Les journées sont longues et pas franchement toujours intéressant dernièrement. C’est comme si le monde s’était soudainement mis sur pause. Je dois dire que même si le répit de ne pas devoir courir à gauche et à droite me plait bien en général car je peux ainsi prendre plus de temps pour me concentre sur le gym … la même le gym semble être en mode pause ce qui est juste ennuyant. La plupart de temps, les seules personnes que je vois depuis quelques semaines sont les habitués qui viennent et partent toujours à la même heure. Certains sont parfois même top chrono au point où ça me fait halluciner comme je ne suis pas du tout quelques qui regarde vraiment l’heure quand elle commence quelque chose. Le temps m’a toujours importé peu dans la vie et c’est sans doute pourquoi j’ai toujours eu la fâcheuse manie d’arriver en retard quand je dois rencontrer quelqu’un quelque part. Ma sœur en a souvent payer les frais et même si ça la fait maintenant plus rire que mettre en colère... il fut un temps que c’était un grand sujet de discorde entre nous. Laurel, ma chère grande sœur avec qui je n’ai pas parlé depuis des années et qui maintenant on peut s’asseoir ensemble, prendre un café sans se disputer pour des conneries. C’est un changement la bienvenue dans notre relation. J’imagine que le fait que j’ai été aussi loin pendant aussi longtemps à aider. On ne se connait plus vraiment sur certains points du coup, c’est un temps d’adaptation pour toutes les deux même si ça fait un moment que je suis de retour en ville.



Je pousse la porte de mon bureau pour entrer dans la pièce principale. Dans un coin, je peux voir Jax en compagnie de Martin, son tuteur. C’est intéressant de les voir tous les deux ensemble. Jax a la carrure et la jeunesse pour traîner ici, mais Martin ou le professeur Stein, c’est une toute autre histoire. Malgré un début difficile avec l’homme, je suis venu à apprécier sa présence. Il semble avoir une facilité à donner les bons conseils, mais aussi passé pour votre père quand vous en avez de besoin. Je soupire en détournant les yeux du duo. Mon père était une toute autre histoire que je ne préférais même pas aborder en penser. Il m’avait fait tellement de mal sans le vouloir quand j’étais plus jeune au point où je suis partie loin de ma famille pour mettre le plus de distance entre nous deux. Je l’aime et je sais qu'aujourd'hui il est différent de l’homme d’avant, mais je ne suis pas encore prête pour réellement passer à autre chose avec lui. Je sais qu’il désire plus que tout reconnecter avec moi et que Laurel aussi... mais je ne peux pas... pas encore tout du moins. J’ai peur de ne jamais être réellement prête pour lui faire face. Toutes les peurs que j’aie enterré en le chassant de ma vie vont me revenir en plein visage. Je ne suis pas devenu médecin comme il l’a toujours voulu pour moi. Au contraire, je suis bien loin du super boulot de rêve comme Laurel... mais j’aime plus que tout ce que je fais. Je suis mon propre patron et l’endroit, même si elle peut sembler parfois avoir de besoin d’une touche de peinture fraîche, a une très bonne réputation dans le milieu. Je finis de me préparer pour m’entraîner un peu juste au moment où Jax et Martin quitte la salle. Je leur offre un sourire et un geste de la main alors que la porte se referme derrière eux me laissant seule avec moi-même.



Je me concentre sur ma respiration, mes coups à un point tel que je n’entends pas la porte s’ouvrir. C’est le vent de fraicheur qui vient habituellement avec l’arrivée d’une nouvelle personne qui attire mon attention. Je me retourne alors vers la personne. Je souris en reconnaissant la femme qui se trouve devant moi. Après un coup d’oeil à l’horloge, je ne peux m’empêcher de la taquiner. « Une minute en retard, Sharpe. Je pensais que tu ne viendrais pas aujourd’hui. »

Même si la plupart du temps j’apprécie pouvoir faire mon propre entrainement sans être déranger par un client ou un employé qui a des questions diverses, être seule trop longtemps dans mon club est parfois assez ennuyant. Malgré tout, le calme m’aide toujours à pouvoir concentrer sur des manières de résoudre mais problèmes de l’heure. Dernièrement, c’est surtout ma propre famille qui pose le plus gros problème dans ma vie de tous les jours. Pendant plusieurs années, j’ai coupé le contact avec mon père, surtout, après tout ce qui c’est passé entre nous je ne pouvais tout simplement le garder dans ma vie. Notre relation était trop toxique, trop mauvaise pour que je puisse avancer dans ma vie et me reconstruire après avoir autant souffert. Je devais me concentrer sur mon bien être avant celui de notre relation père-fille. Laurel, ce fut différent. Malgré nos disputes, il y a toujours eu une certaine compréhension derrière. Elle savait pourquoi je prenais mes distances même si elle m’a toujours clairement faire comprendre ne pas être d’accord avec ma manière de gérer les choses. Elle comprenait malgré tout et surtout me soutenait même si je sais très bien que ce fut extrêmement difficile pour elle de le faire.

