Avant d'arriver sur l'île, ou du moins, d'avoir fait le choix de partir sur une île déserte, elle s’immisçait dans la vie d'hommes particulièrement riche et révélait leurs secrets en échange de sommes faramineuses. Elle a certainement plusieurs ennemis, mais elle a pris cette décision pour elle-même. Elle n'avait plus envie de ce genre de vie, même si le luxe peut parfois lui manquer, la culpabilité a su la ramener à l'ordre. Elle est maintenant sur l'île depuis quelques années, elle connait l'existence du village et y vit présentement. Cependant, après de long moment de solitude, elle a décidé d'intégrer le groupe du crash aérien pour voir s'il n'y aurait pas un moyen de retrouver la civilisation.

Alors que le phénomène ressemblait encore à une soudaine folie ou à la propagation de la rage, la troupe de cirque dont faisait partie Harley et son père avait décidé de continuer leur tournée afin de divertir les foules qui semblaient en avoir davantage besoin qu'à l'accoutumée. Si la troupe avait su, peut-être que le chapiteau ne se serait pas transformé en macabre lieu de rassemblement. Peut-être n'aurait-il pas cette allure décrépie du haut des bâtiments, ni autant de zombies abrités en dessous. Seulement, ce qui devait arriver, arriva. Sous les yeux de l'acrobate aérienne, les malades avaient envahi la scène. Elle était encore accrochée à son tissu quand elle vit son père se vider de son sang et se faire éventrer par des mains affamées. Si elle avait réussi à s'en sortir, elle fait malheureusement partie des loups solitaires, se déplaçant de toit en toit pour survivre.

Autrefois, le Joker était son tout et l'Escadron suicide son nouveau métier hors des barreaux d'Arkham. Elle n'avait guère eu le choix d'accepter de combattre les ''méchants''. Elle fut cependant bien surprise de la suite des choses. Si au début, tous les membres de l'escadron avaient cru se faire faire exploser ou se faire capturer pour qu'ils retournent derrière les barreaux, toute trace d'administration et de fédéraux s'étaient décimés et aucune menace ne semblait planer sur leurs têtes. Ni d’une, ni de deux, Harley décida de changer de vie et suivie l'exode vers le Canada où le surnaturel était à priori inexistant. De criminelle, elle devient journaliste amateur, crachant parfois ouvertement sa haine sur les malfrats et la justice, au grand dam de son éditeur.

Elle a toujours joué les adultes même lorsqu'elle était l'enfant. Sa mère passait d'une relation à l'autre et essayait de rester jeune en ne faisant pas face aux responsabilités. Harley savait imiter la signature de sa mère dès qu'elle put commencer à écrire et elle paya les comptes dès qu'elle eut des cours de mathématique. On ne sait d'ailleurs pas réellement comment la petite Harley n'a pas eu affaires aux services sociaux dans l'enfance, mais elle s'en sortait et savait bien au fond d'elle que sa mère l'aimait profondément, et sans manquer d'amour, sa mère manquait juste parfois de temps pour engager une nounou et n'avait pas réellement les moyens d'offrir une maison plus prestigieuse qu'un mobile home qui convenait à la petite, intelligente et débrouillarde Harley.

Si Harley n'a jamais connue l'identité de son père, maintenant qu'elle est âgée d'une petite trentaine d'années, la psychothérapeute, nouvellement associée du cabinet Thérapie Martin et associés, a demandé la véritable identité de son géniteur à sa mère. Géniteur qu'elle sait être un de ces hommes qui avait laissé sa mère ou un autre de ses amis d'un soir. Si son envie de savoir aurait pu être anodin, Harley cherche davantage à savoir les antécédents médicaux de monsieur que de possibles retrouvailles, car Harley est en processus d’insémination pour enfin devenir celle qu'elle a toujours rêvé être : une mère.

Harley n'avait pas eu la chance de naître dans une famille modeste. Ses parents, sous l'ordre d'une famille noble s'occupait souvent des tâches ménagères et donnait un coup de main aux autres employés de maison. Ils furent surpris lorsque le noble lui avait proposé d'acheter Harley et la faire passer pour leur propre fille. Souhaitant un mariage avantageux, le père qui avait une fille toujours voilée en public trouvait que le physique d'Harley pourrait ravir davantage de prétendants que celui de sa fille. Le subterfuge semblait marcher à merveille et Harley put enfin connaître la richesse et le pouvoir qui allait avec. Vivre avec cette fausse identité lui donne des ailes et lui donne parfois envie de comprendre ce sentiment de jubilation face à la transgression des lois.