées, en l’entendant le menacer. Ah. On lui avait probablement décrit ce dont la brunette était capable. Il se voulait froid, mais ne cachait pas bien son jeu. Une fois de plus, Ward lui ordonna de la lâcher, sa voix résonnante prouvant qu’il n’entendait pas rigoler avec tout ça. L’autre s’arrêta nette, mais ne la laissa pas partir. L’arme pointée vers lui, alors que Grant le menaça plus sévèrement, ses propos mettant la puce à l’oreille à Daisy. Ce ne fut, néanmoins, que lorsqu’il la lâcha et fit le salut habituel des agents envers leurs supérieurs que la jeune femme comprit. Ward … il n’était pas un simple agent travaillant pour l’HYDRA. Il … il était … un leader. Co … comment? Non, pas la bonne question. Pour … pourquoi? Il rendait les choses d’autant plus difficiles. « To hell with HYDRA. » Et, sur ce, elle crasha sur le pied de l’autre con, toujours en position de salut. « But you … you, Ward. I … I can’t believe it. How could you? » Elle n’en croyait pas ses yeux. Il semblait, à ce moment-là, plus éloigné que jamais. « You really wanna be the head of a group of bastards, that even the devil himself wouldn’t want them around? » L’Enfer lui-même n’en voudrait certainement pas. Leurs âmes, probablement brûlées dès le début. Pas de rédemption pour eux.   

« To hell with HYDRA. » Toujours cette même haine dans son regard. Crachat sur les chaussures de Ray. L'homme qui frémissait. Seul la peur qu'il éprouvait à mon égard ou la crainte de mourir aussitôt qui le retenait. John qui me l'avait appris alors que la peur était une des meilleures alliées. L'homme qui n'était pas tant inquiet face à l'idée que je le tue que face aux pouvoirs qu'elle possédait alors que ses tremblements s'intensifiaient. Ce regard que je savais changerait à l'instant qu'elle comprendrait ce qu'il en était. son regard qui changerait comme il avait changé la première fois lorsqu'elle avait découvert que j'avais trahi l'équipe, là pour les espionner depuis le début, là pour John. Ce qui au final n'était pas totalement vrai alors que j'étais autant restée pour elle. L'unique réponse donnée qui avait fait sens lorsque j'étais passé au détecteur de mensonge. Un détecteur de mensonges que Fury avait conçu pour que Romanoff ne puisse le battre. Et dans un sens je n'avais pu que battre ce détecteur de mensonge bien qu'aidé. Les côtes cassés avaient aidées face à ces tentatives d'éliminer toutes les variables, face à ce test pour duper la machine qui était capable d'analyser 98% des signes corporels à la recherche d'un mensonge ne serait-ce que le signe d'un changement de souffle. Une machine que j'avais réussi à battre mais à côté toute la supercherie n'avait pu qu'être dévoilée. Tuant Koenig. Cadavre que Skye avait découvert. Et les événèments qui s'enchaînaient alors que pour elle je faisais partie d'HYDRA. Ce qui n'était pas alors entièrement vrai. Ce qui ne l'était pas encore à ce jour. Mais une vérité que je ne pourrai prononcer à voix haute. Ne pouvant annoncer que non, je n'étais tout à fait un fanatique ou quoique ce soit de ce genre. Que conscient qu'à l'instant où Ray s'exécuterait, et qu'elle comprendrait, que nous serions retransportés là-bas. Une scène qui se jouait et se rejouait encore et encore. Le passé qui s'entrecroisait avec le présent. Et ne pouvant qu'attendre tout en masquant cette crainte cette première trace de dégoût ou de déception que je verrai son visage. « But you … you, Ward. I … I can’t believe it. How could you? » Mais autant que je pouvais m'y préparer, ou avoir conscience de sa possible réaction, il ne restait pas moins que rien ne préparait forcément à l'impact de ses mots sur ma personne. Masque impassible et pourtant c'était une tempête de nouveau à l'intérieur alors que je ne pouvais que la voir s'éloigner. Que tenté de la prendre dans mes bras pour lui dire que la réalité n'était pas aussi simple, que je continuais de survivre et de la protéger. Mais je n'en fis rien, laissant ses mots résonnaient en écho dans les couloirs alors qu'elle reprenait la parole de nouveau. « You really wanna be the head of a group of bastards, that even the devil himself wouldn’t want them around? » Des contradictions alors qu'autant que j'avais pu clamer n'avoir jamais été HYDRA, voilà que j'affirmais le contraire. La possibilité qu'elle se dise que là