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Là, j'irais bien te chercher [-18] # Theodora
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AnonymousInvitéInvité
Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

La journaliste se sentait effectivement épiée dans son intimité, mais elle ne pouvait pas en vouloir à la brune, ce n’était pas de sa faute. Elle lui avait expliqué de quelle façon fonctionnait son don, et elle savait, ainsi, que cela fonctionnait avec des objets également.

Quand je t’ai demandé d’enlever tes gants… J’avais des objets à te faire toucher, qui ne m’appartiennent pas. Je n’avais pas prévu que tu me “vois” réellement… Et le problème qui se pose, en tout cas dans ma tête… C’est que je n’ai aucune idée de ce que tu as pu voir, et ça m’effraie… Ça m’effraie autant que de le savoir du reste.

Elle soupira, réalisant que la situation était bien différente de ce qu’elle avait pu imaginer en allant à ce rendez-vous professionnel… qui dérivait vers quelque chose de bien plus personnel. Elle n’avait pas pensé un seul instant parler d’elle… Alors le “montrer” ! Et le pire, c’est qu’elle était impuissante face à ça, elle ne pouvait plus reculer et pourtant, elle n’avait pas non plus de moyen d’avancer puisque Theodora préférait éviter le sujet. Si elle avait vu ne serait-ce qu’un fragment de Briarcliff, cela pouvait se comprendre.

Lana préféra se concentrer sur la route, suivant le chemin indiqué par sa charmante passagère. Elle devait bien avouer que cela faisait très longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée en bonne compagnie. Il était dommage que les circonstances soient celles-ci.

Une fois arrivées à bon port, elle se gara et coupa le moteur, restant silencieuse un instant. Là non plus, elle ne pouvait plus reculer, elle avait accepté son invitation. L’endroit était plutôt agréable et charmant. Elle avait toujours apprécié cette zone de Pierrefonds-Roxboro. Ce n’était finalement pas très loin de chez elle. Le monde était devenu si petit…

La pluie tombait toujours, et sévèrement. Lana avait beau avoir un parapluie, elle était trempée. Un frisson la parcourut et elle frotta ses épaules naturellement.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
De tout le trajet, Theo ne décrocha la mâchoire que pour indiquer le chemin à Lana. Elle avait tellement peur de révéler ce qu’elle avait vu. Elle sentait bien que la journaliste la ménageait, pourtant son subconscient ne l’avait pas épargnée. Mais la médium ne pouvait pas en parler tout de suite. Elle attendit que Lana le dépose devant chez elle et sortit immédiatement de la voiture. Elle n’avait qu’une hâte : retrouver son petit havre de paix. Ses objets à elle qu’elle pouvait toucher sans crainte.

Arrivée devant le porche de son petit studio, Theo tira son trousseau de sa poche et s’empressa de trouver la bonne clé. Du coin de l’oeil, elle vit Lana frotter ses épaules sous l’effet de la pluie glacée. Vite, la médium ouvrit la porte et l’incita à entrer pour échapper à l’orage.

“Rentre, je t’en prie. Je vais te chercher de quoi te réchauffer. Je te sers un verre ?”

En vitesse, Theo jeta ses gants humides dans la machine à laver et en préleva d’autres dans la commode de l’entrée. Après quoi, elle fouilla dans le bar dans l’angle du salon et en extirpa plusieurs bouteilles au hasard. Vin, vodka, rhum, ses meilleures alliées de soirées difficiles… Elle déposa son butin sur la table basse ainsi que deux verres.

“Viens, installe-toi. Sers-toi ce qui te fait plaisir, je reviens. Ce sera vodka pour moi.”

La médium disparut dans un courant d’air et revint avec plusieurs serviettes de bain. Lorsqu’elle passa derrière le canapé où était installée Lana, Theo déposa l’une d’elle sur ses épaules afin de sécher ses cheveux. Enfin, elle s’assit près d’elle sur le sofa et vida d’un trait le verre que la journaliste lui avait versé. L’alcool lui brûla la gorge et effaça quelques peu l’amertume des visions passées. Et soudain, le silence se fit autour d’elle. Il lui fallait bien ce courage pour en parler.

“J’ai pas l’habitude d’évoquer ce que je vois. J’ai l’impression de me perdre à chaque fois. Et je me suis perdue avec toi dans cet asile. J’ai vu les tortures qu’on t’a infligées et cet homme… Je n’ai vu que des bribes de ton passé mais ça m’a permis de comprendre cette détresse que tu avais dans les yeux quand ce jeune s’est approché de toi.”
AnonymousInvitéInvité
Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Lana remerciait intérieurement la brune d’avoir ouvert assez rapidement la porte. Il faisait terriblement froid et on aurait pu croire que le temps s’était ligué contre elles. La décoration était sobre et moderne. Froide à première vue… mais ce n’était pas ce que ressentait la journaliste. Elle s’installa sur le canapé en écoutant Theodora. Un sourire en coin apparut sur son visage alors qu’elle lui proposait de lui servir un verre… pour lui dire finalement de se servir elle-même. Elle semblait si… simple. Simple et complexe. Encore et toujours cette dualité.

Une vodka… eh bien, c’est comme si c’était fait !

Elle servit un plein verre du liquide transparent à son hôtesse tandis que celle-ci s’était littéralement envolée. La fuyait-elle ? Elle semblait montée sur ressorts. Mais ça n’avait pas d’importance, elle l’avait invitée et elle n’avait pas l’air d’être quelqu’un qui se forçait à faire quoi que ce soit. Après un choix cornélien, elle se servit à son tour un verre, de rhum cette fois.
Quand Theodora revint avec ses serviettes, un nouveau sourire naquit sur le visage de Lana. Attentionnée… La journaliste se sécha du mieux qu’elle put et regarda la brune vider son verre. Sacrée descente !

Et là, le froid. Il était de retour. Lorsqu’elle lui parla de l’asile, son sang se glaça et son corps n’était plus qu’un long frisson. A son tour, elle vida son verre. Il lui fallait également du courage pour enchaîner…

Mon passé… Si tu savais. J’étais effectivement dans un asile. Briarcliff. Je pense que tu n’en as jamais entendu parler et pour cause…

Elle se servit un nouveau verre… ce n’était pas très élégant et un peu cavalier alors qu’elle n’était pas chez elle, mais c’était un mal nécessaire. Elle en fit de même pour la brune car elle en aurait certainement besoin. Le rhum envahit une nouvelle fois sa gorge et la chaleur de l’alcool la fit légèrement rougir.

Donc… Je disais… Alors, oui, les traitements étaient désastreux. J’ai subi des électrochocs et je pense que cette douleur est indescriptible. Et un jour, un...

Elle soupira, s’interrompant avec difficulté. Jamais elle n’avait expliqué ce qu’elle avait vécu. Jamais. Elle avait pensé écrire un livre un jour, un nouveau… Avec plus de détails. Celui qu’elle avait écrit sur Briarcliff n’entrait pas autant dans les détails de sa souffrance.

Un thérapeute, le docteur Oliver Thredson est venu. Il s’est immédiatement intéressée à moi, ne me jugeant pas malade… Pourtant, pour sortir, j’étais prête à tout. Même à me faire soigner de ma soit-disant maladie. J’étais prête. Alors il entama un procédé d’aversion… A ce moment précis, je ne m’étais jamais sentie aussi sale de toute ma vie. Elle rit légèrement. C’est exactement ce que je me suis dit d’ailleurs. Si j’avais su ce qui m’arriverait après, j’aurais savouré l’instant présent… Theo… Je ne suis pas certaine de comprendre vraiment ce que tu as vu. Je ne sais pas jusqu’où vont les précisions de tes visions… Mais tout ce qui s’est passé est réel, est toujours en moi. J’ai l’impression que c’était hier. Pour moi, c’était hier, d’ailleurs… Mais Briarcliff, cet “asile”... J’ai réussi à le faire fermer… En 1971.

Et voilà… La date était lâchée. Le “passé”... Theodora avait utilisé le mot qu’il fallait.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Un nouveau torrent de vodka vint brûler l’oesophage de Theo. Elle commençait tout juste à ressentir cette légèreté au moment d’aborder un sujet d’une telle gravité. L’alcool engourdit sa langue l’espace de quelques secondes.

Lana évoqua l’établissement où elle était retenue. Briarcliff. La médium n’en avait jamais entendu parler. Fondé bien avant sa naissance, cet asile avait prospéré pendant si longtemps que ses murs appartenaient désormais au passé. Lorsque Lana évoqua les électrochocs, Theo ferma les yeux.

“Je les ai ressentis… Les électrochocs. C’est étrange, j’étais à la fois à ta place et à tes côtés. J’assistais à la scène en ressentant dans ma chair chacune de tes douleurs. La brûlure sur tes tempes, les violentes contractions de chacun de tes muscles, tes dents qui s’entrechoquaient malgré le tampon de cuir qu’on avait enfoncé dans ta bouche.”

Theo reposa son verre vide sur la table basse d’une main tremblante. Les électrochocs n’étaient rien comparés à la suite de la tragédie.

“J’ai vu ce qu’il t’a obligée à faire… Je sentais la perfusion plantée dans ma chair pour déclencher un sentiment de dégoût à la vision de filles dénudées. J’ai vu ce patient qu’il t’a obligée à toucher et...”

La jeune femme s’interrompit. Ne sachant si elle était sur le point de vomir ou s’il lui fallait un autre verre de vodka. Elle avait absolument tout ressenti.

“La dernière vision que j’ai eue était terrible. Tu étais enchaînée à ce lit et il… C’était ce thérapeute, n’est-ce pas ? C’est lui qui a abusé de toi ?”

Ses poings en tremblaient. Avoir connu cette douleur et ce sentiment d’humiliation développait davantage d’empathie chez Theo pour cette jeune femme. Elle bouillonnait de rage et de désespoir pour la journaliste qui n’avait rien demandé à personne. Elle qui avait commis la simple erreur de choisir qui elle souhaitait aimer.

Cependant, un détail intrigua Theo lorsque Lana dévoila la date de fermeture de Briarcliff. 1971 ? La médium s’apprêtait à tendre la main vers sa bouteille, mais elle décida d’arrêter la vodka pour ce soir. C’était impossible, elle-même n‘était pas encore née à cette époque. Elle avait certainement mal entendu. Dans un froncement de sourcils, elle plongea son regard dans celui de la journaliste et posa sa main gantée sur la sienne.

