Je sais bien qu’ils ne comprendront pas, sauf que je ne peux faire autrement. La mort de ma sœur aurait pu être évitée si j’avais été quelqu’un autre, si mes pulsions ne m’avaient pas conduit à être incapable de tuer. Je ne pouvais plus vivre dans ce monde. J’ai pris la meilleure décision. Harrison allait être beaucoup mieux avec Hanna. Ensemble, ils ne seront pas influencés par mes mauvaises décisions. C’est ainsi que je quitte ce monde en fonçant dans cet ouragan qui partage le prénom de ma défunte mère Laura.

Les heures passèrent et la mort ne semblait pas venir jusqu’à moi. Était-ce vraiment ça la mort ? Le noir total ? Le bruit des vagues et une sensation fraiche d’eau sur sa peau ? Je n’avais jamais cru en l’enfer ni le paradis. La religion, ce n’était que des foutaises. Pourquoi y croire ? J’entendais un oiseau dans le ciel ? Il était là parce qu’il avait tué des poissons lui ? Je vais essayer d’ouvrir les yeux. Je vois des nuages, je vois un ciel bleu pâle. Je me tourne et je me lève. Que vois-je ? C’est une île ? En tout cas, il y a des palmiers, du sable et une fille qui s’approche de moi ? C’est ma faucheuse j’imagine ? En tout cas, je ne pensais pas que les cuissards seraient également utilisés une fois mort. Pas que je trouve ça horrible, au contraire, mais tout devenait tellement sexualisé de nos jours. Il ne faut pas se surprendre que le nombre de crime a augmenté depuis cette révolution.

Cela faisait deux jours que Lori avait échouée sur l'île...deux jours, vraiment? Elle repensa aux couchés de soleil afin d'en être bien certaine. Oui deux jours que son bateau s'était échoué suite à une tempête extrêmement violente. Ce bateau devait en principe l'amener sur une petite île, mais elle n'avait aucun moyen de savoir si elle se trouvait au bon endroit, afin de retrouver ou du moins d'espérer avoir des nouvelles au sujet de son mari porté disparut.

Quel hasard tout de même, s'échouer sur une île alors que votre mari est porté disparut...franchement les Grimes devaient porter la poisse ou quelque chose dans le genre. Le pire dans cette histoire? Lori avait totalement paniquer avant de monter à bord de ce fichu bateau...mais Carl l'avait convaincu de ne pas rebrousser chemin, que c'était l'unique façon de retrouver Rick. Carl justement...La mère de famille avait passée les deux derniers jours à tenter de retrouver son fils qui s'était probablement échoué ailleurs alors que les nombreuses vagues houleuses les avaient séparés.

Assise, les fesses dans le sable bouillant, les mains planquées sur son visage afin de reprendre un peu ses esprits, Lori ne put faire autrement que de fixer l'horizon. Que pouvait-elle faire de plus, sur une plage? Elle fronça les sourcils à la vu d'un mouvement au loin. Elle crut premièrement à une vague tout bonnement, mais remarqua un objet foncé, quelque chose de bien plus gros qu'un simple poisson. Grimes se releva, planqua une main au dessus de ses yeux afin de se cacher un peu du soleil pour finalement porter toute son attention sur ce qui s'approchait. Pleine d'espoir, elle se lança à l'eau en criant le prénom de son fils. CARL ! CARL!! Comme toute bonne mère, elle espérait de tout coeur retrouver son petit garçon, mais tomba nez à nez avec un pur inconnu. Elle eut un mouvement de recule, planqua ses mains sur sa bouche, retint un sanglot, à moitié soulagé de ne pas trouver son fils mort, mais aussi paniquée de savoir qu'elle ne l'aurait pas à ses côtés encore une journée.

Je regardais cette femme qui hurlait un prénom que je n’arrivais pas à discerner. Je me dis que je devais avancer sur la plage pour la rejoindre. J’étais réellement mort ou bien cette femme hurlait du charabia pour me réveiller ? Je ne la connaissais pas, c’était une chose que je savais, au moins. Si je lui souris, comment va-t-elle réagir ? Je vais tenter le coup. Et c’est ce que je fis. « Bonjour ? On peut m’expliquer où je suis ? » Je la dévisage un peu, je le sais, mais j’avais vraiment besoin d’un peu plus d’information pour comprendre la situation. « Je veux éviter tout malentendu, mais vous n’êtes pas un ange hein ? » Je démontre mes dents blanches, peut-être qu’elle va me faire un peu plus confiance. La chaleur réchauffait déjà mes vêtements mouillés, c’est qu’on se trouvait surement pas si loin de Miami ? Faut croire que la chaleur ne me quittera jamais.

