Docteur Megan Hunt, je travaille ici. Laissez moi entrer bon sang ! Le gros baraqué se pousse enfin. C’était vraiment une journée de merde qui commençait. Je m’étais levée à cinq heures du matin à cause d’un corps de femme retrouvée dans une aire de jeu, apparemment, elle était plutôt amochée. Et voilà que maintenant, j’allais passer ma journée à tenter de déterminer ce qui avait pu la tuer ou plutôt qui avait pu la tuer, oui parce que les entailles sur sa poitrine et sur son ventre ne présageait rien de bien normal. Mon latte en main, je prends l’ascenseur pour me rendre jusqu’à mon étage avant d’entrer dans mon bureau pour pouvoir me changer, parce que bon, je n’allais pas découper un cerveau et un corps vêtue d’une robe qui vaut une fortune n’est-ce-pas ?

Une fois vêtue de ma tenue de travaille, j’enfile ma blouse de médecin par-dessus et me rends jusqu’au labo avant de croiser le Docteur Murphy, lui faisant un simple signe de la tête, je me dirige vers la table où repose -si on peut dire ça comme ça- le corps de l’héritière d’une grosse fortune de Montréal. Comme quoi, ça se trouve, on avait simplement à faire à un meurtre dû à son argent mais je n’arrêterais pas tant qu’on n’aurait pas trouvé le coupable. Seule dans le labo, je venais d’ouvrir le corps de la jeune femme et avais déposé son foie sur la table, attendant que mon assistant s’occupe de le disséquer. Levant mon regard, je le posa rapidement sur l’agent Danvers avec qui j’avais eu des différents pendant un long, voir même très long moment jusqu’à ce qu’elle se rende compte que je ne mords pas.

Agent Danvers, je suppose que c’est vous qu’ils m’envoient. Dis-je alors que je relevais la peau de la poitrine du corps sur la table, cherchant une indication aux entailles causées sur sa poitrine avant de lever le regard vers la jeune femme Vous avez perdue l’usage de la parole ?

Quatre heures du matin. Après une nuit très courte pour cause d'insomnie, mon téléphone me réveille brusquement. Bon, autant dire pas de nuit du tout, finalement. Je soupire juste avant de décrocher. Le boulot, comme toujours... C'est très rare que Kara m'appelle a cette heure ci, a vrai dire c'est arrivé une fois ou deux quand elle était a une soirée. Donc le pourcentage de chance pour que ce soit le travail était plus élevé.

Après avoir raccroché, je me lève en râlant. Quel genre de personne tue aussi tôt le matin? Ils n'auraient pas pu attendre quelques heures supplémentaires? Je me dirigeais dans la salle de bain, me giflant mentalement pour être si désagréable. Une personne était morte, ce n'était pas le moment de faire de l'ironie ou de l'humour noir.

Après m’être rapidement préparée, puis m’être rendue sur le terrain et avoir interrogé le voisinage, je me rendais a la morgue. Dans la voiture pour aller au labo, mon collègue ouvrit le dossier pour voir quel était notre médecin légiste pour l'affaire.

C'est Hunt. Me dit mon collègue en regardant le papier.

Je grommelle un Super. C'est génial. Et gare ma voiture dans le parking.

C'est quoi ton problème avec elle? Me demanda mon collègue.

Je sais pas... Elle est bizarre... Dis je en haussant les épaules. Pas au niveau du travail c'est juste... Y'a un truc qui me dérange. Elle est bizarre, c'est tout.

Tu sais que tu viens de me convaincre la? Belle argumentation Danvers, tu risques de faire craquer tellement de suspects comme ça. Rit mon collègue.

Roh, la ferme. Dis je en lui lançant un faux regard noir. Face au vigile, je brandissais mon badge afin qu'il nous laisse passer. On vient ici souvent mais ce mec s'amuse a toujours faire comme si il ne nous avait jamais vu. A croire qu'il faut bosser la pour qu'il nous laisser entrer sans problèmes.