“C’est une chance d’avoir pu fermer cet endroit. Ces pratiques barbares ne devraient plus exister… 2011, tu dis ?”

L’envie de prendre Lana dans ses bras pour effacer ses souvenirs démangeait la médium. Mais elle ne pouvait pas s’autoriser ce genre de gestes. Pas maintenant. La journaliste risquait de penser qu’elle abusait de cet instant de faiblesse et Theo ne voulait pas foutre en l’air ce moment. Décidément, l’alcool et le désespoir ne faisaient pas bon ménage...
AnonymousInvitéInvité
Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

L’alcool commençait à avoir raison de la journaliste, elle se détendait. Elle s’installa un peu plus confortablement sur le canapé, tentant de se focaliser sur la conversation. Elle avait bien compris que la medium avait vu bien trop de choses… Et à la fois, pas en détails. Imaginer qu’elle ait pu “subir” ces électrochocs à travers elle donnait la nausée à Lana. Elle n’aurait souhaité ça à personne… Ou si, peut-être à Oliver.

C’est… effectivement lui. Mais les choses sont bien plus compliquées que cela. Il n’était pas tout à fait ce qu’il prétendait être… Attends.

Elle sortit son smartphone et fit une recherche internet au nom de Bloody Face. C’était l’une des premières choses qu’elle avait fait quand elle avait découvert internet et tout ce que cela pouvait receler. La technologie avait du bon. Tout son passé était présent, sur un simple petit appareil.
Elle frissonna en voyant son visage en photo. De très mauvaise qualité mais son esprit, lui, s’en souvenait à merveille. Elle reconnaissait chacun de ses traits, et elle revoyait son sourire alors qu’il la violentait… qu’il la violait. Elle sentait ses larmes couler sur ses joues au rythme de ses va-et-vient. Elle n’avait strictement rien oublié.

Reprenant un peu de contenance, elle tendit son appareil à Theodora.

C’est lui. Le tristement célèbre Bloody Face… Et je l’ai tué. J’ai dû le tuer… Je n’avais pas d’autres choix !” Sa voix se brisa dans sa gorge avant qu’elle ne serre la main gantée qui tentait de la rassurer.

Le rhum faisait peut-être son effet mais il n’effaçait en rien la difficulté de parler de ce sujet si sensible. C’était la première fois qu’elle en parlait vraiment de cette façon, comme une victime, et non comme celle qui s’en était sorti. Elle parlait comme celle qui a subi… Le verre à moitié vide, et non à moitié plein. Parce qu’ici, entre ces murs, avec la brune, elle n’avait pas envie de sortir la carte de “Lana Winters, la journaliste qui a survécu”. Elle avait juste envie d’être Lana, autant qu’elle avait envie d’être, là, maintenant, avec Theodora.

Un nouveau soupir, comme pour faire descendre la pression.

Tu vois sa date de naissance… Et sa date de mort… Et là, elle montra du doigt le passage qui parlait d’elle, de ce qu’elle avait fait pour mettre un terme au massacre de Bloody Face. Là, il y a ma date de naissance...

… Et aucune date de mort. Parce qu’elle n’avait jamais eu à mourir, parce qu’elle était revenue sans savoir même qu’elle était partie. Parce qu’elle avait disparu du paysage… Au moins, ici, au Canada, personne n’avait fait de recherches sur elle. Elle errait librement sans que l’on vienne lui dire “Vous ressemblez comme deux gouttes d’eau à la fameuse journaliste Lana Winters qui…”. Non, rien de tout ça. Elle était de retour, et continuait tout simplement sa vie. C’était comme si le temps s’était arrêté uniquement pour elle.

Alors non, ce n’était pas en 2011… Mais bien en 1971 que Briarcliff a fermé. Je venais d’avoir 40 ans… Et je les ai toujours, enfin… Plus pour longtemps ! Et pour tout te dire, je n’ai aucune idée de ce qui a pu se passer. Je ne sais plus rien… Je pourrais comprendre que tout ça te paraisse insensé et pourtant, c’est vrai ! Mais je crois que ce phénomène n’est clairement pas important… Ce n’est pas le sujet principal. Mais peut-être que cela expliquera pourquoi j’ai eu droit à ce genre de traitements… pourtant déjà archaïques à l’époque.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
La vodka désinhibant complètement Theo, la jeune médium se rapprocha de Lana alors qu’elle lui montrait son téléphone. Sans s’en rendre compte, elle posa son bras sur le dossier du canapé, juste derrière la jolie blonde. La journaliste ne s’en rendit pas compte tout de suite, penchée sur son smartphone. Son autre main serrait toujours la sienne.

Théo pencha la tête sur le côté alors qu’elle lui expliquait Bloody Face. Ce nom lui était vaguement familier, comme une légende urbaine qu’on lui aurait raconté étant petite. Le tueur en série disposait effectivement d’une page sur Internet… et parmi les victimes, le nom de Lana lui sauta aux yeux. Les sévices décrits correspondaient à ce que Theo avait vu pendant leur bref contact. Mais elle ignorait comment avait terminé cette histoire. Ecrit noir sur blanc, elle pouvait lire que Lana Winters avait mit fin à des années de meurtres et de torture en abattant Oliver Thredson. Theo ne frémit même pas. Ce monstre avait eu ce qu’il méritait.

“Heureusement, tu étais là pour l’arrêter. Tu n’imagines même pas le nombre de femmes que tu as sauvées grâce à ton courage.”

L’alcool lui donna le courage de poser une main sur son épaule pour la réconforter. Cette histoire lui brisait le coeur plus que de raison. Foutue empathie. Un détail cependant intriguait Theo : elle avait bien entendu 1971 quelques minutes avant, et le moteur de recherches confirmait les dires de Lana. Impossible de croire qu’elle mentait, la médium avait vu ce bâtiment ancien ainsi qu’une mode et des traitements médicaux oubliés depuis bien longtemps. Personne aujourd’hui n’enfermerait une femme pour soigner son homosexualité en Amérique du Nord.

“Je te crois… Je l’ai vu même si je n’arrive pas à l’expliquer. Comment est-ce possible d’avoir effectué un saut dans le temps ?”

Theo jouait sur les mots. Elle savait bien que des phénomènes étranges se produisaient en ce moment. Et elle-même en avait été victime étant petite à Hill House. Mais les possibilités semblaient infinies quand on voulait bien les voir. Elle envisagea un instant de proposer à Lana de toucher sa main pour en avoir le coeur net, mais elle s’abstint de le faire. Cela aurait pu être mal interprété. A la place, elle se rapprocha davantage de la journaliste, sa cuisse effleurant la sienne.

“Quelle que soit l’époque d’où tu viens, je te promets que tu es en sécurité ici. Plus personne ne lèvera la main sur toi.”

Des promesses en lesquelles Theo croyait dur comme fer, mais qu’elle ne pouvait certainement pas tenir. Jamais personne ne pourrait empêcher un nouveau psychopathe comme Thredson d’émerger et de terroriser la ville. Mais ce soir-là, dans le studio de Theo et sous une cascade d’alcool, les deux femmes pouvaient se sentir invincibles dans la bulle qu’elles venaient d’ériger autour d’elles.
AnonymousInvitéInvité
Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Tout était surréaliste, Lana n’avait pas prévu ce genre d’entrevue. Elle devait interviewer Theodora Crain, une médium au don particulier qui se manifeste principalement à travers le toucher… Et finalement, elle se retrouvait dans son canapé à se faire consoler ! Tu avoueras que la situation est plutôt cocasse… Au final, qui pose des questions à qui ? Qui se dévoile ? Elle ? Certainement pas. C’est toi. Elle t’a bien eu Lana.
Effectivement, elle avait bien remarqué que la situation avait été inversée, seulement il fallait bien qu’elle explique ce qui s’était passé. Et rien ne serait arrivé si elle ne l’avait pas touchée. Ce n’était pas Theodora qui avait créé ce problème, mais elle, et par erreur. Un mauvais calcul et trop de spontanéité. Elle ne pouvait pas croire que tout était prémédité.

Du reste, lorsqu’elle sentit sa main sur son épaule, son premier réflexe fut de se blottir un peu plus contre elle… Un très mauvais réflexe si tu veux mon avis ! Tu n’es pas à un rendez-vous avec une future conquête là ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Ce qui lui arrivait ? Elle se sentait rassurée tout simplement, et ça faisait très longtemps que ce n’était pas arrivé. Certes, cela faisait également un certain temps qu’elle n’avait pas été aussi proche d’une femme mais c’était surtout parce que Theodora savait. Elle savait désormais et elle ne la fuyait pas… Bien entendu, elle ne connaissait pas tout en détails. Elle n’avait pas vu qu’elle était enceinte… Pas vu ses tentatives d’avortements… Pas vu cet accouchement dans les larmes et cet enfant qu’elle ne désirait pas. Un enfant qu’elle était pourtant allée voir à l’école, qu’elle était venue défendre.
Un frisson la parcourut : s’il était toujours envie, aujourd’hui, Johnny, son fils, avait 54 ans… Etait-il comme son père ? La nausée commençait à revenir, aussi, elle chercha à capturer le regard de la brune à ses côtés.

Je ne sais pas… J’ai des hypothèses mais elles sont plus extravagantes les unes que les autres.

Elle y avait pensé durant cette année à vivre et à s’adapter à une nouvelle époque. Elle avait imaginé s’être fait enlever par une agence, puis cryogéniser… Mais dans quel but ? Elle s’était aussi rappelé de Kit et de ses histoires d’aliens… Un enlèvement par des extra-terrestres ? Saugrenu… D’autant que Kit, lui, se rappelait particulièrement bien de cet enlèvement. Pourquoi pas elle ? C’était tellement étrange… Elle se demandait, du reste, si elle était la seule à s’être retrouvée dans cette situation. Peut-être y avait-il d’autres personnes dans son cas ? Peut-être pourrait-elle les trouver ? Mais comment ? Non, ce n’était vraiment pas l’important à cet instant précis.

C’est… assez drôle comme situation, en y réfléchissant. Nous devions nous rencontrer afin que je te pose des questions, que j’en apprenne plus sur toi pour mon article. Et là... Elle se tut avant de mordiller sa lèvre inférieure, son regard toujours fixé sur ses yeux. ... Cet article est le cadet de mes soucis.

Cette fois, son regard descendit légèrement vers cette bouche qui diffusait un son apaisant, des mots rassurants… Un regard furtif, bref, mais qui réussit tout de même à électriser la blonde. Stop... Arrête ça... Elle se ressaisit rapidement, mettant ce moment d'egarement sur le compte de l’alcool.