C’est des moyens d’amélioré ma situation avec mon père qui me trottent dans la tête présentement. Je sais que lui aimerais me revoir simplement pour discuter autour d’un café. Laurel se porte même garante pour lui en disant qu’il a changé et qu’aucun mal ne me sera fait. Bien entendu, je ne crains pas qu’il lève la main sur moi… c’est plutôt les reproches ou encore les paroles blessantes que je crains réellement de cette rencontre. Je veux retrouver le père qui me racontait des histoires le soir avant d’aller dormir ou celui qui regardait toujours en dessous de mon lit quand il y avait des orages dehors. Je veux retrouver le père que je voyais comme le grand héro immuable de mon enfance, mais je sais très bien que je ne pourrai jamais avoir de nouveau cette image après tout ce qui c’est passé entre nous. De plus, je ne suis plus une enfant. Je suis une femme qui sait sans doute mieux se défendre que lui aujourd’hui.

Je soupire alors que je m’arrête dans mes enchainements plus complexes les uns que les autres. La présence d’un client est la bienvenue et va sans doute me donner une petite pause bien mérité de mes tourments. Je suis contente de voir que c’est Ava Sharpe qui se présente. Je me doutais bien qu’elle finirait par apparaître. Cette femme est réglée comme une horloge. Après une semaine à venir ici, je l’ai bien compris. Je me permets donc de faire une petite remarque avec humour alors que je lui souris les mains sur les hanches. « Même avec une heure de retard je serai venue Lance. Il n'y a pas grand monde à cette-là je vois. » Je fais une grimace quand elle mentionne qu’il n’y a personne. Puis, je hausse les épaules alors que je commence à défaire les bandages à mes mains. « C’est jour de match, donc la plus part de mes clients sont soit au stade ou coller devant leur écran. Il n’y a que toi, ma plus fidèle, qui vient faire un tour. » Je sens soudainement une vivent douleur parcourir ma main droite. En baissant les yeux vers celle-ci je comprends vite pourquoi j’ai aussi mal. Il semblerait que je me sois un peu laissé emporter et je me suis clairement blesser. J’ai déjà les jointures cicatriser pour les avoir trop souvent brutaliser par le passer… du coup, si je ne fais pas attention, il est facile pour moi d’ouvrir de vieille blessure. « Merde, pas encore une fois. Je te laisse seule un moment, je dois aller nettoyer ça… Tu as besoin d’une serviette ou de l’eau ? » J’enlève complètement le bandage qui est sans aucun doute complètement foutu. Je suis assez surprise de saigner autant.

Quand j’étais plus jeune, à une époque qui me semble terriblement lointaine maintenant, je me souviens l’engouement et la joie d’aller voir un match en famille. Je me souviens avoir toujours attendu ces jours en particulier non pas uniquement parce que ça voulait dire que mon père nous laissait nous coucher plus tard, mais aussi parce qu’on avait toujours l’impression qu’une fois assis dans le stade avec la foule, plus rien d’autre que le match ne comptait. Mon père a toujours été un grand fan et partager sa passion à l’époque était le meilleur moyen pour ma sœur et moi d’être proche de lui. Il aurait aimé avoir un garçon avec qui partir à la pêche ou voir des matchs, mais n’avait jamais eu cette chance. Malgré cette déception de n’avoir que deux filles, notre père a toujours semblé s’y avoir très bien fait. C’est au moins une chose que je ne peux pas lui reprocher au final. Enfin bref, tout ça pour dire que je ne suis plus jamais aller à un match dans un stade après avoir quitté la ville. Trop de souvenir, pas des mauvais, mais qui finissent toujours par me briser le cœur quand j’y pense.

« Oh je vois oui. Je n'aime pas vraiment ça. Je préfère venir ici. C'est beaucoup mieux. » Je hoche la tête en comprenant parfaite son sentiment. En général, les jours de matchs de toute manières je dis au quelques employés masculins qui bossent dans le coin de prendre leur journée pour regarder la partie et en profiter. Pas comme si j’avais vraiment besoin de plus de personnel de toute manière. « Je suis blessé Sharpie, je pensais réellement que tu ne venais que pour passer du temps seul avec moi ou parce que tu aimes que je te botte les fesses.» Je lui offre un sourire avec un petit clin d’œil, mais le moment léger prend vite fin alors que je suis ramené sur terre par la douleur de mes blessures qui doivent être soigné. « Ça va aller ? Je ne dis pas non, c'est proposé si gentiment. » Je regarde mes mains avec une grimace avant de hocher la tête. « Je devrais pouvoir m’en sortir, je reviens. » Je tourne les talons pour me diriger vers mon bureau ou se trouver la trousse de soins. Il me faut quelques minutes pour me rendre compte qu’elle a été déplacé et se trouve maintenant sur le dessus d’un meuble… hors de ma portée. Non, mais qui est l’idiot qui l’a mis là! Après plusieurs tentative, j’arrive finalement à la tiré vers moi malheureusement je manque aussi de me cassé la gueule au passage. Même si je ne laisse rien tomber sur le sol, la douleur dans ma main au si intense que je ne peux m’empêcher de laisser sortir un cri de douleur étranglé. Je laisse tomber la trousse sur mon bureau alors que je tiens ma main contre moi en respirant de manière saccadé les dents serré. Quand je lève les yeux à nouveau, je peux voir la silhouette d’Ava qui me regarde. Je détourne les yeux alors que je sens la honte m’envahir pour mettre fait prendre dans un moment pareil. « Je vais peut-être devoir te demander de l’aide… »