Connaissant les lieux, on se dirige assez rapidement vers le local. Habituellement le cadavre est recouvert d'un draps... Sauf que la le docteur Hunt travaille sur le cas. Les corps j'en ai vu. Ca ne me dégoûte pas tant que ça. Par contre voir quelqu'un mettre les mains dans un cadavre ça m'arrivait moins souvent. Je fixais Hunt et son cadavre, sans me regarder elle m'avait déjà entendu venir.

Non. Répondis je avec aplomb. Je pensais juste que vous auriez déjà commencé votre analyse préliminaire... Mais je peux revenir? demandais je en désignant la sortie. Voir des entrailles et du sang a cinq heures du matin, sans avoir prit de petit déjeuner, c'est clairement pas un truc qui m'arrivait tous les jours.

Je tournais la tête pour voir mon collègue de l'autre coté, téléphone collé a l'oreille. Super, il m'avait lâché... J'allais devoir attendre la ou... Peut etre ressortir aussi vite que j'étais entrée.

Alors que je tentais de découvrir ce qui avait bien pu arriver à cette pauvre gamine, Danvers entra dans la morgue et lui lançant un pique, comme je m’en doutais, elle la pris au vol. Un léger sourire naquit sur mon visage avant que je ne reprenne. « Vous m’avez fait peur, j’ai cru que j’allais devoir faire la conversation toute seule. » dis-je finalement avant de sortir du corps de la jeune femme l’un de ses deux poumons qui avait été endommagé sans doute suite à ses blessures.

« Ah Curtis, je ne vous attendais plus. Vous avez les résultats ? », il me tends l’Ipad « C’est pas joli, joli, notre jeune héritière a été empoisonnée. », je fais défiler les images sur l’écran derrière moi, histoire que Danvers puisse voir elle aussi avant de finalement regarder l’état de son foie sur les photos avant de me tourner vers l’agent du FBI « Agent Danvers, c’est un empoisonnement suivi d’un homicide avec un couteau à double tranchant qui ne date pas d’aujourd’hui. » dis-je avec un sourire vainqueur.

Je m’approche du corps et referme les ouvertures avant de passer mes doigts sur les entailles. J’avais coupé la peau exprès en dessous afin de pouvoir montrer à Danvers l’état des entailles. « Vous pouvez approcher, je vais refermer le corps. » dis-je simplement avant de lui montrer les entailles « Cet enfoiré s’est appliqué pour que sa mort soit longue et douloureuse, voyez l'entaille, elle va du haut de sa poitrine et part en diagonale, il a perforé le poumon au niveau de son sein gauche et vu l’état de son foie, l’empoisonnement est sans doute dû à un produit qu’elle a ingurgité. », je me tourne vers Curtis « Faites un contrôle complet des résidus dans son estomac, si l’héritière à ingurgité du poison, avec un peu de chance, on trouvera des traces dans son liquide gastrique et on aura une piste. »

Je me tourne vers Danvers avant de commencer à refermer le corps de la morte « Je vous fait tant peur que ça Alex ? »

Spoiler:

Cette femme le faisait exprès. J'avais envie de rétorquer mais son collègue débarqua et le moment était déjà passé. J'aurais bien le temps de lui répondre quelque chose plus tard.
Je la regarde frôler l'écran du doigt, concentrée sur les images. Je ne tente même pas de regarder ou d'avoir l'air intéressée. Après tout elle allait me faire le topo, j'avais pas besoin d'aller jouer des coudes pour rien. Mais finalement elle place la tablette de façon a ce que je voie des images d'organes pleins de sang. En fait, elle continuait de s'amuser de la situation.

Ou peut être pas. Au vu de son regard, il se trouvait qu'elle était en train d’être tout a fait professionnel... Je la fixais, concernée, essayant d'oublier tout ce sang et cette odeur de macchabée.

Elle me signe d'approcher du cadavre et je tente la meilleur tête de poker face. Je regarde les endroits qu'elle me montre sur le corps, impressionnée par le fait qu'elle puisse déduire tout ça en regardant des simples photos et un corps.

J'acquiesce suite a ses propos et fronce des sourcils en comprenant que les derniers moment de cette jeune femme n'avaient pas du être les meilleurs. Donc, elle avait été empoisonnée en plus de se faire poignardée. A croire que quelqu'un lui en voulait vraiment.