Je n’ose imaginer ce que tu vis quotidiennement. Ce ne sont peut-être pas tes souvenirs… Mais tu les ressens comme si tu les avais vécus. Et tu ne pourras pas non plus les effacer... Lana relâcha son emprise sur la main de Theodora pour venir la poser sur sa cuisse, désormais collée à la sienne. Pardonne-moi d’en avoir rajouté...
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
“Ne t’inquiète pas pour mes souvenirs. Je les range dans une petite boîte et je les enterre au plus profond de ma mémoire pour ne pas sombrer.”

En général, Theo s’efforçait de ne pas trop s’impliquer auprès de ses patients. Chose qu’elle ne parvenait pourtant pas à faire en présence de la journaliste. Son histoire était bien trop violente pour s’archiver toute seule dans sa mémoire. Pour faire diversion, la médium esquissa un sourire lorsque Lana évoqua l’écriture de son article.

“C’est vrai qu’on a dérivé mais… A présent, c’est moi qui pourrait écrire un article sur toi.”

La médium se retint d’ajuster une mèche blonde derrière son oreille. L’alcool aurait pu lui faire faire n’importe quoi si elle avait bu un verre de plus. Leur proximité, la main de Lana posée sur sa cuisse, sa façon de scruter ses lèvres… Tout cet enchaînement délencha un incendie dans les entrailles de Theo. Si la décence et le dernier brin de lucidité qu’elle possédait ne le lui interdisaient pas, elle lui aurait littéralement sauté dessus. Mais pas Lana… La journaliste ne ressemblait en rien aux filles qu’elle avait connues et Theo ne voulait pas tout gâcher comme les fois précédentes. Lana était le genre de femme qu’on se devait de préserver. Elle avait connu le pire et ne devait plus jamais souffrir de la sorte.Voilà pourquoi la médium l’arrêta lorsqu’elle la surprit en train de contempler ses lèvres.

“Hey, fais pas ça...”

La médium aurait voulu resserrer ses bras autour de son corps, mais elle refusa de céder à la tentation. A la place, elle baissa le regard avant de poursuivre.

“Sauf si tu es prête à tout dévoiler.”

Pour goûter à ses lèvres, Theo aurait accepté de sonder le fin fond de son âme. De voir les pires atrocités pour en finir une bonne fois pour toutes avec le passé de Lana Winters. Ainsi fonctionnaient ses visions. Dès qu’elle avait épuisé tous les souvenirs du passé de ses patients, elle pouvait à nouveau entrer en contact avec eux sans être troublée. Jusqu’à ce que de nouveaux faits qu’elle ignore se produisent. C’était comme arracher un pansement. Autant le faire une seule fois et l’enlever d’un coup pour s’en débarrasser. Cela ferait mal sur le moment, mais la douleur s’estomperait aussitôt

A ce moment précis, Theo aurait été capable d’enlever son gant pour tout découvrir et pouvoir savourer un baiser sans vision. Elle aurait fait tomber la dernière barrière qui la protégeait de la folie pour retrouver à nouveau la douceur des bras d’une femme. Oublier un peu les réminiscences qui la hantaient parfois dans son sommeil.
AnonymousInvitéInvité
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Vas-y, embrasse-la… Mais, enfin, embrasse-la ! Seulement Lana n’en fit rien. Bien au contraire, c’était comme si une chape de plomb était tombée au fond de son estomac. Tout dévoiler ? Absolument tout ? Son insouciance ? Le corps de Wendy à ses côtés sur ce carrelage blanc tandis qu’elle avait le pied attaché par une chaîne. Comment oublier ça ? Ce malade l’avait congelée et avait demandé à la journaliste de l’embrasser : il voulait continuer leur thérapie… Jamais elle ne pourra oublier son horrible “plaisanterie” :

”Ne t’inquiètes pas, elle ne te mordra pas… J’ai arraché ses dents.”

Son masque comportait les dents de sa compagne. Jamais elle n’avait eu aussi mal et aussi peur de toute sa vie. Et l’après… Ce viol… Elle allait mourir, il allait la tuer, et elle avait sacrifié sa vertu pour survivre. Elle était entrée dans son jeu pervers, dans son complexe d’Oedipe immonde. Puis elle avait réussi à s’échapper pour finalement se retrouver à nouveau à Briarcliff… Et ce moment où elle avait tenté de se faire avorter avec un cintre et risquer d’en mourir. Tout était affreux.
Alors poser ses lèvres sur celles de Theodora… Et lui offrir “ça” ? Non… Impossible.

Je suis désolée… Je… Un verre ?

Sans vraiment attendre de réponse, elle servit un nouveau verre de vodka à Theodora, fit de même avec le rhum qu’elle descendit d’une traite. Elle inspira profondément et regarda par la fenêtre. La pluie s’était un peu calmée. Son regard revint se poser sur le visage de la magnifique brune. Elle fit mine de tendre la main dans le but de caresser sa joue avant de s’arrêter de justesse : peau contre peau… Mauvaise idée. Pour Theo.

Aussi, avant de rester collée au canapé, elle se leva rapidement, chancelant légèrement et sortit sur le perron. Elle s’adossa au mur et sortit une cigarette qu’elle alluma.
Qu’est-ce qui te prend ? Tu n’as pas vu qu’elle était prête ?! Tu en mourais d’envie bon sang ! C’est quoi le problème ? Le problème était que Lana ne voulait pas qu’il s’agisse de pitié. Elle voulait que cela soit spontané, naturel… Elle voulait être désirée, réellement.

Putain...” soupira-t-elle en regardant les volutes de fumée monter doucement.

Une occasion manquée. C’était la deuxième fuite de la journée, mais cette fois, c’était la sienne.
(c) DΛNDELION
AnonymousInvitéInvité
Son souffle sur ses lèvres… Theo l’avait senti, accompagné des douces effluves du rhum. Mais Lana s’était retirée au dernier moment, se réfugiant derrière sa bouteille. La médium ne lui en voulut pas : elle aurait fait pareil à sa place. Elle crut un instant que Lana allait se raviser lorsqu’elle approcha sa main de son visage mais ses espoirs s’envolèrent immédiatement. Elle se ravisa encore.

Tu t’attendais à quoi Theo ? Ce sont les moments les plus atroces de sa vie, bien sûr qu’elle hésite à les partager. Toi-même, tu ne voudrais pas lui faire vivre tes traumatismes.

Lana finit par s’enfuir, la laissant seule avec sa vodka. Plantée au milieu du salon. Theo passa la main dans ses cheveux en soupirant. Il y a quelques secondes à peine, elle la tenait dans ses bras. Et voilà qu’elle la fuyait. Comme Theo avait déserté face à des filles qui ne pouvait pas comprendre ses démons. Un simple coup d’oeil au meuble de l’entrée lui indiqua que Lana n’était pas partie très loin : ses clés de voiture y demeuraient encore. Peut-être avait-elle encore une chance de la garder sous son toit… La médium décida de lui laisser un peu de temps seule avant de la rejoindre. Au passage, elle prit son verre de vodka rempli à ras bord. Elle en sirota un petit peu histoire de ne pas le renverser, mais elle conserva le reste pour plus tard. Elle désirait avoir les idées claires pour l’instant.

Lorsqu’elle sortit sur le perron, elle trouva Lana adossée près de sa porte, une cigarette aux lèvres. D’un pas incertain, elle se rapprocha d’elle et déposa son verre en équilibre sur la rambarde.

“Hey… Désolée je ne voulais pas te brusquer. C’est juste que...”

Theo inspira profondément en lorgnant sur sa vodka mais elle se retint de la vider cul sec. Cette fois, elle ne se déroberait pas face à l’alcool.

“Je vais être honnête avec toi. Tu me plais et j’ai l’impression que c’est réciproque. Seulement je ne peux pas me permettre de te toucher et de plonger dans tes souvenirs sans ton consentement. Si tu ne le veux pas, je ne t’approcherai pas, je te le promets.”

Du bout de ses doigts gantés, elle caressa l’épaule de la journaliste et laissa sa main glisser jusqu’à son poignet. Jusqu’à sa hanche. Sa voix se fit plus grave, se transforma presque en murmure.

“Mais si c’est ce que tu désires, ne m’épargne pas. On peut faire les choses correctement et passer cette épreuve ensemble avant de partager le premier vrai contact sans douleur. J’affronterai tes démons comme j’ai affronté les miens, comme tu l’as fait il y a si longtemps. Une bonne fois pour toute. Dès lors, on pourra se toucher sans crainte de replonger dans ton passé.”

Tout en parlant, Theo prit la main de Lana dans la sienne. Elle voulait lui donner confiance, lui montrer qu’elle était digne de franchir cette barrière pour elle. De souffrir une dernière fois avant d’accéder au bonheur.

“Seulement si tu m’y autorises...”
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

La journaliste sursauta en l’entendant arriver. Elle était… magnifique. Tu vois, t’as vraiment merdé Lana ! Et tu as encore bien de la chance qu’elle ne te vire pas ! Son visage, éclairé par le soleil couchant, montrait qu’elle avait vécu des choses difficiles. Il avait une certaine douceur, qui devait lui servir dans son métier, mais aussi une force qu’elle ressentait clairement. Et ce charme désarmant quand elle plongeait les yeux dans les siens… Elle avait dû en briser, des coeurs.

Je vais être honnête avec toi. Tu me plais et j’ai l’impression que c’est réciproque...

Lana tourna la tête, pour la regarder, buvant ses paroles avec bien moins de rapidité que son verre de rhum. Elle n’imaginait pas ce qu’elle était en train de lui demander… Elle n’imaginait pas non plus ce qu’elle voulait bien dire par “Tu me plais”... Là ? Pour ce soir ?
Il semblait clair, à travers son esprit plutôt embrouillé, que Theodora désirait tout voir. Elle voulait se débarrasser de cette épée de Damoclès qui les menaçaient à chaque instant. Eviter de la toucher était si difficile… Elles avaient échangé pendant des semaines, des mois… Par e-mail, et quelques fois au téléphone… Mais là, les choses avaient pris une tournure bien différente. Et Lana ne la voyait plus du tout comme un sujet d’article…

A son contact, elle frissonna. Sa main sur son épaule, flirtant avec le danger… Elle termina sur sa hanche, sa chaleur devenant contagieuse. Ce n’était pas seulement l’alcool qui lui faisait cet effet. Elle savait bien que ce n’était pas tout, même si elle devait bien avouer que le rhum la désinhibait… Elle trouvait la brune à son goût, et c’était déjà le cas avant de la rencontrer. Oh, elle ne l’avait jamais vue, mais c’était sa façon de parler… ses mots. C’était ça. Ses mots la touchaient bien plus que de raison et la voir réellement avait confirmé ses soupçons.