n'était la vérité, qu'il y avait anguille sur roche. Autant une autre possibilité qui m'inquiétait sans doute un peu plus qu'elle croit en ces mots. A force d'espérer la chute ne pouvait autant être que brutale. N'ayant pas fait grand chose dernièrement pour lui prouver le contraire, si ce n'était que je lui avais répété ne pas être l'homme qu'elle attendait que je sois. Mais un rôle qu'il était plus important de tenir. Un monde qui n'était pas juste visible en blanc ou en noir. Des teintes bien plus grisées qu'il n'en paraissait. Un masque que je devais maintenir alors que je savais que rien que le risque que Ray ait entendu la précédente conversation me mettait en danger. Risquant d'être compromis. Des choix à faire déjà faits. La nécessité d'affirmer une position. « I am. And until now they didn't call me a son of bitch like Coulson did. Plus, they have more to offer than SHIELD, so... end of the question. » Ray qui paraissait peut être triomphant à côté. Qu'un laquais aux ordres des leaders, rampant aussitôt pour obtenir privilèges. De la vermine à mes yeux. Et ne pouvant que me reculer non sans pointer mon arme dans la direction de la jeune femme alors qu'autour d'autres hommes étaient revenus. La voix de Kebo qui me parvenait à travers l'oreillette, me prévenant que le second obélisque avait été récupéré. Cet instant où il fallait partir alors même que les tremblements de terre s'intensifiaient. « Take care of the dead. We'll see each other in the battlefield. » Une promesse au goût inachevé. Comptant autant éviter de me faire ensevelir, ou tirer dessus bien que cela ne voulait pas pour autant dire que les pouvoirs de la jolie brune n'allait pas se concrétiser. Ne pouvant que reculer lentement sans la quitter des yeux alors que pour le moment aucun réel combat entre nous deux n'avait encore eu lieu. Ce qui ne voulait pas dire ne serait pas le cas dans la seconde suivante...

Ce n’est que parce que d’autres agents du SHIELD se trouvent sur place qu’elle ne s’emporte pas. Trop de tension, entre elle et l’agence, beaucoup de choses à prouver, dont l’aide qu’elle pourrait apporter lors de missions. Perdre le contrôle ou même tourner son dos pour partir s’occuper de tout ces problèmes en solo. Peut-être voulaient-ils garder l’œil sur au moins un inhumain. Ça, ou alors quelqu’un de haut placé, au SHIELD, était déjà au courant que quelque chose se préparait. Peu importe, en fait. Elle ne pouvait que s’en foutre, puisque de toute façon, ses pouvoirs lui permettaient d’avoir un certain contrôle des choses. Quiconque l’attaquait se verrait surpris ou terminerait dans un piteux état. Daisy n’entendait plus à rigoler depuis un moment déjà. Il y avait déjà trop de problèmes desquels elle devait se soucier. En faisant le tri, elle minimisait les dégâts si jamais elle s’emporte et cause un tremblement massif dans une telle ville. Des morts. Beaucoup trop pour en estimer les chiffres. Et dans la situation présente, rien qu’un mouvement de trop et les colonnes céderaient, les écrasant tous, et engloutissant également les pauvres agents aux étages au-dessus. Mais alors, pourquoi avoir un tel don, si elle devait constamment réfléchir avant de l’utiliser? Une muselière qu’on lui mit d’abord, puis qu’elle s’imposa à son tour, par crainte de détruire et qu’on la voit comme le monstre, comme la cause de grandes pertes. Hypercritique. Ses propos pouvaient avoir l’air héroïque, rien qu’en faisant face à l’ennemi sans sourciller. Néanmoins, sous toute cette couche d’assurance, il y avait une jeune femme ne se voyait plus dans les humains avec qui elle cohabite. Quand elle s’emporte, on la regarde étrangement, comme si on chercherait à la fuir. Pas besoin de mots, pas besoin de gestes. Les traits tirés, sur le visage des autres suffisait à comprendre qu’on avait peur d’elle. C’est bien pour ça qu’elle se réfugia un certain temps chez le Professeur Xavier. Là, au moins, Daisy fut entourée de mutants, de personnes vivant avec le même dilemme. Elle comprit ce que ça voulait dire, que s’accepter tel que l’on ait. Ce concept, elle devait encore l’appréhender, maintenant qu’elle ne passait pas tant de temps auprès de ces enfants. Mais elle y arriverait, avec du temps et de la patience. Il suffisait qu’elle gravisse les échelons, qu’elle y aille étape par étape.