Je reste la, droite, a fixer le corps et a penser aux derniers évènements de cette femme. Avait elle été empoisonée a son insue? Vu que le tueur l'avait poignardée de face, elle avait probablement pu le voir. Mais au vue de l'enquète de voisinage, c'était probablement la seule.

Perdue dans mes pensée, je remarque que Hunt me regarde en haussant un sourcil. J'avais vaguement écouté ce qu'elle m'avait demandé et je réussit rapidement a me souvenir de sa question.

Je réfléchissais. Répondis je tout en fixant le corps. Si au départ j'avais eu du mal avec tout ce sang, maintenant ça allait mieux. Et puis, j'étais tellement prise par cette histoire de poison que j'en oubliais ce mal de cœur à cause de l'odeur nauséabonde.

Une idée de l'heure de la mort? Elle avait été très précise sur la façon dont le tueur l'avait dépecée, mais elle ne m'avait pas dit l’essentiel.

Spoiler:

« Ah » répondis-je à Alex lorsqu’elle m’expliqua qu’elle réfléchissais. Oh moins, ça confirmé le fait qu’elle m’avait écouté, au moins, je n’avais pas parlé dans le vent. Alors que je refermais le corps après avoir confirmé mes dires et avoir expliqué comment la pauvre jeune femme avait été tuée, Alex me demanda l’heure de la mort de la jeune femme. Il est vrai que j’avais dit un nombre incalculables de choses mais je n’avais rien dit sur la mort de la jeune femme. Me mordant la lèvre inférieure, je remarqua une poudre blanche sur son front au niveau des racines de ses cheveux. « Je vais vous dire ça dans un instant, pouvez-vous me passer le paquet de coton à côté de vous s’il vous plait ? Elle a une étrange poudre blanche au niveau du cuir chevelu. »

La jeune femme me tendit le paquet et la remerciant, je m’empare d’un coton avant de prélever la poudre blanche et le mets dans un sachet avant de lever le regard vers Alex. « Trois heures quinze du matin. » énonçais-je à la jeune femme. Touchant les cotes du cadavre, je me mordis la lèvre inférieure et me rendis rapidement compte qu’elle avait des côtes cassées, remarquant une énorme échymose sur son homoplate, je m’empara de la lampe bleue et fis signe à Alex de mettre les lunettes de protection avant de faire de même et remarqua très vite des traces de doigts très distinctes qui étaient passées inaperçues au premier regard « Venez voir là. », j’attends qu’elle s’approche avant de continuer « C’est une main d’homme et je vous parie votre déjeuner qu’elle a une seconde marque de l’autre côté. »

Elles étaient sans doute passées inaperçues à cause du fait qu’elle avait reposée longtemps dans l’eau. Après tout, on l’avait retrouvée sur le sol mais le sol était lui-même plein d’eau.

Spoiler:

Sa façon bien a elle de me faire comprendre qu'elle ne me croit absolument pas me fait lever les yeux au ciel. Ce "Ah", lancé comme si elle avait forcément besoin d'avoir le dernier mot.

Je la vois bouger autour du corps et s'approcher de sa tête. Visiblement quelque chose a attiré son attention, mais de mon coté je ne vois qu'un cadavre tout blanc avec des hématomes et des égratignures. Rien de bien intéressant en somme. J'étais beaucoup plus douée avec les vivants. Bon, je devais avouer qu'a une certaines période j'avais été fascinée par les sciences et j'avais aussi touché un peu a du médico légal... Mais ça c'était avant de me tourner complètement vers d'autres types de "science".

Elle me tends sa main sans me regarder et je tourne la tête pour voir le paquet de coton dont elle me parle. Je le récupère pour le lui passer, passant outre qu'elle me prend pour un de ses internes ou une vulgaire secrétaire a qui l'ont transmettrait des messages. Après tout elle aurait pu le prendre elle même son paquet de coton.