Prenant son courage à deux mains, elle termina sa cigarette et lui fit face. Elle s’approcha dangereusement, passant sa main gauche dans son dos pour coller son corps au sien. Puis la journaliste se pencha dans son cou, ne faisant qu’effleurer sa peau.

A tes risques et périls” murmura-t-elle à son oreille.

Son corps toujours collé à celui de la brune, Lana retira avec délicatesse l’un de ses gants. Et malgré l’appréhension, elle tendit sa propre main, symboliquement.
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Un courant électrique traversa le corps de Theo lorsque Lana l’attira contre elle. Cela n’avait rien à voir avec les filles qu’elle allumait en boîte. C’était beaucoup plus fort. La médium ferma les yeux en sentant son souffle chaud contre son oreille. Enfin, la journaliste lui donnait le passe-droit pour mettre fin à la torture de ne pouvoir la toucher. En douceur, elle tira sur le gant qui couvrait sa main droite. Theo sentit le froid envelopper ses doigts.

Sans lâcher Lana du regard, la médium sourit et tendit le bras pour saisir son verre de vodka. Cette fois, elle en aurait bien besoin, mais c’était le dernier de la soirée. Elle se le promit.

“A la tienne, ma belle...”

Sans plus tarder, elle le vida d’un trait et le reposa sur la barrière. Le moment était venu de faire le grand saut. Theo inspira profondément lorsque Lana lui tendit sa propre main. La brune se serra davantage contre elle alors que leurs doigts s’apprêtaient à se rencontrer.

“Tiens-moi bien, il m’est déjà arrivé de tomber.”

Theo réprima un sourire en pensant à cette fois où sa tête avait heurté l’angle de sa table basse. Elle s’était ouvert l’arcade sourcilière en examinant un poignard ancien acheté aux enchères. Et elle avait le sentiment que ce qu’elle s’apprêtait à voir serait bien pire.

Elle ne croyait pas si bien dire : dès l’instant où elle serra la main de Lana dans la sienne, ses souvenirs la propulsèrent plusieurs décennies en arrière dans la cave de Bloody Face. Les sévices reprirent, le corps glacé d’une jeune femme apparut devant elle sur le carrelage. Son coeur se déchira en contemplant son visage massacré. La voix de cet homme résonnait dans le sous-sol, insensible à sa souffrance et à ses cris. L’instant d’après, elle était de retour à l’asile, assise par-terre dans une mare de sang, un cintre écartelant ses entrailles entre ses cuisses.

A ce moment-là, les jambes de Theo se dérobèrent sous elle, mais elle ne s’en rendit pas compte tout de suite. La douleur était trop intense pour s’évacuer dans l’immédiat. Et pourtant les visions continuèrent à défiler. A nouveau, Oliver Thredson lui faisait face, mais le poids d’un révolver dans sa main effaçait toute peur devant le monstre. Alors qu’il proférait ses dernières insanités, le coup de feu partit droit dans sa nuque. Dès lors, l’odeur de sang et de poudre emplirent les narines de la médium. Dans un lit d’hôpital, on déchira à nouveau ses entrailles pour en extraire un bébé indésirable. L’enfant né d’un viol qui avait survécu à un avortement clandestin. La peur et le dégoût la saisirent alors qu’elle voulait à tout prix rendre ce petit être qui n’avait rien demandé à personne. Ce petit ange qu’elle s’acharnerait à suivre bien des années plus tard. Une éclipse géante l’aveugla enfin, la privant de tout sens et de toute réaction. Un grésillement incroyablement aigu perça ses tympans pour l’arracher à son époque et la transporter au XXIème siècle.

Ses visions s’achevèrent là.

Suffoquant sous la douleur et l’angoisse qu’elle venait de ressentir, Theo s’effondra dans les bras de Lana. Recroquevillée au sol, elle peina à se souvenir qu’elle se trouvait chez elle, en parfaite sécurité. Ses jambes repliées sous elle, la médium glissa une main entre ses cuisses et la retira en pensant découvrir ses doigts pleins de sang. Mais cette douleur ne lui appartenait pas, elle n’était même plus réelle.

Theo releva la tête vers Lana, les yeux pleins de larmes.

“Comment as-tu fait pour tenir face à toute cette violence ? Comment peux-tu encore accorder ta confiance ?”
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Même si Theodora ne lui avait pas dit de bien la tenir, la journaliste n’avait pas prévu de la lâcher. Elle avait bien remarqué sa réaction à un simple contact rapide dans ce bar… Alors face à un contact prolongé, elle n’osait imaginer ce qui pourrait lui arriver. Ses doigts entrelacés dans les siens, elle la maintenait fermement contre elle de son autre main. Elle pouvait sentir son parfum mélangé aux effluves de la vodka. Mais quelques secondes après, elle sentit tout son corps trembler contre le sien, comme s’il était devenu incontrôlable. Seigneur, qu’ai-je fait… pensa-t-elle en faisant de son mieux pour la retenir.
Finalement, le corps de Theodora se détendit. Mais l’alcool n’aidant pas à la stabilité, elle s’écroula avec elle, sur le sol. Au moins, elle avait réussi à amortir la chute de la brune : il était hors de question qu’elle la lâche.
Avec le plus de douceur possible, elle entreprit de l’aider à se redresser légèrement mais elle semblait paniquée, tel un animal blessé pris au piège.

Je suis là...” murmura Lana en passant une main dans son dos.

A en juger par ce que fit la médium, la journaliste sut qu’elle avait réellement tout vu… Tout. Y compris l’avortement. La nausée la reprit soudainement. Oui, elle avait fait en sorte d’ôter la vie… mais elle ne le regrettait pas. Elle aurait préféré qu’il ne naisse jamais plutôt que d’avoir à l’abandonner… à lui donner la vie. Il avait été conçu dans d’horribles conditions, c’était insupportable.

Elle croisa finalement le regard embué de Theodora et son coeur se serra, pris dans l’étau de son propre passé.

Comment as-tu fait pour tenir face à toute cette violence ? Comment peux-tu encore accorder ta confiance ?

Comment ? Elle n’en avait strictement aucune idée… Que pouvait-elle répondre ? Elle avait simplement suivi son instinct. Elle avait fait de son mieux pour lutter contre le Mal qui la rongeait, sous toutes ses formes. Elle avait appris à encaisser même si, du fait de sa sexualité, elle l’avait fait pendant des années… Mais ça n’était pas comparable. La monstruosité pouvait revêtir toutes les formes. Au final, elle avait appris à la repérer pour pouvoir s’en protéger.

Je crois qu’à ce moment-là, j’ai cessé de vivre… afin de commencer à survivre,” répondit la journaliste.

Cette fois, elle n’hésita pas et passa sa main sur la joue de la brune, tentant d’effacer ces larmes. Elle ne supportait pas de la voir souffrir par sa faute. Que cela soit dû à la douleur, ou parce qu’elle avait énormément d’empathie, c’était trop et ce n’était pas juste.

Concernant la confiance… Je me pose encore la question, et je suis en permanence sur la défensive. Je ne l’accorde que très peu… voire jamais. Elle réfléchit un instant. Depuis dix ans… Enfin, dix ans pour moi… Enfin tu vois ! Depuis ce qu’il s’est passé, je n’ai plus accordé ma confiance, à personne… Mais ça...

Elle se pencha au dessus de Theodora, n’arrivant plus à lutter, ni à réfléchir. Ses paroles s’embrouillaient mais son esprit, lui, était focalisé. Et elle captura ses lèvres, comme une délivrance.

... c’était avant,” murmura-t-elle.
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Toujours au sol, Theo se laissa aller contre Lana. Ses jambes tremblaient encore de l’assaut du passé et sa vision était encore trouble. A moins qu’il ne s’agisse des effets de l’alcool… La médium choisit de rester dans ses bras encore quelques minutes, le temps de retrouver ses esprits. Elle ferma les yeux en sentant sa main caresser sa joue, savourant le contact dénué de visions d’horreurs. Pour la première fois, elles pouvaient se toucher sans troubler l’esprit de Theo. C’était doux, presque irréel. Apaisant, pour une fois. Bien plus que la vodka. Là, son esprit n’était pas confus, au contraire. Tout lui paraissait tellement plus clair à présent.

Alors que Lana se confiait à elle, Theo ne pouvait s’empêcher d’entrelacer ses doigts aux siens. A présent qu’elle ne courait plus le risque de voir son passé, cela devenait une nécessité pour elle.

Soudain, sa vue se brouilla à nouveau lorsque Lana l’embrassa. Le goût sucré du rhum vint s’imprimer sur ses lèvres, un doux parfum des Caraïbes pour adoucir cette fin de journée tumultueuse. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Theo glissa une main dans les cheveux de la journaliste pour prolonger leur étreinte.

“Tu peux avoir confiance... Si tu veux bien de moi à tes côtés.”

La médium se releva en titubant, une main sur la rambarde, l’autre glissée dans celle de Lana. Un sourire fatigué ornait son visage, mais ses yeux gardaient la douceur de ce baiser volé. Comme pour la ramener à la réalité, une bourrasque de vent s’engouffra sous le perron et fit frissonner la jeune femme.

“On devrait rentrer, la nuit va bientôt tomber et va finir gelées.”

Sans lâcher la main de Lana, Theo tendit le bras pour reprendre son verre de vodka vide. Elle ne comptait pas se resservir ce soir, l’ivresse de ce moment lui suffisait amplement. Elle comptait abandonner ses bouteilles pour une fois et se réfugier dans les bras d’une femme qui semblait prête à l’accepter telle qu’elle était. La jolie brune avait pour habitude de se cacher derrière une épaisse carapace pour jouer les femmes fortes. Forcément, certaines filles tombaient sous son charme de cette façon, mais ce n’était pas la véritable Theo. Theodora Crain était une âme torturée, tout autant que ses frères et soeurs. Si elle se révélait être la tête brûlée de la fratrie, c’était pour masquer ses faiblesses et la peur de tomber à nouveau par amour. La disparition de leur mère les avait tous détruits à leur manière et Theo portait désormais en elle ce don qu’elle lui avait légué. Un don qui en aurait effrayé plus d’une si ses anciennes conquêtes avaient su qui elle était réellement.