Devait-elle être suspicieuse ? Son mari lui avait démontré bien trop souvent que trop de personnes qui semblaient biens, se trouvaient en fait n’être que de pur psychopathe…seulement maintenant elle devrait vivre aux côtés de cet homme, dans une jungle rempli d’animaux tout autant dangereux et personne pour la protéger…qu’aurait fait son mari dans un cas pareil, elle se le demandait sincèrement. En attendant de savoir comment réagir face à cette situation, la brunette passa ses deux mains dans ses cheveux, les repoussant vers l’arrière afin de dégager son visage entier. L’homme devait s’être gravement cogné en tombant, il semblait complètement délirer…mais d’un autre côté cela devait être plus que normal lorsqu’on s’échouait sur une île déserte… Mh non, pas que je sache ! Lui répondit-elle d’un petit rire nerveux. Lori n’était peut-être pas quelqu’un de mauvais, mais elle n’était pas non plus un ange tout droit tombé du ciel. Pour l’endroit où vous êtes par contre, je n’ai aucune information…une île aux premiers abords… Tentait-elle d’expliquer, mais elle n’en savait pas tellement plus. Lori n’avait pas encore osé bouger de son petit carré de sable par crainte de se faire dévorer, ou qu’on tente de la retrouver. Vous êtes avec une équipe de sauvetage ? Questionna Grimes, persuadée qu’on avait tenté de les retrouvés, elle et son fils.

Je pouvais comprendre que ma question n’était pas des plus appropriées, elle devait penser que j’étais complètement tordu pour lui poser une question de ce genre, mais j’avais foncé tout droit dans un ouragan. Combien de chances avais-je pour m’en sortir indemne ? Peu, mais je semblais toujours de ce monde. À croire qu’on ne voulait vraiment pas de moi. Je ne méritais plus de vivre, j’avais fait tant de morts derrière moi. J’avais empoissonné la vie de tous ceux que je connaissais et aujourd’hui, je devais vivre avec ce sentiment. Vivre avec mes décisions et ceux que j’avais perdu. Je venais même à me demander si cette femme allait souffrir de ma présence. Nous étions sûrement tous les deux sur cette île après tout. « Je vois… » Je ne savais pas trop quoi dire, c’était bien une île. « Et j’imagine qu’elle est déserte ? » Peut-être avais-je vraiment trouvé l’endroit idéal pour me repentir ? C’est tout ce que je méritais après tout. Plus jamais je ne pourrais affronter la civilisation, je ne le mérite pas. La question que cette femme me posa me faisait bien rire, pourquoi je serais avec une équipe de sauvetage. Je vais lui répondre le plus naturellement possible, après tout, si je suis pris avec elle, je vais devoir m’adapter. « Malheureusement non ma petite dame. J’étais seul sur mon bateau…. » La déception ne pouvait être plus lisible que sur mon visage. Je vais avancer un peu et regarder tout autour, j’ai chaud, j’ai froid, je ne sais plus comment me comporter. J’ai les jambes tremblantes et je risque même de tomber.

« et j’imagine qu’elle est déserte? » Lori opina d’un simple geste avec ses yeux, ne voulant pas s’avouer à haute voix, qu’elle resterait prise sur une île, pour le restant de ses jours. Lorsqu’il lui avoua être seul sur son bateau lors de l’incident, l’expression de la brunette changea. Certes l’on pouvait facilement voir le découragement dans ses yeux, mais elle ne se laissa pas abattre par le nouvelle, furtivement elle replaça ses cheveux derrière ses oreilles alors que l’homme s’aventura tranquillement sur la plage. Je n’ai rien trouvé…mais j’avoue ne pas avoir chercher plus qu’il ne faut…seule dans une jungle rempli d’animaux affamés, je ne suis pas certaine que ce soit être sécuritaire, puis j’attends aussi de voir si mon fils va me revenir… Lori fronça les sourcils tout en prenant une petite pause afin de mieux observer l’homme. Vous allez bien ? C’était une question idiote, il venait à peine d’apprendre qu’il s’était échoué sur une île…

Je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux au ciel. Dans une autre situation, j’aurais apprécié la vue que j’avais. Une magnifique montagne, du sable chaud, une mer azur. C’était le paradis pour quiconque, mais pas pour moi. Ce n’était pas des vacances que j’avais espéré en me jetant dans la tempête, mais bien une fin à ma vie. Tous ceux qui me connaissaient ne comprendraient pas mon geste, mais c’est tout simplement parce qu’ils ne me connaissent pas vraiment. J’imagine qu’à Miami, ma mort créée de la tristesse chez mes amis et collègues, faut croire que c’est mieux qu’un choc en apprenant mon identité secrète. Par ma faute, Deb, Rita sont mortes, j’ai causé beaucoup trop de morts derrière moi. Est-ce mon purgatoire ?