Pourtant, elle les brûlait en ce moment. Rien qu’en rouvrant des plaies encore bien vives, elle retombait dans ses vieilles habitudes. En fait, elle en oubliait presque les enseignements de Lincoln. Là, à faire trembler le sol, il ne s’agissait plus de Daisy Johnson, mais Skye, la pauvre idiote effrayée, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. La seule différence, c’est que la jeune femme était parfaitement au courant de ce qui se produisait, et ne faisait rien pour arrêter tout ça. Comment se concentrer sur autre chose, après tout, quand on apprend que l’homme pour qui on éprouve encore tant de sentiments se trouve réellement de l’autre côté des choses, qu’il devient inatteignable? Un tumulte de rancœur, de peine et d’animosité. Elle voulait à la fois lui arracher la tête et aller le prendre dans ses bras pour le supplier d’arrêter ces conneries. N’avait-il pas dit faire cavalier seul? Son ton de voix était ferme et clair, la dernière fois, quand il soutint ne pas être HYDRA. Un leader. Rien que le salut fait par son partenaire était un argument indéniable. Des ponts qui tombaient, une lumière au bout du tunnel qui s’éteignait. La trahir, une fois de plus. Elle ressentait exactement la même que lors de la découverte de sa trahison envers le SHIELD, la première fois. « More to offer, really? They tortured Lincoln and Mike. They killed my mother. The list goes on, and on, and on. From what I stand, I can only see murderers, criminals. That’s all HYDRA has to offer. And I would be the first to refuse such things. » Ne pouvant concevoir que quelqu’un veuille bien faire parti de cette agence, surtout vu leur passé destructeur. Autant signer un contrat avec le Diable en personne. Même leur défunt leader, le crâne rouge, avait le look approprié pour contrôler les Enfers. Le monde qui deviendrait exactement comme tel, advenant une réussite de ces nazis.

Revirement de situation. L’arme que Grant tenait n’était plus pointée sur l’autre con, mais bien sur elle, alors que d’autres hommes firent leur apparition dans la pièce. Merde. Elle venait vraiment de perdre la mise. Dans toute cette cavalcade, ils avaient perdu de vue le but de la mission, de trouver l’obélisque. Et puis merde! Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien foutre, les autres agents? Ils prenaient une pause, peut-être? D’autres colonnes perdirent quelques morceaux, s’émiettant un peu plus sous les tremblements. Perdre. Elle venait de perdre. C’était inacceptable. Se battre jusqu’à son dernier souffle, même si cela ne servirait à rien. « I don’t take orders from you. » Il ne pouvait croire qu’elle se laisserait ainsi faire, l’air penaude, avec une victime derrière elle, et des objets dangereux entre les mains de l’ennemi. Non. Une idée qui lui passa par la tête. « So let me guess, newbies, ready to show what they’re made of. Am I right? » Elle les regarda, tournant légèrement la tête. Certains ne savaient pas qui elle était, rien qu’en jugeant par leurs expressions perplexes. « Just so you guys know … » Et sur ce, elle rapprocha ses mains, formant une bulle d’énergie, celle qu’elle essayait de contenir depuis tantôt. Ramassant toute sa haine à l’intérieur, pendant quelques secondes, avant de la lancer sur une bonne poignée d’hommes, qui tombèrent comme des dominos, les uns après les autres. « This is what you can be looking foward, you bastards. Death. And I’ll be the one giving it. »