Une fois à l’abri dans son salon, Theo se tourna vers la journaliste avec un sourire gêné. Elle sentait encore son regard posé sur elle. Elle avait lu l’inquiétude dans ses yeux lorsqu’elle était revenue à elle.

“Je ne voulais pas te faire peur. Il arrive que j’ai des réactions étranges face à ces visions.”
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Lana devait bien avouer qu'elle se sentait soulagée, comme libérée d'un poids qui l'oppressait depuis de nombreuses années. Ce n'était pas évident et plutôt difficile à supporter, et elle s'en voulait à chaque instant de ne pas être plus... « normale ». Elle s'en voulait d'autant plus qu'elle faisait souffrir la brune. Si seulement elle avait pu avoir une vie plus joyeuse, moins remplie de monstres et de douleurs... De violence et de larmes.
C'était pourtant ce qui faisait « son charme », ou plutôt, son originalité. Elle se distinguait des autres de cette façon, mais à quel prix ?

La journaliste ne répondit pas aux mots de celle qui la regardait, emprisonnant ses cheveux avec beaucoup de délicatesse. Elle n'arrivait pas à y répondre. Elle venait de l'embrasser, pourtant, mais c'était trop. Trop d'émotions d'un coup pour pouvoir espérer s'en sortir sans encombre. La vouloir à ses côtés ? Pour combien de temps... Combien de jours, combien de mois, combien d'années ? D'heures peut-être ? De minutes ? La fin et la souffrance pouvaient frapper à tout instant alors à quoi bon se lancer ? Ma pauvre Lana... Tu sais bien que c'est déjà trop tard. Tu es lancée, tu es totalement dedans parce que tu en avais envie. Tu avais envie de la voir, envie de la connaître, envie qu'elle te connaisse... Tu avais envie de l'embrasser, et là, actuellement, tu as envie de recommencer et te sentir en sécurité dans ses bras. C'était difficile à avouer et pourtant tellement vrai : elle se sentait en sécurité. Pour la première fois depuis des années. Le danger n'était peut-être pas extérieur finalement... Elle s'était murée dans cette peur qui faisait de sa vie un enfer.

Finalement, elles rentrèrent chez Theodora, le froid ayant eu raison de leur étreinte. Sur le coup, la blonde ne s'était pas rendu compte du fait qu'elle avait toujours sa main dans celle de son hôtesse. Mais c'était bien le cas. Et finalement, cette chaleur s'en alla quand la brune rompit le contact en se tournant vers elle. Elle semblait fatiguée, et pour cause : la journée avait dû être exténuante pour elle.

Je rêve... Tu es en train de t'excuser ? Lana s'approcha de la jolie brune. Je peux t'assurer que pour avoir vécu tout ça... je n'avais pas cet aplomb. Et… Elle passa une main sur sa joue. C'est la plus belle chose que l'on ait fait pour moi... De toute ma vie.

Lana se surprit à coller son corps à celui de la médium, enroulant ses bras autour de sa taille. Elle posa sa tête sur son épaule avant de finalement déposer un baiser dans son cou. Son parfum l’enivrait.

Theo, murmura-t-elle. Oui, j'ai eu peur, et j'ai toujours peur... Mais pas de toi. De moi. J'ai peur d'être en train de me perdre... Et mes choix, dans la vie, ont rarement été les bons.

Elle avait bien conscience du poids de ses mots, même si l'alcool avait peut-être un effet « coup de pouce » sur cette conversation. Pourtant oui, elle s'emballait et elle sentait son cœur s'emballer. C'était trop tôt... Mais leurs échanges avaient été si enrichissants, elle avait l'impression d'avoir nourrit des sentiments inconnus durant des mois, sans pouvoir poser de mots dessus. Et l'avoir vue, enfin, venait de déterminer la nature de ces sentiments. La curiosité professionnelle n'était qu'une infime partie de la raison pour laquelle elle se retrouvait ce soir chez la brune. Et ce n'était certainement pas la raison qui expliquait pourquoi elle ne voulait pas en partir.
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Dans son studio, la présence de Lana apaisait Theo. Elle détestait rester chez elle parce qu'elle y était seule en permanence. D'ordinaire, elle tournait en rond et préférait se rendre chez sa sœur aînée pour s'occuper de ses enfants. Pour ne pas devenir folle et sombrer dans l'alcool. Ce soir, les deux femmes s'étaient sans doute oubliées dans le fond de leur verre, mais c'était pour mieux se perdre dans les yeux de l'autre. A présent, Theo trouvait son logis plus accueillant : pour une fois, elle n'y ramenait pas n'importe quelle fille.

Lana faisait la différence. Elle s'intéressait à Theo pour ce qu'elle était réellement. Pas pour l'âme sensuelle qui écumait les bars en traînant derrière elle un parfum de fête et de vodka. Elle cherchait à découvrir la femme blessée qui se trouvait dotée malgré elle de ce don fabuleux. Un cadeau du ciel et une malédiction à la fois.
Même si elle en ferait certainement des cauchemars cette nuit, elle appréciait le fait d'avoir pu lire en Lana comme dans un livre ouvert. Avant même de sentir sa main sur la sienne dans le bar, elle avait surpris le désespoir dans ses yeux. Et elle était soulagée d'avoir pu le comprendre.

Désormais, Theo était certaine de pouvoir ressentir de l'empathie pour les adultes. Et surtout pour une femme. La médium se croyait piégée dans son esprit d'enfant blessée. Mais si elle était capable de soutenir Lana pour affronter son passé, elle serait à même de se sentir humaine à nouveau.

Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait rien ressenti pour personne, la jeune femme se croyait amputée de tout sentiment. Jusqu'à Lana. Leur longue correspondance et leurs conversations téléphoniques avaient rapproché les deux femmes plus que de raison. Jusqu'à ce fameux soir où elles venaient de se précipiter chez elle pour échapper à la pluie.

Lorsque la journaliste se blottit contre elle pour enfouir son visage dans son cou, Theo sentit un frisson la parcourir de la tête aux pieds. Cette sensation lui semblait si douce… D'habitude c'était elle qui donnait ces baisers là, elle ne laissait personne la toucher. A présent, elle baissait la garde. Elle n'avait plus peur désormais. Et même si ce n'était pas le cas de Lana, la jeune médium était prête à la soutenir.

“Pour une survivante, je te trouve animée d’une force désarmante. Les âmes blessées ne se perdent pas, au contraire. Même si tu as commis des erreurs par le passé, les épreuves que tu as endurées t'ont forgée pour faire de toi une combattante. Tu ne les commettras pas une seconde fois. Fais confiance à ton instinct.

Theo resserra ses bras autour du corps frêle de Lana. Enfin elle se sentait vivante, enfin elle ressentait l'électricité qu'elle communiquait d'habitude aux autres filles qu'elle ramassait dans les bars. Elle n'en avait pas l'habitude.
Une bouffée de chaleur la cueillit au fond de ses entrailles malgré ses vêtements glacés par l'eau de pluie. Un étrange mélange de sensations qui perturba soudain ses sens. Elle en eut soudain assez de ce froid, il l'agressait jusque dans sa chair, devenait une obsession qui la déconcentrait même dans les bras d'une si belle jeune femme. Et Theo imaginait que Lana devait également en souffrir malgré leur étreinte. A regret, la brune se détacha d'elle.

”Hmm… Je sais pas si tu comptais rester mais...”

Theo s'interrompit, se rendant compte que ses propos pourraient être mal interprétés. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Pourtant sa proposition n'était animée que de bonnes intentions.

“Je… je reviens. J'en ai pour une minute.”

Plutôt que de longs discours, elle préféra laisser parler ses gestes pour elle. Theo fila dans sa chambre pour en ramener deux sweatshirts. Un pour elle et l’autre pour Lana. Certainement pas ce à quoi elle pouvait s'attendre, mais la brune le lui tendit timidement.

“Tiens, si tu veux te changer, ma salle de bains se trouve au fond du couloir. Tu peux étendre tes vêtements sur mes radiateurs si tu veux. Je ne voudrais pas que tu tombes malade à cause de moi...”

Plus que tout, Theo aurait aimé garder la journaliste auprès d'elle cette nuit. Sans la brusquer, sans lui imposer quoi que ce soit. Juste profiter de sa présence. Elle avait envie de prendre soin d'elle pour soigner des propres angoisses.

”Si tu souhaites rester encore un peu, bien entendu.” ajouta-t-elle avec un sourire sincère.
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Malgré le froid, Lana aurait pu rester dans cette position, contre la brune, durant des heures. Elle n’avait besoin de rien de plus. Elle commençait réellement à se demander si cet article n’avait pas été une excuse pour la rencontrer. En soi, des articles sur des personnes exceptionnelles, il pouvait y en avoir des tonnes. Mais c’est en discutant avec elle qu’elle avait eu envie d’approfondir… C’est en attendant chacune de ses réponses par email qu’elle avait commencé à apprécier la personne et non le “sujet”.
Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas réellement écouté le début de la conversation mais réussit tout de même à saisir le fait que son hôtesse revenait.

Oh, eh bien, répondit-elle alors que Theodora partait. Okay !

La journaliste attendit un peu qu’elle revienne, regardant le salon comme si elle tentait d’y obtenir des informations sur sa propriétaire. Elle s’approcha de la table où se trouvait encore son verre de rhum, vide, ainsi que la bouteille. Elle ne put s’empêcher de se maudire intérieurement… Quelle idée de boire autant ! Il semblait peu probable qu’elle puisse reprendre sa voiture de sitôt. Elle aurait dû faire plus attention… Bien plus attention. Seulement parfois, il arrive que l’on se laisse aller et que le courage vienne à manquer. Alors Lana avait tenté de l’obtenir sous forme liquide ! Mais s’ouvrir à ce point à Theodora était particulier. C’était un moment unique qu’elle aurait préféré vivre avec l’esprit clair.

Par chance, l’alcool commençait à descendre. Et c’est de cette façon qu’elle se retourna en entendant la brune revenir. Elle était adorable avec son petit sourire. Elle donnait l’impression d’être une petite fille prise sur le fait. Alors la blonde ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure. Sublime… Elle regarda le sweatshirt et s’approcha d’un pas avant de s’en saisir. Avec un clin d’oeil, elle se dirigea vers la salle de bain où elle entreprit de se changer. Bien évidemment, elle manqua de tomber plusieurs fois, réalisant qu’elle était effectivement bien imbibée. Idiote... Après quelques minutes à s’acharner avec sa seconde peau, elle réussit enfin à se libérer de ses vêtements qu’elle étendit sur les radiateurs et enfila le sweat. Elle sourit en se voyant dans le miroir et essaya de se recoiffer tant bien que mal.