Mais j'étais mauvaise langue, je savais que c'était pour la bonne cause. C'était juste sa façon de me parler qui m'agaçait. Un peu comme a un professeur qui réprimande un enfant de 3 ans. Elle commence a faire son analyse juste devant mes yeux et je ne peux m’empêcher d'etre impressionnée. Autant cette femme pouvait me parler comme a une merde, autant elle était vraiment professionnelle. Ses gestes étaient précis et elle ne mit pas plus de dix minutes a m'annoncer une heure. Et précise s'il vous plaît! Au quart d'heure prêt!

J'avais déjà sortit mon calepin et m'empressais d'écrire l'heure de la mort. Rajoutant aussi les détails dont elle m'avait parlé avec un point d’interrogation a coté du mot poison. Mais la lumière change de couleur et je fronce des sourcils. Le docteur Hunt me désigne les lunettes a coté de moi et je me dépêche de les mettre. Visiblement il y a une nouvelle information importante. Comme quoi, les corps ont autant de choses a dire qu'une personne vivante.

Vous pensez qu'elle s'est débattue? Demandais je en m'approchant des marques qu'elle me montrait.

Avec un peut de chance on pourrait avoir de l'ADN quelque part? Si il y avait des marques de lutte, elle aurait pu essayer de se défendre, après tout. Il y a des chance pour qu'on ait de l'ADN quelque part? Ça ne coûtait rien de demander. Après tout si l'agresseur l'avait empoisonnée et qu'il s'était appliqué a la faire souffrir tout en étant face a elle... Il pouvait y avoir un pourcentage de chance pour que la victime essaye néanmoins de se défendre...

J'écrivais donc ce que m’énonçait le médecin légiste. Nous avions a faire a un homme qui visiblement aimait faire souffrir et avait aussi préméditer son geste. Empoisonner quelqu'un ne se faisait pas a la dernière minute. Et puis, il semblait être impatient aussi, sinon il ne l'aurait pas touché et se serait contenté de la regarder se tordre de douleur jusqu’à la fin. Mais tout cela n'était que des hypothèses... J'avais pas mal de boulot a faire derrière.

Je souris, lorsqu'elle se pencha sur ses mains pour vérifier mon hypothèse. Comme quoi, j'avais encore quelques reste. A croire que mon prof de médico legal aurait pu être fière de moi a cet instant. Je regardais le docteur Hunt penchée sur les doigts de la victime et récupérer les résidus. Visiblement on venait de taper dans le mille. Même si avoir une ADN ne signifiait pas grand chose, en dehors des recherches dans la base de donnée du FBI, j'avais quand même un faible pourcentage pour tomber sur quelqu'un. Mais c'était une piste et a ce stade de l'enquête tout était bon a prendre.

Je marquais alors dans mon calepin que la victime s'était débattue, chose importante si jamais le suspect avait des marques de lutte sur lui. Je m'étais écartée du corps et avait déjà reposé mes lunettes. Pendant ce temps l'autre médecin légiste ou son stagiaire (puisqu'elle lui demandait toujours de faire les choses a sa place et qu'il avait l'air d'etre plus le "larbin de service" qu'autre chose) s'était déjà éclipsé avec l'ADN.

Je la regarde enlever ses lunettes a son tour. Et je sens qu'il y a quelque chose qu'elle ne m'a pas dit. Ou peut etre l'inverse. Ce n'est qu'a la fin de son monologue sur la victime ou elle enchaîne le tout avec un "venez prendre un café avec moi" qui me laisse sans voix quelques minutes. Heuu.. Alors on a fini la c'est ça? On change de sujet? Faut suivre avec elle...

Je comprends alors que le cas sur la table d'autopsie est loin d’être fini, mais qu'il faut probablement attendre les analyses. Nous n'avions rien a faire d'autre... Je hoche la tête suite a sa proposition, parce que dans le fond c'est tout a fait exact, et commence a ranger mon calepin dans ma veste.

Je jette un regard vers la pièce ou devait se trouver mon collègue. Personne. Ok il m'a carrément fait faux bon alors qu'il sait très bien que cette femme ne m'aime pas. Je lui ferais un sale coup quand il s'y attendra le moins, il ne perds rien pour attendre!