« More to offer, really? They tortured Lincoln and Mike. They killed my mother. The list goes on, and on, and on. From what I stand, I can only see murderers, criminals. That’s all HYDRA has to offer. And I would be the first to refuse such things. » « Because SHIELD isn't composed of murderers ? The only thing changing is that HYDRA doesn't lie about it. » Exagération cela ne faisait aucun doute. Bien qu'il était autant vrai d'affirmer que le SHIELD était autant composé d'assassins, de criminels. « And it's kind of hypocrit coming from a former criminal. » Sachant que je n'allais pas m'en sortir qu'avec cela. Des mots aussi aiguisés que des lames. Des lames que je plantais dans son dos. Des mots qui pouvaient faire mal autant que les coups physiques, autant que la douleur infligée à un adversaire. Un rôle pourtant tenu alors que je pouvais que lui rappeler qu'avant de la trouver, de la former elle était un hacker. Et encore elle n'avait pu qu'emprunter de nouveau cette voie de criminelle en se renseignant auprès de Miles. Bien qu'à cet instant ce n'était sans doute pas tant une pointe de colère qui avait surgi à propos de son comportement, si ce n'était peut être une pointe de jalousie. Non pas que cela importait. Alors qu'en effet les deux organisations pouvaient tuer. Chacun donnant des ordres. Chaque ordre ayant des conséquences. Des ordres qui différaient qui pouvaient permettre de sauver des vies ou autant entraîner la mort de certaines personnes. Certes les raisons promulguées par le SHIELD étaient bien plus nobles, mais face à ce point elle ne pouvait que rencontrer de la résistance. Autant un masque maintenu. Un rôle que je ne pouvais que continuer de jouer. Des semi-vérités d'énoncées.

Une conversation qui se devait prendre fin. Conscient que je préférerai autant éviter de la blesser. Mais les sentiments et les actes d'empathies n'avaient rien à faire là. Des colonnes d'agents qui se dessinaient, de chaque côté du couloir, se regroupant. Et ne pouvant que l'enjoindre à s'occuper des funérailles de l'agent que j'avais tué quelques instants plutôt. L'enjoignant de cesser le combat bien qu'il était autant facile de voir à l'éclat dans son regard qu'il n'en serait rien. Une partie qui serait sans doute plus rapidement terminée si elle n'était pas aussi entêtée. « I don’t take orders from you. » Et ne pouvant que reculer alors que cet éclat de détermination brillait dans son regard. Les tremblements qui s'intensifiaient. « So let me guess, newbies, ready to show what they’re made of. Am I right? » « Back off now ! » Ne pouvant que les ordonner de se replier. Nullement assez rapides. Cet instant de stupidité où la surprise se lisait sur leurs visages. Les bruits des pas qui résonnaient en écho alors que je ne pouvais que m'éloignais rapidement, les hommes les plus proches faisant de même. « Just so you guys know … » Bulle d'énergie. Sans doute que si je n'étais sur le point de recevoir cette décharge, sans doute aurait-elle pu lire l'éclat d'émerveillement sur mon visage quant à l'usage de ses pouvoirs. « I want her alive ! » Vibrations qui percutaient en onde de choc les agents qui se tenaient là. Un ordre qui n'était pas de capturer et de la tuer, mais bien un ordre de repli rapidement. Ne pouvant que oui, en effet, fuir devant l'inhumaine. Fuyant aussi simplement qu'il soit ou plutot adoptant une technique de replis plutôt que de se retrouver à terre. « This is what you can be looking foward, you bastards. Death. And I’ll be the one giving it. » « Run ! » Echo de voix qui se répercutait bien que chacun n'avait pu que prendre la fuite. N'étant non plus le chasseur que le chassé. Les rôles qui s'inversaient alors que de prédateurs nous devenions les proies. Non pas cet élan de peur que je percevais comme venant de moi si ce n'était des autres agents. Des portes fermées. L'éclat de haine dans le regard de Ray. Homme qui n'avait rien à dire autant que je savais que le jeu ne venait que de se compliquer, que l'homme n'en viendrait qu'à ramper auprès de ses maîtres alors que j'avais décidé de la laisser vivre et non de l'éliminer. Weakness. Ne pouvant retourner en arrière si ce n'était continuer d'avancer alors que les ombres devenaient floues, et que le silence retombait. Champs de combat abandonné. Des hommes à terre des deux côtés. Mais un paquetage qui était sauf désormais. Ce qui comptait. Ou presque.