Finalement, elle arriva dans le dos de Theodora et se colla à elle. A nouveau, elle inspira profondément dans son cou, rassurée par son parfum délicat, avec une légère note sucrée.

Je crois que je vais rester un peu, je ne suis pas en état de conduire je crois… Tu as faim ? Peut-être que nous pourrions commander quelque chose ?

Elle attira la brune sur son propre canapé et la prit dans ses bras. Impossible pour elle de s’empêcher de déposer un nouveau baiser furtif sur ses lèvres. Puis elle colla son front au sien alors que ses bras étaient enroulés autour de sa taille.

Merci pour le sweat… C’est attentionné, et… Un brin sexy !

Elle pouffa très légèrement avant de finalement rire aux éclats. Elle s’était changée dans sa salle de bain et Theodora avait attendu, là, avant de faire de même. La galanterie n’était pas morte. Et maintenant qu’elles étaient sur le canapé, la journaliste sentait la brune trembler de froid.

Je crois que tu devrais te changer... murmura-t-elle tandis qu’elle passait ses mains sous le pull trempé de la medium. Besoin d’un coup de main ?
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Pendant que Lana se changeait dans la salle de bains, le téléphone de Theo vibra sur la table. Oubliant momentanément la fraîcheur qui la faisait frissonner, elle se saisit de l’appareil pour lire le message qu’elle venait de recevoir. Un rendez-vous s’annulait pour le lendemain matin : un enfant malade. Rien d’étonnant par les temps qui couraient. D’ordinaire, cela aurait fait pester la pédopsychiatre, mais ce soir-là, elle avait envie d’annuler tous ses rendez-vous du lendemain tant la journée s’était révélée éprouvante. Un mélange très contradictoire de sentiments l’avait secouée au cours des dernières heures. Profiter d’une grasse matinée lui permettrait de récupérer… surtout si elle se réveillait auprès de Lana.

La médium pianota donc sur son téléphone pour répondre à la maman de son petit patient. Elle passa ensuite sur son calendrier pour libérer le créneau horaire. Soudain, les bras de Lana enserrèrent sa taille et Theo sentit le corps de la journaliste se blottir dans son dos. Bien qu’elle ne l’ait pas entendue revenir, la médium ne sursauta pas. Cette présence la rassurait plus qu’autre chose. Et mieux encore : Lana comptait rester auprès d’elle. Theo laissa aller sa tête en arrière avec un sourire, se posant en douceur contre l’épaule de la jolie blonde.

”Je ne t’aurais pas laissée repartir de toute façon… Pas après notre petite beuverie.”

Les visions que Theo avait subies l’avait dégrisée, mais cela n’enlevait pas moins la quantité de vodka qui coulait dans ses veines. Lorsque Lana lui suggéra de commander leur repas, la médium ne put qu’approuver. Cela leur permettrait d’éponger l’alcool qu’elles avaient consommé. Son portable toujours à la main, Theo sélectionna son application de livraison du bout du pouce et leva l’appareil vers la journaliste.

”Choisis ce qui te fait plaisir. Je prendrai la même chose que toi.”

Alors qu’elle glissait son smartphone dans les mains de Lana, Theo se retourna pour la serrer dans ses bras. Son visage enfoui dans la cascade de cheveux blonds, elle se sentait revivre. Elle aurait voulu que cette soirée ne s’achève jamais. Lorsque Lana lui rendit son téléphone, la médium l’abandonna distraitement sur sa table basse sans même chercher à savoir ce qu’elle avait commandé. Déjà, on l’attirait ailleurs. L’alcool et l’ivresse de leur rencontre aidant, les deux femmes se laissèrent emporter par la tumulte de leurs baisers. Theo tomba à genoux sur le canapé, se retenant d’une main au dossier pour ne pas écraser Lana sous elle. Son autre main se glissa dans sa chevelure alors que la journaliste lui volait un baiser. Comme elle l’entourait de ses bras, la brune s’installa sur ses genoux pour coller son corps au sien et poursuivre cet instant de tendresse.

Alors que Lana la remerciait pour le sweat shirt qu’elle venait de lui prêter, son rire cristallin éclipsa toutes les mauvaise ondes qui régnaient dans ce studio. Tous les mauvais souvenirs de Theo, toutes ses craintes. La médium se perdit dans ses yeux sombres. Elle n’avait jamais ressenti cela auparavant. Son logis se transformait en havre de paix grâce à Lana.

”Il est un peu grand pour toi, mais tu es si jolie dedans. Tu illumines cette pièce, est-ce que tu en as conscience ?

Theo se pencha pour goûter à nouveau le parfum du rhum sur les lèvres de Lana. Cette femme était addictive et la médium avait la sensation que bientôt, elle ne pourrait plus se passer de sa présence.

Un frisson la parcourut alors que les mains de Lana s’insinuaient sous ses vêtements. Impossible de se souvenir si c’était dû au froid ou à la chaleur dont la journaliste couvrait sa peau. Quand elle lui proposa de retirer son pull, Theo se mordit la lèvre inférieure.

”Si tu me l’enlèves, je crois que même le livreur ne pourra pas m’arrêter…
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Lana savourait chaque instant de cette précieuse soirée. Elle n’avait jamais eu l’occasion de passer un aussi bon moment, et en aussi belle compagnie, surtout. Chacun de ses gestes la faisait chavirer et toutes ses petites attentions, même infimes, la touchaient bien plus qu’elles ne le devraient. Elle prit son téléphone et choisit des plats chinois. D’après l’application, elles devraient être livrées d’ici une bonne heure et demi, à cause de l’affluence. Peu lui importait… Elle se sentait à sa place et n’avait pas envie de partir de sitôt.
Encore moins quand la brune s’installa bien plus confortablement sur elle, la surplombant totalement. Cette femme va me tuer, c’est certain… Cette sensualité brûlante dans le regard… Au cas où je me poserais encore la question, il est évident que je suis sous le charme.

Elle lui sourit, avant d’approfondir leurs baisers. Elle avait l’impression d’être une adolescente qui vivait son premier amour. Elle avait envie de se contrôler, ou du moins, tenter de ne pas aller aussi vite… Mais cela semblait totalement impossible. C’était comme si… Comme si elle n’avait plus le choix. Il était désormais trop tard pour ralentir le rythme.
En entendant les mots de la brune, elle frissonna. Qui aurait pu penser qu’une femme buvant de la vodka avec autant de facilité pouvait continuer à utiliser des mots si doux ?

Je veux bien accepter le compliment, si tu acceptes le fait que toi, tu aies illuminé ma journée...

Pour ne pas dire sa vie toute entière. Theodora n’avait certainement pas conscience du bien qu’elle venait de faire à la journaliste. Jamais elle n’aurait pensé pouvoir “parler” à quelqu’un de ce qu’elle avait réellement vécu. Et là, comble de l’ironie, elle ne lui avait pas parlé mais la médium avait tout vu, tout vécu avec elle. C’en était presque irréel. Magique. Jamais elle ne pourrait la remercier de l’avoir libérée de ce poids.

Mais il fallait qu’elle essaie, qu’elle lui rende cette douceur qu’elle venait d’apporter dans son coeur. Alors à nouveau, elle l’attira contre elle, dans la même position qu’auparavant. Elle captura ses lèvres tout en caressant son dos. Elle sentait sa peau frissonner sous ses doigts, électrisant chaque parcelle de son corps. Ce n’était définitivement pas l’alcool qui avait cet effet sur la blonde, mais bien la proximité de sa sauveuse.

... Le livreur n’arrivera pas tout de suite… Et moi, je ne compte pas t’arrêter en si bon chemin...

Et ses mains se firent bien plus curieuses… pour finalement enlever ce vêtement trempé et définitivement de trop. Lana s’arrêta un instant, contemplant cette peau diaphane qui n’attendait que la chaleur de ses baisers. Comment refuser ? Elle se redressa légèrement pour effleurer la bretelle de son soutien-gorge de ses lèvres et sa main termina le travail en la faisant tomber, libérant son épaule. Il était difficile, à cet instant, de dire ce qui la grisait le plus : la vue de sa peau nue, la douceur de cette dernière, ou l’envie d’enlever totalement ce sous-vêtement afin de dévoiler le mystère. L’envie de goûter sa peau prit le dessus. Elle commença tout d’abord par embrasser sa clavicule, avec délicatesse, pour continuer son chemin dans son cou, avec plus d’ardeur. Elle poursuivit sur l’arête de sa mâchoire et termina sa course sur ses lèvres en un baiser passionné.

Un sourire aux lèvres, elle se redressa et croisa le regard de Theodora, sachant pertinemment que ses yeux parleraient pour elle. J’ai envie de toi…
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Théodora sourit malgré elle. Elle, illuminer la journée de Lana ? Ses dons de médium l’avaient surtout replongée dans son passé cauchemardesque. Des dégâts irréversibles ramenés su la table. Si Theo en était sortie bouleversée, elle n’osait imaginer ce que Lana pouvait ressentir. La jeune femme en était trop imprégnée pour les ignorer, désormais. L’illusion de les avoir vécus renforçait ce lien qu’elle partageait avec la jolie blonde. Pour cette raison, elle souhaitait lui communiquer le plus de douceur possible. Elle ne devait plus jamais connaître les tourments d’autrefois.

Le pull de Theo glissa sur son corps, puis par-dessus sa tête dans un frisson. Lana l’ignorait, mais d’ordinaire, Theo ne laissait personne la déshabiller. Se laisser apprivoiser était bien loin de ses habitudes. La journaliste l’aidait à sortir de sa zone de confort en douceur. L’une et l’autre apportait un renouveau dans cette vie. Une paix intérieure jamais connue auparavant. Des sentiments très forts émergeaient dans leurs instants de faiblesse. Et l'une comme l'autre avait accepté de les dévoiler. Il ne s’agissait ni d’un vulgaire flirt ni d’une histoire frivole. Dès l’instant où Lana l’avait embrassée, Theo avait su qu’elle ne voudrait plus embrasser d’autres lèvres que les siennes.