Je suis Hunt vers son bureau, elle connaît les lieux je ne sais même pas ou se trouve la machine a café ici. Elle me prends a nouveau de cours en me demandant cash pourquoi je la déteste. Je heu... Ce n'est pas... Mon portable se met a biper et je sais qu'il faut que je répondre. L'affaire en cours ne va plus me permettre d'avoir de temps libre durant mes heures de boulots. Techniquement je suis en plein travail, la. Désolée, ça peut être important. Dis je en sortant mon téléphone de ma poche.

Dsl Cullen avait besoin de moi pour l’enquête du voisinage. Info croustillante, j'ai du prêter main forte. Et puis tu t'en sortais très bien avec le docteur, on avait pas besoin d’être deux.

Je lisais le SMS de mon collègue, et Hunt en profita pour me dire qu'elle allait se préparer. Je voulais lui dire que ce n'était pas la peine. Que j'avais du boulot. J'aurais pu avoir l'occasion en or de mentir en disant que ce texto était important et qu'il fallait que je m'en aille. Mais pas le temps, elle était déjà loin. J'étais bonne pour prendre ce café, alors que je n'avais qu'une envie. Un café oui, mais en solitaire.

Je répondais rapidement au SMS par un : Tu me dois un truc maintenant... Crois moi, je vais pas l'oublier!
Ah ça... C'était plus que sûr! Je n'avais pas envie d’être ici. Enfin, pour l’enquête oui! J'avais appris des tas de choses et je savais qu'on allait avancer dans nos recherches grâce a elle. D'ailleurs, lorsqu'elle avait dit qu'elle "était la meilleure", je n'en avais plus douté lorsque je l'avais vu a l’œuvre. Mais il y avait un fossé entre sa façon de le dire et le fait d'être humble. En fait, je ne crois pas qu'elle sache ce que ce mot voulait dire.

Mais ce n'était pas le moment de penser a ça. La, tout de suite, je n'avais plus aucunes échappatoires pour éviter ce café. Et puis, tant qu'a faire autant mettre les points sur les i. Elle semblait savoir très bien le faire. Peut etre même un peut trop. De mon coté, je préférais l'action a la parole...

Je relève les yeux, elle est toujours la plantée face a moi. J'essaye de ne pas sourire en voyant qu'elle a tapé dans le mille. Effectivement, je préférerais être partout sauf ici. J'essaye de ne pas paraître surprise, trois quart d'heures... Une éternité. Je crois bien que ça sera la plus longue pose café de toute ma vie.

Allons y. Dis je un peu dépitée. Franchement, est ce que j'avais le choix? Je voulais ces résultats, repartir d'ici pour revenir un peu plus tard ne me ferais que perdre du temps.

Spoiler:

Je la suivais tranquillement jusqu'a ce que je supposais etre leur salle de pause. Elle semblait un peu plus confortable que celle de chez nous. Mais bon, le budjet du FBI passait dans des choses plus importante. C'est pas comme si j'avais mon temps pour aller contempler notre salle de repos. En fait, j'avais pour habitude de prendre mon café a mon bureau. Je travaillais tout en sirotant ma tasse : efficacité. Et nous en avions plus que besoin au sein de notre travail.

Non, pas de sucre, juste un café noir bien serré. Avec ce que j'avais vu tout a l'heure c'était la chose parfaite pour me redonner un coup de fouet et commencer ma journée. Quoi que, elle était déjà bien entamée.

Nous étions installée face a fasse sur des chaises haute. A moitié accoudée sur la petite table ronde, je ressassais les éléments de l’enquête. Mais mon esprit changea rapidement de sujet, visiblement le docteur Hunt avait envie de parler avec moi. Nous étions forcées d’être des collègues de travail, pas des copines. Alors oui, je ne l’appréciais pas et elle savait plutot bien me le rendre... Mais pourquoi s'acharner a vouloir se justifier ou en discuter? Mettre les choses a plats n'allait pas changer grand chose puisque notre conversation se bornait a des trucs de travail.  