Je lève les yeux vers cette femme qui semblait rester sur la plage depuis son naufrage qui devait être également récent. Cette tempête fut dévastatrice. Je constate que je ne fus pas la seule victime. « J’imagine qu’avec tout ça, vous êtes restée seule sur la plage depuis ? Est-ce que vous avez au moins trouvé de l’eau et de la nourriture ? » Je devais tout de même demander tant qu’à rester prit au piège et vivant sur cette île de malheur. « Vous étiez avec votre fils… » Ajoutais-je doucement en me rappelant que j’avais laissé Harrison avec Hannah en Argentine.

La brunette se releva doucement puis vint frotter ses deux mains ensemble afin de retirer le sable qui s’était collé contre la paume de ses mains. Partir à la recherche de son mari pour finalement se perdre à son tour, sur une île…c’était pathétique, encore plus maintenant que son fils manquait aussi à l’appel.

Hmm en fait j’ai trouvé des baies et des noix…pour l’eau j’avais trois bouteilles qui se sont échouées avec moi, mais j’attends avec impatience la pluie pour tout dire… Expliqua Grimes, loin d’être convaincu qu’elle pourrait survivre en se nourrissant de la sorte, surtout que déjà deux bouteilles complètes étaient désormais à sèche.

Lorsque l’inconnu revint sur le sujet de Carl, Lori ravala sa salive avant d’hocher de la tête. Nous étions tous les deux…mon mari est porté disparu et nous suivions une piste, je ne voulais plus venir et mon fils m’a fait changer d’avis…vous voyez où ça nous a mené… Dit-elle avec regret, se demandant si ce n’était pas le karma qui avait voulu la punir.

Je devais m’inquiéter ? Elle n’avait plus aucune réserve d’eau et nous étions deux sur une île perdue. Je craignais déjà le pire. Il fallait trouver une solution et rapidement ; surtout avec cette chaleur, j’envisage que nous serons assoiffé très rapidement. Elle semble gentille… elle ne mérite pas de succomber… puis c’est pas parce qu’à la base, je voulais en finir avec la vie que je peux me permettre de la laisser mourir dans l’espoir d’être enfin seul… de ne plus faire mal à personne… je me demande déjà si de me retrouver avec cette femme ne lui causera pas préjudice… je suis un poison après tout … « Je vois… j’imagine qu’il doit bien y avoir une source d’eau potable à quelque part sur cette île… si vous voulez, tant qu’à attendre sur la plage, je peux aller voir ? » Je ne lui propose pas de m’accompagner, mais de se séparer n’est peut-être pas la meilleure solution non plus… « Il ne devrait pas être loin… vous voulez m’accompagner ? … je veux dire.. dans la jungle ? Peut-être nous pourrons trouver la trace de votre fils… ou votre mari… ce n’est pas perdu ? » Je vais lui sourire sinon elle va me prendre pour un psychopathe… c’est ce que je suis au fond, mais ça, elle ne le sait pas… puis elle ne mérite pas de recevoir mes traitements… pas en ce moment du moins..

Alors qu’elle ferme <à peine la bouche, Lori comprend qu’elle n’irait pas tellement loin avec une seule bouteille d’eau, pour deux personnes. Si elle n’agissait pas plus rapidement, l’un d’eux finirait par y laisser sa peau et vraisemblablement se serait elle, puisque arrivée en premier sur l’île et loin d’être agile dans la nature sauvage… enfin elle ravala sa salive alors que le rouquin lui proposa d’aller à la recherche d’une source. Intérieurement elle espérait qu’il lui demande de l’accompagner. Passé une seule journée de plus, seule, sur cette plage ravissante allait probablement la rendre dingue ! Puis, comme si ses souhaits se réalisaient, Dexter l’invita à se joindre à lui. Un mince sourire se dessina sur son visage. J’espérais secrètement que vous me le demanderiez. Dit-elle tout en replaçant ses cheveux derrière ses oreilles. Alors on s’aventure comme ça…tout bonnement ? Questionna la brunette, ne sachant pas s’il fallait suivre un plan quelconque afin de ne pas se perdre dans cette jungle immense.