Lorsque Lana abaissa la bretelle de son soutien-gorge une vague de désir envahit la médium. Ses baisers se firent plus intenses dans son cou avant de revenir sur ses lèvres. Theo enfouit sa main dans la chevelure dorée de Lana. Quand leurs regards se croisèrent, nul besoin d’user de son don pour comprendre ce que ressentait Lana : le même désir animait Theo.

”Viens avec moi...”

En douceur, Theo se détacha de la journaliste pour se relever. Elle conserva néanmoins sa main dans la sienne. En reculant, la medium buta contre la table basse et tituba. Elle se rattrapa in extremis en riant. L'alcool perturbait ses sens tout autant que Lana. Comme d'habitude, elle n'avait pas su gérer ce trop plein d'émotions et avait abusé de la vodka.

Reprenant son sérieux, elle attira la journaliste contre elle pour l'envelopper de ses bras. Aussi sûrement que son équilibre le permettait, Theo l'entraîna dans sa chambre sans cesser de l'embrasser. Les rideaux étant tirés, la pénombre régnait dans la pièce. Seule la lumière du salon laissait filtrer de timides rais de lumière. Ne sachant si Lana préférait la lumière à l'obscurité, la médium choisit de rester dans cette ambiance tamisée pour leur première nuit ensemble.

Theo recula jusqu'à sentir son matelas heurter l'arrière de ses cuisses. Elle s'y assit avant d'attirer la journaliste contre elle et de glisser ses mains sous le sweatshirt qu'elle lui avait prêté. Lentement, elle remonta le vêtement pour parsemer son ventre de baisers. Ses mains passèrent ensuite dans le creux de ses reins et finirent par suivre la courbe de ses fesses. Éprise de ce corps, Theo releva la tête vers sa compagne.

”Je crois que je ne pourrai plus me passer de toi...”
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Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Viens avec moi...

Le regard brûlant de la brune eut raison de Lana. Elle l’admira longuement, ou du moins, c’est ce que son esprit lui disait, avant qu’elle ne se mette à rire très légèrement. Quand Theodora se cogna, elle ne put s’empêcher de la trouver totalement craquante. Tu es foutue Lana. Foutue. Perdue. Et éperdue.
Tandis qu’elle reprenait son sérieux, elle suivit la brune, sans aucune retenue. Elle savait bien ce qui allait s’arriver mais elle n’avait aucune peur, aucun doute. Elle le désirait tout autant que sa compagne. Un instant, elle se demanda si ce n’était pas l’alcool qui brisait les tabous, qui les désinhibait. Et si elle le regrettait demain ? Et si… C’était simplement une histoire fugace, d’un soir, après un lien partagé ? Mais ses questionnements s’effacèrent bien vite alors qu’elle sentait les mains de Theodora sur son corps. Un corps qui ne devint qu’un long frisson. Et ces derniers mots… Elle ne pourrait plus se passer d’elle...

Tes désirs... sont des ordres...” murmura la blonde.

Et les désirs étaient partagés... Lana n'avait qu'à agir... Instinctivement, elle releva la jeune femme légèrement afin de lui griffer doucement le dos en l'embrassant. Elle repoussa ensuite Theodora afin de l'allonger à nouveau sur le lit puis, de sa langue, parcouru son cou en descendant vers sa poitrine. Quel plaisir de sentir ces frissons se créer sous sa langue, elle ne pourrait jamais plus s'en passer. Elle enleva le dernier bout de tissu qui la dérangeait et s'attarda un moment... peut-être une éternité sur les seins de la jolie brune, lui volant de nombreux soupirs. De sa main droite, elle continuait ses caresses sur les flancs de Theodora. Elle adorait la douceur de sa peau, la chaleur qui s'en dégageait...

Puis... elle se rendit compte  du fait qu’elle était bien trop habillée. Se redressant, elle la regarda dans les yeux et lui lança un sourire ravageur... avant de lui enlever le restant de ses vêtements. Il n'y avait clairement plus la place pour des futilités. La vue du corps nue de son amante la rendait folle. Elle la désirait… Bien plus qu’elle n’avait jamais désiré de toute sa vie. Bien plus que n’importe qui d’autre. Elle la regardait comme si elle la voyait pour la première fois... ce qui, en un sens, était vrai. Elle descendit alors le long de son corps et arriva à son nombril.
Elle hésita un instant... une fraction de seconde... et remonta son visage vers celui de Theodora pour l'embrasser passionnément. Puis elle lui mordilla l'oreille avec tendresse et murmura.

Tu es magnifique Theodora.

Lana descendit immédiatement le long du corps de Theodora et s'arrêta entre ses cuisses. Anormalement fébrile, elle les écarta doucement, sans précipitation, et effleura son intimité du bout des doigts : l'envie était si forte ! La journaliste oublia tout, tout ce qui l'entourait, elle ne se concentra plus que sur les soupirs de la belle brune... qui devinrent des gémissements quand sa langue entra en contact avec cette partie si intime...
Ce goût exquis l'enivrait, elle ne pouvait plus s'arrêter, avec toute la tendresse mais également toute la ferveur qu'elle pouvait : la médium était sa vie et ses gémissements ? Les battements de son cœur... ils ne devaient s'arrêter... sauf... pour laisser place à autre chose de plus merveilleux encore. Mais elles n'en étaient pas encore là... pas encore...
La façon dont Lana jouait avec le petit morceau de chair rendait la brune fiévreuse... la langue de la journaliste s'amusait à faire des vas et vient et parfois, avec elle, se mêlaient ses dents qui le mordillaient très légèrement. L’idée de lui offrir un instant de plaisir la grisait. Et elle ne pu retenir un gémissement à son tour en sentant l'une des mains de la belle agripper ses cheveux : cela n'en renforça que plus la douce torture qu'elle infligeait à sa victime consentante.
Et, voyant que le chemin lui était permis... son majeur s’invita fébrilement, découvrant par la même occasion à quel point l’envie était partagée. Puis elle murmura doucement.

Savoure-moi... mon ange...
(c) DΛNDELION
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Elle n’eut pas le temps de la déshabiller davantage : déjà, la journaliste la renversait complètement sur son lit. Ses caresses devinrent plus intenses, ses baisers plus appuyés, le sillon de sa langue plus chaud sur sa peau. Lana lui communiquait ce désir qui brûlait le fond de ses entrailles. Et soudain, elle s’insinua entre ses cuisses. A bout de souffle, Theo subissait les assauts de la journaliste avec un plaisir non dissimulé. Elle la sentait la caresser et la mordiller dans une extase qu’elle pensait avoir oublié depuis longtemps. La médium glissa alors sa main dans la chevelure de Lana pour caresser sa nuque. Elle ressentait le besoin de la toucher en permanence, d’établir ce contact physique qu’elles s’étaient refusé pendant tout ce temps.

Dès que la journaliste cessa de la tourmenter avec sa langue, ses doigts prirent le relai pour électriser Theo. Sans pour autant l'arrêter, la médium l'incita à remonter tout contre elle pour pouvoir l'embrasser fougueusement. Tout en Lana la rendait folle de désir. Ses mots, son regard, ses caresses… Ses lèvres éprises des siennes se séparèrent à bout de souffle lorsque la jolie blonde atteint le point de non retour. Le corps de Theo s'arqua soudain sous elle, parcouru d'un courant électrique dévastateur.

”Mon dieu, Lana…”

Quelques secondes passèrent pendant lesquelles le temps sembla s'arrêter pour Theo. Et lorsqu'elle reprit pied dans la réalité, sa main emprisonna la nuque de Lana pour l'attirer dans un baiser langoureux.

Puis elle retourna soudainement la journaliste pour la plaquer contre le matelas. Assise sur son bassin, elle bloqua ses bras au-dessus de sa tête et se pencha sur Lana pour capturer ses lèvres entre ses dents. La médium libéra alors les poignets de son amante pour glisser ses mains dans son dos et la délester de son soutien-gorge. La lingerie vola à travers la pièce pendant que sa langue s'évertuait à explorer le relief de sa poitrine. Le parfum de Lana enivrait Theo plus que de raison. Elle avait envie de goûter à chaque centimètre carré de sa peau. De passer sa vie à l'embrasser. A redécouvrir chaque jour ce corps qu'elle lui avait offert.

En douceur, la jolie brune défit le pantalon de Lana et libéra ses jambes divines. Ses sous-vêtements ne tardèrent pas à suivre le mouvement et bientôt, la journaliste se retrouva assise sur Theo, son souffle chatouillant les lèvres de la médium. Confuse, la brune ne put s’empêcher de la contempler, son regard sombre perdu au fin fond de ses prunelles. L’un de ses bras se s’enroula autour de sa taille comme un désir fou de ne plus jamais la laisser partir. La médium promenait ses lèvres dans le creux de son cou pendant que sa main libre disparaissait entre les jambes de Lana. Doucement, ses doigts caressèrent son intimité avec délicatesse. Theo voulait s’assurer que la jeune femme se sente bien avant d’approfondir le mouvement. Ayant côtoyé certaines victimes d’abus, Theo avait conscience que ces tragédies laissaient de dures séquelles psychologiques. Et pour rien au monde elle n’aurait voulu que Lana en souffre. Mais en sentant la journaliste réceptive à ses attentions, la jeune femme appuya un peu plus ses caresses. Ses mouvements s’accélèrèrent au rythme des soupirs de sa compagne. Enfin, lorsqu’elle sentit le moment opportun arriver, Theo resserra Lana contre elle avant de pénétrer en douceur son intimité et d’accentuer la pression en son centre. Ses lèvres se scellèrent alors dans le creux de son cou, insatiables.
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Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

La danse des corps ne s’arrêtait pas, elle continuait encore et toujours au rythme de leurs mouvements respectifs, emportant Lana dans un monde particulier. Ailleurs. Et pourtant… Elle savait qu’il n’y avait pas d’ailleurs. Plus jamais elle ne pourrait se passer du souffle de sa compagne, de cette chaleur qui l’envahissait à chacun de ses gémissements. Et de cette vague de désir qui finit par l’emporter quand elle la sentit se contracter autour de ses doigts.

Mon dieu, Lana…

Elle aurait pu attendre l’aurore… Elle aurait pu attendre la fin du monde à cet instant car plus rien n’avait de sens, plus rien n’allait… mal. Le temps s’était figé mais Lana fut rapidement rappelée à la réalité quand Theodora l’embrassa. L’embrasa. C’était un instant magique.
Sans réellement réaliser ce qui se passait, elle venait de basculer à l’horizontal, les poignets entravés par les mains pourtant délicates de sa compagne. Ses lèvres brûlaient de la morsure de cette dernière. Le visage de Theo la surplomba pendant quelques secondes, éclairé par la lumière de la Lune.  Dieu, que cette femme est belle… pensa la journaliste en souriant.