Je soufflais, un peu désabusée par cette conversation. Je n'ai jamais dit que vous n'étiez pas professionnelle. Bien au contraire.

Son professionnalisme me bluffais certaines fois. D'ailleurs, elle m'avait a nouveau donné de très bons éléments tout a l'heure rien en observant le cadavre. C'est juste que... Je soufflais a nouveau. Après tout, c'était elle qui avait envie de parler. Vous pourriez mettre un peu plus les formes... Etre un peut moins... "Chiante", comme vous le dites.

Merci, dis je en récupérant ma tasse de café. Il avait l'air encore brûlant et pourtant je l'aurais bien bu tout de suite. La fatigue revenait assez vite une fois, surtout quand on s'installait pour souffler un peut.
Maintenant que j'étais assise, je remarquais que partir le ventre vide n'avait pas été l'idée du siècle... Je me sentais a présent bien plus fatiguée.

Mais la légiste ne semblait pas en avoir fini avec moi. Elle voulait se justifer, ou alors c'était l'idée que j'avais en l'écoutant. Mais j'étais trop lasse pour tenir une conversation, la, tout de suite.

Vous n'avez plus vraiment besoin de ça pour faire votre réputation. Soufflais je désabusée, je fixais mon café avide de le boire une fois qu'il serait a bonne température. Vous avez fait vos preuves depuis longtemps... Après tout, elle devait etre légiste depuis pas mal de temps a présent. Tout le monde savait qui elle était et son professionnalisme n'était plus a refaire.

Un bonjour, merci et au revoir n'a jamais tué personne. Parce que c'était bien ça le fond du problème. Cette femme pouvait etre froide comme la pierre et franchement je m'en fichais, mais de la a traiter les autres comme de la merde... Il y avait une marge!

Alors oui, j'avais aussi joué les "filles chiantes" et je lui avais répondu sur le même ton. Mais sérieusement, qui lui aurait donné raison? Bon, ce n'était pas très mature de ma part, mais avec le stress de l’enquête et les soucis réguliers du boulot j'avais franchement autre chose a faire que d'arrondir les angles.

N'en pouvant plus, je fini par prendre ma tasse et la bu d'une traite. Grimaçant, je pestais contre mon manque de patience. Félicitation, tu viens juste de te brûler la langue! pensais je ironiquement.

Je ne compte pas mourir tout de suite... J'imagine que je vais devoir attendre encore longtemps avant d'avoir une conversation correcte avec vous... Ironisais je. Son sourire répondait pour elle.

Mais j'étais mauvaise langue, parce que jusqu'ici nous avions réussit a avoir plus ou moins une conversation potable. Elle ne m'avait pas insulté ou regardé de haut et je ne l'avais pas ignoré en parlant a peine. C'était un progrès.

Alors que je grimaçais, encore agacée par le fait de m’être brûlée, je la vis sortir son portable de sa poche. Elle sauta presque du tabouret sur lequel nous étions assise et je compris que notre conversation "courtoise" était terminée. D'un coté j'étais ravie de la tournure de la situation et d'un autre... Je réalisais que rien n'avait été résolu.

Ok, j'avais compris qu'elle ne savait pas s'y prendre avec les vivants... Mais elle ne semblait pas vouloir changer sa méthode. C'était pourtant ce que j'aurais voulu.

Je me dépêchais de la suivre, voyant qu'elle ne m'attendait pas. Les yeux rivé sur son portable, puis sur le chemin devant elle, elle semblait avoir oublié ma présence. Je jetais rapidement le gobelet en plastique dans la poubelle avant de sortir.

Une fois dans la salle d'autopsie, le docteur Hunt était déjà penché sur le cadavre. Comment avait elle fait pour aller si vite? Je n'avais pas le temps d'y penser et m'avançais vers la jeune femme. Je m'éloignais légèrement en voyant les poumons noircis. Okay, ce n'était définitivement pas ce que j'avais prévu de voir ce matin. Entre ça et ses entrailles ouverte de tout a l'heure... Mon café ne resterait pas longtemps dans mon estomac.