Chaque jour, de nouvelles têtes apparaissaient dans le coin. Certaines devenaient rapidement des habituer de l’endroit pour une raison ou une autre. D’autres finissaient toujours par revenir parfois de manière sporadique et finalement ils y avaient ceux qui ne supportaient pas de se faire entraîner par une femme (c’est la raison que les mecs donnaient quand je blessais sans douceur leur orgueil mal placé). Ils sont souvent les plus amusant avec qui jouer parce que la surprise sur leur visage quand ils réalisent qu’ils ont totalement merdé dans leur estimation est toujours une vraie joue pour moi. Ils ne sont bien entendu pas toujours comme ça, heureusement d’ailleurs parce que sinon j’aurais enfin pas beaucoup de monde dans le coin. Je ne suis pas une entraineuse chiante ou difficile, j’aime juste avoir un minimum de respect de ceux qui entre dans mon gym surtout quand je sais parfaitement que je suis de loin bien plus connaissant dans le domaine qu’eux. Heureusement, au milieu de tout ce petit monde, il y a des gens comme Ava qui rende à coup sûr ma journée meilleure quand il se pointe dans le coin.

« Mais c'est le cas Lance. J'aime venir uniquement pour te voir et passer du temps avec toi. Il faut bien que je pense à autre chose qu'à mon boulot. Je deviendrais folle sinon. » Je la regarde avec un souris dans le coin en posant une main toujours emballer dans mes bandages de protection sur ma poitrine. « Je savais que tu m’aimais bien Sharpie, mais de telles paroles ne va pas pour autant te dispenser de payer ton prochaine mois. » IL y a clairement une touche d’humour dans mes paroles. S’il y a bien quelque chose que je ne m’inquiet pas quand il en vient à Ava c’est bien qu’elle paye son abonnement. Elle le fait de manière très ponctuel, donc rien à craindre sur ce point. De plus, j’apprécie toujours nos petits matchs de punch line chaque fois qu’elle se présente. Ça me fait garder la tête hors des problèmes qui me tourmente sans depuis un moment. En parlant de problème, me voilà avec un tout nouveau, littéralement, problème sur les mains. Je devrais savoir mieux que de frapper sans faire attention finirait mal pour moi au point que je ne pourrais même pas me soigner seule. Quand Ava apparait pour me venir en aide suite au cri de douleur que j’ai poussé. Je ne voulais pas paraître faible devant elle ou devant qui que ce soit, mais je ne pouvais dire non à son aide si je voulais arrêter le saignement de ma main. « Je vais t'aider, il n'y a pas de problème. » Je soupire alors que je la laisse la trousse de secours à ses mains alors que je prends place sur mon bureau n’ayant pas vraiment d’autre choix. Je garde le silence alors qu’elle commence à nettoyer ma blessure.

Je grimace à quelques reprises quand je sens la brûlure familière du liquide désinfectant. Ayant quand même l’habitude de blessure du genre pour diverses raisons, je ne laisse pas pour autant un autre cri m’échapper. « Désolé si ça pique. Je sais que ce n'est pas agréable. » Je hoche la tête alors que je regarde par-dessus son épaule en évitant de la regarder travailler ou en pleine face. « Ça va, je suis capable d’en prendre. Tu peux nettoyer comme il faut. Je ne vais pas tenter de fuir. Je sais que c’est nécessaire si je ne veux pas que ça s’infecte. » Je serre les dents quand je sens le tapon se poser contre un endroit beaucoup plus douloureux que les autres. Après un temps, je ne peux m’empêcher de finalement le vers les yeux vers elle alors qu’elle est clairement concentrer sur son travail de nettoyage. Je peux donc pleinement regarder son visage. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir le charme naturel de cette femme. Après un instant, je réalise qu’elle a fini de nettoyer ma main et qu’elle tient toujours ma main serré dans la sienne. La chaleur est étrangement agréable, presque rassurante même. Je n’ai pas vraiment eu la chance d’avoir beaucoup de contact aussi doux avec quelqu’un depuis un bon moment. « C'est beaucoup mieux comme ça, non ? Tu sais, il n'y a pas de honte à demander de l'aide parfois. » Je tire doucement ma main et la referme pour la poser contre ma poitrine alors que je lui offre un faible sourire de remerciement. « Merci pour ton aide… je n’ai pas l’habitude de demander de l’aide. Je prends soins de moi seule depuis un bon moment alors demander de l’aide n’est pas toujours facile. J’imagine que vu ton travail, tu peux comprendre. Être une femme dans un monde d’homme nous pousse à jouer les dures le plus possible. » Je soupire de nouveau en m’affaissant un peu plus sur mon bureau. « Désolé d’avoir bousiller ton entrainement avec tout ça. Je vais devoir me faire pardonner n’est-ce pas ? »