Son sourire s’effaça quand elle sentit ses propres dents venir mordre sa lèvre inférieure en sentant la langue de sa partenaire parcourir sa poitrine qui lui était désormais offerte. Mais aucune peur, aucun doute ne l’habitait. Elle ne se serait jamais laissée emporter sans consentement… Elle la désirait tant qu’elle aurait pu en être effrayée. Elle nageait dans des eaux troubles, sans savoir si elle pourrait un jour remonter à la surface… Mais qu’importe ? Elle n’avait pas envie de remonter…
Bien rapidement, elle se retrouva dans la même tenue que la brune, pouvant profiter d’une osmose parfaite. Ses doigts flirtaient avec les limites de sa patience, douce torture tandis que ses baisers la faisaient voyager. C’était une si belle journée...

Theo...” souffla Lana en passant une main dans ses cheveux.

C’était une invitation, ou plutôt une autorisation. Elle avait besoin d’y croire… Il fallait que tout ceci soit bien réel, qu’il ne s’agisse pas d’un simple rêve. Elle avait si souvent rêvé d’un moment pareil, pouvoir se sentir en parfaite harmonie, en sécurité. Se sentir désirée à ce point et désirer en retour. Elle avait besoin d’une flamme… Et elle avait reçu un brasier. Comment ne pas se sentir comblée ? Après Briarcliff, elle était restée persuadée d’être morte.
Seulement la douceur de Theodora était un enchantement, lui donnant le vertige. Le vertige d’être vivante. Enfin. Après tant d’années. C’était comme si la médium, de ses baisers, de ses caresses, avait effacé ses larmes amères de son visage. Et sur ses blessures ? Des points de suture. Elle lui offrait une nouvelle vie qu’elle n’était pas prête à refuser.

Et soudain, la vague revint, électrisant chaque parcelle de son corps. Elle désirait la sentir, la ressentir. En elle. Et comme si Theodora l’avait compris, elle s’exécuta, lentement. Elle ne voulait pas crier avant pour que ça s’arrête. Aussi, elle étouffa un gémissement dans le cou de la belle brune. L’extase et l’immensité. C’était donc ça ? Elle se sentait au bord du rebord. Et plus les mouvements de la médium s’accentuaient, plus elle se sentait partir.
Tout vola en éclat dans son esprit et son corps se cambra violemment. Ce doux prénom crié, elle ne put le contenir, pas plus que ses ongles qui s’enfoncèrent dans le dos de celle qui venait de lui offrir le Paradis. C’était à son tour de perdre pied. Ses lèvres rencontrèrent celles de son amante alors que la pluie tombaient bruyamment sur les vitres de sa chambre. Les vents qui se déchiraient lui donnaient l’envie de vivre. Et c’est là qu’elle réalisa réellement ce qui venait de se passer. C’est là, en croisant le regard de Theodora, qu’elle compris que plus jamais elle ne pourrait s’en détacher.

Et ces deux corps dénudés, enserrés, se détendirent. Lana attira la brune contre elle, comme si c’était devenu indispensable. Comme si elle avait peur qu’elle disparaisse. Elle nicha son visage au creux de son cou, encore haletante avant de murmurer.

C’est une certitude… Je ne peux plus me passer de toi.

Elle avait beaucoup de choses à lui dire, et c’était certainement réciproque. Mais la journaliste voulait profiter de ce moment, de cet instant de détente. Et cela dura plusieurs minutes. Ni l’une, ni l’autre n’avait besoin de parler. Elles se comprenaient.

Elles furent pourtant tirées de leur bulle de bonheur par le bruit de la sonnette. Lana en avait presque oublié sa faim. Elle en avait oublié leur commande. Le fameux livreur. Mais ça n’avait aucune importance. Il lui était possible de se lever, d’aller ouvrir, payer… De passer une soirée aux côtés de Theodora. Il n’avait rien interrompu parce que désormais… Désormais elle savait que sa vie… C’était ici.
(c) DΛNDELION
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La chaleur de sa compagne électrisait Theodora. Son souffle court dans son cou la guidait à travers ses caresses pour combler la jolie blonde. Aveugle à tout ce qui l’entourait, la médium n’avait d’yeux que pour Lana. Toute son attention se focalisait sur la cadence de ses hanche sur son corps pour répondre aux désirs de l’être aimé. Et soudain, elle sentit les jambes de Lana se contracter autour d’elle, ses ongles s’enfoncer dans son dos et dans ses épaules. Elle l’entendit gémir, son visage enfoui dans la cascade de cheveux noirs. Elle l’entendit prononcer son nom. Ce nom que peu de jeunes femmes retenaient quand Theo les ramenait dans cette chambre car elles savaient qu’elles en ressortiraient quelques heures plus tard pour l’oublier ensuite. C’était la première fois qu’une histoire semblait sur le point de commencer dans ce lit.

Lorsque Lana reprit pied dans la réalité, Theo bascula en douceur pour l’allonger parmi les coussins. Elle resta un instant au-dessus d’elle, la contemplant avec une tendresse qu’elle n’avait jamais éprouvée auparavant. La médium aurait voulu lui dire à quel point elle était belle, lui décrire la vitesse à laquelle battait son coeur quand elle la regardait, les sentiments qui commençaient à poindre dans son âme… Mais les mots auraient été superflus en ce moment de tendresse. Theo ne voulait pas tout gâcher.

Alors la jeune femme remonta lentement la couverture sur le corps de son amante et se blottit contre elle, ses jambes entremêlées aux siennes. Elle enfouit la tête dans le creux de son cou pour respirer encore le parfum de sa chevelure. Une addiction dont le sevrage s’avèrerait difficile si on venait à la séparer d’elle. Ses doigts cheminaient sur sa peau pour la caresser tout en douceur, inlassablement, de manière chaste et tendre.

Soudain, une sonnette retentit dans le studio Crain. Theodora en avait presque oublié la commande qu’elles avaient passé plus d’une heure plus tôt. Prestement, la médium roula sur le corps de sa compagne et lui vola un baiser.

”Bouge pas, je m’en occupe.”

Elle aurait voulu rester à jamais contre cette peau si douce et si accueillante, mais le livreur finirait par déserter si elle ne lui ouvrait pas la porte. Theo se leva donc en titubant et attrapa le premier vêtement qui lui tomba sous la main : le sweatshirt qu’elle n’avait pas eu le temps d’enfiler. Bien trop grand pour elle, il lui tombait à mi-cuisses, parfait pour cacher sa nudité. Elle ne pensa même pas à enfiler quoi que ce soit de plus. Délavé et élimé aux manches, ce sweat était si vieux que la jeune femme en avait presque oublié qu’il avait appartenu à son frère Luke. Elle l’avait récupéré lorsque les Crain furent obligés de le placer en désintox’.

Rapidement, Theo disparut pour récupérer leur commande et régler le coursier. Moins d’une minute plus tard, elle revenait s’appuyer contre le montant de la porte de sa chambre. Le sac de nourriture pendant au bout de son bras, la médium observait sa compagne en étouffant son rire.

”Je crois que j’ai perturbé le livreur...”
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Là, j'irais bien te chercher
Theodora & Lana


« J’ai tellement changé…  »

Lana avait l’impression de vivre dans un rêve. Elle n’était pas de ceux qui espèrent vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants… Et pourtant, à cet instant précis, elle aurait très bien pu se laisser aller à ce niveau de naïveté. Mais, si Theodora connaissait ses plus sombres secrets, il n’en était rien, de son côté. Et dans les yeux de celle qui faisait naître des sentiments délicieux en elle, la journaliste avait su déceler cette part sombre. Mais elle n’en avait pas peur, au contraire… Elle voulait connaître toutes les facettes de sa sauveuse.

Quand elle revint, le coeur de la journaliste rata un battement. La voir, comme ça, vêtue tout simplement d’un sweatshirt bien trop grand pour elle… Elle était à tomber. Son sourire était communicatif et le rire qu’elle contenait d’autant plus.
Mais quand elle lui expliqua la situation, Lana pris un air faussement jaloux.

Dois-je sortir les griffes ? Défendre mon territoire ? Il est encore temps que je parte à sa poursuite !

Elle se leva, toujours nue, et s’approcha d’elle en mordillant sa lèvre inférieure. Elle prit le sac qu’elle posa sur le sol et attira la brune par la taille. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la toucher… Ses mains passèrent sous son haut, caressant délicatement cette peau délicate avant de descendre un peu plus bas, effleurant les courbes de ses fesses.
Lana captura ensuite ses lèvres dans un baiser langoureux avant d’enfouir sa tête dans son cou. Son parfum, son odeur, elle en était ivre.

Il est hors de question que vous laisse m’échapper, Miss Crain,” susurra-t-elle à son oreille, la voix chaude.

Elle laissa vagabonder doucement sa langue dans son cou avant de se redresser, sentant que la situation risquait de dégénérer à nouveau. Mais son estomac la rappela à l’ordre, émettant un bruit significatif.

Peut-être devrions-nous nous occuper de cette commande… Ne serait-ce que par respect pour ce pauvre livreur qui a dû se sentir de trop !

Elle enfila le sweatshirt que lui avait généreusement prêté la brune, et chercha un certain sous-vêtement qui avait volé à travers la pièce. Elle vint ensuite ramasser le sac avant de sortir de la chambre, suivie de très près par la brune. Elles allèrent dans le salon et Lana sortit les plats sur la petite table où gisaient encore les vestiges d’une soirée particulièrement arrosée.

Tu sais… Ca fait très longtemps que je n’ai pas passé une aussi belle soirée...

Et elle était sincère. Bien plus qu’elle ne l’avait jamais été. Malgré ce qu’elle avait dévoilé plus ou moins volontairement, c’était la plus belle nuit de sa vie. De sa nouvelle vie, qui venait de commencer avec un poids en moins.

Oh... Et tu sais... Enfin, je veux dire... Tout à l'heure. Quand j'ai parlé de... Territoire. C'était une plaisanterie. Enfin... Je ne te demande rien.

Bien joué Lana, et maintenant tu rougis bêtement... Inutile de te sentir gênée, c'est trop tard maintenant, tu l'as dit !
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Là, j'irais bien te chercher [-18] # Theodora
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