Histoire de me donner de la contenance, je sortis mon calepin et continuais d'écrire les suites de l'analyse. Arsenic? Ce n'est pas quelque chose que l'on trouve facilement dans le commerce non? J'avais un médecin sous la main, autant avoir mes réponses tout de suite au lieu de chercher.[/color]

Si je me retrouvais entre ses mains a ma mort, cela voudrait définitivement dire que j'avais été tuée par quelqu'un. Dans ce malheur, j'aurais effectivement de la chance si c'était elle mon médecin légiste. Mais il ne valait mieux pas y penser, surtout si tôt dans la matinée avec seulement un café dans le ventre et un cadavre a porté de vue. C'était pas le moment de rajouter "dépression" a ma longue liste de choses négatives en ce début de journée.

Peut etre que la victime s'est rendue compte qu'elle était empoisonnée non? Après tout elle s'est débattue avec son agresseur... Il a du la forcer a manger des choses a l'arsenic, j'imagine?J'avais au moins le début d'une piste. L'arsenic était difficile a trouver, ce qui réduisait mes chances et m'évitais des longues heures de recherche dans les magasins. J'avais plus d'espoir dans des coins reculés ou la drogue circulait (entre autre), ou même via internet. On a pas idée de ce qu'on peut acheter en ligne. Mais ça restait encore trop vague, j'avais besoin de plus de concret.

Est ce qu'il y a un autre moyen d'empoisonner seulement les poumons? Par le sang, par exemple? Mes cours de sciences étaient assez loin, mais j'avais gardé quand même quelques notions... Cela dit, je trouvais étrange qu'un empoisonnement soit a deux endroit a la fois alors qu'il aurait du passer par la trachée. Il y avait sans doute une explication très clair.

Sachant qu'un test ADN prendrait une éternité, je n'allais pas pouvoir faire mes recherches sur ça avant un moment. J'avais besoin de pistes et de pas mal d'infos sur la seule chose que j'avais sous la main : le cadavre. Pour le moment, je savais qu'elle avait été empoisonnée et qu'elle s'était battue avec son agresseur. L'arme semblait ancienne et le poison difficile a trouver.  En relisant mes notes je me rends compte que l'arme peut être aussi la raison pour laquelle elle aurait pu être empoisonnée au poumon. Le couteau... Commençais je en feuilletant mes notes. Il aurait pu être enduit de poison avant qu'il ne la tue avec?

J'étais ravie de mon petit effet, mais je le cachais derrière un masque de neutralité. Finalement, bosser avec elle avait du bon... J'avais comprit rapidement qu'avec elle c'était "boulot-boulot" et ça m'allait totalement. Alors oui, elle était agaçante et s'amusait a jouer les tyrans, mais son professionnalisme était indéniable.

Elle tournait autour du cadavre comme une abeille qui butinait de fleurs en fleurs, au départ j'avais du mal a la suivre... Et puis, au fur et a mesure de son explication je comprenais ou elle voulait en venir. Donc le tueur serait probablement le conjoint? C'était possible... Seulement il me fallait plus de preuves que de simples bleus sur le corps. Il pouvait avouer l'avoir battue, pas l'avoir tuée.

Ce qu'elle m'apprenait, et que je m'empressais de noter sur le calepin, c'était que les blessures étaient anciennes. Lorsque l'assistant arriva, la suite changea du tout au tout. Visiblement l'arsenic était l'arme du crime, le couteau brouillait juste les pistes. Cela dit ça prouvait une chose : le tueur s'était acharné sur elle, et ça ce n'était pas nouveau puisque c'était la première chose que m'avait dit le docteur Hunt. Le meurtrier semblait lui en vouloir au point qu'il l'avait forcé a avaler ce poison de toute les formes possible et l'avait lassé a coups de couteau.

La cabane dans laquelle la victime s'était trouvé était celle de son mari... Mais la encore, ça ne prouvait rien. N'importe qui pouvait entrer dans cet abri pourri, son avocat se ferait un plaisir de nous le faire remarquer. Il restait alors la dernière chose : le couteau.