« Sure, HYDRA might not lie about it, but doesn’t mean their methods are noble. » Loin de ça, même. Ils n’avaient rien d’héroïque, ces gens-là. Rien qu’en sachant que le début de cette agence est lié aux Nazis et à leurs méthodes moins qu’humaines, Daisy ne peut réellement comprendre comment on pourrait les voir d’un bon œil. Bon, à vrai dire, dans le cas de Ward, c’était peut-être plus facile à visualiser, vu la présence de Garrett, de cet homme ayant certainement profiter du moment pour se saisir de quelqu’un en détresse et lui montrer une voie différente, un chemin moins conseillable mais que ce terroriste suivait déjà. En y repensant bien, qui sait si la jeune femme n’avait pas fini dans une telle agence. La croiser pendant qu’elle essayait de trouver sa place dans son rôle d’hacktiviste aurait largement suffit à ce que la brunette ne pense pas exactement comme elle le fait maintenant. « I choose the path of redemption. » Pas vraiment ce à quoi elle s’attendait, en acceptant l’offre de Coulson à reculons. Travailler avec des menteurs, avec des gens qui ne pensent pas à ce que les informations si précieuses soient importantes à partager. Se tenir entre eux et le public, jouer les Robin des Bois, sans pour autant que cela ne concerne l’argent. New York. Tout le monde était sous le choc, après cette attaque. L’incompréhension, la terreur. Et qu’est-ce que le SHIELD dit, à cette époque-là? Rien. Il garda le silence. Cela l’enragea, oui, mais maintenant, elle comprenait mieux leurs raisons. La panique et les décisions prisent à la hâte. L’humanité avait ce bien joli défaut que de partir à courir comme des poules sans têtes, et ce, pour le moindre petit bruit.

Daisy n’entrait plus dans cette catégorie depuis longtemps. Elle a survécu a bien des choses, dont notamment la mort. Ce ne serait donc pas un nombre impressionnant d’agents qui lui ferait peur. Après tout, en se montrant trop sensible, on remarquerait ces faiblesses, on utilisera cela contre elle. Tenir tête, ne pas les quitter du regard, et surtout, ne pas sourciller une seule seconde, en remarquant l’arme tournée en sa direction. Il ne manquait qu’un détail; faire en sorte de ne jamais révéler sa véritable connexion à Ward. Ennemis, c’était exactement comme ça qu’on devait les imaginer. Sinon, ils le tueraient … ou trouveraient un autre moyen de le torturer. Ses réponses furent donc brusques, et ses menaces bien réelles. En tout cas, Grant comprit tout de suite ce qu’elle manigançait, car il ordonna aux autres de s’éloigner. Ahuris, certains se mirent à courir alors que d’autres restèrent figés sur place, soit par curiosité, soit par terreur. Parfait! Ils avaient les meilleures places pour assister au spectacle de sa bulle d’énergie qu’elle préparait avec beaucoup d’attention. Vivante. La brunette l’entendit dire cela aux agents, et se permit un petit sourire. Pas de capture, pas de meurtre. Ce qui voulait donc dire qu’il la protégeait, quoique ses méthodes laissent croire le contraire. Incapable de contenir ses mains plus longtemps. Elle lâcha sans hésiter, dès qu’elle sortit sa dernière réplique. Grant eut beau faire de son mieux pour avertir les troupes, cela ne servit à rien. Certains tombèrent, probablement pas morts, mais assez sonnés pour ne se réveiller qu’une fois les menottes aux poignets. Rien de plus à faire. Elle n’avait d’autre choix que d’en rester-là, à observer le reste des agents prendre la fuite, les obélisques en leur possession. Mais au moins, elle n’avait pas tout perdu. En venant ici, elle apprit les plans d’HYDRA. Il fallait absolument qu’elle en glisse en un mot au deux à ses supérieurs, et peut-être aussi aux Avengers, tant qu’à y être.