(HJ : Je trouve tellement que ta première phrase, c’est du Lori tout craché j’adore )

Bien évidemment, cette femme voulait vraiment me suivre et d’un côté, je la comprenais. Ça ne devait pas être évident d’être pris au piège sur une île déserte et seul. Ouin, maintenant que j’y repense, c’est pas mal ce qui m’attend… mais je viens d’arriver, ce n’est pas encore à son niveau. De ce que je compris, elle savait être directe, mais elle restait plutôt agréable. Au moins, je n’étais pas tombé sur une folle ou une pipelette. En ce moment, je m’imagine ce que je ferais si je serais pris au piège avec Laguerta et j’ai juste envie de m’arracher les cheveux.. Au moins, sur cette île, la chasse aux animaux pour se nourrir est ce qui ressemble le plus à ce que je faisais sur la terre ferme.. j’imagine que mon passager noir n’est pas loin ? « bien… sachant que nous ne connaissons pas l’île et que nous n’avons pas de carte. Oui. » Je vais lui sourire pour ne pas qu’elle croit que je suis complètement désespéré. J’attrape un morceau de la carcasse de mon bateau tout près. Mon précieux Slice of Life… avoir su que j’atterrirais sur cette île, je n’aurais peut-être pas foncé dans cette foutu tempête… Je vais utiliser ce bout de corde et je vais me faire une fourche. Je sais me débrouiller après tout. Je suis prêt, je souris à Lori et j’avance vers la jungle.

Au moins il ne s’était pas opposé à ce qu’elle l’accompagne. Après tout, qui pouvait rester sur une île sans chercher un moyen d’en sortir, ou au moins de se nourrir en attendant ? Lori ravala sa salive tout en regardant le rouquin repêcher un morceau de son bateau. Elle ne savait aucunement ce qu’il ferait de ce machin, mais ne posa pas plus de question. Le duo s’aventura donc dans la dite jungle, parmi les feuilles géantes et les insectes en tous genres. Il doit y avoir des tonnes de bestioles mortelles ici… Dit-elle, réfléchissant à haute voix tout en faisant bien attention de ne pas marcher sur quelque chose d’inconnu.

Ils marchèrent donc quelques minutes, observant les alentours à la recherche d’eau et de vivres, mais jusqu’ici rien n’avait encore été trouvés, hormis des petits fruits non identifiés, que Lori ne voulait pas particulièrement goûté, aux risques de mourir intoxiquée. Sans internet, sans guide pour leur expliquer quoi et quoi ne pas avaler, rien n’était jamais certain.

[HJ: Loll bah merci!?]

La jungle était un mystère pour plusieurs, mais je m’y connaissais un peu. À Miami, j’avais eu l’habitude de ce genre de climat. On trouvait pas mal tous les mêmes types de plantes, insectes et animaux dangereux. Je n’étais certes pas chimiste ou spécialiste, mais ça m’aiderait surement. Lori me faisait rire, elle trouve toujours la bonne réflexion à considérer. Je ne la connais pas encore, mais je l’apprécie déjà. Il faut croire que j’aurais pu tomber sur pire. Je continue donc à marcher à travers la jungle pour finalement tomber sur une colline qui menait à un grand ruisseau, puis un petit lac. Lori, où est-elle ? Ah, elle est juste derrière. « Je pense bien qu’on pourra trouver de l’eau potable là-bas. Vous êtes prêt à descendre la colline ? » Je ne sais pas si ça sera facile, la pente est assez à pic et il semble avoir plusieurs roches instables. Le ciel est toujours bien bleu, pas de signe de pluie – après tout, on vient de subir un violent orage – il faut pas qu’il se mette à pleuvoir, ça va rendre la descente compliquée.

Dexter ne porta pas attention à la Remarque de Lori, ce qui néanmoins la rassura davantage qu’on ne lui dise qu’elle avait raison… Le duo continua donc son périple aux travers les feuillages pour finalement tomber droit sur une colline. Grimes fronça les sourcils, regarda vers le bas afin de juger si elle était prête ou non puis inspira profondément. Je ne crois pas être prête, mais quand il faut il y aller, il faut y aller pas vrai ? Répliqua-t-elle tout en metant un pied devant l’autre afin de ne pas trébucher pendant la descente. Visiblement aucun des deux n’avaient les souliers adéquat, ni même le matériel pour descendre en toute sécurité, mais ils n’avaient pas tellement d’autres options. La jeune femme descendait donc doucement, s’agrippait à des pierres afin de ne jamais perdre pied. C’est toujours plus facile de monter ! Dit-elle pour converser tout en se concentrant sur son chemin.

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