J'acquiesçais a toutes ces nouvelles données, tout en me dirigeant vers le couteau. Il était hors de son plastique, Je regardais le docteur Hunt et lui désignait la boite de gant en plastique

Vous permettez? Elle hocha la tête et je m'empressais de récupérer des gants. Sur chaque arme vendue se trouvait un nombre de chiffres précis. Il suffisait de rentrer tout ça dans une base de donnée et le nom de l’acquéreur s'affichait comme par magie. L'arme n'était pas toute neuve, mais les chiffres encore visible. D'une main, je récupérais mon portable pour envoyer un bref message a mon collègue. Je savais bien que Megan Hunt attendait une réponse, elle devait probablement se demander ce que j'étais en train de faire. Une fois mon message envoyé, je reposais le couteau et expliquais.

Chaque arme est répertoriée dans une base de donnée. Certaines son souvent vendues en magasin et on a une chance sur deux pour avoir un nom avec cette série de chiffres. Une chance sur deux, c'était du quite ou double, mais toujours mieux que rien.

Si le couteau était reliée au mari, ça faisait beaucoup trop de choses pour être normale. Sa femme se rendant dans le cabanon de son mari, poignardée avec son couteau... Sérieusement... C'était plus qu'une piste et j'avais de sérieux soupçons a son égard, maintenant.


HRP : On est pas obligées d'allée jusque la mais on peut dire qu'Alex recevra le nom du conjoint et ira le retrouver. Megan pourrait s'incruster? On peux clore le sujet a partir de ce moment... Et ensuite on enchaîne avec une suite, ou alors on passera a autre chose dans un prochain sujet

Elle avait déduit les mêmes choses que moi et j’acquiesçais suite a sa question. Ça se pourrait... Nous ne devrions pas avoir une réponse dans trop longtemps. Une recherche de ce genre ne durait souvent pas plus d'une journée, bien qu'il y ait un nombre incalculable d'armes répertoriées.

Je fixais mon téléphone, espérant qu'il me réponde d'ici la fin de l'heure. De toute façon, j'avais assez d'éléments pour poursuivre mon enquête de mon coté. Elle m'avait été d'une grande aide et même si notre petit "différent" n'était pas complètement réglé, les choses avaient été mise a plat.

Mais je n'avais pas eu le temps de faire un mouvent de plus qu'un type entra pour nous informer d'un nouveau corps. Fronçant des sourcils, je me demandais s'il était en lien avec le meurtre actuel ou si c'était un autre agent qui allait s'occuper de l'affaire. Le gars avait l'air de dire que c'était lié au meurtre, mais si on allait dans le sens du mari et du crime qu'il avait commis c'était assez étrange qu'on se retrouve avec un second cadavre. Je fronçais des sourcils, essayant de comprendre qui pouvait bien être cette autre victime.

Visiblement, le docteur Hunt semblait d'accord pour aller sur la scène de crime avec moi, ce qui était étrange... Parce que nous n'étions pas devenues les meilleures amies du monde en cinq minutes. Peut être que j'étais passé à un autre statut pour elle. Finalement, travailler sur ce corps, parler de l’enquête lui avait fait changé d'avis sur moi.

Je m’apprêtais a lui rétorquer que tant que je n'étais pas appelée sur la scène de crime ça ne servait a rien de me déplacer, mais mon téléphone sonna pile a cet instant. Jetant un coup d’œil sur l’appelant je fis un sourire en coin. Bon eh bien, il se pourrait que je bosse encore un peu avec le docteur Hunt finalement.

Je décrochais tout en répondant par des petites phrases courte. Mon chef me demandait de me rendre sur la scène de crime. Il m'informa qu'il avait aussi envoyé l'équipe de Hunt sur les lieux ce a quoi je répondis que j'étais déjà avec elle et que nous étions en chemin.

Allons y, répondis je tout en raccrochant. Il se pourrait que cette affaire soit bien plus complexe qu'un simple mari jaloux. Dis je en commençant a sortir de la pièce, non sans un regard derrière moi pour voir si elle me suivait.

HRP : j'ouvrirais le prochain sujet et je te taguerais dedans dans ce cas